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mercredi 28 novembre 2012

___Francophonie : 1. Statut du français aux Nations Unies. Le français fait partie des six langues officielles des Nations Unies, avec l’anglais, l’espagnol, le chinois, le russe (aux termes de la résolution 2 (I) du 1er février 1946 de l’AGNU) et l’arabe

Francophonie

1. Statut du français aux Nations Unies

2. Francophonie à l’ONU

3. Organisation internationale de la Francophonie

4. Déclarations de la France

5. Textes de référence

6. Liens utiles

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" Pour la France, la promotion du français constitue un objectif important, car la langue n’est pas seulement un moyen de communication, c’est aussi le véhicule de valeurs, un pont entre les sociétés, un trait d’union entre les individus. Une langue, c’est aussi une culture, un outil de saisie du monde, un mode d’expression et de pensée. Le combat pour la langue française est une bataille pour la diversité et le pluralisme, un enjeu de rayonnement, mais aussi un enjeu économique"

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Conférence inaugurale de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po Paris (6 septembre 2012)

1. Statut du français aux Nations Unies Retour à la table des matières

Le français fait partie des six langues officielles des Nations Unies, avec l’anglais, l’espagnol, le chinois, le russe (aux termes de la résolution 2 (I) du 1er février 1946 de l’AGNU) et l’arabe (celle-ci ayant été introduite comme sixième langue officielle en 1973, par la résolution 3191). Le français est utilisé lors des différentes réunions des organes de l’ONU, en particulier à l’Assemblée générale comme le stipule l’article 51 de son règlement intérieur, ainsi qu’au Conseil de sécurité. Il sert également à la diffusion de documents officiels. Les textes dans les six langues font également foi. Ceci a pu poser des difficultés, l’exemple le plus célèbre étant la résolution 242 du Conseil de sécurité (1967), à propos des Territoires palestiniens occupés par Israël, où les versions française et anglaise ont connu des divergences d’interprétation.

Le français est également, avec l’anglais, une des deux langues de travail du Secrétariat des Nations Unies.

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Carte du monde de la francophonie. 50 Etats membres de l’Organisation internationale de la francophonie (en jaune) et 19 Etats observateurs (en vert). Image : OIF

En septembre 2011, lors du débat général de la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur les 72 Etats membres, associés et observateurs à l’Organisation internationale de la Francophonie, 22 se sont exprimés, par la voix de leurs représentants, entièrement en français (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, France, Gabon, Guinée, Haïti, Luxembourg, Mali, Monaco, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Suisse, Tchad et Togo) et cinq partiellement (Belgique, Cambodge, Grèce, Maurice et Roumanie). 21 représentants se sont exprimés exclusivement en anglais, tandis que 21 autres représentants ont choisi de prononcer leurs discours en langues tierces. Le secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a fait une allocution d’ouverture dans les deux langues de travail du Secrétariat, comme il est d’usage. Le Président du Conseil européen, M. Herman Van Rompuy a également combiné français et anglais. 34 Etats membres des Nations Unies ont par ailleurs distribué une version française du texte de leur intervention.

M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, lors de la réception francophone - New York - 27 septembre 2012 - Crédits photo : Franceonu/ Martin Loper

2. Francophonie à l’ONU Retour à la table des matières

A. Coopération OIF - ONU.

- Les relations entre l’OIF et les Nations Unies sont régies par une série de résolutions biennales, la dernière en date étant la résolution A/RES/65/263 sur "la coopération entre l’ONU et l’OIF" (adoptée en plénière le 14 janvier 2011).

La contribution de l’OIF aux objectifs des Nations Unies est multiple et concerne de nombreux champs d’action. La prévention des conflits et l’appui à la démocratie constituent les premiers axes de cette coopération. Dans cette résolution, l’Assemblée générale s’est notamment félicitée de " l’impulsion nouvelle donnée " à la participation d’Etats membres de l’OIF aux opérations de maintien de la paix ainsi que de la participation de l’OIF aux travaux de la Commission de consolidation de la paix consacrés au Burundi, à la Guinée-Bissau et à la RCA. L’ONU et l’OIF coordonnent également leurs actions dans le domaine de la diversité culturelle et linguistique et du dialogue des cultures et des civilisations.

Enfin, les deux organisations coopèrent pour faire face aux crises financière et alimentaire et mobilisent tous les atouts et toute la volonté des membres pour la ratification des instruments internationaux relatifs à l’environnement. La résolution rappelle les engagements pris par les Etats membres de l’OIF lors du Sommet de Montreux (voir ci-dessous).

L’OIF et l’ONU ont également renforcé leur coopération dans un domaine dans lequel la Francophonie a depuis longtemps fait ses preuves, celui de l’observation et de l’assistance électorale, avec plusieurs opérations conjointes dans des pays francophones, comme aux Comores à l’occasion des élections législatives de décembre 2009, en Guinée à l’occasion de l’élection présidentielle de 2010, ou encore en République centrafricaine dans le cadre des préparatifs des scrutins présidentiel et législatifs prévus en 2011.

En témoignage de cette coopération, une concertation ministérielle informelle de la Francophonie s’est tenue en marge du segment de haut niveau de l’Assemblée générale le 20 septembre 2011, sur le thème des "transitions politiques dans l’espace francophones", et en présence du Secrétaire général de l’ONU et des hauts représentants d’organisations internationales et régionales partenaires de l’OIF (Union africaine, Ligue arabe, UNESCO et Haut-commissariat aux droits de l’homme). La réunion a permis d’identifier les domaines d’action pouvant soutenir le processus de transition que connaissent actuellement plusieurs pays francophones d’Afrique et du monde arabe.

Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, lors de la réception francophone - New York - 27 septembre 2012- Crédits photo : Franceonu/ Martin Loper

B. Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies

L’OIF, avec une dizaine d’autres organisations régionales, bénéficie du statut d’observateur auprès des Nations Unies et possède un bureau permanent à New York.

Lors du sommet de Hanoi en 1997, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient mis en place l’Organisation internationale de la Francophonie, dont l’Agence de coopération culturelle et technique était devenue le principal opérateur. En 1998, l’Assemblée générale a, par sa décision 53/453 pris acte de cette transformation et transféré à l’OIF le statut d’observateur qu’elle avait reconnue en novembre 1978 à l’ACCT.

La Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies assure une animation et un suivi de la présence francophone à l’ONU en organisant régulièrement des réunions des ambassadeurs des pays francophones ainsi que des jeunes experts francophones, de manière à les mobiliser sur l’importance de la diversité linguistique et sur l’intérêt qu’il y a, dans ce contexte, à assurer la présence de la langue française sur la scène internationale.

- Contacter la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies à New York : 801, 2nd Avenue, suite 605, New York (NY) 10017, Etats-Unis. Téléphone : (1 212) 867 6771 Télécopie : (1 212) 867 3840 Courriel : reper.new-york@francophonie.org Représentant permanent : M. Moussa-Makan Camara

Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, lors de la réception francophone, rencontre M. Peter Launsky-Tieffenthal, coordinateur des Nations unies pour le multilinguisme - New York - 27 septembre 2012- Crédits photo : Franceonu/Thomas de Lacoste

C. Groupe des ambassadeurs francophones

Le groupe des Ambassadeurs francophones de New York est un cadre souple de réflexion et d’échanges de l’ensemble des représentants permanents des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est un lieu privilégié de concertation pour les ambassadeurs et experts francophones en vue de dégager des positions communes sur certaines questions ou de donner des orientations dans la conduite des négociations sur des points d’intérêt commun, en tenant compte des buts, principes et recommandations de l’OIF.

Dans le but de rendre plus efficace son action, le groupe a mis en place un bureau présidé par le représentant permanent de la France et comprenant, entre autres, le représentant du pays ayant accueilli le Sommet de l’OIF (le Canada en 2008), ainsi que les représentants des différentes régions.

Le groupe a aussi créé des réseaux de veille, dont les coordonnateurs sont également membres du Bureau. Ces réseaux de veille sur des thématiques spécifiques comme le maintien de la paix, la démocratie et l’Etat de droit, le multilinguisme et le renforcement du fait francophone, sont des cellules de réflexion dont le rôle est de faire des recommandations au groupe qui peut en retour leur demander d’entreprendre des actions dans leurs domaines de compétence respectifs.

Parallèlement, ces concertations francophones permettent de mettre en œuvre une solidarité francophone dans le cadre des négociations internationales en jeu. Cela peut être par exemple l’élection d’un francophone à un poste-clé d’une institution spécialisée ou d’un fonds et programme, ou encore, l’adoption d’un texte porté par un pays francophone. Par exemple, en novembre 2009, l’OIF s’est félicitée de l’élection du Liban au Conseil de sécurité.

La Francophonie a su également utiliser ces concertations pour contribuer à l’adoption, à l’Unesco, de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles en 2005.

Enfin, les concertations francophones représentent des opportunités de mieux défendre la langue française au sein des Nations Unies. Ainsi, le 20 juin 2006, le groupe des ambassadeurs francophones de New York a adopté la Charte " Promouvoir la langue française à l’ONU " . Cette charte vise à promouvoir, auprès de l’ensemble des fonctionnaires de l’ONU et des Missions qui y sont accréditées, le multilinguisme et en particulier l’usage du français au sein des Nations Unies.

3. Organisation internationale de la Francophonie Retour à la table des matières

A. Historique

La Francophonie institutionnelle consiste à mettre à profit le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations.

C’est là tout l’objet de la signature à Niamey, le 20 mars 1970, par les représentants de 21 Etats et gouvernements, de la Convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Nouvelle organisation intergouvernementale fondée autour du partage d’une langue commune, le français, chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Le projet francophone a sans cesse évolué depuis la création de l’ACCT, devenue en 1998 l’Agence intergouvernementale de la Francophone et, en 2005, l’Organisation internationale de la Francophonie.

Sa dimension politique s’affirme peu à peu avec l’apparition des Conférences régulières des chefs d’Etat et de gouvernement à partir de 1986. Les Conférences, également appelées Sommets de la Francophonie , se sont réunies à Versailles (1986), Québec (1987), Dakar (1989), Paris (1991), Port-Louis (1993), Cotonou (1995), Hanoï (1997), Moncton (1999), Beyrouth (2002), Ouagadougou (2004), Bucarest (2006), Québec (2008), Montreux (2010). Le prochain sommet aura lieu en 2012 à Kinshasa.

B. Présentation

- L’Organisation internationale de la Francophonie compte 54 Etats et gouvernements membres de plein droits, 3 Etats associés et 20 observateurs. La dimension politique a été formellement intégrée dans la structure institutionnelle de la Francophonie au Sommet de Hanoï en 1997 et a pris le visage d’un secrétaire général élu. La fonction de Secrétaire général a été assumée d’abord par M.Boutros BOUTROS-GHALI, puis par le président Abdou DIOUF à partir de 2002, dont le mandat a été renouvelé à Montreux jusqu’en 2014. La fusion au sein d’une seule institution des actions politiques (relevant du Secrétariat général) et de coopération (incombant à l’AIF) est décidée au Sommet de Ouagadougou en 2004 et se concrétise par la révision de la Charte de la Francophonie lors de la Conférence ministérielle de Tananarive, le 24 novembre 2005.

L’OIF s’associe dans l’action à ses quatre opérateurs (Agence universitaire de la Francophonie, Association internationale des Maires francophones, Université Senghor d’Alexandrie et TV5 Monde), deux conférences ministérielles permanentes (Education, sous le nom de CONFEMEN, et Jeunesse et Sports, sous le nom de CONFEJES) et l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, dotée d’un statut consultatif.

Le 20 mars de chaque année est organisée la Journée internationale de la Francophonie sur tous les continents. La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey, du traité portant création de l’ACCT, aujourd’hui Organisation Internationale de la Francophonie.

C. Objectifs et missions de l’OIF

- Les objectifs de la Francophonie sont consignés dans sa Charte adoptée en 1997 au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Hanoi (Vietnam) et révisée par la Conférence ministérielle en 2005 à Antananarivo (Madagascar) :

• Instauration et développement de la démocratie.

• Prévention, gestion et règlement des conflits, et soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’Homme.

• Intensification du dialogue des cultures et des civilisations .

• Renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies .

• Promotion de l’éducation et de la formation.

- Les missions de la Francophonie sont définies dans un Cadre stratégique de dix ans adopté par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso) pour la période 2005 - 2014. L ’OIF contribue à la prévention des conflits au sein de l’espace francophone, favorise la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie et agit pour la promotion et la mise en œuvre des droits de l’Homme. L’action diplomatique du Secrétaire général s’appuie désormais sur les programmes de coopération politique de l’OIF, fondés sur la Déclaration de Bamako (2000) et complétés par la Déclaration de Saint-Boniface. Elle prévoit notamment la possibilité de suspendre les programmes de coopération en cas de manquement au respect des droits fondamentaux et aux règles de la démocratie.

En matière de coopération, l’OIF entend promouvoir la diversité culturelle et l’utilisation de la langue française au sein des pays membres et sur la scène internationale. Elle est au service de l’éducation et intervient à toutes les étapes de la formation. Elle est aussi au service de l’économie et du développement durable. Dans le cadre des missions, elle ménage une place particulière pour les femmes, les jeunes et la société civile.

L’OIF entend peser sur les grands débats mondiaux en cours, à la fois par la concertation entre pays francophones soucieux de défendre leurs intérêts communs dans les grandes enceintes internationales et par le soutien aux politiques nationales, notamment des pays du Sud.

- Le sommet de Montreux (Suisse) s’est tenu les 23 et 24 octobre 2010. A l’appel du président de la République, le Sommet a pris position en faveur de la réforme de la gouvernance mondiale et a insisté sur quatre priorités, notamment à l’endroit du G20 que la France préside en 2011 :

— la réforme du système monétaire et financier international, face à l’instabilité des taux de change,

— des initiatives contre la volatilité des cours des matières agricoles et énergétiques,

— la réforme urgente des Nations Unies, notamment du Conseil de sécurité de l’ONU,

— les financements innovants du développement, indispensables à la réalisation des objectifs du millénaire.

L’état de droit et la démocratie ont été également au coeur des débats, à l’occasion des dix ans de mise en oeuvre de la déclaration de Bamako. Des engagements novateurs concernant les femmes dans les conflits armés et les libertés sur Internet ont renforcé ce corpus. Face aux défis de la sécurité et de la stabilité, le Sommet a confirmé le renforcement de la participation francophone au maintien de la paix et la mobilisation de la Francophonie pour l’accompagnement électoral dans les pays membres en sortie de crise.

Retrouvez l’ensemble des documents adoptés à Montreux sur le site internet Francophonie

(Octobre 2011)

4. Déclarations de la France à New York Retour à la table des matières

- 22 septembre 2011 - Réception francophone - Intervention de M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes

- 20 septembre 2011 - Concertation ministérielle de la Francophonie - Intervention de M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes

- 24 septembre 2010 - Réception francophone - Intervention de M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes

- 9 septembre 2009 - Assemblée générale : Résolution sur le multilinguisme - Déclaration de la délégation de la France au nom du Groupe francophone

5. Textes de référence Retour à la table des matières

- 13 juillet 2011 - Résolution A/RES/65/311 sur le multilinguisme

- Mai 2011 - Guide pratique de mise en œuvre du Vademecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales

- 14 janvier 2011 - résolution A/RES/65/263 sur la coopération entre l’ONU et l’OIF

- 23 octobre 2010 - XIIIe Sommet de la Francophonie - Discours de M. Nicolas Sarkozy

- 20 mars 2010 - Allocution du Président de la République à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie

- 20 mars 2010 - Allocution de l’ambassadeur M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie

- 30 septembre 2009 - Résolution A/RES/63/306 sur le multilinguisme

- 22 décembre 2008 - Résolution A/RES/63/236 sur la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation internationale de la Francophonie

- 8 juin 2007 - Résolution A/RES/61/266 sur le multilinguisme

- 20 juin 2006 - Organisation Internationale de la Francophonie : Charte "promouvoir la langue française"

6. Liens utiles Retour à la table des matières

- Visitez le site de l’Organisation internationale de la Francophonie

- Consultez le dossier Francophonie sur le site du Ministère des Affaires étrangères et européennes

- Le programme d’action du Secrétaire général sur le multilinguisme

  • Seconde partie

Les enjeux de la Francophonie

Malgré les lignes de fracture qui la traversent – différences entre pays du Nord et du Sud, mais aussi divergences entre pays du Nord (France et Canada, notamment), et méconnais­sance réciproque des sociétés du Sud – la Francophonie propose une analyse pertinente de la situation internationale. Sur les phénomènes liés à la mondialisation et à la globalisa­tion, elle formule un diagnostic lucide et pose les bonnes questions : quels sont les moyens propres à assurer la plurali­té culturelle dans un monde en proie à l’uniformisation cultu­relle ? Comment mettre fin à la pauvreté et assurer un déve­loppement durable ? Que faire pour promouvoir la paix, la démocratie et le respect des Droits de l’homme ?

Restent à examiner les réponses qu’elle leur apporte : les objectifs qu’el e se fixe sont-ils pertinents ? La démarche qu’elle adopte pour les atteindre est-elle cohérente ? Ces interrogations sont cruciales : en effet, il ne faut pas s’en tenir aux intentions. D’une part, la francophonie aime à se présen­ter comme une communauté tout à fait originale qui oriente son action en fonction de valeurs culturelles, idéologiques et politiques (démocratie, Droits de l’homme et État de droit). Or, ces valeurs ne sont, à l’évidence, pas spécifiques à la Fran­cophonie puisqu’elles animent la plupart des organisations internationales. Dès lors, quelle est la différence, la particulari­té, la marque francophone ? D’autre part, la Francophonie affirme être un acteur désintéressé sachant dégager par la concertation et sa médiation des compromis justes. Mais, si la médiation nécessite intelligence et bonne foi, elle ne peut aboutir que lorsque le médiateur a les moyens de faire préva­loir sa volonté. Il ne suffit pas d’avoir une vision juste ; encore faut-il en convaincre les protagonistes. Quels sont les moyens dont dispose la Francophonie pour ce faire ?

Chapitre 1

Le devenir des références communes

L’avenir de la construction francophone dépend du ciment que constituent les valeurs communes à tous ses membres : ce qui implique que ces dernières soient clairement définies et permettent d’identifier la spécificité de l’organisation ; son avenir dépend aussi du caractère judicieux de la stratégie mise en œuvre, c’est-à-dire d’une adéquation entre les objec­tifs définis et les moyens mis en œuvre pour les atteindre.

A. L’originalité des références communes

L’expression « références communes » figure dans le para­graphe 1.3 du Cadre stratégique décennal de la Francopho­nie48 qui définit la Francophonie dans le système international comme une organisation présente sur tous les continents, et fondée sur une convergence d’intérêts et le partage de « réfé­rences communes ». Ces dernières justifient la prétention de la Francophonie d’exercer une influence dans les affaires internationales d’une manière originale et spécifique. Il faut s’arrêter sur ces affirmations.

L’analyse du contenu des déclarations de la Francophonie a fait apparaître (voir la première partie) que la Francophonie participe au consensus international sur les principes univer­sels de démocratie, Droits de l’homme et État de droit ; on a souvent le sentiment que ses déclarations se bornent à dupli­quer les textes onusiens. D’aucuns considèrent donc légitime de s’interroger sur la « plus value » apportée par cette organi­sation lorsqu’elle quitte son domaine originel - culturel et édu­cationnel – pour aborder les champs politique et économique.

Une analyse plus fine de la déclaration de Bamako et des textes qui ont suivi49 fait, cependant, apparaître une certaine originalité, non sur les concepts, mais dans la démarche adoptée pour les mettre en œuvre : tout d’abord, l’organisation lie démocratie, respect des Droits de l’homme, paix et déve­loppement durable. Elle considère l’œuvre d’enracinement toujours plus profond de la démocratie comme le meilleur antidote à l’éclatement des conflits. Cette approche a été consacrée par la déclaration de Saint-Boniface, selon laquelle les États et le gouvernements francophones « persuadés que l’instauration du dialogue des cultures et des civilisations, comme l’affermissement de la solidarité entre les Nations, sont de nature à réduire les tensions, à prévenir les conflits et à renforcer la lutte contre le terrorisme », se disent convaincus « que la prévention des crises et des conflits repose aussi sur la sécurité de l’individu, la satisfaction de ses besoins vitaux, notamment celui de vivre en paix, le respect de tous ses droits, y compris le droit au développement, toutes exigences conditionnées par l’existence d’un État de droit démocra­tique ». Ainsi, la construction d’un État soucieux des Droits de l’homme et des règles du pluralisme et de la démocratie reste la meilleure assurance contre l’éclatement des conflits in­ternes.

Ensuite, l’organisation adopte une démarche pédagogique en précisant de manière détaillée les exigences : la déclaration de Bamako ne se contente pas de proclamer des principes généraux en matière de démocratie et de Droits de l’homme ; elle détaille les engagements pris et précise pour chacun d’eux les pratiques à suivre et les actions à mener. Ces pra­tiques et actions font l’objet d’un mécanisme de suivi spéci­fique assuré par l’observatoire des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, au sein de la Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l’homme, placée sous l’autorité du secrétaire général : cet observatoire évalue de façon per­manente la situation dans les pays de la Francophonie, as­siste les gouvernements pour renforcer leurs capacités, alerte éventuellement le secrétaire général en cas de violations des dispositions en vigueur, et le conseille sur les initiatives né­cessaires. L’observatoire s’appuie sur le réseau des institu­tions de la Francophonie (représentations permanentes de l’OIF, Assemblée parlementaire de la Francophonie, cours constitutionnelles, bureau de la Conférence des ministres de la Justice…), ainsi que des organisations non gouvernemen­tales et des associations francophones.

Parallèlement, l’OIF entretient une coopération étroite avec les organisations intergouvernementales, tant universelles que régionales, pour mettre en place des actions conjointes, ou adopter des positions communes. C’est notamment vrai, lors des coups d’État, ou en cas d’utilisation non démocratique des constitutions, ou encore si des violations répétées des Droits de l’homme sont observées. Dans tous les cas, la démarche francophone se veut préventive et privilégie la médiation pour le règlement des conflits, sans cependant s’interdire de con­damner et de sanctionner50. Mais la sanction reste l’ultime recours : les mécanismes francophones présentent la particu­larité de reposer, avant tout, sur l’accompagnement et l’assistance aux États dans le rétablissement des principes démocratiques ; il s’agit de conseiller et d’aider plutôt que de stigmatiser les écarts. Encadré n° 6. Contribution des réseaux institutionnels et des OING au 2e rapport sur « L’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone » (2006)

« Dans la perspective de l’élaboration du 2e rapport de l’Observatoire, la Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l’homme (DDHDP) a saisi ses différents partenaires de ses attentes en termes de collecte et de mise à disposition des données relatives, d’une part, au titre de l’engagement sur la consolidation de l’État de droit, au fonctionnement des institutions, ainsi qu’à l’identification des dysfonctionnements rencontrés comme des pratiques positives développées par les acteurs institutionnels et, d’autre part, dans le cadre du 4e engagement sur la culture démocra­tique et les Droits de l’homme, à la situation des défenseurs des Droits de l’homme, de la liberté de la presse, de la mise en œuvre des droits éco­nomiques, sociaux et culturels.

En portant un éclairage spécifique sur les conditions de l’indépendance effective des structures, les réseaux ont également mis à la disposition de la DDHDP une information circonstanciée sur les problématiques significa­tives de l’état des institutions dans l’espace francophone (multiplicité et perfectionnement des structures ; développement des modes d’accès aux institutions ; autorité et publicité des décisions et rapports ; capacités d’action des institutions et accès des membres et agents aux dispositifs de formation ; effectivité de l’autonomie, notamment budgétaire, des institu­tions ; approfondissement de la culture démocratique, etc.)

Abdou Diouf

Abdou Diouf, ancien président de la République du Sénégal, a été élu Secrétaire général de la Francophonie au Sommet de Beyrouth en 2002. Entré en fonction en 2003, Il a été réélu une première fois en 2006, par les chefs d’État et de gouvernement réunis lors du Sommet de Bucarest, puis une seconde fois, en 2010, au Sommet de Montreux.

Abdou Diouf<br>Secrétaire général de la FrancophonieAbdou Diouf est né le 7 septembre 1935 à Louga. Il fait ses études primaires et secondaires à Saint-Louis. Il débute des études de droit à la Faculté de Dakar, les poursuit à Paris et devient breveté de l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer (Enfom) en 1960. A 25 ans, il commence une carrière de haut fonctionnaire en assumant successivement les postes de Directeur de la Coopération technique internationale, de Secrétaire général du ministère de la Défense et de Gouverneur de la région du Sine-Saloum.

Directeur de Cabinet du Président Léopold Sédar Senghor en 1963, il est nommé en 1964 Secrétaire général de la Présidence de la République du Sénégal. Il devient ensuite ministre du Plan et de l’Industrie de 1968 à 1970. Il est désigné Premier ministre en 1970.

Abdou Diouf devient Président de la République du Sénégal le 1er janvier 1981, à la suite de la démission du Président Senghor. Il est reconduit dans ses fonctions lors des élections de 1983, 1988 et 1993. Il cède sa place à Abdoulaye Wade à la tête de l’Etat sénégalais lors des élections présidentielles de mars 2000. Ses différents mandats furent placés sous le signe de la politique d’ouverture au multipartisme, la libéralisation progressive de l’économie et la décentralisation.

Abdou Diouf a contribué à faire entendre la voix du Sénégal dans le monde et a lutté pour une plus grande unité africaine, notamment en assumant les fonctions de Président en exercice de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, juillet 1985 - juillet 1986 puis en 1992) et Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO, juillet 1991 - juillet 1992).

Voir aussi...

  • La Francophonie Le Conseil de coopération
  • Organigramme L’Administrateur de l’OIF
  • Charte de la Francophonie

lire la suite

____Francophonie : («Qu'est-ce que la Francophonie?») "Le 20 mars est consacré Journée internationale de la Francophonie." KINSHASA 14e SOMMET FRANCOPHONE QUE FAIT-ON ? Charte de la Francophonie

La francophonie (avec un f minuscule) renvoie à la langue française en elle-même et désigne le fait de parler français. La Francophonie (avec un F majuscule) est un ensemble plus difficile à circonscrire1. Il désigne souvent l'ensemble des personnes qui parlent le français comme langue maternelle, langue d'usage, langue administrative, langue d'enseignement ou langue choisie1 2. Dans un contexte politique, le mot Francophonie peut aussi renvoyer à une communauté constituée de pays francophones mais aussi quelquefois à l'ensemble des pays ou régions membres de l'Organisation internationale de la Francophonie3.

La francophonie, en tant que fait de parler français, est une composante de la politique étrangère de la France et d'autres pays membres de l'espace francophone.

Description

Dans la question de la francophonie, il faut distinguer les pays où le français est langue officielle (unique ou non), ceux où le français est la langue maternelle d'une grande partie de la population, ceux où il est langue de culture, ceux où il est utilisé par certaines classes sociales de la population, etc. Or, ces catégories ne se recoupent pas. Dans certains pays par exemple, bien qu'étant langue officielle, le français n'est pas la langue maternelle de la population, ni celle couramment utilisée par celle-ci.

Le critère linguistique ne correspond pas toujours au critère de la nationalité, et tous les écrivains de langue française ne sont donc pas de nationalité française.

On estime aujourd’hui le nombre de locuteurs réels du français à environ 250 millions, dans l'ensemble des pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie. Pour certains, le français est la langue maternelle de la grande majorité de la population (France avec ses départements et territoires d'outre-mer, Québec, partie acadienne du Nouveau-Brunswick, zone francophone de l'Ontario au Canada, Région wallonne et la majorité des Bruxellois en Belgique, Suisse romande, minorité de Jersey, Val d'Aoste, principauté de Monaco). Pour d'autres, le français est la langue administrative, ou une deuxième ou troisième langue, comme en Afrique subsaharienne, dont la République démocratique du Congo, premier pays francophone du monde4, au Grand-Duché de LuxembourgNote 1, au Maghreb et plus particulièrement en Algérie, qui se trouve être le pays où l'on parle le plus français après la France5 et cela malgré sa non-adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie. L’Afrique a été un espace important pour la colonisation, et les traces linguistiques sont encore présentes. Enfin, dans d'autres pays membres de la Communauté francophone, comme en Roumanie, où un quart de la population a une certaine maîtrise du français, le français n'a pas de statut officiel mais il existe d'importantes minorités francophones et grand nombre d'élèves l'apprennent en tant que première langue étrangère à l'école6. Il existe d'autres pays, comme le Liban, où la langue française a un statut encore important quoique non officiel et dans certains cas, cette francophonie est due à la géographie; c'est, entre autres, le cas de la Suisse, du Luxembourg, de Monaco.

En 2010, le ministère français des Affaires étrangères évalue à 85 millions7 le nombre de jeunes et d'adultes, dans les pays du monde non membres de la Francophonie, qui apprennent le français au cours de leurs études et formations, en particulier dans les établissements de l'Alliance française et les écoles et lycées français répartis sur les cinq continents.

En outre, on confond parfois la Francophonie (ensemble constitué par les populations francophones) en tant que concept avec l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), organisation beaucoup plus politique et économique que culturelle, qui regroupe un certain nombre de pays qui ne sont pas pour autant ceux où le français est fréquemment utilisé ou reconnu officiellement. C'est d'ailleurs parfois cette Organisation internationale de la Francophonie qui se voit reprocher, à tort ou à raison, des pratiques « néo-coloniales ».

La présence de la langue française au Canada est la trace de la colonisation sous l'Ancien Régime (Nouvelle-France). Le Québec se revendique de la francophonie, sans du tout rompre le lien de cousinage d'une culture québécoise voisine de la culture française mais spécifique à La Belle Province. Ce phénomène n'est pas sans avoir influencé une réflexion du même type au sein du Mouvement wallon avec le Manifeste pour la culture wallonne, parallèle à ce que l'on découvre aussi dans la Suisse romande et dont Charles-Ferdinand Ramuz avait déjà esquissé le sens profond. Cette diversité de la francophonie est d'ailleurs peut-être son plus éclatant atout puisque, par la diversité des formes de vie des locuteurs du français, la francophonie est le seul ensemble linguistique du monde qui puisse se comparer en universalité ou diversité au monde anglophone. Senghor a parlé aussi de négritude dans le contexte de la francophonie. Il y a des citoyens américains qui parlent français en Louisiane.

La Francophonie est donc une communauté de peuples très divers vivant sur les cinq continents et plus ou moins liés par la langue française sans pour autant être unis.

Historique

À l'origine, le terme de francophonie a été utilisé de façon purement descriptive par des géographes dès 1880, le mot ayant été « inventé » par Onésime Reclus (1837-1916) : « Nous mettons aussi de côté quatre grand pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge dont l’avenir au point de vue « francophone » est encore très douteux sauf peut-être pour le Sénégal8 ». Le terme « francophonie » a été par la suite supplanté par l’expression « francité » qui désigne les qualités de tout ce qui est reconnu comme français.

C'est après la Seconde Guerre mondiale, à partir d'un numéro spécial de la revue Esprit (1962), qu'une « conscience francophone » s'est développée. Après que le mot « francophone » soit rentré dans le Petit Larousse], « francophonie » y rentre cette année-là, et caractérise la « collectivité constituée par les peuples parlant le français »9.

Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C'est dès lors dans ce sens qu'il convient de comprendre la francophonie : il s'agit plus de la conscience d'avoir en commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données objectives. C'est une communauté d'intérêt. On y retrouve l’idée que le français serait le point commun d’une multitude de peuples différents, les fédérant dans un idéal culturel et linguistique. Nations présentes à la Conférence de Niamey en 1970.

Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l'omniprésence de l'anglais et l'influence de la culture anglo-américaine après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'à ce moment que la conscience de la communauté francophone s'est réveillée avec la volonté de s'unir pour défendre :



certaines spécificités de la langue française, qui la font plus précise que la langue anglaiseNote 2. La coutume de ne pas juxtaposer (en général) deux substantifs sans indiquer la nature exacte de leur rapport constitue également un « plus » reconnu de précision du français par rapport à l'anglais.



une éventuelle « exception culturelle francophone ». Celle-ci tend à prendre aujourd'hui la forme de la diversité culturelle (voir déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle et déclaration de Montréal de 2007).

Historiquement, la première grande organisation non gouvernementale d'institutions de langue française fut l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), créée en 1961, et dont l'un des initiateurs fut le journaliste canadien Jean-Marc Léger10. L'AUPELF a été depuis renommée en Agence universitaire de la Francophonie.

La Francophonie est à l'origine une idée promue par quelques Pères fondateurs, parmi lesquels on retrouve Léopold Sédar Senghor (président du Sénégal), Hamani Diori (président du Niger), Norodom Sihanouk (chef de l'État du Cambodge), sans oublier Jean-Marc Léger (devenu haut fonctionnaire canadien). Cette idée s'est largement exprimée lors de la première conférence de Niamey (1969), à laquelle a participé André Malraux, ministre de la Culture de la France envoyé par le général de Gaulle. Selon les mots de Senghor, « la création d'une communauté de langue française ... exprime le besoin de notre époque, où l'homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l'auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos »11.

C'est l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui a préconisé la création d'une institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l'occasion de la deuxième Conférence de Niamey en 1970, de l'Agence de coopération culturelle et technique, devenue aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l'APF est devenue une institution intégrée.

En politologie et dans la mondialisation, la francophonie n'est qu'un des regroupements autour de quelques caractéristiques. L'ALENA, l'APEC sont des regroupements régionaux économiques comme l’Union européenne. La francophonie l'est autour d'une langue première, seconde ou troisième. C'est une tentative de regroupement parmi d'autres, comme l'OPEP pour le pétrole.

La défense de leur identité est une tendance de toutes les cultures. La francophonie constitue donc aussi un cas particulier de l'aspiration de beaucoup d'habitants de la planète à une diversité culturelle. Certains défenseurs de l'idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la francophonie le creuset d'un dialogue des cultures allant jusqu'à créer une terminologie spécifique (arabofrancophonie).

Le 20 mars est consacré Journée internationale de la Francophonie. Chaque année un thème central est choisi par les instances internationales. Le thème de la célébration en 2012 est « Le français est une chance »12,13.

Nombre de francophones

..etc

KINSHASA 14e SOMMET FRANCOPHONE QUE FAIT-ON ?

Qu'est-ce que la Francophonie?

Le terme de francophonie apparut pour la première fois en 1880. C’est le géographe français Onésime Reclus (1837-1916) qui l’a employé pour désigner les espaces géographiques où la langue française était parlée. Il s’agit de l'ouvrage France, Algérie et colonies. On entend aujourd’hui par francophonie (avec une minuscule initiale) l’ensemble des PEUPLES ou des groupes de locuteurs qui utilisent partiellement ou entièrement la langue française dans leur vie quotidienne ou leurs communications. Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) désigne plutôt l’ensemble des GOUVERNEMENTS, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. Donc, on parle de deux réalités différentes selon qu’on écrit francophonie (peuples ou locuteurs) ou Francophonie (gouvernements ou pays). Dans ce dernier cas, la Francophonie est associée à l'Organisation internationale de la Francophonie.

Rappelons que le terme de «francophonie» provient bien évidemment du mot «français», une langue romane appartenant à la famille indo-européenne. On peut consulter un tableau montrant une typologie historique des langues romanes. 1 Les États où le français est langue officielle

Grâce à son statut de langue officielle (ou co-officielle) dans quelque 57 États répartis dans 29 pays, le français reste la deuxième langue du monde au plan de l’importance politique. Même si, à l'exemple de l'anglais, il n'est pas la langue maternelle de tous les citoyens dans la plupart des pays concernés, le français occupe des positions stratégiques privilégiées comme langue administrative, langue d'enseignement, langue de l'armée, langue de la justice, langue des médias, langue du commerce ou des affaires, etc.

Si le français a d'abord été la première langue de la France, c'est parce qu'il a été celle du roi, c'est-à-dire celle du prince le plus puissant, celui qui possédait la plus grande armée et qui prélevait les plus forts impôts. Par la suite, si le français a été la première langue de l'Europe, et ce, du Moyen Âge jusqu'au XVIIIe siècle, c'est parce que la France était le pays le plus peuplé du continent, et que, par voie de conséquence, son monarque était le plus riche et le plus puissant. Ainsi, la cause première de l'expansion du français en Europe et en Amérique est d'ordre démographique, puis d'ordre économique et militaire. Cette observation pourrait, bien sûr, s'appliquer à l'histoire de l'anglais, mais aussi à celle de l'espagnol, du portugais, de l'arabe, du russe, etc.

L'implantation du français en Afrique et dans l’océan Indien (Réunion, Seychelles, Comores, etc.) est plus récente. À l'exception du Sénégal où des postes français ont été établis dès le XVIIIe siècle, l'expansion de cette langue a commencé au XIXe siècle avec de nouvelles conquêtes militaires, l'effort d'évangélisation et le développement de l'organisation scolaire. Il en est de même pour l'Océanie (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, etc.).

Le français est l'unique langue officielle dans 30 régions (dont 14 pays et 16 régions), mais dans 26 autres il partage ce statut avec une ou d'autres langues, surtout l'anglais, l'arabe et l'allemand.

  • 2 Le français comme langue maternelle

En principe, la notion de français langue maternelle ne s'applique qu'à ceux qui le parlent en France (82 %), au Canada (23,2 %), en Belgique (41 %), en Suisse (18,4 %) et dans la principauté de Monaco (58 %). Avec ces seuls pays, on ne compterait que 75 millions de francophones.

Cependant, bien qu'ils soient partout minoritaires, il faut dénombrer également les locuteurs du français langue maternelle dans les différents autres pays francophones répartis surtout en Afrique et en Océanie, mais présents aussi aux Antilles et aux États-Unis. Si l'on compte les véritables francophones d'Afrique (22 États), des Antilles et des États-Unis (1,7 million), d'Océanie, on compterait environ 110 millions de locuteurs francophones. 3 Le français comme langue seconde

Le français est une langue d'enseignement de grande importance dans le monde. En fait, son enseignement aux non-francophones constitue une donnée fondamentale dans le concept de francophonie. Là où le français a acquis le statut de langue officielle, de langue co-officielle ou de langue administrative, il est enseigné comme langue seconde; là où le français ne dispose d'aucun statut officiel, comme au États-Unis, en Colombie, au Royaume-Uni ou au Laos, il est enseigné comme langue étrangère. Précisons que, dans les pays où le français est l'unique langue officielle, il est enseigné à tous les élèves dès le primaire. En tant que langue seconde, il est principalement enseigné au primaire, parfois au secondaire.

Une constatation s'impose lorsqu'on se demande où le français est le plus enseigné comme langue seconde ou langue étrangère: c'est avant tout dans les pays francophones d'Afrique noire, puis dans les pays arabophones d'Afrique ainsi que dans les pays anglophones, lusophones (portugais) et hispanophones.

Sur le plan de la francophonie mondiale, on compte présentement plus de 145 millions de personnes scolarisées en français dans le monde, tous les secteurs d'enseignements réunis (langue maternelle, langue seconde, langue étrangère). En fait, jamais dans l'histoire du français autant de personnes n'ont appris et parlé cette langue. Selon le Conseil économique et social de Paris, le nombre des "francophones" aurait atteint même les 500 millions en l'an 2000. Mais il ne s'agit là que d'estimations, car il n'existe pas encore d'instruments de mesure scientifique en ce domaine. On peut croire que ce nombre de 500 millions touche tout ceux qui, d'une façon ou d'une autre, peuvent être en contact avec le monde francophone.

Le très net déclin du français langue seconde ou étrangère, qui avait commencé dans les années soixante, semble avoir été stoppé. Certains pays d'Europe (Finlande, Irlande, Norvège, Suède, Autriche, Bulgarie, etc.), du Proche-Orient (Égypte, Turquie, Israël, Émirats arabes unis, etc.) et d'Amérique (Brésil, Colombie, Pérou, États-Unis, Canada) connaissent présentement une très nette augmentation des élèves du français langue seconde ou étrangère.

Mais c'est en Afrique francophone et dans les pays du Maghreb que la proportion des effectifs scolaires a le plus augmenté. La population des élèves scolarisés en français est passée de 8 % (1960) à 33 % (1981). Les prospectives pour l'an 2000 montraient une augmentation de 267 % de scolarisés en français, tandis que l'augmentation de la population était de 73 %. Dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), pourtant soumis à une politique d'arabisation poussée, la proportion des enfants scolarisés en français a déjà dépassé les 40 %. Bref, comme le français est enseigné dans la quasi-totalité des États du monde, sa situation lui procure une dimension et une portée vraiment internationales... après l'anglais. Au total, on estime que 60 millions de non-francophones ont appris le français. Si l'on élargit le cercle des pays ou à des régions qui ne sont pas membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, comme l’Algérie (plusieurs millions), Israël (environ 600 000), l’Italie avec le Val d’Aoste (plusieurs dizaines de milliers), et au continent américain hors Francophonie, le nombre de francophones, toute catégories réunies (langue maternelle, langue seconde, langue étrangère), dépasse probablement les 200 millions, y compris les «francophones partiels» (voir le tableau de l'OIF). 4 Le statut juridique du français

Le français, rappelons-le, demeure la deuxième langue du monde au plan géopolitique avec 57 États dans 29 pays de langue officielle française (contre 59 États et 50 pays pour l'anglais). Il constitue néanmoins, dans une cinquantaine de pays (54 États membres de la Francophonie), une langue administrative, une langue d'enseignement, une langue de la justice, une langue des médias, une langue du commerce ou des affaires et une langue de l'armée. Le statut juridique du français ne se limite pas aux pays où le français est langue officielle ou co-officielle, mais aussi à un certain nombre d'États non souverains, que ce soit notamment dans des cantons suisses ou des provinces canadiennes. Il existe un certain nombre d'États ou territoires qui ne sont pas officiellement de langue française, mais où cette langue bénéficie de prérogatives. Voir aussi le tableau des États officiellement francophones, unilingues ou bilingues.

4.1 Le français, unique langue officielle

En Europe, le français est l'unique langue officielle en France, dans la principauté de Monaco et au grand-duché du Luxembourg (du moins au plan théorique). En Afrique, il est la seule langue officielle au Bénin, au Burkina Faso, en République centrafricaine, au Congo-Brazzaville, au Congo-Kinshasa, en Côte d'Ivoire, au Gabon, en Guinée, au Mali, au Niger, à La Réunion (FR), au Sénégal et au Togo. En Amérique, il conserve ce statut dans les départements français d'outre-mer (DOM): Martinique et Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane française. En Océanie, c'est dans les territoires français d'outre-mer (TOM) qu'il jouit de ce même statut: Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, les îles Wallis-et-Futuna.

De plus, le statut juridique du français s'étend aussi à plusieurs États non souverains. Il est l'unique langue officielle dans la Communauté française de Belgique, dans la province de Québec, dans les cantons suisses de Genève, de Neuchâtel, du Jura et de Vaud.

4.2 Le français comme langue co-officielle

Par ailleurs, le français est une langue co-officielle en Belgique (français-néerlandais- allemand), en Suisse (français-allemand-italien et romanche), au Canada (français-anglais), à Haïti (français-créole), au Burundi (français-kirundi), au Cameroun (français-anglais), aux Comores (français-arabe), à Djibouti (arabe-français), en Guinée équatoriale (espagnol-français), à Madagascar (malgache-français), en Mauritanie (arabe et français dans les faits), au Rwanda (kinyarwanda-français-anglais), aux Seychelles (anglais-français-créole), au Tchad (arabe-français).

C'est une langue co-officielle dans les cantons suisses de Fribourg (français-allemand), du Valais (français-allemand), de Berne (français-allemand), dans la province du Nouveau-Brunswick (français-anglais) et les Territoires du Nord-Ouest au Canada (français-anglais), dans le Val-d'Aoste (français-italien) en Italie. Mentionnons enfin le territoire autonome de Pondichéry (français-tamoul) en Inde.

On peut consulter le tableau récapitulatif des États ou territoires francophones à ce sujet; le tableau présente la liste des 57 États répartis dans 29 pays, où le français est officiel ou co-officiel, qu’il s’agisse d’États souverains ou non souverains. Bien sûr, ce tableau se révèle différent lorsqu’on dresse la liste des 54 États membres de la Francophonie, dont un certain nombre — 33 pays, dont 17 membres, 13 observateurs et 3 associés — n'a pas le français comme langue officielle, mais comme simple langue étrangère.

4.3 Un statut diversifié

Conformément à son statut de langue officielle, le français est utilisé, en totalité ou en partie, au Parlement, dans la rédaction des lois, dans les services gouvernementaux ou administratifs, dans les domaines de la justice, de l'éducation, dans la police et les forces armées, dans les médias, le commerce, le monde du travail, l'affichage, etc. Si on tient compte du fait que l'application du statut juridique varie d'un pays à l'autre ou d'une région à l'autre, il s'avère difficile de décrire celle-ci de façon concrète dans le cas du français. Comment savoir, par exemple, si l'affichage est aussi français en Côte d'Ivoire qu'en France, si les écoles francophones sont moins françaises au Val-d'Aoste qu'en Ontario, si les services municipaux en français sont mieux dispensés en Tunisie qu'en Alberta, etc.

Le statut de langue internationale du français est réel avec 57 États de langue officielle française dans 29 pays (consulter le tableau Les États où le français est langue officielle ou co-officielle), mais apparaît fragile dans une certaine mesure. Au point de vue des effectifs de ses locuteurs, cette langue progresse très vite, proportionnellement plus que l'anglais; cela est dû à la formidable poussée démographique des pays africains, incluant le Maghreb. On constate des progrès presque fulgurants de l'enseignement en français dans des populations jadis peu scolarisées.

C'est cependant un atout qui peut se retourner contre le français, car il n'est nulle part langue maternelle, hormis en France, en Belgique francophone, en Suisse romande, au Québec et dans quelques régions du Canada anglais (notamment au Manitoba, en Ontario et au Nouveau-Brunswick). En Amérique, le français se cantonne dans deux États, l'un, petit et pauvre, Haïti; l'autre, le Québec, riche mais sous-peuplé et atteint de décroissance démographique. En fait, la France demeure l'unique pôle solide de la francophonie. C'est une faiblesse dans la mesure où tout repose sur la puissance et la richesse de ce seul pays. La perte de prestige de la France entraînerait nécessairement le déclin du français comme langue internationale. Selon les estimations de 2005 de l'Organisation internationale de la Francophonie, il y aurait 139 millions de francophones (langue maternelle et langue seconde), auxquels il faut ajouter 39 millions de «francophones partiels», ceux dont le français est une langue étrangère. On estime qu'entre 250 millions à 300 millions de personnes seraient en contact avec la langue française, mais, selon les projections, ce nombre devait atteindre les 500 millions dès l'an 2010. 5 Les débuts de la Francophonie

Dès le début des années soixante, des personnalités issues des anciennes colonies françaises comme Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Norodom Sihanouk (Cambodge) et Léopold Sédar Senghor (Sénégal) proposèrent de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques. La réponse de la France se fit ambiguë. Néanmoins, en 1960, plusieurs pays francophones créèrent la Conférence des ministres de l'Éducation nationale des pays ayant en commun l'usage du français (CONFEMEN), puis, en 1961, l'Association des universités entièrement ou partiellement de langue française (AUPELF).

En 1969, se tint la première conférence des États francophones (sous le patronage d'André Malraux, ministre français des Affaires culturelles) à Niamey. En 1970, l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) fut créée à l'initiative de l'Organisation commune africaine et malgache (OCAM), fondée en 1966. La charte créant l'agence fut signée par 21 pays, le 20 mars 1970. La coopération s’est d’abord limitée au domaine technique. Il faut dire que, jusque là, la France avait refusé de créer une organisation internationale de type «Commonwealth français», probablement en raison du traumatisme engendré par la décolonisation. Les Français ne voulaient surtout pas avoir l'air de «coloniaux», même si c'étaient surtout les Africains et les Québécois qui réclamaient une telle organisation.

Léopold Sédar Senghor du Sénégal, une fois de plus, réclama un «sommet francophone». En 1973, le premier sommet franco-africain se tint à Paris, ce qui excluait le Canada et le Québec. Il faut dire qu’une controverse avait éclaté entre Paris et Ottawa qui ne voulait même pas reconnaître le Québec comme «gouvernement participant». Il faudra attendre la départ de la scène politique canadienne du premier ministre Pierre Elliot Trudeau pour faire débloquer le dossier. En 1984, fut créé le Haut Conseil de la francophonie (aboli lors du Sommet de Bucarest de 1006) et la chaîne internationale câblée TV5 fut lancée. Le président français François Mitterrand fut finalement à l'origine du premier sommet des chefs d'État. En 1986, la Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français, plus simplement désignée par l'expression de «Sommet francophone», se réunit pour la première fois à Versailles et à Paris. Le gouvernement canadien avait fini par accepter non seulement que le Québec participe au somment en tant que «gouvernement participant», mais également le Nouveau-Brunswick (la seule province officiellement bilingue du Canada). Ce fut le début des Sommets francophones.

Durant des années, certains observateurs ont reproché à ces Sommets de se limiter à s'entendre sur la date du prochain sommet et sur un communiqué officiel grincheux portant sur l'usage de l'anglais dans le monde. À partir de 1997, on eut l'idée de donner à l'organisme le nom de Organisation internationale de la Francophonie et de nommer à sa tête une personnalité prestigieuse: Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l'ONU. Il s'agissait sans doute pour la Francophonie, d'une part, de renforcer sa dimension, d'autre pat, sa visibilité politique. Dès lors, d'autres observateurs ont reproché à l'organisme de prôner la «diversité linguistique» après avoir vitupéré contre l'anglais. En fait, ce n'est pas aussi simple que cela, comme l'illustrent les descriptions de tous les Sommets francophones.

En février 2007, le secrétaire général de la Francophonie a procédé à la mise en place de la «Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie», un organisme qui assure maintenant l'une des fonctions autrefois dévolue à l’ancien Haut Conseil de la Francophonie. Cette «cellule» a pour mission de réfléchir sur les cinq thèmes suivants :



- les migrations internationales;



- l’identité francophone à l’heure de la mondialisation;



- le dialogue des civilisations;



- l’Europe élargie et la Francophonie;



- les industries culturelles et l’éducation.

À l'heure actuelle, la Francophonie est présente sur les cinq continents et représente plus du quart des États membres de l’Organisation des Nations unies, soit 710 millions de personnes. 6 Les Sommets francophones

Les Sommets francophones ont été inaugurés en 1986 et furent suivis de plusieurs autres par la suite. Ces Sommets regroupent quatre types de pays adhérents : les membres dits «de plein droit», les «régions», les «États associés» et les «États observateurs». De plus, l'organisation prévoit le statut d'«invité spécial» pour les collectivités territoriales issues d'États n'y appartenant pas, mais qui participent à ses Sommets et à quelques-uns de ses programmes. C'est le cas de la région italienne du Val-d'Aoste et de la Louisiane aux États-Unis, comme ce pourrait être le cas, par exemple, de la Catalogne.

- Ier Sommet de Paris/Versailles: 17-19 février 1986

C'est en 1986 que le président de la République française, M. François Mitterrand, a invité à Paris, pour la première fois, 41 chefs d'État et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français. Par la suite, ont eu lieu des conférences bisannuelles, qu'on appelle conférences au sommet puisque les pays participants y sont représentés au plus haut niveau. Quarante et un pays et gouvernements étaient représentés à ce sommet qui s'est déroulé au château de Versailles. Pour leur premier rendez-vous, les participants se sont attachés à définir des objectifs axés sur la solidarité.

- IIe Sommet de Québec: 2-4 septembre 1987

Quarante et un chefs d'État et de gouvernement ayant en commun l'usage du français avaient répondu positivement à l'invitation conjointe du Canada, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Ce deuxième sommet a permis aux représentants des peuples qui composent la grande famille francophone de se mieux connaître et de mettre en commun leurs expériences dans nombre de domaines d'activité politiques, économiques et culturels. C'est à cette occasion que fut arrêtée la liste des secteurs prioritaires de la Francophonie.

- IIIe Sommet de Dakar: 24-26 mai 1989

Les 41 chefs d'État et de gouvernement réunis dans la capitale du Sénégal, à l'invitation du président Abdou Diouf, ont consacré l'essentiel de leurs travaux à la question de l'éducation et de la formation dans les pays francophones.

- IVe Sommet de Chaillot: 19-21 novembre 1991

Sommet de «la maturité et de l'élargissement», selon son hôte le président Mitterrand, le Sommet de Chaillot a regroupé près de 50 pays et gouvernements, qui se sont dotés de nouvelles institutions et ont confirmé dans son rôle d'opérateur principal et de secrétariat de toutes les instances de la Francophonie: l'Agence de la coopération culturelle et technique (ACCT).

- Ve Sommet de Grand-Baie à l'île Maurice: 16-18 octobre 1993

Lors de cette cinquième rencontre qui s'est déroulée à l'île Maurice, les participants décident de remplacer l'appellation de Sommet par celle de Conférence des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage. Cette nouvelle appellation officielle n’a pas empêché toutes les autres «conférences» de s’appeler «sommet». Les participants ont reconnu que l'économie était l'un des éléments indissociables de la culture des peuples et ont défini les paramètres d'une coopération économique entre les pays membres de la Francophonie. À l’île Maurice, deux pays non francophones se sont joints à la Francophonie: la Roumanie (langue officielle: roumain) et la Bulgarie (langue officielle: bulgare).

- VIe Sommet de Cotonou (Bénin): 2-4 décembre 1995

La Sixième Conférence de chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le français en partage a notamment été l'occasion pour ses participants de donner un virage plus politique et plus visible à la Francophonie en adoptant une série de résolutions de nature politique et en créant le poste de secrétaire général de la Francophonie. De plus, l'Agence de coopération culturelle et technique est devenue l'Agence de la Francophonie sous la responsabilité de l’administrateur général de l'Agence de la Francophonie. Les membres ont également révisé Charte de l'Agence qui devient la Charte de la Francophonie. Il faut noter également l'admission à titre de nouveaux membres (non francophones) au sein de la Francophonie: Saint-Thomas-et-Prince (langue officielle: portugais) ainsi que la Moldavie (langue officielle: moldave).

- VIIe Sommet de Hanoi (Vietnam): 14-17 novembre 1997

À l'occasion de leur septième rencontre au Vietnam, les représentants des 49 États et gouvernements membres de la Francophonie, qui avaient prévu de se pencher sur le thème de la coopération économique, ont finalement choisi comme sujet d’étude la prévention des conflits dans les pays membres; ils se sont engagés également à coopérer avec la communauté internationale pour garantir le respect des droits de la personne. Lors de ce Sommet, le premier secrétaire général de l'histoire de l'organisation a été élu en la personne de M. Boutros Boutros-Ghali. Il a notamment pour mission de faire en sorte que l'Agence deviennent une force politique plus active, susceptible de jouer un rôle plus significatif sur la scène internationale. À titre d’observateurs, étaient représentés l’Albanie, la Pologne et la Macédoine. Comme invité spécial: le Val-d’Aoste (Italie).

- VIIIe Sommet de Moncton (Canada): 3-5 septembre 1999

C’est le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue du Canada, qui accueillit le VIIIe Sommet de la Francophonie. Les 52 États et gouvernements, membres et observateurs de l'espace francophone, ont salué le travail de M. Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de la Francophonie, qui a certainement contribué à asseoir la crédibilité de la Francophonie politique. Les participants ont admis que l'approfondissement de la démocratie nécessitait une action de fond qui se traduira par l'organisation en 2000 d'un symposium de bilan et de propositions concrètes sur les pratiques démocratiques en Francophonie. De plus, le principe de la diversité culturelle est désormais acquis, alors qu’une conférence des ministres de la Culture de la Francophonie est prévue pour l'année suivante. L'admission de l'Albanie et de la Macédoine comme membres associés a été perçue comme un résultat positif dans la constitution d'un bloc francophone dans les pays de l'Europe de l’Est.

IXe Sommet de Beyrouth (Liban): 18-20 octobre 2002

Le Sommet de Beyrouth qui devait se tenir en octobre 2001 a été reporté aux 18-20 octobre 2002 en raison de la situation internationale dans la région, suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis (World Trade Center de New York et Pentagone).

C'est le premier Sommet francophone tenu dans un pays arabe. La Francophonie a pris un certain virage politique à Beyrouth en condamnant tout recours au terrorisme et appelé à la conclusion d'une convention générale pour contrer ce fléau. Le Sommet a rappelé que le dialogue des cultures constitue une condition indispensable à la paix et permet de lutter contre l'exclusion, l'intolérance et le terrorisme. C'est dans cet esprit qu'elle a également abordé les questions liées au Proche-Orient, notamment celles touchant Israël, la Palestine et l'Irak, ainsi que celles concernant l'Afrique, plus particulièrement la Côte d'Ivoire.

Les chefs d'État et de gouvernement ont pris un engagement sans équivoque en faveur de la mise en application de la Déclaration de Bamako sur la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de la personne adoptée par la Francophonie en novembre 2000. Les chefs d'État et de gouvernement ont voulu également que la Déclaration de Beyrouth fasse état de leur résolution de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires afin d'éviter que le recours aux technologies de l'information et de la communication ne crée de nouvelles inégalités. Ils ont conséquemment convenus de la tenue d'une conférence ministérielle de la Francophonie sur les technologies de l'information et de la communication dans le courant de l'année 2003 et en vue d'assurer une participation active de la Francophonie au Sommet mondial sur la Société de l'information qui se tiendra à Genève (2003) puis à Tunis (2005).

Enfin, mentionnons que la République slovaque a été admise à la Francophonie à titre d'«observateur» lors du Sommet de Beyrouth. L'Algérie y a participé à titre d'invité spécial du gouvernement libanais. Enfin, le Sommet a décidé de resserrer les critères d'adhésion à la Francophonie, favorisant l'approfondissement plutôt que l'élargissement de l'Organisation tout en permettant l'octroi d'un statut d'«observateur» permanent aux pays francophiles intéressés.

Xe Sommet de Ouagadougou (Burkina): 26-27 novembre 2004

À l’occasion du Sommet de Ouagadougou, la Déclaration de Ouagadougou et un Cadre stratégique décennal (2005-2014) ont été adoptés. Ce sommet avait pour thème «La Francophonie, un espace solidaire pour un développement durable». Huit résolutions ont également été votées sur la Côte d'Ivoire, le Proche-Orient, le Fonds mondial de solidarité, le Sommet mondial sur la société de l'information, le fonds de solidarité numérique, le coton, l’aide aux pays les moins avancés dans le domaine de la diversité culturelle et la liberté de la presse. Le Sommet a admis en qualité de «membres associés», la principauté d'Andorre et la Grèce et, au titre de «observateurs», les cinq pays suivants: l'Arménie, l'Autriche, la Croatie, la Géorgie et la Hongrie. L'OIF rassemble désormais 49 États et gouvernements membres, quatre associés et dix observateurs.

XIe Sommet de Bucarest (Roumanie): septembre 2006

Ce Sommet se tenait sous le thème L'éducation et les nouvelles technologies de l'information. Les technologies de l’information sont devenues des outils indispensables dans le monde d'aujourd'hui. Mais l’accès à ces outils et leur usage sont inégalement répandus dans le monde, ce qui crée de grandes disparités. Il apparaît donc nécessaire d’œuvrer à combler ce fossé dans un esprit de solidarité. Le XIe Sommet se proposait de capitaliser et de mettre en œuvre les résultats d’un large processus de réflexion issu de l’ensemble des États et gouvernements membres de la Francophonie. Plusieurs autres sujets étaient également à l'ordre du jour, à savoir la situation des conflits dans le monde francophone, l'élection du secrétaire général de l'OIF. La fin des travaux a été couronnée par quatre grands actes : la reconduction d'Abdou Diouf à la tête du secrétariat général de l'OIF, l'organisation du prochain Sommet de la Francophonie en 2008 au Québec (Canada) et la ratification de la Convention sur la diversité culturelle à l'Unesco. À l'occasion du XIe Sommet, les chefs d'État et de gouvernement ont publié la Déclaration de Bucarest.

XIIe Sommet de Québec: octobre 2008

Le XIIe Sommet s'est déroulé à Québec (Canada), du 17 au 19 octobre, et coïncidait avec le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain (1608). Les quatre enjeux inscrits à l’ordre du jour ont abordés dans le cadre de séances thématiques et de tables rondes : démocratie et État de droit; gouvernance et solidarité économique; environnement; langue française. À cette occasion, les chefs d'État et de gouvernement se sont entendus sur la Déclaration de Québec.

XIIIe Sommet de Montreux (canton de Vaud, Suisse) : octobre 2010

Le Sommet de 2010 devait se dérouler à Madagascar, mais les représentants de l'OIF ont décidé de tenir ce sommet à Montreux en Suisse (canton de Vaud), car la situation politique à Madagascar — coup d’état ayant destitué le président Marc Ravalomanana — semblait trop incertaine, pour y tenir une assemblée réunissant des dizaines de chefs d'État. Le XIIIe Sommet de Montreux s'est tenu du 22 au 24 octobre. À cette occasion, cinq nouveaux États ont demandé le statut d'observateurs : les Émirats arabes unis, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, l’Estonie et la République dominicaine. L'OIF compte désormais 75 États et gouvernements, dont 56 membres et 19 observateurs. Les chefs d'État et de gouvernement se sont entendus sur la Déclaration de Montreux.

XIVe Sommet de Kinshasa : octobre 2012

Le Sommet de 2012 s'est tenu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Les chefs d’État et de gouvernement de l'OIF se réunissaient autour du thème : «Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale». Le Sommet a également adopté une Politique intégrée de promotion de la langue française, ainsi qu'une nouvelle Stratégie numérique de la Francophonie. En marge du Sommet, l'OIF a signé un pacte linguistique avec l'Arménie, ainsi qu'une Convention avec le Vietnam, accords destinés à renforcer l’usage de la langue française dans ces deux pays. De plus, on peut lire deux documents issus du Sommet de Kinshasa:



- Déclaration de Kinshasa;



- Politique intégrée de promotion de la langue française.

XVe Sommet de Dakar : octobre 2014

Le prochain Sommet se déroulera au Sénégal, à Dakar. 7 Les États membres de la Francophonie

Les membres de la Francophonie sont ceux qui font partie des Sommets francophones. Le statut de membre de ce «club francophone» tient généralement du fait que le français est une langue officielle ou co-officielle dans un pays ou une région.

En réalité, les membres de la Francophonie ne sont pas tous officiellement francophones. Depuis le Sommet tenu à l’île Maurice en 1993, des pays non francophones se sont joints à la Francophonie: la Guinée équatoriale (1989), la Roumanie (langue officielle: roumain), la Bulgarie (langue officielle: bulgare), puis, en 1995, Saint-Thomas-et-Prince (langue officielle: portugais), la Guinée-Bissau (langue officielle: portugais), ainsi que la Moldavie (langue officielle: moldave), etc. Aujourd’hui, la Pologne, l’Albanie et la Macédoine sont devenus membres de la Francophonie, mais l'Algérie ne participe toujours pas à cet ensemble.

Lors du XIIe Sommet francophone de Québec d'octobre 2008, les États suivants étaient alors représentés: États membres (54)

Albanie, Andorre, Belgique, Belgique/Communauté française, Bénin, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Canada/Nouveau-Brunswick, Canada/Québec, Cap-Vert, Communauté française de Belgique, Comores, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Côte-d'Ivoire, Djibouti, Dominique, Égypte, France, Gabon, Grèce, Guinée, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Haïti, Laos, Liban, Luxembourg, Macédoine, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Moldavie, Monaco, Niger, République centrafricaine, Roumanie, Rwanda, Sainte-Lucie, São Tomé et Príncipe (Saint-Thomas-et-Prince), Sénégal, Seychelles, Suisse, Tchad, Togo, Tunisie, Vanuatu et Vietnam États associés (3)

Arménie, Chypre et Ghana

États observateurs (14)

Autriche, Croatie, Géorgie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Mozambique, Pologne, République tchèque, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Thaïlande et Ukraine

Au Sommet de Bucarest (2006), quatre pays avaient été admis comme membres «de plein droit»: la Grèce, l'Albanie, la Macédoine et la principauté d'Andorre. On avait alors admis deux nouveaux membres associés: Chypre et le Ghana. Au Sommet de Québec (2008), l'Arménie (État observateur) a été admise au statut de «membre associé»; la Lettonie et la Thaïlande ont été admises au statut d’«État observateur». L'admission de nouveaux pays à la Francophonie dépend finalement du vote unanime de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage.



Le statut d'invité spécial s'adresse aux collectivités territoriales des États non membres de la Francophonie qui en font la demande dans la mesure où elles manifestent leur volonté d'engagement dans la Francophonie en attestant leur volonté d’utiliser la langue française dans leur pays ou territoire.



Quant au statut d'observateur (p. ex., la Louisiane), il s'acquiert lorsque l'État ou le gouvernement qui le sollicite fait preuve d'un réel intérêt pour la Francophonie et ses valeurs, et manifeste la volonté de favoriser le développement de l'usage du français dans son pays.



De plus, selon l’article 10 de la Charte de la Francophonie, tout gouvernement peut, sur demande, être admis par la Conférence générale en qualité de membre associé, dans la mesure où il a obtenu une recommandation unanime de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF).



Tout État qui souhaiterait s'associer à certaines activités de l'Agence peut conclure avec celle-ci un accord fixant les modalités de sa participation auxdites activités.

De façon générale, les États et gouvernements membres de la Francophonie doivent satisfaire à des conditions minimales, comme l’officialisation de la langue française dans leur pays OU le statut du français comme langue dans l'enseignement (en tant que langue première ou en tant que langue seconde) OU l’utilisation du français dans les communications internationales, lorsque la langue nationale de l'État membre n'est pas reconnue comme langue de travail.

En réalité, le fait que le français ne soit pas la langue officielle du pays requérant ne constitue pas un obstacle à son adhésion. Toutefois, la place qu'occupe la langue française dans le pays candidat est un critère déterminant d'admissibilité. En 2012, la Guinée-Bissau, Madagascar et le Mali étaient suspendus des instances de la Francophonie.

On peut consulter la liste des États membres de la Francophonie, ainsi que leur statut respectif, en cliquant ICI, s.v.p.

7.1 Les États non francophones

Depuis quelques années, la Francophonie a accepté en son sein des pays non francophones, car plusieurs États ont déposé de nouvelles demandes d'adhésion, ce qui correspondait à la volonté des dirigeants de la Francophonie d'élargir la communauté francophone. Progressivement, les chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie ont en effet accepté dans leurs rangs des pays, alors que leur langue officielle n’est même pas le français. Voici le tableau de l'OIF :

On pourrait s'interroger sur la pertinence de ces nouvelles adhésions dont l'État n'utilise pas le français comme langue officielle ou co-officielle. Si le Cambodge (3000 francophones), le Vietnam (5100), la Bulgarie (200) ou l'Albanie (100) sont considérés comme des «pays francophones», il faudrait peut-être admettre la Grande-Bretagne (15 000) et surtout les États-Unis (3,4 millions), qui comptent un bien plus grand nombre de francophones et de francophiles; il y aurait aussi la province canadienne de l'Ontario (avec 488 000 francophones). Si l'Égypte (63 000 francophones dans le pays) en est un membre à part entière, pourquoi Israël (40 000 francophones) n'en fait pas partie, alors que ce pays compte près du quart de sa population comme francophone et que 55 0000 élèves étudient le français comme langue étrangère, sans oublier que 1,6 million d'Israéliens connaissent le français comme langue seconde? On pourrait parler aussi de l'Algérie qui compte un grand nombre de francophones (langue première et langue seconde: 21 millions), mais qui a toujours boudé les Sommets francophones. Mais l'entrée d'Israël dans la Francophonie n'est pas pour demain, car celle-ci est devenue une tribune pour certains États arabes qui s'opposeraient à l'admission d'Israël, préférant plutôt le Ghana (anglais), le Soudan (arabe) ou la Thaïlande (thaï), des États qui n'ont aucun lien historique avec la francophonie, sans compter la Serbie, la Slovénie ou la Slovaquie, voire le Qatar et l'Uruguay.

- Les anciennes colonies ou anciens protectorats français

Plusieurs anciennes colonies ou anciens protectorats français ont maintenu de forts liens culturels, parfois des liens économiques, voire politiques, avec la France. C’est le cas de pays comme le Liban, l'île Maurice, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Autrement dit, ce sont des raisons historiques qui expliquent l’intégration de ces pays dans la Francophonie. Quant à l’Égypte et à la Pologne, ce sont notamment les aléas de l'histoire napoléonienne qui ont permis des liens particuliers avec la France. Dans tous ces États, le gouvernement s’est engagé à maintenir et à promouvoir l’enseignement du français dans ses écoles publiques et à utiliser le français dans les communications internationales, lorsque la langue nationale n’est pas reconnue comme langue de travail.

- La proximité géographique des pays francophones

De plus, en raison de la proximité géographique de plusieurs pays francophones, la Dominique (anglais) et Sainte-Lucie (anglais) aux Antilles, ou des pays d’Afrique comme la Guinée-Bissau (portugais), la Guinée équatoriale (espagnol), le Cap-Vert (portugais) et Saint-Thomas-et-Prince (portugais) entretiennent des liens culturels et économiques très importants avec leurs voisins francophones. Ces pays sont tous enclavés par des États dont la langue officielle est le français. C’est pour cette raison que, dans les écoles secondaires, ces gouvernements ont développé l'enseignement du français comme langue seconde.

- Les pays du bloc de l'Est

L'adhésion de l'Albanie, de la Bulgarie, de la Macédoine, de la Moldavie et de la Roumanie semble faire plus problème... dans la mesure où l'on ne perçoit que les enjeux... linguistiques.

Ces États sont situés dans l’ancienne Europe de l’Est et étaient sous la «protection» de l’ex-URSS. Pour eux, faire partie du «club international» de la Francophonie, c’est une façon de s’affranchir de leurs anciens alliés et une occasion d’en trouver d’autres, plus accommodants.

Ces pays espèrent ainsi que leur entrée dans la Francophonie les aidera à préparer leur intégration à l'Europe. En attendant, ils misent sur les échanges économiques et culturels avec la France et les autres pays francophones influents. Pour la Francophonie, c’est une façon d’élargir l’influence francophone en tissant des liens politiques qui ne tarderont pas à se matérialiser, au plan de l’enseignement du français, dans les universités et lycées (ou collèges) de ces pays. En d'autres termes, on pourrait dire que participer à la Francophonie pourrait être une façon de se placer les pieds sur la scène internationale; d'autres diraient une façon de se faire voir. Pendant que des pays s’associent à la Francophonie, ils rendent l’influence américaine moins forte dans le monde. On aura intérêt à cliquer ici pour lire la documentation relative à la participation des pays de l’Est à la Francophonie. La république d'Arménie a fait une demande pour devenir membre de la Francophonie.

L'admission du Qatar comme État associé dan la Francophonie est plus nébuleux. Les représentants du Qatar ont fait valoir que l'enseignement du français a été rétabli dans les établissements publics qataris depuis la rentrée 2012, sans oublier le lancement en 2010 d'une radio francophone depuis Doha. Le Qatar, monarchie pétrolière et gazière du Golfe, a aussi investi massivement en France dans le secteur sportif, l'achat de droits de diffusion de télé, le marché de l'art et la mode. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, avait récemment souhaité la bienvenue aux investisseurs qataris.

7.2 Les justifications

Beaucoup de francophones trouvent très curieux qu’on ait accepté des pays tels que la Bulgarie ou la Macédoine dans la Francophonie. Ils craignent que la Francophonie perde de la crédibilité en diluant ainsi ce forum international. Vu sous cet angle, ce sont uniquement des considérations linguistiques qui entrent en jeu. Or, il existe d’autres raisons, celles-là d’ordre historique, éducatif, scientifique, économique, politique et idéologique, qui comptent parfois davantage que les simples questions linguistiques.

Il est vrai que pour la France, qui en est le principal bailleur de fonds avec le Canada, l'Organisation internationale la Francophonie est probablement une façon de se laisser croire qu'elle est encore à la tête d'un empire tout en faisant de bonnes affaires avec des pays pauvres.

Ainsi, pour la France, la Francophonie ne constitue pas avant tout un enjeu linguistique comme elle l'est chez certains de ses partenaires, surtout chez les Canadiens. La France considère que plus il y aura de gens dans le monde à partager sa langue, ses idées, un peu de sa culture et des autres cultures francophones, plus elle en retirera des avantages culturels, mais surtout des avantages économiques et politiques. Pour la France, le véritable enjeu consiste à promouvoir sur le plan international le multilinguisme, afin d'éviter l’uniformisation et l’hégémonie de l’anglais dans le monde.

Pour ce faire, il faut des alliances avec ceux qui parlent espagnol, italien, allemand, polonais, albanais, etc., et instituer des coopérations internationales afin que le français soit enseigné à l'étranger parmi les langues étrangères. Lorsque l’apprentissage d’une seule langue internationale est imposé dans un pays, c’est toujours l’anglais qui gagne à ce jeu, tandis que le nombre d'enfants apprenant le français régresse nécessairement. Un pays qui choisit le français comme première ou deuxième langue étrangère indique sa volonté d'en faire l'une des bases de sa culture. D’ailleurs, lorsqu’un État impose plus d’une langue étrangère, l’apprentissage du français augmente toujours. Bref, les représentants de la Francophonie considèrent que l'action en faveur de la francophonie ne consiste pas seulement à défendre le français, mais aussi à défendre et promouvoir le multilinguisme.

Afin de donner une bonne idée des accords de coopération entre ces pays et la Francophonie, on aura grand intérêt à lire le Décret no 99-62 du 25 janvier 1999 portant publication de l'accord de coopération culturelle, éducative, scientifique et technique entre le gouvernement de la République française et le gouvernement macédonien. Ce document illustre les possibilités remarquables que favorise l’intégration de certains pays non francophones au sein de la Francophonie.

Évidemment, l'adhésion des pays non francophones tient à des raisons éminemment politiques. Contrairement aux pays membres du Commonwealth, qui ont une langue et des institutions communes, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) reste un organisme strictement politique. Il n'en demeure pas moins qu'il est possible que les Sommets de la Francophonie rendent un jour un mauvais service à la langue française. Cette assemblée bourrée de dictateurs et d'autocrates et qui, en plus, regroupe une majorité de pays dont la population n'a pas le français comme langue maternelle, risque un jour de desservir l'image de la Francophonie. Il faut même prévoir le jour où les États non francophones vont demander d'utiliser comme langue de travail soit l'anglais soit leur langue nationale en lieu et place du français. Les tractations en ce sens ont déjà commencé lors du Sommet de Bucarest (2006). Il y a fort à parier que les «langues partenaires» vont vouloir leur place et, le jour où par exemple l'anglais s'introduira dans l'OIF, le français reculera ensuite. C'est toujours ainsi que cela se passe dans toutes les organisations internationales. 8 Les organisations internationales

Outre les «Sommets francophones», les États francophones ont créé de nombreuses organisations dont les suivantes:



- l'AUPELF (dont le siège est à Montréal): agence francophone pour l'enseignement supérieur et la recherche qui œuvre au développement de la «francophonie scientifique» (c'est-à-dire de l'usage du français dans le domaine scientifique) au moyen d'une «université sans murs», l'Université des réseaux d'expression française (UREF) ;



- le Consortium des télévisions francophones, TV5, avec ses composantes européenne, nord-américaine et africaine;



- la Conférence des ministres de l'Éducation des pays ayant en commun l'usage du français (CONFEMEN);



- la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays d'expression française (CONFEJES);



- la Conférence des ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (CONFEMER);



- l'Assemblée internationale des parlementaires de langue française (AIPLF);



- l'Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (UIJPLF), première organisation se réclamant de la francophonie (en 1996, elle regroupe 2000 journalistes de 80 pays);



- le Haut Comité (français) pour la défense et l'expansion de la langue française;



- la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF);



- l'Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF);



- ACCT : Agence de la Francophonie, unique organisation intergouvernementale de la Francophonie et point de rencontre entre l'Afrique, l'Amérique, l'Asie, l'Europe, le Maghreb, le Makhrek et l'Océanie, l'ACCT, devenue en 1996, Agence de la Francophonie, est née d'un idéal: celui de créer, à partir de ses composantes multiculturelles et complémentaires, une communauté qui fasse entendre sa voix dans le dialogue mondial.




La Francophonie d’aujourd’hui apparaît comme une organisation internationale multilingue et disparate. La Francophonie est une communauté multilingue parce que tous les États francophones sont, à l'exception de la France, en situation de bilinguisme ou de multilinguisme. Partout, la langue française est en situation de concurrence avec d'autres langues, que ce soit des langues africaines ou nationales, l'arabe, l'anglais, etc.

La Francophonie est disparate (comme le Commonwealth) parce qu'elle ne réunit plus seulement des pays, mais aussi des États non souverains ainsi que des États non francophones, qui veulent coopérer aux plans éducatif, culturel, technique et scientifique. L’accent est mis sur le français comme langue véhiculaire, même dans les pays où le français ne joue qu’un rôle secondaire – Liban, Laos, Bulgarie, Moldavie, Cap-Vert, Roumanie, Égypte, Saint-Thomas-et-Prince, Djibouti, Vietnam, Guinée équatoriale. Cependant, il ne faut pas oublier le facteur «prestige» qui encourage certains États ou pays à participer aux sommets francophones. Dans certains cas, comme on l’a vu, des considérations économiques sont liées à ces rencontres internationales où les États riches – France/Canada – se livrent à une surenchère au bénéfice ou aux dépens des États pauvres.

Néanmoins, les connotations négatives inévitables sont facilement dissipées par des pratiques pluralistes de dialogue des cultures, ce qui ne peut qu’apporter un enrichissement à tous. C’est là l’un des défis auquel est confrontée la coopération francophone et de son issue dépend l’état de la Francophonie elle-même.

Dernière mise à jour: 21 nov. 2012

On peut consulter le texte de la Charte de la Francophonie.



Menu Francophonie




***************Charte de la Francophonie****************



adoptée par la Conférence ministérielle de la Francophonie



Antananarivo, le 23 novembre 2005

Préambule

La Francophonie doit tenir compte des mutations historiques et des grandes évolutions politiques, économiques, technologiques et culturelles qui marquent le XXIe siècle pour affirmer sa présence et son utilité dans un monde respectueux de la diversité culturelle et linguistique, dans lequel la langue française et les valeurs universelles se développent et contribuent à une action multilatérale originale et à la formation d’une communauté internationale solidaire.



La langue française constitue aujourd’hui un précieux héritage commun qui fonde le socle de la Francophonie, ensemble pluriel et divers. Elle est aussi un moyen d’accès à la modernité, un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences.



Cette histoire, grâce à laquelle le monde qui partage la langue française existe et se développe, est portée par la vision des chefs d’État et de gouvernement et par les nombreux militants de la cause francophone et les multiples organisations privées et publiques qui, depuis longtemps, oeuvrent pour le rayonnement de la langue française, le dialogue des cultures et la culture du dialogue.



Elle a aussi été portée par l’Agence de coopération culturelle et technique, seule organisation intergouvernementale de la Francophonie issue de la Convention de Niamey en 1970, devenue l’Agence de la Francophonie après la révision de sa charte à Hanoi, en 1997.



Afin de donner à la Francophonie sa pleine dimension politique, les chefs d’État et de gouvernement, comme ils en avaient décidé à Cotonou en 1995, ont élu un Secrétaire général, clé de voûte du système institutionnel francophone, de même que la Conférence ministérielle, en 1998 à Bucarest, a pris acte de la décision du Conseil permanent d’adopter l’appellation « Organisation internationale de la Francophonie ».



À Ouagadougou, en 2004, réunis en Xe Sommet, les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé les nouvelles missions stratégiques de la Francophonie et ont pris la décision de parachever la réforme institutionnelle afin de mieux fonder la personnalité juridique de l’Organisation internationale de la Francophonie et de préciser le cadre d’exercice des attributions du Secrétaire général.



Tel est l’objet de la présente Charte, qui donne à l’ACCT devenue Agence de la Francophonie, l’appellation d’Organisation internationale de la Francophonie.

Titre I : Des objectifs

Article 1 : Objectifs



La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses membres le partage de la langue française et des valeurs universelles, et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération, de la solidarité et du développement durable, a pour objectifs d’aider : à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits, et au soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme ; à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations ; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle ; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies ; à la promotion de l’éducation et de la formation. Le Sommet peut assigner d’autres objectifs à la Francophonie.



La Francophonie respecte la souveraineté des États, leurs langues et leurs cultures. Elle observe la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure.



Les institutions de la présente Charte concourent, pour ce qui les concerne, à la réalisation de ces objectifs et au respect de ces principes.

Titre II : De l’organisation institutionnelle

Article 2 : Institutions et opérateurs

Les institutions de la Francophonie sont :

1. Les instances de la Francophonie :

- La Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, ci-après appelée le « Sommet » ; - La Conférence ministérielle de la Francophonie, ci-après appelée « Conférence ministérielle » ; - Le Conseil permanent de la Francophonie, ci-après appelé « Conseil permanent ».

2. Le Secrétaire général de la Francophonie.

3. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).



4. L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), qui est l’Assemblée consultative de la Francophonie.



5. Les opérateurs directs et reconnus du Sommet, qui concourent, dans les domaines de leurs compétences, aux objectifs de la Francophonie tels que définis dans la présente Charte :



- l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) ;



- TV5, la télévision internationale francophone ;



- l’Université Senghor d’Alexandrie ;



- l’Association internationale des maires et responsables des capitales et des métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF).

6. Les Conférences ministérielles permanentes : la Conférence des ministres de l’Éducation des pays ayant le français en partage (Confémen) et la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays ayant le français en partage (Conféjes).



Article 3 : Sommet



Le Sommet, instance suprême de la Francophonie, se compose des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Il se réunit tous les deux ans.



Il est présidé par le chef d’État ou de gouvernement du pays hôte du Sommet jusqu’au Sommet suivant.



Il statue sur l’admission de nouveaux membres de plein droit, de membres associés et de membres observateurs à l’OIF.



Il définit les orientations de la Francophonie de manière à assurer son rayonnement dans le monde.



Il adopte toute résolution qu’il juge nécessaire au bon fonctionnement de la Francophonie et à la réalisation de ses objectifs.



Il élit le Secrétaire général, conformément aux dispositions de l’article 6 de la présente Charte.



Article 4 : Conférence ministérielle



La Conférence ministérielle se compose de tous les membres du Sommet. Chaque membre est représenté par le ministre des Affaires étrangères ou le ministre chargé de la Francophonie, ou son délégué. Le Secrétaire général de la Francophonie siège de droit à la Conférence ministérielle, sans prendre part au vote.



La Conférence ministérielle est présidée par le ministre des Affaires étrangères ou le ministre chargé de la Francophonie du pays hôte du Sommet, un an avant et un an après celui-ci.



La Conférence ministérielle se prononce sur les grands axes de l’action multilatérale francophone.



La Conférence ministérielle prépare le Sommet. Elle veille à l’exécution des décisions arrêtées par le Sommet et prend toutes initiatives à cet effet. Elle adopte le budget et les rapports financiers de l’OIF ainsi que la répartition du Fonds multilatéral unique.



La Conférence ministérielle nomme le Commissaire aux comptes de l’OIF et du FMU. Sur saisine d’un État membre ou d’un gouvernement participant, la Conférence ministérielle demande au Secrétaire général de fournir toute information concernant l’utilisation du Fonds.

La Conférence ministérielle définit les conditions dans lesquelles les commissaires aux comptes des opérateurs sont appelés à coopérer avec le Commissaire aux comptes de l’OIF et du FMU.



La Conférence ministérielle recommande au Sommet l’admission de nouveaux membres et de nouveaux membres associés ou observateurs, ainsi que la nature de leurs droits et obligations.



La Conférence ministérielle fixe les barèmes des contributions statutaires à l’OIF. La Conférence ministérielle peut décider de déplacer le siège de l’OIF. La Conférence ministérielle nomme les liquidateurs.



La Conférence ministérielle crée tout organe subsidiaire nécessaire au bon fonctionnement de l’OIF.



Les modalités de fonctionnement de la Conférence ministérielle sont précisées dans son Règlement intérieur.



Article 5 : Conseil permanent de la Francophonie



Le Conseil permanent est l’instance chargée de la préparation et du suivi du Sommet, sous l’autorité de la Conférence ministérielle.



Le Conseil permanent est composé des représentants personnels dûment accrédités par les chefs d’États ou de gouvernements membres du Sommet.



Le Conseil permanent est présidé par le Secrétaire général de la Francophonie. Il se prononce sur ses propositions et le soutient dans l’exercice de ses fonctions.



Le Conseil permanent de la Francophonie a pour missions :

  • - de veiller à l’exécution des décisions prises par la Conférence ministérielle ;
  • - d’examiner les propositions de répartition du FMU ainsi que l’exécution des décisions d’affectation ;
  • - d’examiner les rapports financiers et les prévisions budgétaires de l’OIF ;
  • - d’examiner et d’adopter l’ordre du jour provisoire des réunions de la Conférence ministérielle ;
  • - de faire rapport à la Conférence ministérielle sur l’instruction des demandes d’adhésion ou de modification de statut ;
  • - d’exercer son rôle d’animateur, de coordonnateur et d’arbitre. Il dispose à cet effet des commissions suivantes : la commission politique, la commission économique, la commission de coopération et de programmation, et la commission administrative et financière. Ces commissions sont présidées par un représentant d’un État ou d’un gouvernement membre, qu’il désigne sur proposition de la commission concernée ;
  • - d’adopter le statut du personnel et le règlement financier ;
  • - d’examiner et d’approuver les projets de programmation ;
  • - de procéder aux évaluations des programmes des opérateurs ; de nommer le Contrôleur financier ;
  • - de remplir toute autre mission que lui confie la Conférence ministérielle.

En tant que de besoin, le Secrétaire général réunit le Conseil permanent.



Les modalités de fonctionnement du Conseil permanent sont fixées par son Règlement intérieur.



Article 6 : Secrétaire général



Le Secrétaire général de la Francophonie préside le Conseil de coopération. Il est représenté dans les instances des opérateurs. Il dirige l’Organisation internationale de la Francophonie.



Le Secrétaire général est élu pour quatre ans par les chefs d’État et de gouvernement. Son mandat peut être renouvelé. Il est placé sous l’autorité des instances.



Le statut du Secrétaire général a un caractère international. Le Secrétaire général ne demande ni ne reçoit d’instructions ou d’émoluments d’aucun gouvernement ni d’aucune autorité extérieure.



Il est responsable du Secrétariat de toutes les instances de la Francophonie, aux sessions desquelles il assiste.



Il préside le Conseil permanent, dont il prépare l’ordre du jour. Il ne prend pas part au vote. Il veille à la mise en œuvre des mesures adoptées, dont il rend compte.



Le Secrétaire général est le représentant légal de l’OIF. À ce titre, il engage l’Organisation et signe les accords internationaux. Il peut déléguer ses pouvoirs.



Le Secrétaire général rend compte au Sommet de l’exécution de son mandat.



Le Secrétaire général nomme le personnel et ordonne les dépenses. Il est responsable de l’administration et du budget de l’OIF dont il peut déléguer la gestion.



Le Secrétaire général est chargé de l’organisation et du suivi des conférences ministérielles sectorielles décidées par le Sommet.



Article 7 : Fonctions politiques



Le Secrétaire général conduit l’action politique de la Francophonie, dont il est le porte-parole et le représentant officiel au niveau international.



Il exerce ses prérogatives dans le respect de celles du président en exercice du Sommet et du président de la Conférence ministérielle.



Le Secrétaire général se tient informé en permanence de l’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone.

En cas d’urgence, le Secrétaire général saisit le Conseil permanent et, compte tenu de la gravité des événements, le président de la Conférence ministérielle, des situations de crise ou de conflit dans lesquelles des membres peuvent être ou sont impliqués. Il propose les mesures spécifiques pour leur prévention, leur gestion et leur règlement, éventuellement en collaboration avec d’autres organisations internationales.



Article 8 : Fonctions en matière de coopération



Le Secrétaire général propose aux instances, conformément aux orientations du Sommet, les axes prioritaires de l’action francophone multilatérale. Il le fait en concertation avec les opérateurs.



Il propose la répartition du FMU et il ordonne les décisions budgétaires et financières qui y sont relatives.



Le Secrétaire général est responsable de l’animation de la coopération multilatérale francophone financée par le FMU.



Dans l’accomplissement de ces fonctions, il nomme, après consultation du CPF, un Administrateur chargé d’exécuter, d’animer et de gérer la coopération intergouvernementale multilatérale, ainsi que d’assurer, sous son autorité, la gestion des affaires administratives et financières. L’Administrateur propose au Secrétaire général les programmes de coopération de l’OIF qui sont définis dans le cadre des décisions du Sommet. Il est chargé de leur mise en œuvre. Il participe aux travaux des instances. Il contribue à la préparation de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales, ainsi qu’à l’organisation et au suivi des conférences ministérielles sectorielles décidées par le Sommet et confiées à l’OIF. L’Administrateur est nommé pour quatre ans et sa mission peut être renouvelée. Il exerce ses fonctions par délégation du Secrétaire général.



Le Secrétaire général évalue l’action de coopération intergouvernementale francophone, telle que décidée. Il veille à l’harmonisation des programmes et des actions de l’ensemble des opérateurs directs reconnus.



À cette fin, il préside un Conseil de coopération, qui réunit l’Administrateur de l’OIF, les responsables des opérateurs ainsi que de l’APF. Il exerce ces fonctions avec impartialité, objectivité et équité. Le Conseil de coopération assure, de manière permanente, la cohérence, la complémentarité et la synergie des programmes de coopération des opérateurs.



Article 9 : Organisation internationale de la Francophonie



L’Agence de coopération culturelle et technique créée par la Convention de Niamey du 20 mars 1970 et devenue l’Agence de la Francophonie, prend l’appellation « Organisation internationale de la Francophonie ».



L’Organisation internationale de la Francophonie est une personne morale de droit international public et possède la personnalité juridique.

L’OIF peut contracter, acquérir, aliéner tous biens mobiliers et immobiliers, ester en justice ainsi que recevoir des dons, legs et subventions des gouvernements, des institutions publiques ou privées, ou des particuliers.



Elle est le siège juridique et administratif des attributions du Secrétaire général.



L’OIF remplit toutes tâches d’étude, d’information, de coordination et d’action. Elle est habilitée à faire tout acte nécessaire à la poursuite de ses objectifs.



L’OIF collabore avec les diverses organisations internationales et régionales sur la base des principes et des formes de coopération multilatérale reconnus.



L’ensemble du personnel de l’OIF est régi par son propre statut et règlement du personnel, dans le respect du règlement financier. Le statut du personnel a un caractère international.



Le siège de l’Organisation internationale de la Francophonie est fixé à Paris.



Article 10 : États et gouvernements membres, membres associés et observateurs



Les États parties à la Convention de Niamey sont membres de l’OIF. En outre, la présente Charte ne porte pas préjudice aux situations existantes en ce qui concerne la participation d’États et de gouvernements tant aux instances de l’Organisation internationale de la Francophonie qu’aux instances de l’Agence de la Francophonie.



Tout État qui n’est pas devenu partie à la Convention dans les conditions prévues aux articles 4 et 5 de celle-ci, devient membre de l’OIF s’il a été admis à participer au Sommet.



Dans le plein respect de la souveraineté et de la compétence internationale des États membres, tout gouvernement peut être admis comme gouvernement participant aux institutions, aux activités et aux programmes de l’OIF, sous réserve de l’approbation de l’État membre dont relève le territoire sur lequel le gouvernement participant concerné exerce son autorité, et selon les modalités convenues entre ce gouvernement et celui de l’État membre.



La nature et l’étendue des droits et obligations des membres, des membres associés et des observateurs sont déterminées par le texte portant statut et modalités d’adhésion.



Tout membre peut se retirer de l’OIF en avisant le gouvernement du pays qui exerce la présidence du Sommet ou le gouvernement du pays où est fixé le siège de l’OIF, au moins six mois avant la plus proche réunion du Sommet. Le retrait prend effet à l’expiration du délai de six mois suivant cette notification.



Toutefois, le membre concerné demeure tenu d’acquitter le montant total des contributions dont il est redevable.



Article 11 : Représentations permanentes de l’OIF



Sur proposition du Secrétaire général, la Conférence ministérielle peut établir des représentations dans les diverses régions géographiques de l’espace francophone et auprès d’institutions internationales, et décider de manière équilibrée du lieu, de la composition, ainsi que des fonctions et du mode de financement de ces représentations.

Titre III : Des dispositions diverses

Article 12 : De la Conférence des organisations internationales non gouvernementales et des organisations de la société civile



Tous les deux ans, le Secrétaire général de la Francophonie convoque une conférence des organisations internationales non gouvernementales, conformément aux directives adoptées par la Conférence ministérielle.



Article 13 : Langue



La langue officielle et de travail des institutions et opérateurs de la Francophonie est le français.



Article 14 : Interprétation de la Charte



Toute décision relative à l’interprétation de la présente Charte est prise par la Conférence ministérielle de la Francophonie.



Article 15 : Révision de la Charte



La Conférence ministérielle a compétence pour amender la présente Charte.



Le gouvernement de l’État sur le territoire duquel est fixé le siège de l’OIF notifie à tous les membres ainsi qu’au Secrétaire général toute révision apportée à la présente Charte.



Article 16 : Dissolution L’OIF est dissoute :

- soit si toutes les parties à la Convention, éventuellement sauf une, ont dénoncé celle-ci ; - soit si la Conférence ministérielle de la Francophonie en décide la dissolution.

En cas de dissolution, l’OIF n’a d’existence qu’aux fins de sa liquidation et ses affaires sont liquidées par des liquidateurs, nommés conformément à l’article 4, qui procéderont à la réalisation de l’actif de l’OIF et à l’extinction de son passif. Le solde actif ou passif sera réparti au prorata des contributions respectives.



Article 17 : Entrée en vigueur



La présente Charte prend effet à partir de son adoption par la Conférence ministérielle de la Francophonie.






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___Goma : crier haro sur la monusco, trop facile... Goma fait la morte face aux rebelles -- La force onusienne en question? Censés empêcher que la ville tombe aux mains des rebelles, […]

Goma : crier haro sur la monusco, trop facile

BRAECKMAN,COLETTE

Mardi 27 novembre 2012

Face au désastre militaire, politique et humain que représentent la chute de Goma et la reprise de la guerre au Kivu, l’unanimité est facile : chacun s’emploie à crier haro sur la Monusco, la Mission des Nations unies chargée de stabiliser le Congo. Censés empêcher que la ville tombe aux mains des rebelles, les Casques bleus auraient dramatiquement échoué. De tous côtés, y compris auprès de notre ministre des Affaires étrangères, on exige désormais que leur mandat soit, une fois de plus, durci et renforcé. La réalité est cependant plus complexe que le simple constat d’échec : alors qu’elle est une indispensable partenaire de la force onusienne, l’armée congolaise a démontré à quel point elle était minée de l’intérieur. Au fil des accords de paix successifs garantissant l’impunité et l’intégration de groupes armés, elle a été infiltrée par des personnages douteux, liés à des réseaux mafieux internes ou à des forces étrangères. Il a fallu qu’un rapport d’experts le mette nommément en cause et l’accuse d’avoir vendu des armes pour que le chef de l’armée de terre, le général Amisi, soit enfin suspendu par le président Kabila qui l’avait longtemps protégé et promu. Flanquée d’un tel allié, que pouvait faire la force onusienne ? Par ailleurs, aucun pays occidental n’entend fournir de troupes à la Monusco, ce qui oblige les Nations unies à recruter en Inde, au

Népal, au Pakistan, des hommes qui n’ont aucune affinité avec l’Afrique centrale et surtout aucune envie, quel que soit le mandat de leur mission, de mettre leur vie en danger. Dans le cas de la Belgique, les conclusions de la commission Rwanda recommandent de ne plus envoyer de troupes dans nos anciennes colonies. Pourquoi faut-il que la lâcheté qu’a représentée le retrait des 500 Casques bleus belges qui se trouvaient à Kigali en 1994 justifie, aujourd’hui encore, une autre lâcheté, l’abandon des civils congolais ?

Car si des militaires belges pouvaient être déployés au Kivu, dans le cadre ou non des Nations unies, ils pourraient certainement y tenir un rôle dissuasif, dotés qu’ils seraient d’un capital de confiance et d’une capacité de renseignement bien supérieurs aux atouts dont ils disposaient hier en Afghanistan. Et même si la Belgique refuse de déployer des hommes au sol, pourquoi ne fournirait-elle pas à l’ONU l’appui de ses drones, des engins qui pourraient photographier la frontière entre le Rwanda et le Congo, avec bien plus d’efficacité qu’une hypothétique « force neutre » ?

  • Goma fait la morte face aux rebelles

BRAECKMAN,COLETTE

Page 17

Mardi 27 novembre 2012 RDC Véhicules, enfants, liquidités : tout a été « planqué » dans la crainte des pillages

Alors qu’expirait l’ultimatum émis dimanche à Kampala par la Conférence internationale des pays des Grands Lacs (CIRGL) enjoignant aux rebelles du M23 de quitter dans les 48 heures la capitale du Nord-Kivu, Goma a connu une journée de calme inhabituel. Les commerçants ont gardé leurs boutiques fermées et tous les propriétaires de véhicules se sont abstenus de circuler. « Nous craignons qu’avant de quitter la ville sous la pression internationale, les rebelles ne tentent de s’emparer d’un maximum de biens », nous a assuré, par téléphone, un notable de Goma, précisant que les jours précédents, « des dizaines de véhicules publics avaient été emportés : une quarantaine de camions que l’Union européenne avait donnés à l’Office des routes, des voitures offertes par la Chine à la mairie de Goma, une trentaine de jeeps destinées aux députés provinciaux. Ces véhicules auraient été emmenés vers le Nord, en direction de Kibumba puis de Rushuru, le fief des rebelles ».

Quant aux banques de la place, elles sont restées fermées elles aussi, craignant d’être dévalisées, et cela malgré les objurgations du M23 qui avait sommé les opérateurs économiques de reprendre leurs activités. Certains établissements avaient été attaqués par les militaires, mais ces derniers sont repartis bredouilles, les liquidités étant, pour l’essentiel, logées à la Banque centrale dans des coffres dont les codes n’étaient en possession que d’une dizaine de personnes, qui ont toutes pris la fuite. Par contre, de nombreux témoins nous ont relaté des actes de pillage : « Dans des camions et des jeeps, on a chargé jusqu’aux WC et aux lavabos et les entrepôts de l’OFIDA (Office des douanes) ont été vidés par les rebelles ». En outre, vingt-deux magistrats ont préféré fuir Goma pour Bukavu, d’où ils ont été acheminés sur Kinshasa. Quant au gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, il s’est réfugié dans la capitale tandis que l’administration provinciale s’est repliée sur Beni.

Les écoles de Goma sont elles aussi restées fermées, dans la crainte que les garçons soient recrutés de force comme enfants-soldats.

Cette crainte est renforcée par de nombreuses disparitions inexpliquées et certaines informations relèvent que des jeunes garçons auraient été enlevés et amenés dans le camp militaire de Rumangabo pour y recevoir une formation militaire. Quant aux défenseurs des droits de l’homme et aux militants de la société civile, ils vivent dans la terreur, redoutant de faire l’objet d’exécutions ciblées.

La situation économique de Goma a été aggravée par l’arrêt du trafic sur le lac Kivu, tous les bateaux faisant la navette entre Goma et Bukavu ayant été mis à l’abri dans la capitale du Sud-Kivu. Si dans les villes, les prix des denrées alimentaires ont explosé, les habitants de l’île d’Idjui, quant à eux, redoutent la famine, les approvisionnements, qui se faisaient exclusivement par bateau, ayant été stoppés lors de la chute de Goma.

A l’extérieur de la ville, la situation est plus dramatique encore : par dizaines de milliers, des civils fuient dans tous les sens, vers Minova, vers Sake, vers Goma, changeant de direction au fil des combats ou des informations contradictoires et les déplacés sont totalement privés d’eau potable. De tels mouvements de population font redouter une épidémie de choléra, endémique dans la région. Dans la ville de Goma, c’est l’ICCN (Institut congolais chargé de la gestion des parcs naturels) qui a installé quatre pompes à eau fonctionnant sur générateurs, afin de parer au plus pressé.

Sur le plan militaire, troupes rebelles et gouvernementales se font face à Kirotshe, une localité, avec Minova, représente un « verrou » sur la route de Bukavu.

La situation militaire et politique provoque d’ailleurs des dissensions au sein des forces rebelles : les militaires de l’« armée révolution du Congo », nouveau nom que se sont donné les combattants du M23, seraient en opposition avec la branche politique du mouvement, dirigée par le pasteur Jean-Marie Buniga Rugenero, membre des Eglises de réveil. Selon certaines sources, les soldats rebelles, grisés par la victoire remportée à Goma, seraient prêts à s’emparer de Bukavu au Sud et de Béni au Nord alors qu’à Kampala, la branche politique du mouvement, moyennant une négociation avec le président Kabila et le retour aux accords conclus en 2009, a été sommée par le CIRGL de se retirer jusqu’à 20 km au nord de la ville.

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___La fin de Mugabe au Zimbabwe.. Le pouvoir prêt à changer de mains. Promis à la défaite, celui-ci voudrait éviter l’humiliation que constituerait l’organisation d’un deuxième tour.

La fin de Mugabe au Zimbabwe

BRAECKMAN,COLETTE

Mercredi 2 avril 2008

Le président zimbabwéen Robert Mugabe n’attendra sans doute pas les résultats officiels des élections générales pour décider de son avenir : ses partisans et ceux de l’opposant Morgan Tsvangirai, qui semble bien avoir remporté le scrutin, négocieraient une sortie « honorable » pour le vieux chef d’État. Promis à la défaite, celui-ci voudrait éviter l’humiliation que constituerait l’organisation d’un deuxième tour.

Morgan Tsvangirai a refusé, mardi, de proclamer sa victoire malgré des résultats partiels qui lui restent très favorables. Il a aussi nié l’existence de négociations. Mais la pression internationale est telle que la fin de règne de Robert Mugabe semble inéluctable.

P.9 nos informations Le pouvoir prêt à changer de mains Zimbabwe Robert Mugabe négocierait son abandon du pouvoir avec Tsvaringai

Coup de forcE, deuxième tour ou accord négocié : l’issue définitive des élections n’est pas encore connue

Quelle que soit l’issue des pourparlers et des pressions diplomatiques, une page d’histoire se tourne au Zimbabwe : Robert Gabriel Mugabe, héros de la lutte de libération, dirigeant exemplaire durant les premières années de son règne avant de se transformer en dictateur atrabilaire, a perdu le pouvoir quasi absolu qu’il exerçait depuis 1980. Même si la Commission électorale tarde à annoncer le résultat définitif des élections, l’évidence s’est déjà imposée : l’opposition, menée par Morvan Tsvangirai, le leader du Mouvement pour un changement démocratique, l’emporte avec une marge qu’aucune fraude ne pourrait plus rogner. Raison, sans doute, pour laquelle Robert Mugabe aurait, mardi après-midi, entamé des négociations au sujet des modalités de son abandon du pouvoir.

Contrairement aux prévisions, l’entrée en lice d’un troisième homme, Simba Makoni, ancien ministre des Finances, issu du sérail, n’a pas éparpillé les votes de l’opposition, mais divisé le camp présidentiel lui-même, ce qui explique les 60 % qu’aurait remportés Tsvangirai. Cet ancien syndicaliste, maintes fois maltraité, injurié, battu par les nervis du régime, a démontré qu’il était l’homme qui symbolisait les espoirs de renouveau et de mieux-être d’une population épuisée.

Le raz de marée n’a pas seulement ébranlé Mugabe, il a emporté plusieurs de ses proches : Patrick Chinamasa, le ministre de la Justice, vaincu dans l’un des bastions du parti présidentiel, la ZANU-PF, ainsi que d’autres piliers du pouvoir, la vice-présidente Joyce Mujuru, le ministre de la Sécurité et du Territoire Didymus Mutasa, le très puissant ministre de la Défense Sydney Sekeramayi. De telles défaites érodent les appuis dont le président pourrait encore se prévaloir, au sein de l’armée et des forces de sécurité, les derniers piliers du pouvoir. Il n’est pas certain qu’une épreuve de force, qui balaierait le verdict des urnes, bénéficierait de l’appui unanime de ceux qui avaient naguère accompagné Mugabe dans son combat.

Le sort à réserver au président octogénaire est cependant un enjeu qui dépasse le cadre du seul Zimbabwe. L’Union européenne, par la voix de la présidence slovène, s’est exprimée clairement, appelant Mugabe à quitter le pouvoir. Auparavant, les Occidentaux s’étaient contentés d’appeler à la publication rapide des résultats des élections législatives et présidentielles. À la veille du scrutin, les Européens peu désireux d’attiser la rhétorique nationaliste avaient fait preuve d’une grande retenue, se contentant de plaider en faveur d’élections vraiment démocratiques. On peut espérer que si Mugabe finit par quitter le pouvoir, les mesures d’embargo qui avaient privé de visa les dirigeants et durement pénalisé la population finiront par être levées.

Du côté africain, l’issue de cette épreuve de force est suivie avec crainte et attention. En effet, les voisins du Zimbabwe redoutent un scénario à la kenyane, qui se solderait par des affrontements violents entre partisans. Si Mugabe lui-même ne craint pas le recours à la violence (il l’a montré en réprimant implacablement une révolte en pays Matabele, au début des années 80), la victoire de l’opposition paraît trop évidente pour pouvoir aisément être confisquée et la volonté de sanctionner le pouvoir sortant semble avoir été partagée par tous les groupes ethniques du pays qui ont été, il faut le dire, également touchés par la misère et la récession…

Quoique vaincu, le vieux lion n’a cependant perdu ni toutes ses griffes ni toute sa crinière : en Afrique australe, l’opinion n’apprécierait pas que le doyen des chefs d’État africains soit chassé dans l’humiliation. C’est ce qui explique la prudence du président sud-africain Mbeki et le silence attentiste des autres capitales.

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___Union africaine Pourquoi ses pairs hésitent à bousculer Mugabe.. Le « vieux dinosaure » le baobab tombera tout seul

  • Le baobab tombera tout seul

BRAECKMAN,COLETTE; AFP

Jeudi 3 juillet 2008

Union africaine Pourquoi ses pairs hésitent à bousculer Mugabe

Trop de chefs d’Etat africains ont eu des relations personnelles avec Mugabe pour oser le sanctionner.

ANALYSE

Les chefs d’Etat africains réunis à Charm El-Cheikh, sont sans illusions sur la manière dont Robert Mugabe a confisqué les élections présidentielles. Cependant, pressés de toutes parts pour prendre des sanctions, voire envoyer au Zimbabwe une force d’intervention, ils continuent à faire le gros dos, attendant que passe l’orage. Si le vieux dictateur a été accueilli froidement, il n’a toutefois guère été bousculé par ses pairs.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative impuissance. Le premier, c’est que Mugabe, 84 ans, est l’un des doyens de l’Union africaine et que, du nord au sud du continent, on hésite à secouer les baobabs. Peut-être par respect envers les anciens, mais plus sûrement encore parce que Mugabe est loin d’être le seul « dinosaure » : le président égyptien Hosni Moubarak est au pouvoir depuis 27 ans, il emprisonne lui aussi ses opposants et s’arrange pour se faire réélire. Omar Bongo, 83 ans, président du Gabon depuis 41 ans n’a vu « aucune objection » à l’élection de Mugabe, d’autant moins qu’il contrôle de près son beau-père, le Congolais Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville de 1979 à 1992 et revenu au pouvoir par la force en 1997.

Même si le Ghana est aujourd’hui cité en exemple pour ses performances économiques, le pays de Kwame Nkrumah, le père du panafricanisme, n’oublie pas que c’est à Accra que Mugabe reçut formation politique et intellectuelle et rencontra Sally, sa première épouse. Cependant le président ghanéen Kuofor et son collègue du Nigeria Umaru Musa Yar’Adua, tous deux élus démocratiquement, ont été les premiers à oser critiquer Mugabe.

C’est parmi les pays d’Afrique australe que l’embarras est le plus palpable. En effet, Mugabe a connu tous les leaders des mouvements de libération et est encore considéré comme un héros par leurs successeurs. Sans surprise, seul Mandela a osé, à l’occasion de son 90e anniversaire, critiquer ouvertement son « cadet ». Le président Thabo Mbeki, lui, est confronté à la quadrature du cercle : il n’ignore rien des dérives totalitaires du Zimbabwe, les ghettos noirs sud-africains sont envahis par des millions de migrants fuyant la crise et cependant il hésite à employer la manière forte. Pour deux raisons : d’une part, Mugabe qui a redistribué les terres des fermiers blancs est considéré comme un héros par de nombreux petits agriculteurs noirs d’Afrique australe. Et surtout, Mbeki est paralysé par le poids du passé. En effet, le président sud-africain, qui a grandi en exil à Londres, est le fils de Govan Mbeki, l’un des fondateurs, avec Nelson Mandela, du Congrès national africain.

Ces hommes qui ont partagé les combats de Mugabe contre les « pouvoirs blancs » n’ont pas oublié comment le Zimbabwe, au lendemain de l’indépendance en 1980, a tenu son rôle au sein des pays dits de la ligne de front, soutenant les « combattants de la liberté ».

Même réflexe du côté du président angolais Eduardo dos Santos : ancien secrétaire général du MPLA (Mouvement populaire pour l’indépendance de l’Angola), il est arrivé au pouvoir après la mort du premier président Agostinho Neto (un contemporain de Mugabe). Lui aussi, aux côtés du Zimbabwe, a dû faire face aux attaques sud-africaines qui voulaient détruire les bases de l’ANC. L’indépendance de la Namibie, qui ouvrit la voie à la fin de l’apartheid, fut rendue possible par la victoire remportée en 1988 à Cuito Canavale, dans le sud de l’Angola, par les Angolais assistés par les Cubains.

Dix ans plus tard, en 1998, lorsqu’éclata la deuxième guerre du Congo, l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie firent cause commune pour soutenir Kinshasa et Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier, opposant de la première heure à Mobutu, avait côtoyé les leaders des mouvements de libération africains lorsqu’il se trouvait en exil en Tanzanie.

Sans surprise, l’Angola bloque donc toutes les résolutions de l’Union africaine qui pourraient déstabiliser Mugabe, le président namibien Hifikepunye Pohamba fait de même tandis qu’à Kinshasa, on n’oublie pas qu’au lendemain de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, c’est Mugabe qui mit en selle son fils Joseph…

Même le président ougandais Yoweri Museveni est gêné par le cas de Mugabe : ces hommes se sont rencontrés en Tanzanie et au Mozambique à la fin des années 70. Avec la bénédiction du président Julius Nyerere de Tanzanie, le Frelimo (Front de libération du Mozambique) assurait alors la formation militaire et politique des combattants de la NRA (nouvelle alliance révolutionnaire), le mouvement de Museveni qui en 1986 allait prendre le pouvoir en Ouganda avec l’aide de combattants tutsis rwandais, qui allaient plus tard former le FPR (Front patriotique rwandais). Lorsqu’il prit le pouvoir dans un pays ravagé par la guerre civile, Museveni qui nomma un certain Paul Kagame à la tête des services de sécurité, avait pu compter sur l’aide du Zimbabwe…

En fait, les seuls véritables opposants africains sont les chefs d’Etat plus jeunes, arrivés au pouvoir par les urnes comme le Zambien Levy Mwanawasa (victime d’un malaise cardiaque et qui a été mis sur la sellette pour avoir accepté 71 millions de dollars afin de précipiter la sortie de Mugabe…) ou le Kényan Raila Odinga devenu Premier ministre après que la fin des élections ait été marquée par des émeutes à caractère ethnique.

Respect à l’égard des anciens, relations nouées du temps des guerres de libération, solidarité entre « dinosaures » expliquent les réticences de l’Union africaine. S’y ajoute aussi une « tendance lourde » : les Africains, désormais courtisés par de nouvelles puissances, supportent de plus en plus mal les injonctions venues des anciennes métropoles et auraient plutôt tendance à en prendre le contre-pied… Morgan Tsvangirai rejette un gouvernement d’union

Le chef de l’opposition au Zimbabwe Morgan Tsvangirai a rejeté mercredi l’idée d’un gouvernement d’union nationale, recommandée par l’Union africaine à l’issue de son sommet en Egypte, mais s’est dit prêt au dialogue sur la mise en place d’une période de transition menant à un nouveau scrutin.

La formation d’un tel gouvernement « ne refléterait pas la volonté du peuple zimbabwéen », a estimé M. Tsvangirai après une réunion de son parti, le Mouvement pour le changement démocratique. Pour s’engager dans des discussions, l’ancien syndicaliste de 56 ans demande comme prérequis la reconnaissance des résultats du premier tour, à l’issue duquel il avait frôlé la majorité absolue, et le rejet de ceux du second tour qu’il a boycotté en raison d’un déchaînement de violences contre ses partisans.

Au contraire, le régime a accueilli favorablement la résolution de l’UA, jugeant qu’elle rejoignait les déclarations du président Mugabe qui, lors de son investiture, a dit espérer « des négociations rapides ». (afp)

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____Afrika RDC - Mali dans l'oeil noir du corbeau. Afrique : une hécatombe silencieuse !- Plutôt mourir debout que vivre à genoux .. Il vaut mieux mourir debout que de vivre à genoux !! Résister, vivre et mourir, debout !

CONVENTION IDENTITAIRE AFRICAINE

Plutôt mourir debout que vivre à genoux

Par Ptigibus, samedi 30 décembre 2006 à 23:43 ::

1919 © Augustín Victor Casasola

Né le 8 août 1879, dans une famille de fermiers, Zapata devint le leader de la révolution mexicaine en 1910. Il mène son combat au nom du peuple pour le droit à la terre et à la liberté, et reste après la révolution dans l'opposition, combattant les gros propriétaires terriens et le régime.

Zapata, dans une lettre ouverte en 1919 adressée au «Citoyen Carranza», accuse son ancien compagnon révolutionnaire devenu Président du Mexique, d’avoir « profité de la lutte pour son propre compte et celui de ses amis qui l’ont aidé. Puis d’avoir partagé le butin, les richesses, pour réaliser des affaires, des banquets, des fêtes somptueuses, des bacchanales et des orgies. Puis il poursuit dans son accusation : «Vous n’avez jamais pensé que la Révolution puisse bénéficier au Peuple, aux légions d’opprimés que vous avez encouragés par vos discours».

En réponse à cette accusation, Carranza organise un plan pour assassiner Zapata.

Le 10 avril 1919, Zapata est convoqué pour un entretien politique dans une hacienda située sur un territoire dominé par un général à la solde de Carranza..

Selon le récit d’un des témoins (un des soldats), en arrivant su le seuil, «à bout portant et sans lui donner le temps de sortir ses pistolets, les soldats qui portaient des armes ont tiré deux salves, et notre inoubliable général Zapata est tombé pour ne jamais se relever».

Avec Zapata, à l’âge de 39 ans, s’est éteint le plus farouche défenseur des droits des indiens mexicains et de la Réforme Agraire.

Depuis et partout dans le monde, des hommes se sont révoltés en faisant leur le cri du cœur de Zapata: "Plutôt mourir debout que vivre à genoux".

De 1900 à la fin des années trente, le photographe Augustín Victor Casasola fixe sur pellicule des moments cruciaux de l’histoire du Mexique et un témoignage unique sur la vie quotidienne. L’arrogance du régime de Porfirio Díaz, les conditions de travail de l’ouvrier mexicain, l’engagement révolutionnaire : le photo reporter Casasola travaille pour l’histoire.

BRAECKMAN,COLETTE

Samedi 20 janvier 2001

La «première guerre mondiale africaine» COLETTE BRAECKMAN

La République démocratique du Congo est le théâtre de la «première guerre mondiale africaine», du premier conflit mettant aux prises sur le continent noir les armées de six pays différents. Compte tenu de la disparition du président Kabila, quelles sont les motivations, les objectifs des uns et des autres?

1 Rwanda. Kigali, pour justifier la présence de son armée au Congo, a toujours avancé des arguments de sécurité, la nécessité de traquer les «génocidaires hutus» et autres «forces négatives». En réalité, d'autres impératifs guident son action: le désir d'exploiter les ressources de l'est du Congo, un rêve d'expansion territoriale et en tout cas l'ambition de mettre en place à Kinshasa une équipe amie, sinon soumise. C'est dans ce but que les Rwandais soutiennent le Rassemblement congolais pour la démocratie qu'ils voudraient, par les armes ou la négociation, amener au pouvoir à Kinshasa. Par ailleurs, ayant combattu pour Kabila, les Rwandais estiment avoir été trahis par leur ancien allié; ils lui en voulaient pour avoir déclenché une traque des Tutsis en août 1998, qui avait fait de nombreuses victimes à Kinshasa, à Lubumbashi et ailleurs. Aux yeux du président Kagame, aucun accord ne pouvait être considéré comme crédible aussi longtemps que Kabila était au pouvoir et Kigali n'avait pas apprécié la rencontre entre Kabila et l'ex-roi Kigeri. Joseph Kabila, en revanche, est bien connu à Kigali.

2 Ouganda. Comme Kagame, le président Museveni estime avoir été trahi par son allié Kabila, qu'il avait contribué à mettre au pouvoir. Kabila en effet s'est opposé à l'exploitation systématique des ressources du Nord-Est par l'armée ougandaise, il n'a pas voulu se soumettre aux conseils de gouvernance politique que lui prodiguait un Museveni se comportant volontiers comme le parrain de la région. Allié au Rwanda tant pour placer Kabila au pouvoir que pour tenter de le démettre, l'Ouganda s'est cependant démarqué de Kigali pour deux raisons essentielles: la première est la compétition pour l'exploitation des richesses de l'Est (illustrée par les trois guerres de Kisangani), la seconde est politique. En effet, alors que les Rwandais rêvent de gouverner par Congolais interposés, les Ougandais, dont les impératifs de sécurité sont moindres, souhaitent la mise en place d'un pouvoir congolais autonome et responsable, et, dans ce but, ils épaulent Jean-Pierre Bemba et forment son armée.

L'Angola est amené,

fût-ce contre son gré,

à être le parrain

de l'après-Kabila

3 Burundi. L'armée burundaise reconnaît qu'elle est présente en RDC, mais elle limite son action aux rives du lac Tanganyika, à la frontière du Sud-Kivu, pour des raisons sécuritaires: elle poursuit au-delà des frontières les rebelles hutus intégrés dans le dispositif militaire de Kabila. Ce dernier, qui était le «parrain» des Forces pour la défense de la démocratie, avait réussi à rapprocher du président Buyoya le plus radical des mouvements hutus, qui aurait pu se rallier à l'accord de cessez-le-feu. Une annonce était prévue au sommet francophone de Yaoundé, ce que Bujumbura dément aujourd'hui par prudence. En effet, un tel accord était très mal vu par les radicaux tutsis de la région et il a pu précipiter la fin de Kabila.

4 Zimbabwe. Le plus en vue des alliés de Kabila, qui entretient au Congo une force de 12.000 hommes, le Zimbabwe n'est cependant pas l'élément le plus déterminant. Affaibli par la contestation interne, par la crise économique due à la mauvaise gestion mais aussi au fait que les bailleurs internationaux pénalisent son pays à cause de l'engagement au Congo, le président Mugabe cherche à se retirer et a même demandé au président français Chirac de l'aider à trouver une issue. Cependant, venu en RDC pour préserver le régime Kabila mais plus encore l'intégrité territoriale du Congo et la souveraineté de Kinshasa, le Zimbabwe ne peut lâcher ainsi un pays dans lequel il a beaucoup investi; il s'est engagé à poursuivre son assistance.

5 Namibie. Engagée en RDC dans le cadre des accords de la SADC (Conférence pour le développement des pays d'Afrique australe), la Namibie entretient 2.500hommes au Congo. Son objectif est plus de marquer sa solidarité avec l'Angola et le Zimbabwe que de soutenir le régime Kabila lui-même; le fait que Kinshasa ait récusé, sinon humilié, le facilitateur Masire embarrasse la Namibie, qui tient en haute estime l'ancien président du Botswana. Les troupes namibiennes resteront en RDC jusqu'au moment du déploiement de la force de l'ONU.

6 Angola. Riche et doté d'une armée aguerrie, l'Angola s'est porté au secours de Kinshasa pour des raisons simples: appliquer les accords de solidarité prévus entre les pays de la SADC et, surtout, empêcher l'Unita de trouver en RDC une base arrière. A Kinshasa, les Angolais, qui ont annoncé que leurs troupes resteraient au Congo, souhaitent une équipe cohérente et fiable, et ils étaient de plus en plus excédés par l'imprévisibilité de Kabila. Ils lui avaient conseillé de mener une négociation politique sérieuse, dans le cadre des accords de Lusaka, et avaient désapprouvé la convocation unilatérale d'une rencontre avec l'opposition, prévue à Libreville, en dehors du cadre de Lusaka. Vigilants pour ce qui concerne leur sécurité et leurs frontières, les Angolais ne seraient pas prêts à tolérer une poussée des rebelles du RCD et des Rwandais sur Lubumbashi ou Mbuji Mayi, car ils estiment que cela pourrait remettre en selle l'opposition armée angolaise, dirigée par Jonas Savimbi. Ils soupçonnent en effet Kigali d'avoir servi de plaque tournante pour des livraisons d'armes et d'avoir collaboré militairement avec l'Unita.

Les protagonistes les plus durs sont Kigali et Luanda. Et, inversement, seul un accord entre ces deux capitales pourrait sceller une paix durable. L'Angola, qui assure actuellement la sécurité de Kinshasa et appuie les Katangais du régime, est amené, fût-ce contre son gré, à être le véritable parrain de l'après-Kabila.*

  • La paix tente de remonter les chutes Victoria

Lundi 7 septembre 1998

La paix tente de remonter les chutes Victoria

Le sommet des pays concernés par la crise en République démocratique du Congo (RDC), prévu à partir de ce lundi à Victoria Falls (ouest), faisait hier matin l'objet de préparatifs affairés dans l'hôtel qui doit l'abriter à deux pas des célèbres chutes du Zambèze.

Ce sommet doit réunir les alliés militaires de la République démocratique du Congo, le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie, les deux pays accusés d'agression par Kinshasa, le Rwanda et l'Ouganda et enfin les rebelles congolais. L'envoyé spécial de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs, Aldo Ajello, et l'ambassadeur belge Stéphane De Loecker, émissaire belge pour la région, assisteront également à la conférence.

En annonçant la tenue de cette réunion, la semaine dernière en marge du sommet des non-alignés à Durban (Afrique du Sud), le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'était gardé de préciser si la rébellion serait représentée à Victoria Falls mais cette dernière a annoncé samedi soir à Goma (est de la RDC) le départ d'une délégation pour Victoria Falls. La présence du président congolais Laurent-Désiré Kabila reste encore incertaine mais il sera représenté au moins par son ministre des Affaires étrangères Jean-Charles Okoto Lolakombe.

Pour sa part, l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social, opposition congolaise) déplore que les représentants de l'opposition démocratique interne, qui lutte par la non-violence depuis toute une année contre la dictature de M. Kabila, ne sont pas invités à ces négociations. L'UDPS en tire plusieurs conclusions. Notamment que la rencontre de Victoria Falls, telle que conçue et organisée, sera une négociation pour le partage du pouvoir entre les seuls belligérants armés, excluant le peuple et ses vrais représentants.

Samedi, M. Mugabe a prévenu que la rencontre de Victoria Falls devrait permettre de définir les modalités de retrait des troupes étrangères de RDC, évoquant implicitement les troupes ougandaises et rwandaises. Mais si l'Ouganda a reconnu la présence de ses troupes dans l'est du Congo pour raisons de sécurité , le Rwanda a toujours nié son implication dans le conflit.(AFP.)

BRAECKMAN,COLETTE; AFP

Samedi 22 août 1998

Congo: Mandela parie sur la diplomatie Neslon Mandela réunit un sommet pour éviter l'embrasement.

Alors que les forces rebelles se rapprochent de Kinshasa, que des actes de pillage ont été signalés à Matadi, attribués à d'anciens soldats mobutistes intégrés dans la rebellion, et que l'on se trouve à la veille d'une guerre continentale, tous les espoirs se portent sur les efforts diplomatiques du président Mandela.

Ce dernier, qui a refusé d'appuyer la décision du Zimbabwe d'envoyer des troupes au secours de Laurent-Désiré Kabila, organise à Pretoria un sommet de la dernière chance, rassemblant les présidents ougandais Museveni, rwandais Bizimungu, et congolais Kabila. Mandela tentera ainsi d'éviter l'embrasement de toute l'Afrique centrale et l'ouverture de brèches immenses dans la solidarité africaine.

La Belgique a fait savoir qu'elle était en contact étroit avec Pretoria et que le ministère des Affaires étrangères se trouvait sur la même longueur d'ondes que les Sud-Africains. M. Derycke ayant déclaré au cours d'une conférence de presse que l'éclatement de la rebellion n'avait pas été une surprise, on peut cependant se demander pourquoi des contacts étroits, et préventifs, n'ont pas eu lieu avant l'éclatement de la crise...

Cette accélération des initiatives diplomatiques est évidemment due à l'intervention militaire du Zimbabwe. Alors que quelque 500 soldats zimbabwéens ont déjà débarqué à Kinshasa, d'autres renforts sont attendus et la Namibie a confirmé qu'elle avait apporté un soutien logistique à Kinshasa. Des officiers supérieurs des Forces armées congolaises ont tenu des téunions avec leurs homologues du Zimbabwe dans l'enceinte du camp Kokolo. Alors que les rebelles coupaient une fois de plus le courant dans la ville, quelque 600 personnes manifestaient devant l'ambassade de France.

Par ailleurs, la Tanzanie a fait savoir qu'elle soutiendra probablement l'option militaire au Congo et participera au sommet de Pretoria. De toutes manières, des soldats tanzaniens entraînent déjà la police et l'armée du Congo. En outre, des unités spéciales de l'armée angolaise ont été acheminées vers l'enclave de Cabinda: une partie de ces troupes devraient traverser le territoire du Congo Brazzaville pour descendre et tenter d'arrêter l'avance des rebelles à Kimwenza et Kasangulu.

Ce déploiement de forces au secours du président Kabila inquiète le Rwanda qui nie toujours toute implication: un communiqué émanant de la présidence a fait savoir que le Rwanda se réservait le droit d'intervenir en République démocratique du Congo si sa sécurité était menacée et a rappelé la présence au Congo de soldats rwandais et de miliciens Interhahamwe. Le gouvernement rwandais appelle à un cessez le feu immédiat, à une conférence réunissant toutes les parties et à l'établissement d'institutions de transition. On est loin des prises de position des rebelles, qui au début réclamaient le départ pur et simple de Kabila!

L'Ouganda a également lancé un appel au cessez le feu tandis que le président Myuseveni recevait Bizima Karaha, l'un des chefs de la rebellion.

L'arrivée de renforts militaires africains, le fait que les troupes rebelles se rapprochent de la capitale, si elles n'y sont pas déjà infiltrées, inquiète vivement les observateurs qui redoutent une sanglante «bataille pour Kinshasa». Le Haut-Commissariat aux réfugiés a renforcé sa présence à Brazzaville dans l'attente d'un afflux de réfugiés, tandis que les Occidentaux se préparent sur le plan militaire: un détachement militaire belge a été envoyé à Brazzaville pour préparer l'éventuelle arrivée d'un groupe plus important; les Francais, déjà présents à Brazza ont mis leurs troupes en alerte au Gabon; 190 Marines britanniques sont en stand-by sur l'île de l'Ascension; et surtout un corps expéditionnaire américain, fort de 3.200 Marines, est prêt à intervenir, bien que la plupart des expatriés aient déjà été évacués.

C.B. (avec AFP.)

REUTER; AFP

Jeudi 20 février 1997

Zaïre : Mandela convie

les belligérants

Des discussions entre le gouvernement zaïrois et les dirigeants de la rébellion pourraient « probablement» commencer dès aujourd'hui en Afrique du Sud, ont indiqué des responsables diplomatiques à Pretoria. Un responsable sud-africain a précisé que ces entretiens auraient lieu entre le chef rebelle Laurent-Desiré Kabila et des représentants de Kinshasa qu'il n'a pas voulu identifier. Dans la nuit, un avion en provenance du Rwanda et à bord duquel pourrait se trouver M. Kabila a d'ailleurs atterri sur une base militaire proche du Cap.

Le président sud-africain Nelson Mandela avait annoncé mercredi la rencontre pour le lendemain, précisant que M. Kabila se trouvait à Kigali. Il sortait d'un sommet avec quatre chefs d'Etats africains, dont l'Ougandais Yoweri Museveni. Depuis, toutefois, le ministère des Affaires étrangères s'était refusé à fournir la moindre indication sur cette réunion.

Je ne peux encore rien confirmer, a déclaré ce matin le porte-parole Pieter Swanepoel; nous sommes toujours au stade des préparatifs.

Cet événement fait partie de l'engagement total des parties intéressées à la recherche d'une solution pacifique aux conflits de la région des Grands Lacs dans le contexte du sommet de Nairobi II, a encore souligné le ministère sud-africain. Lors de ce sommet, début décembre à Nairobi, M. Mandela ainsi que ses homologues du Zimbabwe Robert Mugabe, du Kenya Daniel arap Moi et du Cameroun Paul Biya, avaient été mandatés à cet effet.

Si cette rencontre avait lieu, elle serait aussi la première entre les deux parties depuis qu'a éclaté le conflit civil en octobre. A Kinshasa, le Premier ministre zaïrois Kengo Wa Dondo a toutefois déclaré ne pas être informé de l'initiative de M. Mandela.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a fait sien, mardi soir, un plan de paix en cinq points demandant la cessation immédiate des hostilités dans l'est du Zaïre et le retrait de toutes les forces extérieures, mercenaires compris.

Ce plan de paix a été qualifié d'avancée timide par le vice-Premier ministre zaïrois, Gérard Kamanda Wa Kamanda. Kigali, de son côté, a qualifié la résolution d'«absurde» en disant qu'elle ne prenait pas en compte le point de vue des rebelles. (Rtr, AFP.)

REUTER; AFP

Vendredi 4 septembre 1998

Les non-alignés confortent Kabila L'heure des négociations se rapproche au Congo

Tous les acteurs du conflit en République démocratique du Congo vont se rencontrer dans trois jours pour discuter de propositions de paix, a annoncé hier le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, allié du président Laurent-Désiré Kabila et jusqu'alors partisan d'une solution militaire.

A ce stade, je pense qu'il n'est plus besoin de combattre, a estimé M. Mugabe qui venait de s'entretenir avec le président rwandais Pasteur Bizimungu, dans le cadre d'une série d'entretiens entre chefs d'Etat des pays engagés dans la guerre en RDC, tenus en marge du sommet des non-alignés réuni à Durban, en Afrique du Sud.

Le Zimbabwe a engagé des troupes, comme l'Angola et la Namibie, aux côtés des Forces armées congolaises (FAC) pour combattre la rébellion congolaise et ses alliés ougandais et rwandais.

Quelques heures plus tôt, toujours à Durban, le secrétaire général de l'ONU, le Ghanéen Kofi Annan, et le président sud-africain, Nelson Mandela, avaient repris à leur compte la thèse de M. Kabila sur une agression du Rwanda et de l'Ouganda contre la RDC, ouvrant ainsi la voie à de véritables négociations.

Selon M. Annan, la liste dressée par M. Kabila des pays qui combattent en RDC implique qu'ils n'y ont pas été invités, donc s'y trouvent illégalement et ne devraient pas s'y trouver .

M. Kabila devant faire face à une agression étrangère, il était légitime et raisonnable qu'il fasse à son tour appel à des troupes étrangères, a jugé M. Mandela, qui se trouvait aux côtés de M. Annan et du secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), Salim Ahmed Salim.

Face aux prises de position de MM. Annan et Mandela, le président ougandais, Yoweri Museveni, a été amené à se déclarer prêt à reconsidérer la présence de son armée dans l'est de la République congolaise.

Ces déclarations constituent un succès indéniable pour M. Kabila. Il a obtenu à la fois une dénonciation par l'ONU, par l'OUA et par M. Mandela de l'intervention de Kigali et de Kampala dans son pays et l'approbation de l'engagement à ses côtés des armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne.

RENDEZ-VOUS LUNDI

Mais les alliés du président congolais, qui disait il y a quelques jours encore vouloir écraser la rébellion, semblent également avoir décidé qu'il devait désormais composer pour trouver une issue politique au conflit.

Tous les participants à cette guerre devraient prendre part à cette réunion prévue dans trois jours pour parvenir à un accord , a déclaré M. Mugabe.

L'ONU ne participera pas à cette réunion des belligérants congolais, qui se tiendra lundi à Victoria Falls au Zimbabwe, a de son côté indiqué Kofi Annan qui a laissé entendre que l'ONU pourrait s'impliquer davantage dans la résolution du conflit en fonction des décisions qui seront prises lundi.

Mais les rebelles congolais ont rejeté le choix du Zimbabwe comme lieu des négociations. Les discussions, réclament-ils, doivent se tenir en territoire neutre sous la présidence d'un médiateur neutre. (Rtr, AFP.)

  • Une guerre très impopulaire au Zimbabwe

HIRSCH,VALERIE

Lundi 5 février 2001

VALÉRIE HIRSCH JOHANNESBURG, HARARE

Dans le centre d'Harare, la capitale du Zimbabwe, des chantiers à l'abandon témoignent de la crise écono -mique que traverse le pays : les devises manquent pour importer le matériel de finition. Mais, dans un quartier huppé de la ville, un homme d'affaires proche de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, se construit une énorme villa.

C'est tout le paradoxe de l'intervention armée du Zimbabwe en République démocratique du Congo (RDC) : les finances sont exsangues, la guerre a entraîné l'interruption de l'aide extérieure et encore accru l'impopularité du régime du président Robert Mugabe, mais elle profite à quelques individus appartenant à l'élite politique et militaire du pays.

La population espère que la mort du président Laurent-Désiré Kabila va permettre aux 12.000 soldats zimbabwéens de pouvoir enfin rentrer chez eux. Mais il n'est pas sûr qu'Harare souhaite quitter le Congo, en raison des profits que rapporte cette guerre, des profits moins importants que prévus et qui ne vont pas dans les caisses de l'Etat , note Richard Cornwall, chercheur à l'Institut d'étude sur la sécurité, à Pretoria.

En réalité, personne ne peut préciser l'ampleur de ces intérêts économiques : tout ce qui concerne le Congo est tabou à Harare. Même le nombre de soldats tués - enterrés en catimini par l'armée - est un secret bien gardé ! C'est donc sous couvert d'anonymat qu'un commerçant d'Harare, fournisseur du Congo, a accepté de livrer son analyse et ses chiffres.

Selon lui, l'intervention du Zimbabwe pour soutenir Kabila, à partir d'août 1998, s'expliquerait surtout par la volonté de damer le pion à l'Afrique du sud, son grand rival dans la région: Robert Mugabe voulait retrouver son prestige régional, éclipsé par la popularité de Nelson Mandela, et redonner au Zimbabwe sa place de premier fournisseur du Congo en Afrique australe. En plus, les Sud-africains faisaient pression sur Kabila pour qu'il n'entre pas dans la Comesa (marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'est), dont fait partie le Zimbabwe, mais pas l'Afrique du sud.

Selon ce commerçant, les Sud-Africains ont aujourd'hui perdu la plupart de leurs intérêts au Congo : Chaque jour, entre 30 et 35 camions parcourent les 1.000 km de route entre Harare et Lubumbashi. En retour, une bonne partie du cobalt et du cuivre du Katanga transite désormais par le Zimbabwe. Par ailleurs, deux cargos militaires décollent tous les jours d'Harare pour approvisionner les armées zimbabwéennes et congolaises.

De juteux contrats

calculés en millions

de dollars

Dès 1997, juste avant l'arrivée de Kabila à Kinshasa, le holding public «Zimbabwe Defense Industries» avait conclu un contrat de 53 millions de dollars de fourniture à l'armée congolaise, selon une étude de la Fondation Helen Suzman, à Johannesburg.

Par la suite, des hommes d'affaires et des généraux zimbabwéens - proches d'Emmerson Mnangagwe, l'éminence grise de Robert Mugabe - ont pris le relais. Ainsi, John Bredenkamp, un Rhodie (blanc du Zimbabwe), serait devenu le plus gros fournisseur d'armes, notamment chinoises, au Congo.

Le général Vitalis Zvinavashe, lui, possède sa propre société de transport, active en RDC. Il dirige aussi la société Osleg, contrôlée par l'armée zimbabwéenne, qui s'est associée avec Kabila pour prendre le contrôle de concessions diamantifères. A Mbuji Maj, des militaires zimbabwéens touchent aussi leur part dans le commerce de diamant.

Mais tous les Zimbabwéens n'ont pas fait de bonnes affaires: Billy Rautenbach, un autre Rhodie placé à la tête de la Gecamines, est tombé en disgrâce - selon certaines rumeurs, il aurait détourné du cobalt pour son compte personnel - et a perdu toutes ses concessions minières au Katanga.

Mis à part ces contrats plus ou moins juteux, le gouvernement congolais se serait aussi engagé à rembourser les frais de l'armée zimbabwéenne au Congo : on parle d'une facture de 5 millions de dollars par mois, invérifiable, puisque rien n'apparaît dans les comptes officiels. Quoi qu'il en soit, il semble certain que le Zimbabwe a vu trop grand dans ses ambitions économiques : acculé lui-même par les difficultés financières, il n'a pas la capacité d'investir pour relancer l'activité minière au Congo. La semaine dernière, la ligne aérienne zimbabwéenne ouverte entre Harare, Lubumbashi et Kinshasa a dû être supprimée, faute de passagers...

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____Armée malienne… A vaincre sans péril, tu triompheras sans gloire.. Tu as un honneur à sauver, une dignité à préserver et seule la guerre te rendra ta grandeur. » on ne peut être sans crainte quand on inspire la crainte » a dit Karl Marx.

Armée malienne… A vaincre sans péril, tu triompheras sans gloire

Négocier la paix après un repli dit tactique serait sans conteste ta deuxième mort, Armée Malienne. Qui, après de putatives négociations en vue de la libération des territoires occupés, te craindra ? Pas ton peuple encore moins tes ennemis d’en face, qui, les vois-tu, rient déjà sous cape.

Tu as un honneur à sauver, une dignité à préserver et seule la guerre te rendra ta grandeur. Qu’importe qu’une armée étrangère ou un groupe d’armées te vienne en aide ou s’en abstienne. Ceci est ta guerre ! Fais-là !

Ceci est ta guerre ! Fais-là !

Et, le sais-tu ?

En négociant en position de faiblesse, tu négocies ton âme avec le diable. Eh oui, Armée Malienne ! Tu seras certainement contrainte, sous la pression des libérateurs, de réengager dans tes rangs non pas tes pires ennemis d’hier, mais des assassins, des violeurs et des voleurs… Toi qui, déjà songe à extirper de tes rangs, la mauvaise graine ; toi qui a entrepris de te redresser… Rien que la guerre pour t’éviter une seconde humiliation, que dis-je ? Une seconde mort.

Vois-tu Armée Malienne, ton peuple si indulgent a perdu foi en toi. Tu le sais : c’est le pire verdict d’un peuple contre son armée. N’observes-tu pas ces regards perçants et réprobateurs dans sur toi ?

Le sais-tu ?

Il n’a nullement besoin de ta crainte, mais plutôt de la confiance et du respect que tu dois imposer. Pour toi et pour lui. Reconquis donc sa confiance et son estime…

Par pitié, fais cette guerre !

B.S. Diarra

Source : Mali Info

Maliactu du 23 novembre 2012

  • Viols, exécutions sommaires, détentions arbitraires et enrôlement d'enfants-soldats : Amnesty International détaille et dénonce les violences perpétrées par "toutes les parties au conflit" au Mali.

Dans un rapport intitulé "Mali : retour sur cinq mois de crise", Amnesty International décrit le chaos qui s'est installé dans tout le nord du pays, tombé aux mains de rebelles touaregs et d'islamistes. Et documente violences et arrestations arbitraires pratiquées par les militaires putschistes dans le sud.



Bref, l'ONG, qui a enquêté pendant trois semaines en avril à Bamako, la capitale, et dans quatre camps de réfugiés au Niger voisin, renvoie les protagonistes dos-à-dos en estimant qu'ils "ont commis et continuent de commettre des violations" des droits de de l'Homme.

Soldats prisonniers égorgés



Amnesty se base par exemple sur les témoignages de militaires loyalistes brièvement faits prisonniers par le groupe islamiste Ansar Dine lors de la prise d'Aguelhok, dans le Nord du pays, en janvier. Un soldat raconte ainsi "95 militaires ont été arrêtés" sans opposer de résistance. "Les islamistes ont dit qu'ils allaient les égorger pour montrer ce qu'ils font aux 'Kfa'+ (ndlr : infidèles, en arabe). On m'a dit que ceux qui ont résisté ont été fusillés et que d'autres ont été égorgés". Un témoignage confirmé par un habitant d'Aguelhok : "certains militaires ont péri les armes à la main, d'autres ont été pris et égorgés au portail du camp".



La crise que traverse le Mali, "la plus grave crise depuis son indépendance en 1960" confirme Amnesty, a déjà poussé plus de 300.000 personnes à quitter le nord du pays. Un exode qui intervient dans un contexte de pénurie alimentaire qui affecte plus de 10 millions de personnes dans la région du Sahel(lire notre article :"Crise alimentaire au Sahel : les ONG sonnent l'alarme")

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mardi 27 novembre 2012

___Serait-ce le Printemps noir..!!!! (Black Spring) Pour ne pas oublier le printemps noir.. Face à l'ingérence du Rwanda en RDC, les pays occidentaux réduisent leurs aides. "PILLAGE INSTITUTIONNALISÉ"

Printemps noir peut désigner :

  • le Printemps noir (Kabylie) en 2001
  • le Printemps noir (Cuba) en 2003
  • Printemps noir, roman publié en 1936 d'Henry Miller

Printemps noir (Cuba) Aller à : Navigation, rechercher Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Printemps noir.

Le Printemps noir est une répression politique de 2003 par les autorités cubaines sur ses dissidents. Le gouvernement cubain a emprisonné 75 dissidents, dont 29 journalistes, des bibliothécaires, des militants des Droits de l'homme et des militants de la démocratie. Il les a accusé d'avoir été des agents des États-Unis en acceptant l'aide du gouvernement américain.

Magré le fait qu'Amnesty International ait établi que les 75 cubains étaient des prisonniers politiques, Cuba considéra que « les 75 personnes arrêtées, jugées et condamnées en mars, avril 2003 devaient être emprisonnées car elles étaient directement à la solde du gouvernement américain. Elles n'ont pas été arrêtées pour leurs idées, mais pour avoir reçu des fonds du gouvernement américain et pour avoir collaboré avec des diplomates américains. »

La répression contre les militants a commencé le 18 mars et a duré deux jours, en coordination avec l'invasion américaine de l'Irak pour la discrétion.

Répondant à des violations des droits de l'homme, l'Union européenne a imposé des sanctions sur le régime de Fidel Castro en 2003, qui ont été levées en janvier 2008. L'Union européenne a déclaré que les arrestations « constituait une violation des droits les plus élémentaires de l'homme, en particulier en matière de liberté d'expression et d'association politique ».

Finalement, tous les dissidents ont été libérés, dont la plupart s'est exilé en Espagne à partir de 2010.

Le Printemps noir (en kabyle Tafsut taberkant est le nom donné aux violentes émeutes qui ont éclaté en Kabylie, région berbère du nord de l'Algérie, et leur répression par l'armée algérienne entre avril 2001 et avril 2002. Le nombre de morts parmi les manifestants s'élève à 1261 et le nombre de blessés à plus de 5000.

Printemps noir (roman) Aller à : Navigation, rechercher Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Printemps noir.

Printemps noir (Black Spring), publié en 1936, est un roman de l'auteur américain Henry Miller, sans doute le plus sombre et le plus désespéré de toute son œuvre.

Alors que Miller montrera plus tardivement toute la force de son enthousiasme et de sa confiance dans les vertus d'inventivité de l'Amérique et dans l'énergie sexuelle et créatrice de la jeunesse, notamment dans la trilogie de La Crucifixion en rose, Printemps noir est marqué par la dépression et le pessimisme, révélant une autre facette de la personnalité de l'auteur.


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Attaque des rebelles du FDLR contre le Rwanda, selon Kigali

Attaque des rebelles du FDLR contre le Rwanda, selon Kigali

Le Monde.fr avec AFP | 27.11.2012 à 10h46 • Mis à jour le 27.11.2012 à 12h54

Partager facebook twitter google + linkedin Au Rwanda, des combats ont opposé, mardi 27 novembre, l'armée à des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où ils sont basés, a affirmé le porte-parole de l'armée rwandaise.

Le général Joseph Nzabamwita a indiqué dans un SMS adressé à l'AFP que les combats s'étaient déroulés sur les contreforts des volcans dans le département de Gisenyi (Nord-Ouest), frontalier de la RDC, où les FDLR, opposés au régime de Paul Kagame, multiplient les exactions depuis 1994. "Les forces armées du Rwanda combattent des éléments FDLR qui ont attaqué dans les secteurs de Cyanzarwe et Bugeshui, dans le district de Rugavu", indique le SMS. "Les éléments FDLR ont traversé la frontière depuis la RDC pour entrer au Rwanda".

L'attaque a été menée "vers 5 heures du matin", 4 heures, heure de Paris, "par deux compagnies" rebelles, soit un total de plus de cent hommes. "Au moment où nous parlons, certains membres des FDLR ont fui vers la RDC, d'autres à l'intérieur du territoire rwandais", a précisé le général Nzabamwita, assurant que ses forces avaient pris le dessus.

LES FDLR À CÔTÉ DES REBELLES DU M23

Les FDLR sont essentiellement basées dans la province congolaise orientale du Nord-Kivu, riche province minière, où les rebelles du M23 combattent de leur côté depuis le printemps les forces gouvernementales de RDC et dont ils ont pris la ville principale, Goma, à la mi-novembre.

L'ONU et le gouvernement de République démocratique du Congo accusent Kigali de soutenir militairement le M23, ce que Kigali dément, accusant en retour Kinshasa, qui réfute, de soutenir les FDLR. Si les FDLR, accusées par Kigali d'être constituées d'anciens responsables du génocide rwandais de 1994, ont multiplié durant des années les incursions au Rwanda, cela fait plusieurs années que de telles attaques n'avaient plus été signalées.

Le président du M23 Jean-Marie Runiga a déclaré mardi que son mouvement rebelle quittera "très vite" Goma, si Kinshasa répond à ses revendications, lors d'une conférence de presse à Goma. "Avant le retrait" de Goma, le M23 demande notamment au gouvernement congolais une enquête sur la tentative d'assassinat d'une médecin au Sud-Kivu, d'accorder la liberté de mouvement de l'opposant Etienne Tshisekedi, la dissolution de la Commission électorale congolaise, a déclaré M. Runiga, chef politique de la rébellion.

Face à l'ingérence du Rwanda en RDC, les pays occidentaux réduisent leurs aides Le Monde.fr | 10.08.2012 à 07h41 • Mis à jour le 05.09.2012 à 04h59 Par Aymeric Janier

Le président rwandais, Paul Kagame, le 26 janvier 2008, à Kigali.

L'heure n'est plus à la flagornerie. Ni aux échanges diplomatiques doucereux et policés. Depuis qu'un rapport d'experts des Nations unies (PDF), rendu public le 27 juin, a explicitement accusé le Rwanda de déstabiliser la République démocratique du Congo (RDC) voisine par le truchement d'armes, de munitions et de combattants, le "pays des mille collines" est victime d'un désamour patent de la part de ses principaux partenaires occidentaux.

Ceux-ci s'indignent du soutien apporté officieusement par l'ex-protectorat belge au Mouvement du 23-mars, groupe de mutins congolais en butte depuis mai à l'autorité de Kinshasa. Censé intégrer l'armée régulière aux termes d'un accord scellé le 23 mars 2009, le M23 – issu d'une ex-rébellion tutsie en RDC, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) – a fini par se retourner contre le président Joseph Kabila, faute d'obtenir les gages souhaités. Le Rwanda se serait d'autant plus volontiers engouffré dans cette brèche qu'il a soutenu naguère le CNDP pour mener, sur le sol congolais, la chasse aux génocidaires et rebelles hutus rwandais – lesquels représentent toujours, à ses yeux, une sérieuse menace.




Lasse de ce jeu trouble, une partie de la communauté internationale a décidé de hausser le ton à l'égard du régime de Paul Kagame, lui-même tutsi. La situation, en effet, est critique : au cours des quatre derniers mois, les combats dans l'est du Nord-Kivu – zone frontalière du Rwanda et de l'Ouganda, où sont situées les bases du M23 – ont contraint plus de 220 000 Congolais à fuir leur domicile, accentuant le déséquilibre qui frappe la région déjà tourmentée des Grands Lacs. D'après une étude dévoilée en juin par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA, Office for the Coordination of Humanitarian Affairs), près de 17,3 millions de Congolais se trouveraient en état d'insécurité alimentaire aiguë.

Lire aussi : Une guerre à secrets dans l'est du Congo-Kinshasa (lien abonnés)

Carte de la région des Grands Lacs.

  • INITIATIVE SYMBOLIQUE

A la fin de juillet, les Etats-Unis ont été les premiers à monter au créneau. La diplomatie américaine a ainsi suspendu 200 000 dollars (environ 164 000 euros) d'aide destinés à une école militaire. Faut-il y voir une inflexion de la posture adoptée par Washington vis-à-vis de son allié ? "L'initiative américaine est essentiellement symbolique, dans la mesure où les montants en jeu ne sont pas déterminants. L'essentiel de l'appui militaire américain se fait au niveau de la Communauté de l'Afrique de l'Est organisation qui, outre le Rwanda, regroupe le Kenya, la Tanzanie, l'Ouganda et le Burundi", souligne André Guichaoua, professeur à l'université de Paris-1 et témoin-expert près le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

"Ce qui, de mon point de vue, est plus significatif, ce sont la déclaration du Congrès américain du 3 août fustigeant le manque de transparence du gouvernement rwandais, notamment sur son implication en RDC et les propos tenus par Stephen Rapp, l'ambassadeur itinérant chargé des crimes de guerre au Département d'Etat lequel a affirmé que les dirigeants rwandais pourraient être poursuivis devant la CPI pour aide et complicité de crimes contre l'humanité dans un pays voisin", précise-t-il.

Les Etats-Unis, en dépit de leurs objurgations, ont fait savoir qu'ils ne retireraient pas leur soutien financier à la formation des troupes destinées à prêter main-forte à l'ONU. Et pour cause : au 30 juin, pas moins de 4 571 soldats et policiers rwandais étaient impliqués dans diverses opérations de maintien de la paix à travers le monde – soit la sixième plus importante contribution à l'institution onusienne en termes d'effectifs derrière le Pakistan, le Bangladesh, l'Inde, l'Ethiopie et le Nigeria.

Dans la foulée de l'administration Obama, plusieurs Etats européens ont, eux aussi, entrepris ces dernières semaines de rappeler Kigali à l'ordre. Les Pays-Bas ont lancé le mouvement, mettant en suspens une aide de cinq millions d'euros prévue pour soutenir le système judiciaire. La Grande-Bretagne (20 millions d'euros) et l'Allemagne (21 millions d'euros) leur ont emboîté le pas. "Ce faisant, les Européens ont profité de l'opportunité qui leur était offerte pour recouvrer un minimum de dignité diplomatique par rapport à des faits qu'ils connaissent et qui sont documentés. Par le passé, ils ne sont pas intervenus parce que le Rwanda pratiquait un chantage à la déstabilisation de la région. Mais celle-ci s'est aggravée, au point que la situation est devenue intenable", analyse M. Guichaoua.

  • "PILLAGE INSTITUTIONNALISÉ"

Des travailleurs dans une mine d'or d'Iga Barriere, dans l'est de la République démocratique du Congo.

Ces "suspensions en cascade", fait inédit, s'apparentent à un désaveu personnel pour Paul Kagame, longtemps considéré – et porté aux nues – par les bailleurs de fonds étrangers comme le principal architecte du redressement économique du pays après le terrible génocide de 1994 (800 000 victimes). De fait, quelle autre nation d'à peine dix millions d'âmes et au passé si tragique peut se targuer d'avoir connu, au cours des cinq années écoulées, un taux de croissance moyen de son PIB de 8,2 % – taux qui, aux dires des autorités, aurait permis de tirer un million de personnes de la pauvreté en pleine crise mondiale ?

Aujourd'hui, ce succès ne suffit toutefois plus à faire taire les critiques. Aux accusations répétées d'ingérence en RDC, Paul Kagame oppose les dénégations les plus fermes, arguant notamment qu'une telle politique "serait contraire aux intérêts de son pays". "Nous ne fournissons pas une seule balle aux rebelles congolais. Nous ne l'avons pas fait et nous le ferons pas", a-t-il assuré. L'argument ne convainc personne.

Depuis que le Rwanda a envahi son turbulent voisin, en 1996 et 1998 – chassant, à cette occasion, le dictateur Mobutu Sese Seko –, ses élites ont largement profité, et profitent toujours, des richesses minières que recèle le sous-sol congolais (cobalt, cuivre, étain, or). Selon certaines estimations, le fruit de ce "pillage institutionnalisé" rapporterait à Kigali plusieurs dizaines de millions de dollars par an. Une richesse sciemment mise sous le boisseau, qui a aussi son intérêt politique. "Grâce aux canaux parallèles, la nomenklatura achète la paix sociale. L'ordre qui règne à Kigali et les aspirations de Kagame à faire du Rwanda le Singapour du continent africain d'ici à 2020 sont financés par ce biais-là", pointe André Guichaoua.

  • ALTERNANCE EN PRÉPARATION

Les présidents de la République démocratique du Congo et du Rwanda, Joseph Kabila et Paul Kagame.

En faisant fi des coups de semonce lancés par ses principaux partenaires, le Rwanda accentue cependant son propre isolement et joue une partition délicate. Diplomatiquement, d'abord, car il brigue toujours un siège au Conseil de sécurité de l'ONU. Financièrement, ensuite, dans la mesure où l'aide étrangère représente près de la moitié de son budget (45 %). Les Occidentaux pourraient-ils finir par rompre tout lien avec leur partenaire ? L'hypothèse, juge M. Guichaoua, est inenvisageable à court terme. "Il n'existe pas dans la région d'autre puissance susceptible d'assurer la cohésion en matière d'ordre et de stabilité. De fait, Kigali a les coudées franches. En outre, tant que Kabila et Kagame n'abattront pas clairement leurs cartes sur ce qu'ils attendent de cette nouvelle confrontation, les chancelleries occidentales ne pourront pas aller plus loin", observe-t-il.

Sur le front intérieur, Paul Kagame, au pouvoir depuis avril 2000, a en grande partie perdu son aura d'invincibilité. Ses opposants, toujours plus nombreux, fustigent un pouvoir "solitaire" et "autoritaire", coupable de multiples violations des droits de l'homme. L'intéressé, lui, s'en défend véhémentement. Reste que beaucoup, mezza voce, travaillent déjà à l'alternance. "C'est aussi la raison pour laquelle les Américains ne sont pas inquiets, conclut M. Guichaoua. D'ailleurs, eux-mêmes ont commencé à préparer les officiers rwandais de demain..."

Aymeric Janier

Le Monde.fr | 25.11.2012 à 18h28

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Des rebelles du M23 à Goma, le 23 novembre.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a affirmé dimanche que les rebelles devaient quitter la ville de Goma avant toute négociation alors même que les mutins exigent d'entamer d'abord des discussions directes avec le président Joseph Kabila.

Ce dernier est rentré dimanche de Kampala où il s'est entretenu pour la première fois avec le président du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, dans le cadre d'une médiation organisée par le président ougandais. D'après le chef rebelle, les deux hommes devaient se retrouver à nouveau le lendemain pour "parler des modalités" des négociations et des "points" à l'ordre du jour. Mais le bras de fer a repris dimanche entre les parties.

Dimanche, le gouvernement a précisé, par la voix de son porte-parole, que le retrait de la ville de Goma était "un impératif tout à fait majeur et incontournable". Campant sur ses positions, Jean-Marie Runiga Lugerero a réaffirmé depuis Kampala que "le retrait de Goma ne doit pas être une condition pour les négociations mais doit être le résultat des négociations". La veille, déjà, il avait conditionné ce retrait à des discussions "directes" avec le chef de l'Etat et réaffirmé que la rébellion se défendrait en cas d'attaque de l'armée.

Selon un diplomate occidental dans la région, le président ougandais aurait accepté de rencontrer directement le chef militaire du M23 Sultani Makenga mais cette information n'a pu être confirmée. Les rebelles étaient toujours présents dimanche à Goma et la présence des soldats de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) – qui appuie l'armée congolaise contre les rebelles – était plus importante dans les rues que les jours précédents.

Le chef militaire du M23 Sultani Makenga, le 25 novembre à Goma.

Le M23 est composé d'anciens rebelles ayant intégré l'armée en 2009, avant de se mutiner en avril dernier, arguant que Kinshasa n'a pas pleinement appliqué les accords de paix du 23 mars 2009. Ils combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu, théâtre depuis une vingtaine d'années de conflits quasiment ininterrompus avec l'ingérence des pays voisins.

PAUL KAGAME ABSENT DU SOMMET DE KAMPALA

A l'occasion du sommet extraordinaire de Kampala, qui a réuni quatre chefs d'Etats de la région (ougandais, congolais, kenyan et tanzanien), les responsables politiques ont exigé l'arrêt des hostilités, le départ des rebelles de Goma avant mardi et leur retrait à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville, tout en recommandant à Joseph Kabila d'"écouter, d'évaluer et de prendre en compte les revendications légitimes" des rebelles.

Le président rwandais Paul Kagame était le grand absent de ce sommet régional, alors même que son pays est accusé par Kinshasa et par des experts de l'ONU de soutenir – et diriger – le M23 qui compte principalement dans ses rangs des Congolais d'ethnie tutsi.

Durant le week-end, le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, a fait spécialement le déplacement à Kigali pour s'entretenir avec son homologue rwandais. Les deux hommes ont "invité" Kinshasa et les rebelles du M23 "à mettre en œuvre les conclusions de Kampala qui représentent une bonne base pour le règlement de ce conflit", selon les termes d'un communiqué publié par le gouvernement rwandais.

De leur côté, des ONG dans l'est de la RDC ont accusé dimanche le gouvernement congolais de s'être "courbé" au sommet de Kampala face aux "Etats agresseurs", sans citer le Rwanda et l'Ouganda voisins. La fédération d'ONG Société civile du Nord-Kivu s'est dit "complètement déçue des résolutions adoptées" qui n'ont fait que "légitimer le M23", selon elle, "en humiliant la nation congolaise et en bradant sa souveraineté".

L'Union africaine (UA) a, à son tour, appelé dimanche le M23 à se conformer aux décisions prises à Kampala mais a également salué "l'engagement du gouvernement de la RDC (...) à prendre en compte toute revendication légitime" du mouvement. "Le sommet (...) a dressé un plan en dix points qui prévoit le retrait immédiat des éléments du M23 de tous les endroits qu'ils ont récemment occupés ainsi que l'établissement d'arrangements de sécurité pour suivre la situation sur le terrain", a déclaré dans un communiqué la présidente de la commission de l'UA, Nkosazana Dlamini Zuma.

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__Thème : Dieu ou le néant ?: Ne vous écartez pas de Dieu, sinon vous vous rallierez à du néant, qui n'apporte ni profit ni délivrance. A quoi correspond ce néant ? Fini le temps des sacrifices de l'Ancien Testament ?

Dieu ou le néant ?

Texte

Auteur : Etienne Delépine Type de texte : Réflexions Thème : Je ne suis pas chrétien Source : Lueur, www.lueur.org



Ne vous écartez pas de Dieu, sinon vous vous rallierez à du néant, qui n'apporte ni profit ni délivrance. (1 Sam 12.21)

La Bible est claire sur le sujet de l'avenir de l'homme. Dieu, le Créateur de toutes choses, visibles comme invisibles, connaît la destiné de chacun de nous selon le choix que nous faisons. Sa Parole nous met en garde. Le choix est une alternative : deux possibilités et rien d'autre. De ce choix dépend notre avenir sur cette terre mais surtout après la mort.

Que nous conseille-t-on donc ? Par la voix de Samuel, la Bible conseille de suivre Dieu, de ne pas nous écarter de l'Eternel et de le servir de tout notre coeur. Cela signifie que nous devons accepter le message de la Bible pour nous-même. C'est un message d'amour, de paix et de bénédiction, que de nombreuses personnes refusent cependant. Ce sont les profits du verset ci-dessus.

  • A quoi correspond ce néant ?

C'est l'absence de Dieu. Sans Dieu toute joie est partielle et éphémère. Sans Dieu, toute paix est perturbée par les interférences des nombreux problèmes que l'on garde pour soi alors qu'on pourrait les Lui remettre entièrement. Sans Dieu, la seule bénédiction est de jouir de quelques décennies sur Terre.

  • Quels sont les profits ?

Si nous acceptons de vivre avec Jésus-Christ, Lui nous apportera la paix et la joie, la délivrance de tout ce qui nous opprime et du péché, et surtout, il nous donnera la vie éternelle.

  • Etre délivré de quoi ?

Le néant c'est comme une prison dans laquelle notre ennemie nous a enfermé pour nous empêcher d'accéder à Dieu et à ses bénédictions. Jésus-Christ nous fait sortir de cette prison et nous exaltons alors de la liberté à laquelle nous accédons.

Suivre le néant, mourir avec lui dans les ténèbres et subir durant toute l'éternité l'éloignement du Père, ou suivre Jésus-Christ le Sauveur et recevoir toutes ses bénédictions pour la vie éternelle en sa sainte et glorieuse présence ?

Sous cette forme l'alternative n'est plus qu'une question inutile, le choix est vite fait, n'est-ce pas ?...

Fini le temps des sacrifices de l'Ancien Testament ?

Fini le temps des sacrifices de l'Ancien Testament ? Texte Auteur : Etienne Delépine Type de texte : Réflexions Thème : Vie Chrétienne Source : Lueur, www.lueur.org



Apportez vos paroles et revenez à l’Eternel, et dites-lui : « Pardonne toute faute, accepte qu’en retour, nous t’offrions en sacrifice de taureaux, l’hommage de nos lèvres ». (Os 14.3)

Le résumé que l'on fait souvent concernant les sacrifices de l'ancien Testament est que Jésus-Christ a tout pris sur la croix et que tous les sacrifices de l'Ancien Testament sont désormais inutiles.

Mais en regardant de plus près la signification de ces sacrifices, on se rend compte que nombre d’entre eux ne servent pas qu’à l’expiation des fautes. Ils sont des signes d’adoration et de dévouement que le croyant veut apporter à Dieu.

Parmi ceux-ci, le sacrifice du taureau est un de ceux que nous devons « faire » chaque jour !

Un autre texte nous donne la signification de ce sacrifice : Ex 24.5 : Il envoya des jeunes hommes, enfants d'Israël, pour offrir à l'Eternel des holocaustes, et immoler des taureaux en sacrifices d'actions de grâces. L’animal était chargé des fautes et servait à être agréer par Dieu avant d’entrer en sa présence (Lv 1.3).

Ce sacrifice consiste donc à rendre grâce à Dieu par nos chants et nos prières. Nos actions de grâces sont aujourd’hui des sacrifices dont l’odeur est agréable à Dieu (Lv 1.9).

Le taureau est également un des sacrifices utilisés pour l’investiture d’Aaron. Il sert à consacrer les prêtres (Ex 29.1), à les sanctifier avant le service. Le taureau est offert chaque jour pour sanctifier l’autel (Ex 29.36)

Nos actions de grâces nous permettent de renouveler quotidiennement le don de nos vies à Dieu afin d’être sanctifiés, d’entrer en communication avec lui, de nous préparer pour son service dans la journée.

Apportons ce sacrifice à l’Eternel, ce sacrifice d’investiture, ce taureau d’actions de grâces, cet hommage de nos lèvres agréable à Dieu.

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___L'homme préfère encore vouloir le néant plutôt que de ne pas vouloir du tout... ? Nietzsche - Tort ou raison, aucune idée.

En vrac... Vouloir le néant c'est refuser Dieu. Nous allons tous vers le néant : notre mort, sauf si nous croyons aller au paradis ou en enfer et donc perpétuer notre existence sous la forme de notre conscience. Accepter l'idée de Dieu c'est accepter que Dieu ait voulu pour nous et en nous un cheminement existentiel prédéterminé.

Le néant est le refus, non pas anathème, mais a-religieux de sa propre conscience. Voir le reflet de son propre néant c'est se savoir mortel et non déterminé. Vouloir le néant c'est penser plus loin que la morale, telle que la définit Nietzsche, à savoir une représentation théâtrale de nos affects singeant une raison moribonde car abandonnée à Dieu.

L'humain sorti de son asservissement conceptuel, capable de penser par lui-même véritablement, c'est à dire ontologiquement, pour cela encore faut-il avoir remis en question les préceptes moraux, est doté d'une volonté supérieure car effective, ayant un prise et une emprise sur le réel l'entourant, peut choisir en pleine conscience et connaissance les causes le régissant. Et il choisit/préfère alors ce qui lui permet de refuser tout déterminisme : le néant. Le néant étant le socle de toute pensée consciente d'elle-même.

Et effectivement, entre le néant de sa propre volonté (incarné par Dieu) et la présence de sa volonté, même si équivoque et paradoxale car tournée vers la destruction, l'humain choisira la volonté du néant plutôt que l'absence de vouloir c'est à dire l'infini.

Ici le néant c'est aussi l'incréé (de mon point de vue) et il s'oppose à la conscience de l'infini maintenant l'humain dans sa finitude. Dieu n'a donc pas tout créé, chaque humain peut en prendre conscience en contemplant son propre néant. L'infini est un leurre, le néant en est la preuve et une conscience consciente d'elle-même dépasse ses limites, c'est à dire dépasse les limites fixées par Dieu, donc perçoit l'envers de la création. Tout humain percevant cette fracture du réel finit par en souhaiter son propre anéantissement qui est son refuge face à la perception des "limites" qu'il a dépassé et qui lui pèsent, l'embourbent, le statufient dans une création qui lui pèse. C'est le fardeau de l'homme libre que de se savoir enchaîné. (Merci au mythe de Prométhée...)

Voilà... Il y a certainement beaucoup plus à en dire mais c'est comme ça que je vois la phrase... Tort ou raison, aucune idée.

http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20090420105423AAfq0Qr

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___La mort, l'oubli du corps dans l'Etre et le néant -- Etre-pour-la-mort et angoisse./ La mort est unique, singulière, et propre à chacun.

La mort, l'oubli du corps dans l'Etre et le néant

Heidegger, Le Dasein 3 : Etre-pour-la-mort et angoisse  par Bergame le Lun 17 Sep 2007 - 22:51 Par Olaf : Heidegger, le Dasein 3, Etre-pour-la-mort et angoisse

Le Souci (Sorge), c'est la capacité du Dasein à se préoccuper du monde, à plonger en lui. Bref, c'est le fondement même de notre être-au-monde, de notre capacité à le comprendre et à être affecté par lui. Nous allons voir comment surgit ce Souci dans l'articulation de la mort et de l'angoisse.

A - Être-pour-la-mort

Dès que je naîs, dès que je suis au monde, je suis assez vieux pour mourir. Jeté en ce monde, je suis un être en sursis, je suis un être qui va mourir, qui va ne-plus-être. Certes je serai un étant, comme dépouille, pour les autres, mais mon Dasein ne sera plus. Bref, dès que je suis au monde, je suis plongé dans une temporalité, je suis plongé dans un temps qui va entre ma naissance et ma mort. La mort est la condition finale, le finir, de mon être-jeté. Je suis un être-pour-la-mort.

La mort est unique, singulière, et propre à chacun. Si il y a quelque chose qui ne se partage pas, c'est bien la mort. Mais même à moi, mon mourir ne m'appartient pas. En effet, la mort, on en parle, mais elle reste un irreprésentable. Toujours, elle m'échappe, jamais elle ne sera mienne, et même lorsque je serai mort, je ne serai plus pour la posséder. La mort est une pièce de mon tout qui m'échappe. Destin tragique qu'est celui de l'homme...

Mais en réalité, jamais on ne pense la mort, et bien au contraire, toujours on s'en échappe. Nous sommes dans une banalisation de la mort, un « On meurt ». Des gens meurent, c'est normal de mourir... Mais en réalité, on ne pense pas la mort, on la fuit tout simplement dans un "ça n'arrive qu'aux autres", "ce sont des choses qui arrivent". On se réfugie dans une quotidienneté qui évacue la question de la mort, qui la recouvre alors qu'elle est au coeur même de mon être au monde.

Alors, Heidegger nous dit qu'il faut penser la mort. Non pas se complaire dedans, mais la réfléchir, faire émerger son être-pour-la-mort. C'est pour Heidegger la condition même de ma liberté, car ainsi, je me soustrait au On, à son discours. Je suis un être-jeté dans le monde, jeté originairement dans un On, qui me soustrait à la question de la mort, à la question du néant, toujours dans un affairement qui me distrait, me détourne, et donc m'aliène. La mort est ce qu'il y a de plus authentique dans mon existence.

Mais pourquoi donc le Dasein est-il en fuite ? Et contre quoi ?

B - L'angoisse

Contre rien. Ce néant, c'est l'absence de mouvement, révélé par l'angoisse. Comme nous l'avons vu précédemment, nous avons peur devant quelque chose, mais le propre de l'angoisse, c'est d'angoisser devant rien. J'ai peur devant une araignée, j'angoisse devant rien, ou plutôt devant rien, devant la facticité de la quotidienneté. Finalement, le On est un leurre, le monde est en grande partie factice, même si il est.

L'angoisse est ce sentiment qui m'immobilise, qui émiette le quotidien, qui émiette la familiarité. Dans l'angoisse, tout devient étranger, le Dasein devient un sujet isolé, un solus ipsé, hors-de-chez-soi. Ce tout du monde devient un rien.

Ce néant, ou cette nullité comme dit Heidegger, prend son origine dans l'être-pour-la-mort. Ce néant est l'origine ontologique même de la négation dialectique. Ce néant aliène le Dasein, qui le fuit.

Nous avons vu que le Souci devenait la porte de sortie de l'angoisse. Heidegger pose alors l'idée suivante : la conscience est un appel du Souci. Chez Husserl, la conscience est une sortie hors d'elle-même se liant au monde. Heidegger reprend cette idée en faisant de la conscience un appel. Cet appel est un vouloir-avoir-conscience qui permet au Dasein de sortir de l'angoisse de son être-pour-la-mort originaire.

Le Dasein seul face à lui-même s'angoisse, et il devient alors urgent de fuir. Dans la conscience, le Je se lie au phénomène, se lie au monde dans un Souci. Ce jet en avant de soi, ce devancement est l'origine de la temporalité. Le Dasein est jeté dans un à-venir.

Ainsi, Heidegger à toujours cherché à éviter de faire une philosophie du sujet. Le Dasein fuyant l'angoisse, le néant et la mort, se lie au monde, appelle ce monde. Alors, il devient un sujet, un individu. Cet être-jeté s'inscrit dans l'espace mondain, et le temps devançant. Ce n'est que secondairement que les catégories de l'espace et du temps pur peuvent être circonscrites phénoménologiquement.

http://digression.forum-actif.net/t70-heidegger-le-dasein-3-etre-pour-la-mort-et-angoisse

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lundi 26 novembre 2012

_____ République démocratique du congo : Chronique d'une guerre sans fin 1èr guerre.. Kabila prit officiellement le pouvoir en le 20 mai 1997, et rebaptisa le Zaïre : République démocratique du Congo.

République Démocratique du Congo: chronique d'une guerre sans fin

Première Guerre du Congo



Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (avril 2007).

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ». (Modifier l'article)

Première Guerre du Congo

Camp de réfugiés rwandais à l'Est du Zaïre, 1994

Informations générales

Date de novembre 1996 au 17 mai 1997

Lieu Zaïre

Issue Chute de Mobutu Sese Seko, prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila




La première guerre du Congo est un conflit intervenu de fin 1996 à 1997, au terme duquel le président zaïrois Mobutu Sese Seko fut chassé du pouvoir par des troupes rebelles soutenues par des États étrangers, essentiellement le Rwanda et l'Ouganda. Le chef rebelle Laurent-Désiré Kabila se proclama président et changea le nom du pays en République démocratique du Congo. La guerre posa les jalons de la Deuxième guerre du Congo qui s'ensuivit rapidement et se traduisit par le début des massacres pour la population.



Origines

Mobutu dirigea le Zaïre à partir de 1965 avec l'aide des États-Unis, qui le considéraient comme un rempart contre les leaders communistes tels Patrice Lumumba, que Mobutu assassina en 1961 avec l'aide de la Belgique et de la CIA.

Au début des années 1990 et le discours de La Baule, une vague de démocratisation gagna l'Afrique. Il y avait d'importantes pressions internes et externes pour une telle démocratisation au Zaïre, et Mobutu promit des réformes. Il abolit officiellement le régime du parti unique en vigueur depuis 1967, mais se montra peu enclin à mettre en œuvre les réformes promises, s'aliénant nombre de ses alliés traditionnels, au Zaïre comme à l'extérieur.

Il y avait une longue tradition de révoltes contre le pouvoir de Mobutu. L'opposition était notamment le fait d'hommes de gauche, se revendiquant de l'héritage de Patrice Lumumba, et de personnalités issues de diverses minorités ethniques et régionales opposées à la mainmise de Kinshasa sur le reste du pays. Kabila était l'un d'eux. Il était aussi par ailleurs originaire du Katanga, province traditionnellement opposée au gouvernement de Mobutu.



Le maréchal Mobutu, président du Zaïre jusqu'en 1997Le génocide au Rwanda déclencha l'exode d'environ 2 millions de réfugiés rwandais, principalement Hutus, après que le Front Patriotique Rwandais se fut emparé du pouvoir en juillet 1994. Parmi les réfugiés se trouvaient des membres des milices Interahamwe ; groupes militaires qui prirent part au génocide. L'armée patriotique rwandaise lance plusieurs expéditions sur des camps de réfugiés notamment à Birava où on dénombre des massacres de centaines de réfugiés. Mobutu se rendant compte que ces attaques pourraient aboutir à une exportation du conflit rwandais sur son territoire, décide de renvoyer de force les réfugiés chez eux. Des milliers de réfugiés sont rapatriés et la majorité est soit tuée soit emprisonnée directement à l'arrivée au Rwanda.

Au delà d'une volonté d'exterminer les réfugiés qui constituaient une menace pour le régime rwandais, le FPR avaient contracté des crédits colossaux pendant ses années de rébellion qu'il fallait rembourser. Il fallait une sources de fonds à la hauteur pour rembourser ses crédits. Ainsi l'agression du Congo fut motivée par le pillage.

Déroulement de la guerre

En 1996, le vice-gouverneur de la province du Sud-Kivu ordonna aux Banyamulenge de quitter le Zaïre sous peine de mort. Ces derniers se rebellèrent et s'allièrent aux opposants à Mobutu pour former l'Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL). L'AFDL bénéficia du soutien des chefs d'État de la région des Grands Lacs, en particulier de Paul Kagame, président du Rwanda, et de Yoweri Museveni, président de l'Ouganda. Devant l'inaction des alliés traditionnels de Mobutu, de nombreux membres de l'armée zaïroises rejoignirent les troupes de Laurent-Désiré Kabila au cours de leur marche des frontières orientales du pays vers Kinshasa, où ils entrèrent le 17 mai. La résistance s'effondra face à eux, et Mobutu quitta le pays pour le Maroc où il périt peu après. Kabila prit officiellement le pouvoir en le 20 mai 1997, et rebaptisa le Zaïre République démocratique du Congo.

Massacres des réfugiés Hutus

Camp de réfugiés de Mihanda au Zaïre, 1996La progression des forces de l'AFDL, aidées par l'Armée patriotique rwandaise, se traduisit par de nombreux massacres et exactions à l'encontre des réfugiés Hutus. En 1997, une mission de l'ONU conduite par Roberto Garretón, déclare le 11 juillet 1997 que les massacres des réfugiés semblent mériter la qualification de « crime contre l'humanité » et même peut-être de « génocide »3, cependant, ses conclusions sont gênées par l'obstruction de l'AFDL à l'enquête de la mission onusienne4.

Le 8 octobre 1997, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l'homme affirment détenir « la preuve matérielle irréfutable » de massacres perpétrés dans l'est de l'ex-Zaïre par l'AFDL de Kabila et le FPR-APR, alliés rwandais5.

Une seconde enquête de l'ONU, menée par la Commission des droits de l'homme des Nations unies, a rendu un rapport en juillet 1997, afin de se prononcer sur la qualification de génocide. La question n'est pas tranchée, mais parmi les méthodes de l'AFDL, le rapport mentionne notamment: « les massacres délibérés et prémédités, la dispersion des réfugiés dans des zones inaccessibles et inhospitalières, le blocage systématique de l'aide humanitaire, le refus obstiné opposé jusqu'ici à toute tentative de mener une enquête impartiale et objective sur les très graves allégations reçues, sont autant d'éléments particulièrement troublants. » Il est également noté que des massacres sont également imputables aux autres belligérants, mais de manière bien moindre: « ces violations du droit international humanitaire auraient été principalement commises par l'AFDL, les Banyamulenges et leurs alliés (68,02 % des allégations reçues). En outre, elles auraient également été commises par les FAZ (16,75 % des allégations reçues), par les ex FAR et les Interahamwe (9,64 % des allégations reçues), par l'APR (2,03 % des allégations reçues), par les FAB (2,03 % des allégations reçues) et par des mercenaires (1,52 % des allégations reçues) qui luttaient aux côtés de Kinshasa6. »

En novembre 1998, Laurent-Désiré Kabila reconnait l'existence de massacres, mais en attribue la paternité à son allié de l'époque, le Rwanda de Paul Kagame7.

Cette accusation envers les autorités rwandaises du FPR a été reprise par Rony Brauman, Stephen Smith et Claudine Vidal (africaniste chargée de recherche au

CNRS) co-auteurs en 2000 d'un article selon lequel « au Congo-Kinshasa, le FPR a non seulement démantelé manu militari des camps d’exilés hutus, qui constituaient effectivement une menace existentielle, mais il a aussi persécuté, sur deux mille kilomètres à travers la forêt équatoriale, des civils dont près de 200.000 ont péri, victimes d’inanition, de maladies ou des « unités spéciales » lancées à leur poursuite depuis Kigali8. »

Epilogue

Une fois Kabila installé au pouvoir, la situation changea dramatiquement. Kabila devint rapidement aussi suspect de corruption et d'autoritarisme que son prédécesseur. Nombre des forces pro-démocrates l'abandonnèrent et il s'attela à un vigoureux effort de centralisation, ce qui alimenta le conflit avec les minorités de l'Est, qui réclamaient davantage d'autonomie. En août 1998, tous les membres d'origine Tutsi se retirèrent du gouvernement lorsque Kabila demanda aux mercenaires rwandais et ougandais de rentrer chez eux. En effet, l'alliance de Kabila avec les rwandais pour un contrôle militaire et politique le faisait déjà appeler "marionnette de Kigali" par les forces pro-démocratiques congolaises. Ceci poussa Kabila à se retourner contre ses ex-alliés rwandais. C'est dans ce contexte qu'éclata la deuxième guerre du Congo.

Principaux groupes armésmodifierRépublique démocratique du Congo

Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) : L'alliance soutenue par le Rwanda et l'Ouganda qui évinça le Président Mobutu Sese Seko et porta Laurent-Désiré Kabila au pouvoir.

Banyamulenge : groupe ethnique Tutsi habitant le Nord. Cette dénomination s'est étendue à tort, sur les Tutsi du Nord-Kivu qui occupent l'espace de l'ancien

Rwanda d'avant l'existence du Congo (conférence de BERLIN, 1885)

Forces armées zaïroises (FAZ): armée nationale sous le régime de Mobutu Burundi

Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) : groupe rebelle généralement connus sont l'appellation FDD.

Forces armées burundaises (FAB) : armée nationale brurundaise dominée par l'ethnie Tutsi, coopérant avec le RCD et le RDF.

Front de libération nationale (FLN ou FROLINA) : milice Hutue dirigée par Joseph Kalumba Rwanda

Armée de libération du Rwanda (ALiR) : l'organisation Hutu qui succéda aux Interahamwe, basée au Kivu, avec un recrutement de Hutus congolais. Se fondit dans le FDLR en septembre 2000.

Interahamwe : organisation rwandaise Hutue anti-Tutsi responsable à l'origine du génocide rwandais, désormais établie dans le Congo oriental

Rassemblement démocratique pour le Rwanda : l'organisation Hutu qui succéda aux Interhamwe au Congo, qui deviendra l'ALiR, puis les FDLR

Armée patriotique rwandaise (APR) : armée nationale rwandaise. Changea de nom en Forces rwandaises de défense (FRD) en juin 2002

Front patriotique rwandais (FPR) : branche politique des exilés Tutsi et des Hutu modérés basé en Ouganda, et dirigé par Paul Kagame, qui évinça les génocidaires en 1994. Devenu le parti au pouvoir actuellement au Rwanda.

Ouganda

http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_du_Congo

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samedi 24 novembre 2012

____Self Conscience - sunz of man -no love without hate - Kongo Times.. RDC : La démission exigée de 3 ministres et de 2 chefs de l’armée

RDC : La démission exigée de 3 ministres et de 2 chefs de l’armée

RDC : La démission exigée de 3 ministres et de 2 chefs de l’armée 23/11/2012 14:56:00 KongoTimes! Font size: Decrease font Enlarge font image Didier ETUMBA

A Kinshasa, le Réseau national des ONG pour la défense des droits de l’homme (Renadhoc) a recommandé vendredi 23 novembre au président Joseph kabila d’«obtenir urgemment » la démission de quelques membres du gouvernement et de l’armée pour avoir failli à leurs missions respectives sous le mandat du gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo durant les 6 premiers mois de son mandat caractérisé par la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu. Il a cité les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice et Droits humains » ainsi que « le chef d’Etat-major général des FARDC, le chef d’Etat-major chargé des forces terrestres et le commandant de la Police nationale congolaise.

La « prise » de Goma par les mutins du M23 mardi 20 novembre continue de susciter de vives réactions d’indignation et de protestation dans la diaspora congolaise et en RDC. Alors que la diaspora congolaise appelle à faire de « l’intégrité territoriale, la priorité des priorités », le Renadhoc exige à Kinshasa « la démission » de 3 ministres, de 2 chefs de l’armée et d’un commandant de la Police nationale congolaise (PNC).

« L’intégrité du territoire national doit être la priorité des priorités. Et lorsqu’elle est menacée, le gouvernement doit toutes affaires cessantes s’atteler à ce dossier et lui donner toute la priorité », a recommandé vendredi Lievain Ntako dans un message électronique à lepotentielonline.com.

« Que se passe-t-il chez nous et que faites-vous membres de la presse pour dénoncer le énième complot contre notre cher beau pays ? Quel est ce pays dont le gouvernement, une fois le pays attaqué, crie d’abord vers la communauté internationale au lieu de se défendre ? », s’est-il indigné.

Bien plus. « Quel est-ce pays dont le gouvernement continue à accuser un pays voisin, mais permet que son président soit en dehors du pays le jour de la chute de la ville de Goma pour avoir une réunion avec le même président dont le pays est accusé ?

Quel est-ce pays dont le parlement continue à parler des affaires normales du pays alors qu’une partie du pays est déjà prise et est entre les mains des ennemis ? », s’est-il encore interrogé.

Signalant qu’« ici (à l’étranger), tous les Congolais sont en désarroi », il soutient que « les négociations ne peuvent bien se passer que si l’on n’a essaye de se défendre » afin que « les Congolais ne soient plus la risée de tous les peuples du monde et qu’ils mettent un terme à la honte et à l’humiliation ».

A la classe politique « totalement médiocre », la diaspora congolaise fait le reproche d’être « totalement déconnectée des réalités de l'Est du pays » tout en disant être « néanmoins confiante que la lumière jaillira un jour ».

« Démission » exigée de 3 ministres et de 2 chefs de l’armée

A Kinshasa, le Réseau national des ONG pour la défense des droits de l’homme (Renadhoc) a recommandé vendredi 23 novembre au président Joseph kabila d’«obtenir urgemment » la démission de quelques membres du gouvernement et de l’armée pour avoir failli à leurs missions respectives sous le mandat du gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo durant les 6 premiers mois de son mandat caractérisé par la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu.

Il a cité les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice et Droits humains » ainsi que « le chef d’Etat-major général des FARDC, le chef d’Etat-major chargé des forces terrestres et le commandant de la Police nationale congolaise.

« Nous avons d’abord ciblé les quelques éléments du gouvernement par rapport à leurs responsabilités individuelles mais si le chef de l’Etat n’arrive pas à exaucer nos recommandations, nous serons contraints sans pour autant le vouloir d’exiger la décision de tout le gouvernement.

S’il (le président Kabila) ne sait pas le faire, il n’a qu’à nous le dire. Comme ça, nous comprendrons qu’il s’agit de haute trahison », a expliqué dans un point de presse le secrétaire exécutif du Renadhoc, Fernandez Murhola.

Il a précisé que « cette recommandation est basée sur les responsabilités individuelles de chaque personne citée ».

« Le président de la République, chef de l’Etat et commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo a pris la décision de suspendre de ses fonctions, à dater de ce jour, le général-major Gabriel Amisi Kumba, chef d’Etat-major des Forces terrestres, et ce jusqu’à la fin de l’enquête », a annoncé dans la soirée le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga.

Il a évoqué des accusations contenues dans le rapport final du Groupe d’experts des Nations unies mentionnant « un certain nombre d’officiers congolais » impliqués dans un « trafic illégal d’armes et de munitions » pour justifier la décision présidentielle.

Angelo Mobateli Published By www.KongoTimes.info - © KongoTimes! - All Rights Reserved.

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___Kongo Times- Et maintenant, où va le Congo ? Et maintenant… quelle alternative politique au Congo ? RDC : Les revendications du M23 jugées légitimes.. Survival Of The Fittes - Everyday Gun Play

Et maintenant, où va le Congo ?

"On espère qu’on aboutira à un résultat qui sera crédible", a déclaré le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, vendredi, alors qu’avaient été publiés dans la nuit les résultats officiels presque complets des législatives, tenues le même jour que la calamiteuse présidentielle du 28 novembre dernier au Congo.

L’optimisme est une qualité pour un homme politique mais on voit mal comment le souhait de M. Di Rupo pourrait se réaliser alors que les observateurs internationaux, nationaux et la Conférence des évêques du Congo (l’Eglise disposait de 30 000 observateurs) ont déjà indiqué qu’il n’en était rien. "Ce qui se passe présentement au niveau de la compilation des résultats des élections législatives est inacceptable. C’est une honte pour notre pays", avaient dit les évêques du Congo le 12 janvier. Les experts électoraux internationaux, appelés pour donner un peu de crédibilité au dépouillement, avaient quitté Kinshasa précipitamment le 14 janvier, devant la mauvaise volonté de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) pour leur laisser libre accès aux données.

Pour l’essentiel des observateurs, c’est un fait : les élections du 28 novembre au Congo ont été maculées de tant d’irrégularités qu’elles n’ont pas de légitimité.

Le ministre belge des Affaires étrangères est le seul à soutenir qu’elles "n’ont pas changé l’ordre d’arrivée" à la présidentielle : avec 3 millions de voix d’écart officiel entre les deux hommes, mais 3,6 millions de doubles enregistrements d’électeurs, 1,6 million de bulletins disparus et des transferts frauduleux de voix de Tshisekedi ou Kamerhe sur les totaux de Kabila, il a du mal à faire partager sa position.

Le problème, aujourd’hui, ce n’est pas tant les résultats annoncés par la CENI (58 sièges sur 432 pour le parti de Kabila, 150 avec les alliés), décrédibilisée, que de savoir où va le Congo. Où va-t-il avec un Président considéré comme illégitime par plus de la moitié des Congolais ? Où va-t-il avec une armée qui a, ces dernières années, attaqué la résidence Kabila à Kinshasa, perpétré deux attaques au Katanga et s’indigne de la prépondérance de la garde présidentielle sur le reste des forces nationales ? Où va-t-il avec une population qui n’a pas confiance en ses dirigeants alors qu’elle ne mange pas, que les prix montent et qu’il faudra dans les prochains mois rembourser les dettes contractées pour ces élections-mascarade ? Sur le même sujet:



RDC: Flahaut hésite entre travail remarquable et pessimisme ambiant

http://congo-dechaine.info/content/et-maintenant%E2%80%A6-quelle-alternative-politique-au-congo



« Ce n'est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu'elle exige » Albert Camus

Dans « La Marée du soir », Montherlant a écrit « Il n’y a que deux partis dans un pays : ceux qui osent dire non, et ceux qui ne l’osent pas. Quand ceux qui ne l’osent pas dépassent en nombre considérable ceux qui l’osent, le pays est fichu ». Reprenons à notre compte cette pertinente réflexion.

L’insigne impéritie dans laquelle Sassou et son PCT ont plongé le peuple congolais, met en relief l’impossibilité d’une alternance de pouvoir au Congo-Brazzaville, ni par les urnes, ni par les armes. Par leur nocivité, deux hypothèses se valent : soit Sassou reste au pouvoir à vie, soit, malmené par l’âge et/ou par les ennuis de santé, il désigne son fils Kiki NGuesso comme

Là est précisément le drame. A chaque échéance électorale, notre pays tombe de charybde en scylla. Aussi, l’arrêt du processus démocratique est aussi inquiétant qu’un lugubre crépuscule du soir.

Si la main basse sur la chambre basse- sans jeu de mot -, est un truisme (95 % sont PCT et apparentés) ; le retour ipso facto, du monopartisme, en est un autre. A se demander quel était l’intérêt de ce pouvoir, d’organiser une telle élection, à coups de milliards, et foncièrement sans objet pour le peuple ?

Comme à l’accoutumée, notre chère opposition, engluée dans une espèce d'incapacité à créer un véritable rapport de force face à un pouvoir autiste, s'était bornée dans des formules incantatoires du genre : « Nous irons à cette élection pour montrer nos forces » dixit Mathias DZON. Superbe de ridicule. Pire encore, en adoptant une stratégie déconcertante qui consiste à maintenir leur candidature tout en demandant l’annulation du scrutin, je confesse mon incapacité à comprendre une telle attitude. Loin de desservir le pouvoir, cette stratégie, cautionnant involontairement cette mascarade, a été une manœuvre inespérée d’embellissement de l’image d’un régime à bout de souffle.

Nous sommes face à un pouvoir qui passe le clair de son temps à affiner son projet monarchique, en renvoyant les préoccupations des Congolais aux calendes grecques. Il s’applique à induire le sérum de résignation à tout un peuple, pour que nulle clameur ne vienne réprouver ses turpitudes.

En vampirisant toutes les institutions, le pouvoir ôte délibérément au peuple, les seuls moyens d’expression qui raviveraient sa dignité. Plus qu’une révolte, c’est une révolution qui viendrait à bout de ce système. La différence entre les deux est que la révolte vise seulement la fin de l’oppression, de l’injustice, de la servitude des citoyens. En réalité, elle ne met pas fin à une injustice, ni au tribalisme institutionnalisé. En revanche, la révolution vise un remplacement de l’ancien système par un nouveau, un changement radical des hommes et femmes qui font peser d’inimaginables calamités sur nos populations.

Le gangstérisme politique le plus abject a été mis en exergue à VINDZA. On a rarement vu un pouvoir, mettre autant d’énergie pour sonner le glas d’un processus démocratique. Ce pouvoir, a encore prouvé sa volonté de gouverner le Congo par l'injustice, la tricherie ; la falsification et par des méthodes tyranniques. Avec une effronterie qui n’a d’égale que leur mépris des valeurs essentielles de la démocratie, le ministre de l’intérieur a eu l’outrecuidance de proclamer des résultats à milles lieues des suffrages sortis de différents bureaux de vote : Jean Paul MATSIMA, le vainqueur incontesté des urnes a obtenu 1348 voix. Il s'est vu attribuer 1009 voix lors de la proclamation des résultats et Aimé Emmanuel Yoka qui a obtenu 934 voix s'est vu attribuer 1287 voix.

Ce n’était plus de la mystification politique ; c’était un délit moral et politique. Un affreux rapt éthique ! En piédestalisant la médiocrité et l’impudence, on consacre le glissement de l’acceptable vers l’inacceptable, la banalisation des fautes cardinales, la terreur, les mensonges et l’indignation. En somme, la disparition définitive du lien entre éthique et morale, droit et politique.

Face à ce tableau d’une extrême laideur morale, jusqu’où un peuple peut-il continuer à subir les affres d’un système conçu pour écraser, avilir, flétrir ?

La vie des révoltés légendaires comme Spartacus ou Toussaint Louverture était régie par un principe : « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux ». Ils avaient la maîtrise logomachique et l’habileté manœuvrière nécessaires pour gravir l’ultime marche du panthéon politique. C’est ce que nous n’avons pas. Il faut plus, de telle sorte qu’au bout de longues années, l’on soit en paix avec sa conscience, serein au soir tombant du destin, persuadé que l’action menée est sa meilleure plaidoirie.

Un peuple peut souffrir, jusqu’à l’extrême limite, de l’oppression d’un tyran, mais le peuple sait, aussi, être sans pitié, voire tyrannique. Nicolas Ceausescu, Idi Amin DADA, Hilter, Mobutu, Pol Pot ne sont plus là pour nous en dire un peu plus. Dommage. Ils n’étaient tous, que des fous, pas des grands hommes. Des fous lucides cependant, car ils avaient perçu, dans des moments de transe subliminale, la médiocrité du genre humain, la fragilité de la vie On ne peut pas, en tant qu’acteur politique exerçant une autorité étatique, n’être subjugué que par l’ivresse que procure l’image de soi que vous renvoie chaque jour, Télé Tâ Nkombo ; la sensation d’être Dieu le père parce qu’on détient entre les mains, le pouvoir de défaire des vies, d’en fabriquer de toutes pièces, d’ordonnancer même la mort et de l’administrer ; la crainte, l’envie, la soumission et la terreur qu’on suscite autour de toi.

Du reste, il est superflu de rappeler à ce pouvoir que tout peuple sait inventer des alternatives de changement et de rupture viables pour lui, quelque soit le prix à payer. Comme dirait l’autre, ceux qui ont trouvé tant de moyens d’étouffer la liberté où elle est née, n’en ont encore trouvé aucun pour l’empêcher de naître et de faire explosion là où elle ne s’est jamais montrée.

La nuit a trop duré, mais le jour se lèvera dans l’amertume pour un souffle nouveau. Comme lors de l’avènement de la CNS de 1991, le Congolais retrouvera sans conteste, dignité et respect et foulera au pied toute désinvolture. C’est le peuple qui donne le pouvoir et cela, les congolais ne l’ont jamais oublié.

Pour ma part, j’anesthésie le temps qu’il faut passer pour nous dessiller et nous aider à exhumer notre orgueil, afin de s’affranchir du joug dictatorial. On s’en doutait bien : « Les cercles du pouvoir de Brazzaville s’inquiétaient moins des conséquences des printemps arabes que du relâchement du lien avec la France » (1) Aussi, nous obtiendront la liberté au sens plein du terme si et seulement si nous réussissons à tous les niveaux, à se faire violence et prendre le taureau par les cornes. Nul destin inexorable ne nous prédispose en effet à être sous la botte d’un tyran. Toute misère mène à la révolte ou à la soumission ; le choix est clair. Mais peut-être l’histoire de l’humanité est-elle, d’une certaine manière, l’histoire des révoltes et des révolutions… N'oubliez pas le mot de Romain Rolland (écrivain français, pacifiste et humaniste). « Même sans espoir la lutte est encore un espoir ».

(1) La Lettre du Continent N° 629 du 16 Février 2012.




Djess dia Moungouansi

La plume indépendante au service du peuple.

Vice- Président du Cercle « LA RUPTURE ».

  • Lomomba Emongo, écrivain et professeur de philosophie.



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http://www.ingeta.com/leadership-et-changement-au-congo-kinshasa-et-maintenant/

Les rebelles du M23 ont annoncé leur intention de libérer l'ensemble du pays en se rendant à Bukavu avant de marcher sur la capitale Kinshasa. "Le voyage pour libérer le Congo débute maintenant (...) Nous allons aller à Bukavu puis à Kinshasa. Etes-vous prêts à vous joindre à nous?", a lancé le porte-parole du M23 à plus d'un millier de personnes rassemblées dans un stade à Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu.

Les rebelles de l'organisation M23 ont "élargi" leur liste de revendications et "avancent" vers une base de l'armée régulière située à Sake dans la province du Nord Kivu (est), a précisé le patron de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), Roger Meece.

Il n'aura fallu que quelques heures de combats, mardi 20 novembre, pour que les rebelles du M23 prennent le contrôle total de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Sous l'oeil des soldats de la Monusco.

Contrairement aux jours précédents, ni les orages ni les tirs à l'arme lourde ne sont venus déchirer l'épais silence de Goma dans la nuit de mardi. Un calme surprenant au terme une longue journée. Dès le lever du soleil, une atmosphère d'explication finale flottait sur la ville. Et en quelques heures à peine, les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), qui menaçaient de conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu depuis des jours, ont mis en déroute les soldats de l’armée congolaise.

Durant le week-end et dans la journée de lundi, les combats étaient arrivés aux abords de la ville, sans que l'on sache avec précision quelle position était tenue par qui. C'est tout près de l'aéroport que les combats ont repris à l'aube du mardi. La bataille a eu lieu, mais les forces congolaises ont rapidement perdu tout espoir de se maintenir. Dès 11 heures, ses soldats avaient abandonné leurs positions le long de la frontière avec le Rwanda, certains d’entre eux laissant même sur place leurs uniformes. Rebelles taiseux

À cette heure, l'armée rwandaise, bien équipée, postée de l'autre coté de la frontière à raison d'un homme tous les dix mètres, observait la scène dans le silence et la concentration. Quant à l'armée du M23, composée de rebelles taiseux et visiblement très organisés, bottes en caoutchouc aux pieds et uniformes parfois dépareillés sur le dos, elle a profité du vide laissé par les FARDC pour s'installer du côté congolais sans tirer un coup de feu, d'après des témoins. Une heure plus tard, elle occupait déjà les berges du lac Kivu, au sud de la ville.

Peu après, un imposant convoi de la rébellion composé de cinq véhicules et de plus d'une centaine d'hommes pénétrait dans les rues de Goma. Puis un défilé était organisé en présence du porte-parole du mouvement, Vianney Kazarama, sur les larges avenues de Goma, et sous les acclamations de dizaines de personnes rassemblées pour l'occasion. Des informations contradictoires circulaient, en revanche, sur la particpation au convoi de Sultani Makenga, le chef militaire des rebelles. Étrange cohabitation

La présence de plusieurs corps de soldats des Forces armées de RDC (FARDC), toujours abandonnés sur le bas côté en fin de journée, témoignait du fait que certains militaires ont tenté coûte que coûte de défendre la ville, laquelle n'était pas tombée aux mains de rebelles depuis 1998. À l'exception des patrouilles de la Monusco et du M23, qui ont débuté leur étrange cohabitation (voir ci contre, des rebelles du M23 sous l'œil de Casques bleus de la Monusco dans un mirador, © Pierre Boisselet/J.A.), peu de véhicules circulaient en fin de journée.

Des civils, assez nombreux et encore sous le choc, se déplaçaient en revanche sur les trottoirs à la tombée de la nuit. Ni exaltés, ni affolés. Soulagés sans doute de la fin des combats. Mais s'interrogeant, aussi, sur leur avenir dans une ville désormais sous administration du M23. Diplomatie tous azimuths

C'est chez le doyen de la région, l'Ougandais Yoweri Museveni, que devaient se retrouver Joseph Kabila et Paul Kagamé, le 20 novembre au soir. Après s'être entretenu séparément avec chacun des deux, Museveni les auraient reçu à dîner ensemble. Depuis plusieurs semaines, le chef de l'État ougandais tentait de renouer le dialogue entre les rebelles du M23 et le pouvoir congolais. En vain. Lors du sommet extraordinaire de la Conférence internationale des Grands Lacs (CIDGL) lancé à son initiative, les 20 et 21 novembre, il espérait pouvoir appeler les belligérants au calme.

Joseph Kabila, avant de s'envoler pour l'Ouganda, en milieu de journée, avait d'abord accusé le Rwanda de soutenir les rebelles qui venaient de s'emparer de Goma, dans une intervention télévisée. « Ce qui s'est passé aujourd'hui à Goma montre clairement que l'option militaire (...) a échoué et que le dialogue politique » est la seule option, a affirmé de son côté la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo.

Les ministres des Affaires étrangères de la CIDGL ont, quant à eux, condamné l'attaque du M23 et la prise de la ville de Goma. La France a quant à elle réclamé une révision du mandat des 17 000 Casques bleus déployés en RDC, qui n'ont pas été en mesure d'intervenir pour s'opposer à « quelques centaines d'hommes. (...) Déployer 17 000 hommes et fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir, c'est absurde », a insisté le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu mardi à l'unanimité une résolution, proposée par la France, appelant à des sanctions contre deux chefs des rebelles du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye. Elle demande également aux pays étrangers qui soutiennent le M23 de mettre fin à leur soutien aux rebelles. L'ONU avait déjà indiqué, le 13 novembre, avoir émis à l'encontre du chef militaire du M23, Sultani Makenga, une interdiction de voyager et un gel de ses avoirs, l'accusant notamment de meurtres, d'exactions et de violences sexuelles.

(Avec Jeune Afrique/AFP) Published By www.KongoTimes.info - © KongoTimes! - All Rights Reserved.

  • « Ce qui s’est passé aujourd’hui à Goma montre clairement que l’option militaire pour apporter une solution à cette crise a échoué et que le dialogue politique est la seule façon de résoudre le conflit en cours », a affirmé dans un communiqué la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Après avoir longtemps résisté, Kinshasa serait sur la voie de lâcher du lest en acceptant enfin de rencontrer les rebelles du M23. Le Rwanda et de l’Ouganda n’attendent plus que ce moment pour se dédouaner de toute implication dans la crise qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Kinshasa n’exclut plus l’option des négociations directes avec le M23 dont, curieusement, les revendications ont été jugées « légitimes » par la dernière tripartite qui a réuni à Kampala les chefs d’Etat de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda. Kigali et Kampala n’attendent plus que ce moment pour se dédouaner de toute implication dans la crise qui sévit dans l’Est de la RDC.

Après avoir longtemps résisté, Kinshasa serait sur la voie de lâcher du lest en acceptant enfin de rencontrer les rebelles du M23 pour, selon les de la déclaration du mini-sommet de Kampala, « examiner les causes du mécontentement » et voir dans quelle mesure « y répondre dans la mesure du possible ».

Ce qui sous-entend des négociations pour éventuellement aplanir les divergences aux fins de dégager un compromis autour des questions qui divisent. Si les négociations directes avec le M23 ont l’avantage de limiter les dégâts sur le terrain d’affrontement, elles ont néanmoins l’inconvénient de faire la part belle aux pays désignés comme agresseurs de la RDC, à l’occurrence le Rwanda et, dans une certaine mesure, l’Ouganda. Ainsi, accepter de négocier avec le M23, c’est autrement disculper Kigali et Kampala de tout soupçon d’agression.

Quoi que salutaire pour les populations civiles qui paient le lourd tribut de la recrudescence des violences dans l’Est du pays, l’option des négociations suppose la reconnaissance, autant par Kinshasa que d’autres qui soutiennent encore la thèse de l’agression, de l’existence d’un problème congolo-congolais, supposé être le nerf de la nouvelle rébellion portée par le M23. Ce n’est pas donc pas pour rien que le Rwanda et l’Ouganda soutiennent vivement l’option des négociations en faisant pression au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs pour que la RDC se plie à cette exigence.

Il y a bien des raisons qui légitiment cet acharnement de la CIRGL à vouloir à tout prix initier des négociations entre le M23 et la RDC. En effet, le rapport final du groupe des experts des Nations unies sur la RDC a mis à nu la forte contribution du Rwanda, essentiellement, et de l’Ouganda, en second lieu, dans la rébellion du M23.

Au point 4 du rapport, les experts de l’ONU confirment sans détours la mainmise de ces deux pays dans les activités menées par le M23. Ils notent que « Le M23 est soutenu à la fois par le Rwanda et des individus gravitant au sein du gouvernement ougandais. Des fonctionnaires rwandais ont coordonné la mise sur pied du mouvement et l’exécution de ses principales opérations. Les fonctionnaires ougandais, pour leur part, lui apportent un concours moins visible, en permettant à sa branche politique d’opérer à partir de Kampala, et en dynamisant ses relations extérieures. L’appui des officiers des forces armées ougandaises, bien que restreint, s’est révélé décisif pour la prise de principales agglomérations du Rutshuru ».

Bien avant que l’Onu ne publie le rapport final de ses experts sur la RDC, le gouvernement congolais a, après avoir longtemps gardé le silence, franchi le Rubicon en citant nommément le Rwanda comme pays agresseur. Kinshasa est allé jusqu’à solliciter l’implication du Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir des sanctions contre le régime de Kigali. Le rapport est allé plus loin en indexant également l’Ouganda parmi les soutiens au M23.

Malgré les éléments de défense présentés par le Rwanda, le groupe des experts a entériné dans le rapport final leurs conclusions de départ, chargeant de plus le Rwanda dans l’aventure du M23. Or, depuis toujours, Kigali nie toute implication dans l’action menée par le M23, considérant que les revendications exprimées par les rebelles ne relèvent nullement de sa compétence.

Dans ses nombreuses apparitions publiques, son ministre des Affaires a défendu tout haut que le M23 était un problème entièrement congolais qui ne concernait en rien le Rwanda. C’est dire qu’en acceptant de se mettre autour d’une table avec le M23, Kinshasa va indirectement dédouaner ses deux voisins de l’Est dans l’action initiée par le M23. Il va donner des arguments à Kigali et à Kampala ; des arguments que ces deux capitales pourraient bien s’en servir pour un plaidoyer devant les instances qui les ont unanimement condamnés au regard de leur appui avéré au M213. Les négociations directes entre Kinshasa et le M23 signifient autrement que Kigali et Kampala n’ont jamais été associés au M23. Belle sortie de scène

Dans cette hypothèse, Kigali et Kampala vont allégrement étoffer leur beau rôle de médiateur dans la crise congolaise en cherchant à agir sur mandat de la CIRGL. Les négociations directes avec le M23 ont deux grandes conséquences fâcheuses sur le plan diplomatique. Dans un premier temps, elles légitiment le président Kagame dans sa position qui a toujours considéré la situation dans l’Est comme un problème congolo-congolais. Elles remettent par conséquent en cause le travail des experts de l’ONU sur la RDC. Sur un autre tableau, le revirement de Kinshasa aura également des répercussions sur son crédit à l’étranger. Les négociations avec le M23 jettent un discrédit sur la RDC.

Prendre le virage des négociations avec le M23, c’est autrement mettre à l’écart le Rwanda et l’Ouganda de la crise dans l’Est de la RDC. Or, le monde entier est au courant de la forte présence rwandaise et ougandaise aux côtés des rebelles du M23. Kinshasa doit savoir jouer sur ces deux tableaux pour sauver sa face. Négocier avec le M23, c’est dédouaner ses deux voisins de l’Est. Mais, ne pas accéder à cette voie, c’est aussi laisser pourrir la situation dans l’Est du territoire national où le M23 progresse déjà, selon certaines sources, vers Bukavu. Avec cette promesse, au cas où Kinshasa s’entêterait d’ouvrir les négociations, de lancer l’assaut sur d’autres villes et localités. C’est un dilemme pour le gouvernement.

Après la chute de Goma, le Rwanda a appelé à un dialogue politique en RDC. « Ce qui s’est passé aujourd’hui à Goma montre clairement que l’option militaire pour apporter une solution à cette crise a échoué et que le dialogue politique est la seule façon de résoudre le conflit en cours », a affirmé dans un communiqué la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Le Rwanda sait pourquoi il pousse Kinshasa à négocier avec le M23.

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24/11/2012 06:48:00 KongoTimes!

Font size: Decrease font Enlarge font image Gabriel Amisi Kumba

Le dernier carré de Joseph Kabila serait mêlé dans des activités terroristes en Afrique. Après la publication des experts, un diplomate italien aurait conseillé au Raïs l’idée de l’élimination physique du général Gabriel Amisi dit Tango fort. Car cette affaire de trafic d’armes par le n° 2 des forces armées congolaises est un immense iceberg aux effets boomerangs capables de provoquer un séisme dans l’appareil étatique congolais, la CIRGL et plusieurs bureaux climatisés éparpillés dans le monde.

En effet, après avoir pris connaissance du rapport du National Security Concil (NSC), Barack Obama avait mis la RDC sur urgence nationale et ordonné des opérations de filatures, enquêtes secrètes au cœur de l’Afrique. La CIRGL serait une organisation terroriste

Officiellement pour la traque de Joseph Kony, les experts américains dans la région des grands lacs, avec leurs technologies sophistiquées, auraient rapportées au Président américain des preuves de toute l’architecture du réseau maffieux dans la région des grands lacs et Afrique de l’Est. Ces rapports des plusieurs pages impliqueraient presque tous les services stratégiques de l’Etat congolais : DGM, DGDA, DEMIAP, OCC, ANR… aussi des agents de la Monusco, ONG Internationales et les administrations étatiques des pays des grands lacs.

Le rapport mentionne aussi qu’après l’opération armes contre 100 dollars du célèbre pasteur Ngoy Mulunda, les armes qui ont été échangées contre des vélos, des bicyclettes, pagnes et autres. Celles-ci se sont retrouvées chez les LRA et rebelles du Sud Soudan. Et ce n’est pas étonnant si cela vient de s’éclater au grand jour. En effet, sous couvert de la CIRGL (Conférence Internationale pour la région des grands Lacs), les multinationales anglophones et asiatiques, pour l’exploitation illégale des minerais ont trouvé plusieurs astuces. Par des mécanismes variés, ces maffieux apportent leurs appuis matériels, logistiques aux différents groupes armés dans la partie Est de la RDC qui, par leurs feux dévastateurs sèment la désolation dans ces coins, laissant ainsi champs libres à l’exploitation illicite des minerais.

La RDC étant frappée d’embargo, « l’Al-Qaïda des grands lacs » a trouvé le moyen de le contourner : à travers la Monusco et les ONG internationales, les bateaux acheminaient facilement des armes, véhicules de transport, blindés en RDC. Ces cargaisons d’armes en provenance de la Chine, Ukraine, Russie, achetées notamment auprès de la société Russe Rosobornexport, spécialisée dans des ventes d’armes, roquettes ainsi que des chars de combat. Celle-ci destinées pour de mission de paix (Monusco) en RDC sont embarquées dans des bateaux tels que Eurocarrier, via le port de Malebo en Guinée Equatoriale, Pointe Noire, Dar es Salam en Tanzanie seront ensuite réceptionnées par le cercle fermé de J. Kabila pour une destination à géométrie variable.

L’affaire Tango risque ainsi de provoquer une tornade capable de ravager des bureaux obscurs en RDC, Afrique et dans le monde. C’est ce qui serait sans doute à la base de la prise d’air qui bloque les activités au sénat et l’assemblée nationale.

Yves Kongolo Published By www.KongoTimes.info - © KongoTimes! - All Rights Reserved.$$

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24/11/2012 06:33:00 KongoTimes! Font size: Decrease font Enlarge font

image Yoweri MUSEVENI.

« Des politiciens, des membres du M23 et des agents de renseignement ont indiqué que la délégation du M23 conduite par Jean-Marie Runiga s’est rendue à Kampala le 29 juillet 2012 avant que se tienne, dans cette ville, le premier sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et avant que les autorités congolaises n’autorisent le gouvernement ougandais à faciliter un réexamen de l’Accord du 23 mars 2009 avec le CNDP », rapportent encore les experts onusiens. « Après des consultations avec des responsables ougandais à Kampala, les dirigeants du M23 ont mis la dernière main au plan en 21 points dont ils avaient entamé la rédaction à Kigali, avant les négociations prévues. Le Groupe a obtenu copie de la liste de ces 21 points, remise par des représentants du gouvernement de la République démocratique du Congo qui l’avaient reçue de responsables ougandais », précise le Groupe des experts onusiens.

Un autre sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands lacs (CIRGL) s’est tenu samedi 24 novembre à Kampala (Ouganda) quelques jours après la chute de Goma (Nord-Kivu) mardi 20 novembre et la publication du rapport final du Groupe d’experts de l’Onu établissant que « la branche politique du M23 s’est constituée à Kampala ».

« Depuis le début des initiatives régionales en faveur du règlement du conflit, de nombreux membres du M23 se rendent fréquemment à Kampala et le Mouvement y a ouvert un bureau. En septembre 2012, il louait en outre deux résidences dans cette ville, dont l’une a fait l’objet d’une visite du Groupe. Les cadres du M23 qui se trouvent à Kampala rencontrent régulièrement des militaires de haut rang et de hauts responsables ougandais », affirment les experts onusiens.

Ils révèlent qu’« un officier des forces armées ougandaises, un membre de la société civile ougandaise, plusieurs politiciens ougandais, des agents de renseignement et des diplomates, ainsi que d’anciens officiers des forces armées rwandaises ont informé le Groupe que des représentants du M23 avaient rencontré le général Salim Saleh, conseiller militaire du président ougandais, ainsi que le général Kale Kayihura, chef de la police ougandaise ».

Par ailleurs, « trois cadres et trois collaborateurs du M23 ont reconnu avoir eu des échanges hebdomadaires avec ces hauts responsables », tandis que « des dirigeants du M23 et des responsables ougandais ont indiqué (au Groupe d’experts) que les commandants des forces armées ougandaises offraient une assistance technique aux rebelles, les conseillaient sur le plan politique, planifiaient avec eux des opérations et coordonnaient l’appui militaire au Mouvement ». Kampala, base politique du M23

« Des politiciens, des membres du M23 et des agents de renseignement ont indiqué que la délégation du M23 conduite par Jean-Marie Runiga s’est rendue à Kampala le 29 juillet 2012 avant que se tienne, dans cette ville, le premier sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et avant que les autorités congolaises n’autorisent le gouvernement ougandais à faciliter un réexamen de l’Accord du 23 mars 2009 avec le CNDP », rapportent encore les experts onusiens.

« Après des consultations avec des responsables ougandais à Kampala, les dirigeants du M23 ont mis la dernière main au plan en 21 points dont ils avaient entamé la rédaction à Kigali, avant les négociations prévues. Le Groupe a obtenu copie de la liste de ces 21 points, remise par des représentants du gouvernement de la République démocratique du Congo qui l’avaient reçue de responsables ougandais », précise le Groupe des experts onusiens.

Mais, « lors de la deuxième visite officielle du Groupe à Kampala, le gouvernement a démenti que des membres du M23 se soient jamais rendus en Ouganda, bien que leur présence dans ce pays ait été un fait de notoriété publique ».

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____RDC : la Monusco dénonce le recrutement forcé de civils par les mutins du M23.. "Protect Your Neck"

RDC RDC : la Monusco dénonce le recrutement forcé de civils par les mutins du M23

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Un communqué de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) pointe du doigt l'enrôlement forcé de civils par les rebelles du M23. Parmi eux figurent des enfants.

Le recrutement forcé de civils par les groupes armés caractérise depuis longtemps les conflits en RDC. D'après la Monusco, l'est de la RDC est en train de renouer avec ses vieux démons. Mardi, la force onusienne a exprimé dans un rapport sa profonde inquiétude face à la recrudescence d'enrôlements forcés de civils, dont des enfants, par la nouvelle rébellion du M23 et d'autres groupes armés dans l'est du pays.

Dans un communiqué publié à Kinshasa, la Monusco fait part de sa profonde inquiétude quant au grand nombre de preuves « de recrutement forcé de civils (...) à des fins militaires et non-militaires » par le M23, le Mouvement du 23 mars, composé de mutins ex-rebelles qui affrontent l'armée depuis mai.

« Le nombre de personnes recrutées a augmenté considérablement depuis la reprise des hostilités dans l'est du pays », a déclaré le chef de la Monusco, Roger Meece, cité dans le texte.

« Cette pratique s'est accentuée plus particulièrement du fait des actions du M23 dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu », a-t-il ajouté, avant d'appeler l'ensemble des groupes armés à mettre un terme à ce type d'enrôlements.

Des civils exécutés

Plus de 100 cas de recrutement forcé de civils par le M23 - la plupart d'entre eux ayant 24 ans et moins, dont 26 enfants - ont été documentés depuis le mois d'avril 2012. Des rapports indiquent néanmoins que le nombre total pourrait être largement supérieur, poursuit le communiqué.

Depuis début 2012, plus de 150 enfants auraient été recrutés par des groupes armés dans l'est du pays, que ce soit par le M23 ou par d'autres groupes armés comme des combattants Mayi-Mayi, les Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), une rébellion ougandaise.

Des personnes interrogées ont décrit comment elles avaient été forcées de porter le butin de pillages, des réserves et des munitions sur de longues distances. Arrivées à leur destination, elles auraient reçu des uniformes, des armes et auraient suivi un entraînement militaire dans des camps. Des civils qui auraient résisté à leur recrutement auraient aussi été exécutés, écrit la Monusco dans son communiqué.

Conférence internationale à Kampala

L'Ouganda abrite à partir de mardi un sommet de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) où seront discutées les contours d'une force internationale neutre devant combattre les groupes armés dans l'est congolais.

Cette force devrait être déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda, que l'ONU, des ONG et plus récemment le président Joseph Kabila accusent de soutenir le M23, ce que Kigali a toujours démenti.

Alors que débutait la réunion de Kampala, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, en visite à Pretoria, a exhorté les États d'Afrique centrale, notamment le Rwanda, à coopérer pour priver de soutiens le M23.

Les membres du M23 sont issus de l'ex-rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), à l'époque soutenu par le Rwanda. Les ex-CNDP avaient été intégrés dans l'armée en 2009 à la faveur d'un accord avec Kinshasa, dont les mutins réclament aujourd'hui la pleine application.

Depuis mai, les combats entre armée et M23 ont forcé plus de 250 000 Congolais à fuir, notamment vers le Rwanda et l'Ouganda voisins.

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____Cinéma "Rebelle" : vie et survie d'une enfant-soldat dans une rébellion africaine.. Des portraits de Lumumba dans les maisons. Des allusions à des combats pour le coltan. Pas de doutes, nous sommes en RDC.

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Cinéma "Rebelle" : vie et survie d'une enfant-soldat dans une rébellion africaine

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Les longs-métrages traitant des enfants-soldats ne sont pas légion. D’autant qu’ils ont rarement les faveurs des salles obscures et du box-office. "Rebelle", du canadien Kim Nguyen, au cinéma en France le 28 novembre, pourrait faire exception. Cette aventure humaine à travers les affres d’une rébellion d’Afrique centrale se confronte au public parisien avant de représenter le Canada aux Oscars.

Des portraits de Lumumba dans les maisons. Des allusions à des combats pour le coltan. Pas de doutes, nous sommes en RDC. Pourtant, à aucun moment dans le long métrage de Kim Nguyen, tourné à Kinshasa, le nom du pays n’est mentionné. Et pour cause : Rebelle n’a rien d’un jugement politique. Komona, 12 ans, personnage principal du film, interprété de façon magistrale par Rachel Mwanza, ne fait que raconter à son enfant à naître son aventure.

Reconnaissance internationale

Le film Rebelle a d’ores et déjà acquis une certaine reconnaissance internationale. Présenté à Kinshasa, il a reçu les honneurs du festival de Berlin où Rachel Mwanza a reçu un Ours d’argent, soit le second prix d’interprétation féminine.

Le long-métrage de Kim Nguyen a également été choisi par le Canada pour être le représentant du pays aux Oscars, en février 2013. Avant de potentiellement conquérir Hollywood en tant que « meilleur film en langue étrangère », Rebelle s’attaque aux salles obscures françaises, qu’il a déjà testées à l’occasion du festival « Cinéma et droits humains », organisé par Amnesty International du 7 au 13 novembre 2012. Sa sortie est prévue le 28 novembre.

Le scénario est d’abord classique : pillage, massacres et recrutement d’enfants soldats. Pour Komona, forcée de tuer ses parents, la vie bascule alors qu’à 12 ans, elle voit un groupe rebelle faire irruption dans son village. De petite fille, elle devient « rebelle ». Commence alors l’« initiation », le basculement dans un univers où père et mère assassinés n’ont qu’un substitut : son arme, une kalachnikov.

"C’est important que tu comprennes"

« Adoptée » par un mouvement rebelle qui voit en elle une sorcière, un porte-bonheur dans la lutte armée, la jeune fille oscille entre la rebelle qu'elle est devenue par contrainte et l’enfant qu'elle est. Entre la mort et son amour naissant puis assuré pour « Le Magicien », enfant-soldat albinos, incarné par le remarquable Serge Kanyinda. Rebelle est une plongée dans la vie quotidienne de Komona. Terrifiante dans ses descentes en enfer, amusante dans ses joies simples, touchante dans ses moments de bonheur.

Le réalisateur Kim Nguyen réussit avec succès à mettre en scène ces personnages aux vies à la fois difficiles, dérangeantes, bouleversantes mais finalement touchantes. En ouverture du film, la jeune Komona chuchote à son futur enfant, fruit de son amour avec « Le Magicien », ces paroles : « Écoute bien quand je te raconte mon histoire, parce que c’est important que tu comprennes ». Tout est là.

Par Mathieu Olivier (@MathieuOlivier)

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jeudi 22 novembre 2012

____presse africaine: Une intervention militaire au Mali, pas avant septembre 2013.. Du côté des écrivains africains, quoi de neuf? (What's new in africa)

21 novembre 2012 07:00

http://www.afropages.fr/Presse-africaine/Africalog/Une-intervention-militaire-au-Mali-pas-avant-septembre-2013.html

Écrit par africalog

Les experts s'accordent pour dire qu'une action militaire dans le nord du Mali ne sera possible qu'en septembre 2013, a déclaré mardi à Rabat l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi.

Tous les experts (politiques et militaires) sont d'accord pour dire qu'une intervention militaire ne pourrait avoir lieu qu'en septembre 2013, a affirmé M. Prodi, qui s'exprimait en français, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad Eddine El Othmani.

Le 11 novembre, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes islamistes armés, d'une force militaire soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention.

Il faut préparer (une) action militaire pour être crédible (et) ma mission c'est de faire tout pour la paix et éviter la guerre, a ajouté M. Prodi, plaidant pour la recherche d'une solution politique au Mali et dans le Sahel.

Le ministre marocain a pour sa part affirmé lors de cette conférence de presse que son pays n'était pas enthousiaste pour une action militaire, indiquant que la stratégie du royaume vis-à-vis du Mali privilégiait d'abord un règlement politique.

Il a précisé que le Maroc souhaitait épuiser toutes les solutions pacifiques avec le soutien des pays voisins et de la Cédéao.

Le 8 novembre, alors qu'il était en visite à Alger, M. Prodi avait fait part de la même position en déclarant qu'une intervention militaire n'interviendrait qu'en dernier ressort dans le nord du Mali.

L'Algérie, puissant voisin du Mali, privilégie aussi le dialogue. Son ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a estimé lundi que les choses étaient devenues plus claires maintenant au Mali depuis que la solution politique est acceptée par tous comme prioritaire.

Alger a convaincu les rebelles touareg d'Ansar Dine d'entrer dans la négociation et de renoncer à ses alliés, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité du Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), avec lesquels il impose la loi au Nord du Mali. – AfricaLog avec agence

  • Du côté des écrivains africains, quoi de neuf?

L'intéressant avec les passions est qu'elles vous assurent des moments parfois rares. Je connais un musicien, guitariste, qui sera très grand un de ces quatre matins. Il m'est arrivé de passer quelques soirées avec lui qui valent les spectacles musicaux les plus raffinés. Son doigté est une bise qui vous caresse les sens. Il sourit à presque tout et séduit presque tous ceux qui l'écoutent jouer. Il y a juste deux mois se tenait à Lille, au Nord de la France, le salon du livre africain. Organisé par les journalistes Tchadien, Nocky Djedanoum, et Ivoirienne, Maïmouna Coulibaly, il a connu un succès remarqué. Les rencontres artistiques d'Afrique et du Nord en étaient à leur huitième édition. Nombre de créateurs camerounais y ont déjà été conviés. Donny Elwood, "Négro et beau", s'y est vu offrir sa première scène d'envergure en Europe en 1997. Cyril Effala, Marcellin Ottou, lui ont succédé deux ans plus tard.

La singularité de la manifestation est cependant ailleurs. Tout mois de novembre qui passe présente à la France la diversité et les richesses des littératures venues d'Afrique et de la diaspora. Vous pourrez en une semaine éprouver la bonne humeur du Congolais Bolya, l'érudition discrète de Wabéri le Djiboutien ou même Ernest Pepin, Guadeloupéen, si disponible.

Il y a deux mois donc à Lille étaient réunis plus de cinquante écrivains africains et près d'une vingtaine d'éditeurs. L'affaire s'annonce importante il est vrai dès le mois de Mars déjà. C'est l'année de l'Afrique, a-t-on décrété à Paris. Il faudra que les créations venues d'Afrique se montrent. Comme en ces cas, les moyens ne manquent pas. On les appelle ici subventions. Les Africains en Europe et ailleurs sont pour plusieurs souvent allés très loin avec le crayon. La polémique est née au baptême de l'enfant: Afrique en créations, pourquoi ? Bref, j'en étais à vouloir me demander si prendre parti ne valait pas la sueur lorsque les écrivains sont arrivés. Et la passion a jeté ses ombres sur mes yeux. Je ne résisterai jamais à la vue de Mongo, de Bessora, ou d'Eugène Ebodé. Chacun son " odontol ".

C'est alors un peu un bal de notre enfance . Vous alliez à la fenêtre vous caler un coin à partir duquel admirer les grands à l'œuvre. Une telle effervescence me prend que j'en perds la trame des réalités. C'est la deuxième fois que je verrai Mongo Beti de ma vie et ça, c'est inestimable. Il m'aura tant manqué. Toutes ces années à porter l'exil avec panache et exigence. Il se murmure qu'à Yaoundé son renom flétrit auprès de la jeunesse. Tant pis. On a les modèles qu'on peut. Je ne sais plus pourquoi, mais je me suis levé tard, il était déjà là, à l'hôtel. Je lui dirai bonjour plus tard.

En vérité je piste un drôle d'esprit. Depuis un an déjà. Il a commis cinq nouvelles sans pareil. Des masques hébergent un enfant qui raconte en lettre des années plus tard son initiation à une amie française. Des titres comme "Ce que chuchote la mangrove", " Comment se quittent les tourterelles " m'ont séduit de cette poésie qui ne prétend pas ébranler l'émotion, qui la consolide. Je cherche Emane Obiang le Gabonais. Je lui ai écrit par courriel que je l'attendais.

Il est là. Svelte, bel homme, l'œil vif. Ils sont presque tous là, cinq jours avant l'inauguration du salon. Se réunissent chaque jour et se soumettent, pays après pays aux questions des autres qui les auront d'abord écoutés. Marie-Léontine Tsibinda est du Congo Brazzaville. Elle a le Congo dans la peau. Elle l'a dit dans un ouvrage collectif. Le Congo la ronge. Elle a dû partir, laisser là-bas son mari, écrivain lui aussi, car…le Congo ne va pas bien entre le Sud et le Nord. Quelqu'un lui demande de dire ce qu'elle pense de ces écrivains congolais qui disent la beauté dans les livres et mangent avec les Présidents en tant que Ministres. Elle n'en pense rien : ils nous le diront eux-mêmes.

Alors Mongo devient Mongo Beti, celui de mes nuits de Main basse sur le Cameroun : Il faut dénoncer ce qui est bien une collusion qui peut être dangereuse. Les mots ne sont pas de lui. Mama Aminata Sow Fall a une grâce de Grande Royale. Je goûte avec gourmandise à toutes ses mimiques, à toutes ses œillades. C'est une Afrique qu'on voit de moins en moins. Elle a écrit Douceurs du bercail. Elle a souvent mieux raconté. Mais c'est celui que je préfère d'elle: de tous les livres parus depuis près de cinq ans en Afrique francophone, elle seule a crié à ce point l'amour de l'Afrique et se charge de proposer le courage de bâtir. Asta Diop son héroïne est aussi fière qu'elle. Je ne sais pas dire autre chose que " maman " à sa vue. Je n'y peux rien, sa grâce, son calme, et vous retrouvez la maison de votre bonheur. Elle note la responsabilité de l'écrivain, toujours avec distinction.

Le jour de l'inauguration est enfin là, un mardi je crois. Des stands, des stands à se croire dans un rêve. L'Afrique, là, au cœur de Lille, de la France de Martine Aubry qui revient dire aux Lillois qu'elle les préfère au Ministère, c'est inédit. Des noms: Le Serpent à plumes ; Présence Africaine; CLE, c'est le pays. Où sont les livres de Patrice Kayo ? Restés à Yaoundé. Les livres de Jean-Tobie Okala ou de René Philombé ? Tant pis. Les anglophones sont là pour une fois. Une Ghanéenne. Au regard saisissant de personnalité et de rectitude: celui qu'elle aime n'est pas malheureux s'il reste lui-même heureux de l'avoir pour amour. Un Zimbabwéen à la dégaine modeste qui avec son ami, Nigérian, de vingt ans joue à ne jamais quitter sa corne de tabac à priser. Il a quarante-quatre ans, vient d'être traduit en français, chez Actes Sud, Ossuaires et Ombres . Il est d'une humeur exquise. Mais c'est de l'entendre parler de littérature, de rêve, qui impressionne. Je ne suis pas loin de penser comme le critique d'un de ses livres : ce gars est un génie. Pour comble de joie, il voue au vieux Mongo le même respect. 1982 ou 1983, Harare. Il n'oublie pas Mongo Beti, ce pilier de la poésie shona, Chenjerai Hove.

Nous aurons des moments plus fous comme ces deux heures de radio avec Emane Obiang et Eugène Ebodé. L'auteur de Le briseur de jeu , ce gardien de but qui raconte son itinéraire de liberté sept jours avant une finale de foot au Cameroun. Eugène Ebodé possède l'une des écritures les plus féminines des écrivains d'Afrique francophone que je connaisse. Poète affirmé, ses idées bousculent, exigeantes, déroutantes. Ces deux autres heures avec Chenjerai Hove et Angèle Kingué me feront songer très fort au pays, à son bilinguisme qu'Angèle fréquente avec une telle dextérité que je me jure de reprendre mon "English for French speaking countries in Africa". Pour que ton ombre murmure encore, son dernier roman est autobiographique.

http://www.cameroon-info.net/stories/0,3776,@,du-cote-des-ecrivains-africains-quoi-de-neuf.html

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___Les rebelles du M23 veulent "libérer" toute la RDC! (...) Nous allons aller à Bukavu puis à Kinshasa. «Nous irons jusqu'à Kinshasa», déclarent les rebelles du M23 ...RDC - Kazarama (M23) : "Si la population nous y invite, nous irons jusq

SOUTIENS EXTÉRIEURS

Réunis parallèlement à Kampala, les ministres des Affaires étrangères de neuf pays de l'Afrique des Grands lacs (Congo, Rwanda, Ouganda, Burundi, Tanzanie, Kenya, Soudan, République du Congo-Brazzaville et Zambie) ont appelé le conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine à relancer le déploiement d'une force internationale pour combattre les rebelles. Le principe de cette force a été adopté l'été dernier, mais les divergences sur sa composition en ont bloqué la mise en oeuvre.

A New York, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté à l'unanimité mardi soir une résolution proposée par la France qui condamne la prise de la grande ville du Nord-Kivu.

Les quinze membres du Conseil, qui envisagent de nouvelles sanctions contre les dirigeants du M23, "demandent le retrait immédiat du M23 de Goma, l'arrêt de toute nouvelle avancée du M23, et que l'ensemble de ses membres se dispersent et rendent les armes de façon immédiate et permanente".

Ils expriment leur "profonde inquiétude face aux informations indiquant qu'un soutien extérieur continue d'être apporté au M23, y compris par des renforts de troupes, des conseils tactiques et la livraison d'équipements, accroissant significativement les capacités militaires du M23".

La résolution 2076 ne cite cependant pas le gouvernement rwandais. Un groupe d'experts de l'Onu a recommandé la semaine dernière de mettre en oeuvre des sanctions contre le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe.

En 1996, le Rwanda avait soutenu la rébellion lancée de cette même région du Kivu par Laurent-Désiré Kabila, le père de l'actuel président, qui avait mis à bas le régime de Mobutu Sese Seko à la tête de l'ex-Zaïre.

IMPUISSANCE DES CASQUES BLEUS

Le calme est revenu mercredi à Goma où des centaines de rebelles sont entrés sans combattre mardi après le retrait des forces gouvernementales congolaises.

La Monusco, la mission de l'Onu de stabilisation du Congo qui compte environ 6.700 casques bleus dans le Nord-Kivu dont 1.500 à Goma, a renoncé à défendre la ville après le départ des troupes gouvernementales.

"Il faut réaliser qu'il y avait 7.000 troupes congolaises et qu'elles se sont malheureusement évaporées dans la nature. Imaginez la situation dans laquelle sont les 1.500 casques bleus, avec une ville de près d'un million d'habitants", a déclaré sur RFI Hervé Ladsous, responsable des opérations de maintien de la paix aux Nations unies.

"La Monusco protège les civils. Le métier de la Monusco, ce n'est pas de casser du M23. Ce n'est pas son mandat", a-t-il ajouté, insistant : "Notre mission n'est pas d'entrer en conflit frontal avec tel ou tel groupe armé. Elle est d'appuyer les forces armées congolaises - il faut encore que les forces armées congolaises soient présentes sur la scène."

Pour le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, "fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir (...) est absurde". A New York, l'ambassadeur de France auprès de l'Onu, Gérard Araud, a déclaré que la France était prête à discuter d'un "mandat plus robuste" pour les casques bleus.

Dans un compte rendu des opérations diffusé mercredi, l'Onu explique comment les casques bleus de la Monusco ont tenté vainement d'enrayer la progression des rebelles.

Au total, les hélicoptères de la mission ont effectué 17 sorties et tiré un demi-millier de roquettes et quatre missiles pour défendre la ville.

Le 15 novembre, poursuit l'Onu, les forces congolaises appuyées par les moyens aériens de la Monusco ont mis en échec une première offensive à laquelle participaient un demi-millier de rebelles, dont 64 ont été tués. Mais deux jours plus tard, les combattants du M23 étaient de retour, en bien plus grand nombre (l'Onu parle de 3.000 combattants).

"Face à cette nouvelle offensive qui disposait d'une surprenante puissance de feu, les forces congolaises étaient décidées à défendre leurs positions mais se sont retirées (...) en dépit de leur appui aérien et du nôtre", poursuit l'Onu.

Avec Elias Biryabarema à Kampala, Richard Lough à Nairobi, David Lewis à Dakar et Michelle Nichols à New York, Julien Dury et Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser

GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé mercredi qu'ils allaient "libérer" tout le pays en marchant sur la capitale, Kinshasa, à 1.600 km à l'ouest.

"Le voyage pour libérer le Congo débute maintenant (...) Nous allons aller à Bukavu puis à Kinshasa. Etes-vous prêts à vous joindre à nous ?", a lancé Vianney Kazarama, porte-parole du M23, au millier de personnes massées dans un stade de Goma.

Quelques heures plus tard, les rebelles entraient dans la ville de Sake, à 25 km à l'ouest de Goma le long de la berge du lac Kivu. Comme à Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda, Sake avait été abandonnée par les forces gouvernementales congolaises et la ville est tombée sans combat.

Le M23, qui tient son nom des accords de paix du 23 mars 2009 prévoyant l'intégration des rebelles dans l'armée, a pris les armes en avril dernier, accusant le président de la RDC, Joseph Kabila, de ne pas avoir respecté les termes de ce pacte.

Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté à l'unanimité une résolution condamnant la prise de Goma et l'Ouganda entrepris une médiation régionale avec les présidents de RDC et du Rwanda, Joseph Kabila et Paul Kagame, qui se sont vus à Kampala.

La rébellion du M23 a aggravé les tensions entre les deux pays voisins : Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles et d'orchestrer l'insurrection dans l'est du pays pour s'emparer des riches ressources minérales de la région, ce que Kigali nie.

Après un premier entretien de deux heures mardi soir à Kampala en présence du chef de l'Etat ougandais, Yoweri Museveni, Kabila et Kagame se sont revus mercredi.

Dans un communiqué, le président congolais dit avoir accepté d'examiner les revendications des rebelles. "Nous avons un processus en cours sur l'évaluation des troubles", a-t-il dit à la presse à Kampala. "Nous avons reçu un rapport sommaire ce qui a été fait et c'est sur cette base que toute initiative, tout contact sera mené entre le gouvernement et le M23."

Mais une déclaration cosignée par Kabila, Kagame et Museveni exige également des rebelles qu'ils mettent un terme à leur offensive et se retirent de Goma.


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  • «Nous irons jusqu'à Kinshasa», déclarent les rebelles du M23

Nov 21, 2012



Les présidents Joseph Kabila (RDC), Paul Kagame (Rwanda) et Yoweri Museveni (Ouganda), réunis mercredi à Kampala, ont sommé les rebelles du M23 de se retirer de Goma, principale ville de l'est de la République démocratique du Congo tombée mardi aux mains de la rébellion qui a exigé que Kabila quitte le pouvoir.

«Le M23 doit cesser immédiatement son offensive et se retirer de Goma», ont déclaré les trois présidents de pays voisins, réunis en urgence depuis mardi soir dans la capitale ougandaise à la suite de la déroute de l'armée congolaise à Goma.

La réunion des trois présidents est exceptionnelle, car le Rwanda et l'Ouganda sont accusés par la RDC et les Nations unies de soutenir activement les rebelles, ce que Kampala et Kigali démentent.

Le Rwanda avait très vite pris acte de la chute de Goma et demandé au gouvernement congolais de négocier avec les rebelles. Mais mardi encore, Kinshasa qualifiait le M23 de «forces fictives mises en place par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles en RDC».

Selon leur communiqué commun, «les présidents Museveni et Kagame ont dit clairement, que même s'il existe des revendications légitimes de la part du groupe mutin connu sous le nom de M23, ils ne peuvent accepter l'extension de cette guerre ou l'idée d'un renversement du gouvernement légitime de RDC ou d'un affaiblissement de son autorité».

Ils ont annoncé qu'un «plan» était en train d'être transmis au M23 et que Kinshasa prenait «l'engagement de rechercher promptement les causes des désordres et d'y remédier du mieux qu'il peut».

Leur déclaration intervient alors que la rébellion menace d'étendre son offensive jusqu'à Kinshasa, distante de plus de 2000 kilomètres de Goma.

En fin de journée, le M23 a annoncé «contrôler» la localité de Saké, où l'armée dispose d'une base, à une vingtaine de kilomètres de Goma.

«Nous n'allons pas nous arrêter à Goma, nous irons jusqu'à Bukavu, Kisangani et Kinshasa», avait assuré mercredi matin le porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23), le colonel Vianney Kazarama. «Monsieur Kabila doit quitter le pouvoir parce qu'il n'a pas remporté les élections de l'année dernière», a-t-il lancé, en allusion aux accusations de fraude portées par l'opposition contre Joseph Kabila, réélu en novembre 2011.

Mardi soir, le Conseil de sécurité avait voté à l'unanimité une résolution appelant à des sanctions contre deux chefs du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye, et demandant aux pays étrangers de mettre fin à leur soutien aux rebelles.

Mercredi, l'émissaire de l'ONU en RDC a affirmé que les rebelles procédaient à des «exécutions sommaires».

Cependant, à Goma, la situation semblait calme et les habitants avaient repris leurs activités. Des rebelles stationnaient aux carrefours et d'autres patrouillaient sur les principales artères. Aucun bilan des violences de mardi n'a pu être obtenu.

Les Casques bleus - officiellement 6700 hommes à Goma, selon les Nations unies - ne se montraient pas en ville.

Dans plusieurs villes de RDC, des Congolais ont violemment pris à partie, mardi et mercredi, des expatriés, des policiers et des représentants de la Mission de paix de l'ONU, la MONUSCO, accusée de ne pas être intervenue pour défendre Goma.

Des manifestations ont notamment eu lieu à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. À Bunia (nord-est), six personnes ont été tuées par balle, mardi, à la suite d'une manifestation violente, selon une ONG occidentale. Les manifestants s'en étaient aussi pris au siège de la MONUSCO où ils auraient été repoussés par des tirs. Ces informations n'ont pu être confirmées de source officielle.

Le premier ministre congolais Augustin Matata Ponyio a affirmé que le gouvernement avait «certes perdu la bataille (à Goma, NDLR), mais pas la guerre». Mais l'opposition congolaise a estimé que le président Kabila était responsable et a appelé à un congrès pour examiner la situation.

L'ONU dispose dans l'est de la RDC du plus grand contingent de Casques bleus dans le monde 17 000 hommes -, mais n'a pas empêché l'avancée des rebelles. La Belgique, comme la France, a appelé à revoir et renforcer le mandat de la MONUSCO qui se limite à la protection des civils. – AfricaLog avec agence

http://www.africalog.com/news/nous-irons-jusqua-kinshasa-declarent-les-rebelles-du-m23

Au lendemain de la prise de Goma, le M23 a convié les éléments des FARDC encore présents dans la ville à se rendre et à intégrer la rébellion. Plus de 2 000 soldats loyalistes et 700 policiers auraient déjà répondu à l’appel, selon le mouvement qui prétend désormais vouloir "aller libérer Kinshasa".

« Joseph Kabila est un mauvais dirigeant : il vous a promis les cinq chantiers programme du président congolais pour la reconstruction de la RDC en 2006, NDLR, rien n’a été fait ». En ce mercredi 21 novembre au matin, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23, harangue la foule venue assister à la reddition des derniers éléments de l’armée régulière encore présents à Goma.

Le mouvement rebelle affirme avoir enregistré « 2 100 militaires des FARDC et 700 policiers » qui sont venus déposer leurs armes. « Il n’y aura pas de règlements de comptes », a rassuré Kazarama.

Après la chute, mardi 20 novembre, de Goma, les forces loyalistes se sont retirées à Saké, localité située à quelque 20 km à l’ouest de la capitale du Nord-Kivu, qu'elles auraient cependant quitté dans la matinée de mercredi. Le président ougandais, Yoweri Museweni, a convoqué, dans la foulée, une réunion extraordinaire des chefs d’État de la région pour tenter de trouver une solution pacifique à la détérioration de la situation à l’est de la RDC. « Le président Kabila et le président Kagame se sont rencontrés pendant deux heures la nuit dernière » à Kampala, a affirmé à l'AFP mercredi le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa. Et à New York, quelques heures après la chute de Goma, le Conseil de sécurité des nations a pris une nouvelle résolution contre l’avancée des troupes rebelles, exigeant notamment « le retrait immédiat du M23 de Goma ».

Lors du discours de Vianney Kazarama, le 21 novembre à Goma.

© Capture d'écran de vidéo/Pierre Boisselet/J.A.

"Chasser Kabila"

Comme pour braver la communauté internationale, le M23 assure se préparer à « aller libérer la ville de Bukavu [capitale du Sud-Kivu », toujours sous contrôle des FARDC. « Nous sommes au service de la population, prétend Vianney Kazarama. Si la population de Bukavu nous invite, nous irons la libérer. De même pour la population de Kinshasa », lance-t-il.

Devant des milliers des personnes rassemblées au stade des volcans, Vianney Kazarama a tenu un discours offensif contre le président congolais. Il a demandé « le soutien » de la population de Goma pour permettre à son mouvement de « chasser Kabila » du pouvoir.

Au titre des griefs du M23 à l’encontre du régime de Kinshasa, le porte-parole du M23 est longtemps revenu sur la corruption et l’injustice dans la répartition des richesses nationales. « À un soldat, le gouvernement paye 50 dollars alors qu’un député national touche 4 500 », a-t-il dénoncé.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : RDC - Kazarama (M23) : "Si la population nous y invite, nous irons jusqu'à Kinshasa" | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Par Trésor Kibangula (@Tresor_k), avec Pierre Boisselet, envoyé spécial (@PierreBoisselet)

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http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20121121125539/joseph-kabila-yoweri-museveni-rdc-fardcrdc-kazarama-m23-si-la-population-nous-y-invite-nous-irons-jusqu-a-kinshasa.html

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mercredi 21 novembre 2012

___Kinshasa rejette un ultimatum du M23, qui menace Goma. Les rebelles congolais du M23 aux portes de Goma.. Call of Duty : Black Ops II - Black Ops 2 - PlayStation 3

Les rebelles du M23 prennent Goma en RDC, médiation ougandaise



Les rebelles du M23 veulent "libérer" l'ensemble de la RDC



L'Onu condamne la prise de Goma par les rebelles en RDC



RDC: affrontements aux portes de Goma



La France dénonce une catastrophe humanitaire au féminin à Goma



Des hélicoptères de l'Onu tirent sur le M23 en RDC



RDC. Les rebelles du M23 s'emparent de la ville de Goma



En RDC, Goma tombe aux mains des rebelles



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RDC: les rebelles du M23 et leur chef dans Goma



RDC: les rebelles du M23 et leur chef dans GomaAFPFrance



RDC: les rebelles du M23 aux portes de Goma



RDC: les rebelles du M23 aux portes de Gomaeuronews videos

http://fr.news.yahoo.com/le-rwanda-accuse-la-rdc-bombarder-son-territoire-201851221.html

GOMA, RDC (Reuters)

- Les rebelles congolais du M23, qui se trouvent aux portes de la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont donné lundi 24 heures au gouvernement de Kinshasa pour ouvrir des négociations et ordonner le retrait de ses forces dans le secteur.

L'ultimatum a été rapidement rejeté par les autorités congolaises, qui ont qualifié le Mouvement du 23-Mars de "fiction créée par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles contre la RDC".

"Nous ne voulons pas traiter avec eux ni répondre à leurs ultimatums ou leurs propositions. C'est l'ultimatum d'un groupe fictif qui n'a pas de véritable valeur à nos yeux", a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

"Nous savons très bien qui nous attaque, nous savons très bien qui menace Goma, ce n'est pas le M23, c'est le Rwanda", a-t-il ajouté.

Kinshasa accuse le Rwanda de chercher à déstabiliser la région et de s'emparer de ses riches ressources minérales en soutenant la rébellion. Des experts de l'Onu jugent également que Kigali appuie le M23, qui s'est retourné en avril dernier contre les troupes gouvernementales.

Kigali, qui a une longue histoire d'ingérence et d'intervention militaire dans l'Afrique des Grands Lacs, ces vingt dernières années, nie farouchement soutenir le M23.

UN MILLION D'HABITANTS

Si ses demandes ne sont pas satisfaites, le M23 menace d'accentuer son offensive après avoir pris position dimanche à moins de cinq km du chef lieu de la province du Nord-Kivu en repoussant les troupes régulières et les casques bleus de la Monusco (Mission de l'Onu pour la stabilisation en RDC).

"Pour permettre une solution pacifique dans la situation actuelle, notre mouvement réclame que le gouvernement de Kinshasa (...) cesse son offensive militaire (...), démilitarise la ville et l'aéroport de Goma dans les 24 heures", peut-on lire dans un communiqué du mouvement.

Les rebelles estiment que le gouvernement congolais a rompu les termes d'un accord de paix conclu le 23 mars 2009 qui prévoyait leur intégration dans l'armée. Ils réclament l'ouverture dans le même délai de négociations directes pour régler ce contentieux.

"Le Mouvement se réserve le droit de (...) poursuivre sa résistance contre le gouvernement de Kinshasa jusqu'à sa chute" si les autorités ne se plient pas à son ultimatum, ajoute le communiqué.

Goma, située à l'extrémité nord du lac Kivu, à la frontière rwandaise, compte un million d'habitants, déplacés compris.

Le porte-parole du gouvernement a précisé que sept ministres du gouvernement s'étaient rendus lundi dans la ville pour évaluer les conséquences des dernières attaques et organiser l'aide à la population.

"Toutes les rumeurs concernant des troupes battant en retraite et la fuite du gouverneur de la province sont fausses. C'est de la guerre psychologique", a-t-il dit.

La Monusco, dont le mandat est de protéger les populations civiles, compte environ 6.700 casques bleus au Nord-Kivu, dont 1.400 soldats environ à Goma et dans ses environs.

Samedi, le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni en urgence à la demande de la France, a adopté à l'unanimité une déclaration condamnant les nouvelles attaques des insurgés du M23 dans l'est de la RDC.

On estime que plus de cinq millions de personnes ont péri dans les diverses guerres au Congo démocratique depuis 1998, victimes de la violence, de la faim et des maladies.

Kenny Katombe, avec Bate Felix à Dakar, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser

http://fr.news.yahoo.com/kinshasa-rejette-un-ultimatum-du-m23-qui-menace-132145041.html

Les rebelles congolais du M23 aux portes de Goma

ReutersPar Jonny Hogg | Reuters – dim. 18 nov. 2012

http://fr.news.yahoo.com/les-rebelles-congolais-du-m23-aux-portes-goma-141936605.html

KINSHASA (Reuters) - Les rebelles congolais étaient dimanche aux portes de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans le nord-est de la RDC, après avoir repoussé les forces de l'armée régulière et les casques bleus de la Monusco.

Mais le porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama, qui a précisé que ses hommes étaient désormais à seulement deux km de Goma au terme de quatre jours d'accrochages, n'entendaient pas occuper la ville.

Cette dernière abrite le QG de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC pour l'est du pays.

"Nous n'allons pas prendre l'aéroport, a-t-il dit. Nous ne faisons que riposter à une attaque de l'armée (...) nous agissons de la sorte simplement pour briser la capacité des Forces armées de la République du Congo démocratique (Fardc)", a-t-il assuré.

De son côté, un porte-parole de l'armée gouvernementale, le colonel Olivier Hamuli, a déclaré à Reuters lors d'une conversation téléphonique vite interrompue : "Des combats se déroulent à cinq km environ de l'aéroport".

Aucun bilan des derniers combats n'a été avancé par les deux camps.

La haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a lancé un appel au M23 pour qu'il stoppe son offensive. "Nous sommes particulièrement préoccupés par le sort de plus de 70.000 personnes déplacées qui ont commencé à quitter le camp de Kanyaruchinya, au nord de Goma", a-t-elle dit.

Les insurgés du M23, qui se sont mutinés en avril, avancent au Nord-Kivu en brisant la résistance des Fardc et des casques bleus de la Monusco.

50.000 DÉPLACÉS AUJOURD'HUI ?

Samedi, le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni en urgence à la demande de la France, a adopté à l'unanimité une déclaration condamnant les nouvelles attaques des insurgés du M23 dans l'est de la RDC.

Dans leur déclaration, les 15 membres du Conseil de sécurité ont demandé au M23 de cesser son avance vers la ville de Goma et appelé à la fin de "tous les soutiens extérieurs et fourniture d'équipements au M23".

La Monusco, dont le mandat est de protéger les populations civiles, compte environ 6.700 casques bleus au Nord-Kivu, dont 1.400 soldats environ à Goma et dans ses environs.

On estime à plus de 750.000 le nombre de civils à avoir quitté précipitamment leurs foyers depuis le début des combats dans l'est de la RDC en avril.

Samedi, des hélicoptères de la Monusco ont été dépêchés pour mitrailler des positions rebelles, ce qui n'a pas empêché le M23 de gagner du terrain lors des derniers engagements qui, selon l'Onu, ont accentué l'exode des populations.

Tariq Riebl, coordinateur du programme humanitaire de l'ONG Oxfam, a indiqué que les habitants de Goma tentaient d'évacuer leurs familles. Des camions transportant des militaires congolais quittent aussi dimanche le chef-lieu de province.

"Les gens se déplacent dans toute la ville. J'en connais beaucoup qui font partir leurs familles lorsqu'ils en ont les moyens financiers", a ajouté l'employé d'Oxfam. D'après lui, des milliers de déplacés abandonnent aussi des camps installés au nord de Goma pour éviter la progression des insurgés.

"On s'attend à un déplacement de 50.000 personnes aujourd'hui et ce n'est que demain que nous saurons où elles sont allées. La question qui se pose désormais est: que signifient ces combats et est-ce que le M23 va prendre Goma ? Personne ne le sait en fait".

MATÉRIEL PERFECTIONNÉ

Pour Thomas D'Aquin Muiti, président d'une ONG du Nord-Kivu, il ne faut pas croire à la promesse du M23 de ne pas entrer dans Goma. "Je pense que tout le monde à Goma est sceptique. La ville est en train de se vider. Si la communauté internationale permet au M23 de prendre Goma, ce sera une catastrophe humanitaire", a-t-il dit.

Goma, située à l'extrémité nord du lac Kivu, à la frontière rwandaise, compte aujourd'hui un million d'habitants, en comptant les personnes déplacées.

Les insurgés du M23 ont toujours dit qu'ils n'entendaient pas prendre le contrôle de la ville.

Les rebelles sont d'anciens militaires de l'armée régulière qui ont déserté en accusant le gouvernement central de Kinshasa ne pas appliquer l'accord de paix de 2009 qui a mis fin à une précédente insurrection au Nord-Kivu et était censé les intégrer au sein des Fardc.

Le gouvernement de Kinshasa ainsi que des enquêteurs des Nations unies accusent le Rwanda de soutenir l'actuelle rébellion dans l'est de la RDC.

Kigali, qui a une longue histoire d'ingérence et d'intervention militaire dans l'Afrique des Grands Lacs ces vingt dernières années, nie farouchement soutenir aujourd'hui le M23.

Samedi, le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé du département des opérations de maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous, a affirmé à la presse que les insurgés du M23 disposaient de matériels perfectionnés comme des mortiers de 120 mm et des équipements de vision nocturne.

On estime que plus de cinq millions de personnes ont péri dans les diverses guerres au Congo démocratique depuis 1998, victimes de la violence, de la faim et des maladies.

Jean-Loup Fiévet et Guy Kerivel pour le service français

  • Les rebelles du M23 veulent "libérer" l'ensemble de la RDC

ReutersPar Jonny Hogg | Reuters – il y a 2 heures 51 minutes




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Un porte-parole du M23 s'adresse à la foule dans un stade de Goma, en République démocratique du Congo (RDC). Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la ville de Goma dans l'est de la RDC ont annoncé mercredi leur intention de "libérer" l'ensemble du pays en se rendant à Bukavu avant de marcher sur la capitale Kinshasa. /Photo prise le 21 novembre 2012/REUTERS/James AkenaAfficher la photo



Un porte-parole du M23 s'adresse à la foule dans un stade de Goma, en République démocratique du Congo (RDC). Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la ville de Goma dans l'est de la RDC ont annoncé mercredi leur intention de "libérer" l'ensemble du pays en se rendant à Bukavu avant de marcher sur la capitale Kinshasa. /Photo prise le 21 novembre 2012/REUTERS/James Akena

GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - Les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), veulent "libérer" l'ensemble du pays en se rendant à Bukavu avant de marcher sur la capitale, Kinshasa.

"Le voyage pour libérer le Congo débute maintenant (...) Nous allons aller à Bukavu puis à Kinshasa. Etes-vous prêts à vous joindre à nous ?", a lancé Vianney Kazarama, porte-parole du M23, au millier de personnes rassemblées mercredi dans un stade de Goma.

Le M23, qui tient son nom des accords de paix du 23 mars 2009 prévoyant l'intégration des rebelles dans l'armée, a pris les armes en avril dernier, accusant le président de la RDC, Joseph Kabila, de ne pas avoir respecté les termes de ce pacte.

Il a pris mardi le contrôle de Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, une ville d'un million d'habitants située à quelque 1.600 km à l'est de Kinshasa, à la frontière du Rwanda.

Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté à l'unanimité une résolution condamnant la prise de la ville et les présidents de RDC et du Rwanda, Joseph Kabila et Paul Kagame, se sont entretenus pendant deux heures mardi soir à Kampala, en Ouganda, en présence du chef de l'Etat ougandais, Yoweri Museveni.

La rébellion du M23 a aggravé les tensions entre les deux pays voisins : Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles et d'orchestrer l'insurrection dans l'est du pays pour s'emparer des riches ressources minérales de la région, ce que Kigali nie.

Kabila et Kagame devraient se voir de nouveau mercredi, précise-t-on de source proche de la présidence ougandaise.

Le gouvernement congolais a rejeté mardi toute discussion avec les rebelles. Mais le ministre rwandais des Affaires étrangères a estimé pour sa part que la chute de Goma démontrait l'absence de solution militaire à la crise et la nécessité pour Kinshasa d'explorer la voie d'un dialogue.

SOUTIENS EXTÉRIEURS

A New York, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté à l'unanimité une résolution proposée par la France qui condamne la prise de la grande ville du Nord-Kivu.

Les quinze membres du Conseil, qui envisagent de nouvelles sanctions contre les dirigeants du M23, "demandent le retrait immédiat du M23 de Goma, l'arrêt de toute nouvelle avancée du M23, et que l'ensemble de ses membres se dispersent et rendent les armes de façon immédiate et permanente".

Ils expriment leur "profonde inquiétude face aux informations indiquant qu'un soutien extérieur continue d'être apporté au M23, y compris par des renforts de troupes, des conseils tactiques et la livraison d'équipements, accroissant significativement les capacités militaires du M23".

La résolution ordonne l'arrêt immédiat de tout soutien au mouvement rebelle et demande au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, d'ouvrir une enquête "dans les prochains jours" sur d'éventuels soutiens extérieurs au M23, aidé selon Kinshasa et des experts des Nations unies par le Rwanda, et, dans une moindre mesure, l'Ouganda.

La résolution ne cite cependant pas le gouvernement rwandais. Un groupe d'experts de l'Onu a recommandé la semaine dernière de mettre en oeuvre des sanctions contre le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe.

IMPUISSANCE DES CASQUES BLEUS

Sur le terrain, le calme est revenu dans la nuit de mardi à mercredi à Goma, où les rues sont désertes.

Les rebelles ont lancé des appels au calme via les stations et les chaînes de télévision locales, mais on redoute des atteintes aux droits de l'homme et des dizaines de milliers d'habitants ont quitté la ville.

Après plusieurs jours d'affrontements, des centaines de rebelles sont entrés sans combattre dans la ville dont se sont retirés les forces gouvernementales congolaises.

La Monusco, la mission de l'Onu de stabilisation du Congo qui compte environ 6.700 casques bleus dans le Nord-Kivu, a renoncé à défendre Goma après le départ des troupes gouvernementales, a expliqué un responsable de l'Onu.

Le porte-parole de Ban Ki-moon, Eduardo del Buey, a souligné que la Monusco ne pouvait se substituer aux forces de sécurité congolaises. Il a précisé qu'il y avait environ 1.500 casques bleus à Goma et qu'ils contrôlaient l'aéroport. "Ils resteront sur place pour protéger la population civile", a-t-il dit.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dénoncé une situation à ses yeux absurde. "Fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir, vous voyez que c'est absurde", a-t-il dit. A New York, l'ambassadeur de France auprès de l'Onu, Gérard Araud, a déclaré que la France était prête à discuter d'un "mandat plus robuste" pour les casques bleus.

L'immense pays d'Afrique centrale a connu plusieurs conflits entre 1994 et 2003 qui ont fait environ cinq millions de morts. De nombreuses régions de l'est de la RDC sont toujours le théâtre de violences.

avec Elias Biryabarema à Kampala, Richard Lough à Nairobi, David Lewis à Dakar et Michelle Nichols à New York, Julien Dury, Marine Pennetier et Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser

  • Des hélicoptères de l'Onu tirent sur le M23 en RDC

ReutersPar Jonny Hogg | Reuters – sam. 17 nov. 2012




KINSHASA (Reuters) - Des hélicoptères de la mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) ont ouvert le feu samedi dans l'est du pays sur des positions prises récemment par les rebelles à l'issue d'intenses combats, rapporte l'Onu.

Les affrontements, qui se sont déroulés aux abords de Kibumba, ont permis aux insurgés du M23 de prendre position à une trentaine de kilomètres de Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu, dont ils ne s'étaient jamais approchés aussi près.

Les forces gouvernementales ont dû se replier au sud de la ville, a indiqué Julien Paluku, gouverneur de la province, selon lequel les rebelles ont reçu une aide du Rwanda voisin.

Kigali, qui nie toute implication malgré les protestations de Kinshasa et les rapports de l'Onu, a appelé les deux parties à la retenue et souligne que le conflit déborde sur son territoire.

"L'armée rwandaise a traversé la frontière pour poursuivre nos troupes, c'est pourquoi elles se sont retirées. Les (rebelles) ne sont qu'à quelques kilomètres, Goma est donc menacée, on ne peut pas le cacher", a déclaré le gouverneur, interrogé par Reuters.

La Monusco fait également état de tirs nourris en direction des forces congolaises depuis le début de la matinée et parle d'un nouvel exode de la population.

"Jusqu'ici, dix missions ont été menées par nos hélicoptères de combat", dit-elle dans un communiqué. La mission est autorisée à recourir à la force pour protéger les civils. Aucun bilan n'a été avancé.

Aux Nations unies, la mission permanente française a annoncé avoir demandé que le Conseil de sécurité se réunisse d'urgence à huis clos ce samedi à 20h00 GMT à New York pour débattre de la situation en RDC.

La France a demandé "la cessation immédiate des combats" en RDC qui pourraient conduire à "un nouveau drame humanitaire", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Paris appelle "à la protection des populations civiles et de tous les acteurs humanitaires" et "demande à tous les pays de la région de s'abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures de la RDC", ajoute le communiqué du Quai d'Orsay.

"J'espère vraiment que nous obtiendrons du Conseil de sécurité un signal disant au M23 de cesser sa progression et (...) invitant tous les pays concernés à entrer dans de véritables négociations", a déclaré le représentant permanent de la France aux Nations unies avant la réunion des Quinze.

"Il n'y aura pas de solution sans un accord entre la RDC et ses voisins, Rwanda compris", a ajouté Gérard Araud devant la presse.

avec Louis Charbonneau aux Nations unies, Jenny Clover à Kigali et Gérard Bon à Paris,; Jean-Philippe Lefief et Jean-Loup Fiévet pour le service français

http://fr.news.yahoo.com/positions-rebelles-prises-pour-cibles-par-lonu-en-190031069.html

ReutersReuters – lun. 19 nov. 2012

http://fr.news.yahoo.com/le-rwanda-accuse-la-rdc-bombarder-son-territoire-201851221.html

GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - Le Rwanda a accusé lundi les forces de la République démocratique du Congo (RDC) d'avoir bombardé son territoire lors de combats contre des rebelles près de la frontière mais il a ajouté qu'il ne prévoyait pas de riposter à cette "provocation" de Kinshasa, qui dément ces bombardement.

"Le Rwanda n'a pas l'intention de répondre à la provocation venant de la RDC. Les enjeux (en RDC) sont trop sérieux pour être soumis à ce petit jeu", a déclaré la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à Reuters.

"Le Rwanda s'efforcera d'aider la RDC, comme nous l'avons fait depuis le début de la crise", a-t-elle ajouté.

Kigali accuse l'armée de la RDC d'avoir blessé trois personnes. Le gouvernement congolais dément ces accusations, disant que le Rwanda a fait feu sur son propre territoire pour prétexter une intervention.

"Selon nos informations, le Rwanda a fait feu sur son propre territoire pour justifier une plus importante intervention", a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

Les Nations unies ne sont, de leur côté, pas en mesure de confirmer que les forces congolaises ont tiré à l'arme lourde en direction du territoire rwandais, a déclaré un porte-parole des casques bleus déployés en RDC.

Des tirs soutenus pouvaient par ailleurs être entendus près de la frontière en provenance de la région de l'aéroport de Goma, dans l'est de la RDC, où les troupes congolaises ont pris position à la tombée de la nuit.

Kinshasa accuse le Rwanda de chercher à déstabiliser la région en soutenant la rébellion du M23, ce que Kigali nie.

Les rebelles congolais, qui se trouvent aux portes de la ville de Goma, ont par ailleurs donné lundi 24 heures au gouvernement de Kinshasa pour ouvrir des négociations et ordonner le retrait de ses forces dans le secteur.

L'ultimatum a été rapidement rejeté par les autorités congolaises, qui ont qualifié le Mouvement du 23-Mars de "fiction créée par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles contre la RDC". (Voir)

Jonny Hogg, avec Jenny Clover à Kigali, Michelle Nichols aux Nations unies; Pascal Liétout, Jean-Stéphane Brosse et Agathe Machecourt pour le service français

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____Un bilan mitigé, Quand les langues se délient. La part d'ombre de Joseph Kabila.. Kinshasa, capitale d'un grand corps malade. Le Congo est un scandale géologique.

Kinshasa, capitale d'un grand corps malade

La République démocratique du Congo est un pays aujourd'hui à l'agonie. Symptomatique des maux qui rongent l'ancienne colonie belge, sa capitale, Kinshasa, abandonnée à la corruption et aux ordures...

Une voiture incendiée dans les rues de Kinshasa. REUTERS / Finbarr O'Reilly

l'auteur

Pierre Cherruau

Brazzaville colonie Congo corruption Joseph Kabila Kinshasa Nations Unies Nicolas Sarkozy opposant pauvreté




Mise à jour du 10 décembre 2011: Le président sortant de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a été proclamé le 9 décembre vainqueur de l'élection présidentielle à un tour du 28 novembre, a annoncé la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Selon les résultats provisoires communiqués par le président de la Céni, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, Joseph Kabila, 40 ans, élu une première fois en 2006, l'a emporté avec 48,95 % des voix, devant l'opposant de 78 ans, Etienne Tshisekedi, qui a totalisé 32,33 % des suffrages. Ce dernier s'est immédiatement proclamé "président élu". A Kinshasa, la capitale du pays où Tshisekedi aurait obtenu près de 64% des suffrages, le climat est tendu. Des accrochages ont éclaté vendredi dans la ville, peu après l'annonce des résultats par la Céni.

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Nicolas Sarkozy a commencé jeudi 26 mars sa tournée africaine par une visite en République démocratique du Congo. Une première pour un chef d'Etat français depuis 25 ans. Mais il aura passé à peine quelques heures dans cette capitale, symbolisant l'agonie d'un pays qui avait tout pour réussir. Dommage qu'il ne soit pas resté plus longtemps, la visite de Kinshasa vaut le détour et permet d'appréhender quelques-uns des maux de ce pays à l'agonie. Une ville en ruine

À deux pas des murs de l'Ambassade de France, les trottoirs défoncés de Kinshasa sont jonchés d'ordures. «Et dire que c'était la plus belle capitale d'Afrique» se désole Julien Basongo, un avocat d'affaires qui boit une bière belge, la Primus, à une terrasse de ce centre ville qui a tout d'un bidonville.



«Dans le quartier des ambassades, il y a encore l'eau et l'électricité le plus souvent, mais dans le reste de la ville, c'est de pire en pire. On est devenu nostalgiques de l'époque de Mobutu (au pouvoir jusqu'en 1997)» constate ce Kinois qui ne comprend pas comment son pays a pu en arriver là.

Paradoxe parmi tant d'autres dans ce pays gigantesque : les barrages hydrauliques de la RDC produisent de l'électricité, vendue au Congo Brazzaville et à l'Afrique du Sud. Alors même que ce pays grand comme quatre fois et demi la France manque cruellement de courant.



«Le Congo est un scandale géologique. Nous avons tout. Des diamants, de l'étain, de l'or, du coltan, du cuivre, de l'or. Mais nous sommes plus pauvres que jamais. On ne produit rien. Même la salade que nous mangeons vient de Belgique, c'est moins compliqué et plus sûr que de la faire venir de province» se lamente Henriette, une commerçante Kinoise.

C'est d'autant plus vrai que la RDC est dépourvue de routes. Pour parcourir le pays les Congolais n'ont d'autre choix que de monter dans des avions de compagnies privées qui battent des records de dangerosité. Le dollar comme valeur refuge

Pourtant, à Kinshasa comme dans les villages, les dollars américains tiennent lieu de monnaie. «La seule devise à laquelle nous faisons vraiment confiance, c'est l'Américaine» souligne un chauffeur de taxi qui circule à Matongué, quartier de la capitale où la bière se vend six dollars. Un quotidien kinois, le Soft international, vendu dans la rue, s'achète sept dollars. Une fortune pour des Congolais dont la grande majorité vivent avec moins d'un dollar par jour. Selon le FMI, en 2008, le PIB (Produit intérieur brut) par habitant était d'à peine 206 dollars. Pourtant, peu de capitales présentent un tel étalage de voitures de luxe alors que les routes sont criblées de nids-de-poule.

Faute de transport en commun, les Congolais sont obligés de monter dans des taxis d'un autre âge. Sans freins, avec des volants venus d'autres modèles, des freins à main qui ne fonctionnent pas. La moindre course de quelques minutes se monnaie facilement 20 dollars américains.

«Le Congo est une kleptocratie. Tout l'argent que rapportent les mines part dans les poches des dignitaires du régime et des militaires. Rien n'est fait pour développer des infrastructures», souligne un jeune médecin qui tient à garder l'anonymat par peur des représailles. Selon un récent rapport de Human Rights watch, le régime de Joseph Kabila (qui est arrivé au pouvoir en 2001) aurait fait éliminer physiquement plus de 500 opposants au cours des derniers mois. Pas de services

A Kinshasa, il est presque impossible de trouver une ligne de téléphone fixe. Au total, le pays en compte moins de 10 000, alors que la RDC est peuplée de plus de soixante millions d'habitants. L'un des taux d'équipements les plus bas du monde. Du coup, les Congolais se sont rabattus sur les portables. Ils en possèdent cinq millions. Un juste retour des choses pour un pays qui contribue grandement à la production des mobiles. La RDC possède 30% des réserves mondiales de coltan, un minerai essentiel à la production de portable. Les abonnements aux portables se paient, eux aussi, en dollars

Autre paradoxe, dans ce pays, si pauvre, il est difficile de trouver une chambre d'hôtel correcte à moins de 200 dollars dans la capitale. Un appartement de bonne taille dans un «quartier sécurisé» va facilement coûter 4 à 5000 dollars par mois. Mais même dans des hôtels de luxe, des clients ont récemment été tués par des «balles perdues».

Le président français Nicolas Sarkozy ne passe pas la nuit dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Après quelques heures à peine en RDC, il sera de l'autre côté du fleuve Congo pour dormir à Brazzaville, la capitale de l'autre Congo, avec lequel la France entretient d'excellents rapports. La capitale de l'autre Congo, ex-colonie française est réputée plus sûre. L'épineux problème posé par l'ONU

A Kinshasa, le coût de la vie a encore augmenté avec l'arrivée de la mission des Nations Unies (MONUC) en 1999. Elle compte déjà 15 000 militaires et 3000 civils. «Jusque dans les villages, à cause d'eux on connaît les dollars. Ils payent les filles avec. En Ituri (Est de la RDC), les villageoises ont rebaptisé les dollars les Uruguayens à cause de la «générosité» des casques bleus latino américains. Ils ont été jusqu'à ouvrir des bordels avec des mineures», explique sous couvert d'anonymat un représentant de la MONUC.

Chaque année, la MONUC coûte plus d'un milliard de dollars aux Nations Unies, sans parvenir à mettre un terme aux conflits armés qui ont fait près de 4 millions de victimes au cours des dernières années.

Dans cette économie dollarisée, où 90% de la population est sans emploi, la «débrouille» est devenue la règle. Payé 100 dollars par mois, Claude, un journaliste de la télévision nationale avoue tout de go qu'il vit de la corruption, «comme tout le monde».



«Mon salaire mensuel me paie une soirée en boîte à Matongue avec les copains. C'est juste de l'argent de poche. Mais quand un homme politique veut passer à la télévision, il me donne 5000 dollars américains. Ici, ça marche comme ça.»

Pierre Cherruau

  • La part d'ombre de Joseph Kabila

S'il paraît plus sûr de lui que lors de sa prise de pouvoir en République Démocratique du Congo, des questions se posent toujours sur la capacité de Kabila à diriger son pays.

Joseph Kabila à Montreux, Suisse, 2010. © Valentin Flauraud / Reuters

l'auteur

Anne Khady Sé

conflits Etienne Tshisekedi Laurent-Désiré Kabila Mobutu Sese Seko opposition politique présidentielle 2011

Mise à jour du 9 octobre 2012: Trois jours avant sa première visite en Afrique, le président François Hollande a haussé le ton, le 9 octobre 2012, vis-à-vis de Kinshasa, jugeant la situation démocratique en République démocratique du Congo (RDC) "tout à fait inacceptable".

Au côté du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en visite à Paris, le président français a vivement critiqué la politique de l'immense pays d'Afrique centrale présidé par Joseph Kabila depuis l'assassinat de son père, Laurent Désiré, en 2001.


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Qui est vraiment Joseph Kabila? La question, lancinante, continue de se poser, dix ans après son arrivée au pouvoir en République démocratique du Congo. A 30 ans, celui qui était alors chef d’état-major de l’armée de terre congolaise a hérité des lourdes responsabilités de son père, Laurent-Désiré Kabila. Cet ex-maquisard, à la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), fort du soutien militaire du Rwanda, avait contraint Mobutu Sese Seko à fuir le pays en 1997, après 32 ans de règne. Il avait ensuite été assassiné le 16 janvier 2001 par son garde du corps, dans des circonstances restées mystérieuses.

L’entourage de Kabila père avait aussitôt propulsé Kabila fils comme successeur. Beaucoup se sont alors posé des questions sur son autonomie, sa capacité à prendre le destin du Congo en main, mais aussi sur son indentité. Pourquoi Joseph Kabila a-t-il été scolarisé à Dar-es-Salam, en Tanzanie, sous le nom de Hippolyte Kabange Mtwale? Pour des raisons de sécurité liées à la clandestinité de son père, répondent ses biographes. Est-il vraiment le fils de Laurent-Désiré Kabila et de la Congolaise Sifa Mahanya? Sur les photos, la ressemblance avec sa mère paraît frappante. Mais ses détracteurs insistent de leur côté sur une autre ressemblance, moins évidente, avec un certain Adrien Christopher Kanembe… Un Rwandais, ancien camarade de maquis de Kabila père, lequel aurait adopté ses enfants après sa mort.

Cette thèse est reprise par Etienne Kabila Taratibu, 46 ans, qui se présente comme l’aîné «biologique» de Laurent-Désiré Kabila. Cet homme ne cesse de revendiquer l’héritage du Mzee (le sage en swahili, le surnom donné à Laurent-Désiré Kabila) et d’accuser l’actuel chef de l’Etat d’imposture. Dans une vidéo diffusée sur Internet (VIDEO), il l’appelle Hippolyte Kanambe. Plus grave encore, il l’accuse d’avoir joué un rôle dans le meurtre de son père —sans avancer le moindre début de preuve.

Réponse de l’entourage de Kabila: l’imposteur n’est autre qu’Etienne Kabila. Ce grand frère encombrant raconte avoir pris le chemin de l’exil en Afrique du Sud après la mort de son père, redoutant pour sa propre vie. Des craintes ensuite corroborées par la disparition d’une soeur, Aimée Kabila, qui revendiquait elle aussi sa part de l’héritage. Cette femme a été assassinée chez elle à Kinshasa, à 32 ans, par des hommes en armes, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2008. Sept ans exactement après la mort de son père. La garde présidentielle est fortement soupçonnée d’avoir procédé à une liquidation. Quand les langues se délient

A Kinshasa, il se murmure que Joseph Kabila ne serait disposé à partager les mannes du pouvoir qu’avec sa soeur jumelle, Jaynet Kabila Kyungu. Cette dernière se distingue dans les bonnes oeuvres, en tant que présidente de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, mais aussi dans les médias, en tant que propriétaire de la chaîne de télévision privée Digital Congo.

A la veille des secondes élections démocratiques organisées en RDC, prévues pour le 28 novembre, les mauvaises langues se déchaînent à propos de l’homme fort du pays. Kabila, élu une première fois en 2006 avec 58% des voix, est dénoncé par l’opposition et la société civile pour la modification, en janvier 2011, de la Constitution. Ce qui lui avait permis de supprimer le deuxième tour de l’élection présidentielle. Le président, qui peut se faire réélire avec une majorité simple au premier tour, est accusé par les ONG de semer un climat de peur. Jérôme Bonso, coordinateur de la coalition Agir pour les élections transparentes et apaisées (Aeta), dénonce une tension politique croissante:



«La décision du gouvernement congolais d’interdire les manifestations politiques et publiques révèle son incapacité à prévenir et à répondre à la violence électorale, et va à l’encontre de la Constitution congolaise.»



«Joseph Kabila gère son affaire comme un chef de village, en distribuant de l’argent à gauche et à droite, mais aussi comme un chef militaire, qui n’hésite pas à faire liquider ceux qui le gênent», note un journaliste congolais qui préfère garder l’anonymat.

Et pour cause: pas moins de six journalistes ont été tués dans l’Est du Congo, où les milices rebelles comme l’armée régulière continuent de perpétrer des exactions contre les civils —le viol étant devenu une arme de guerre aussi banale que massive.

La peur persiste à Kinshasa, parmi les défenseurs des droits de l’homme, depuis la mort de Floribert Chebeya. Président de l’association La voix des sans-voix (VSV), Chebeya avait dénoncé l’assassinat d’Aimée Kabila, sur lequel il enquêtait, et prêté ses locaux à Etienne Kabila Taratibu pour sa seule et unique conférence de presse en RDC. Il a été retrouvé mort dans sa voiture, le 2 juin 2010, après un rendez-vous avec la direction de la police. «Ici, on peut zigouiller tranquille», dénonçait déjà le Collectif des organisations des jeunes solidaires du Congo Kinshasa (Cojeski) en 2008. Ce regroupement de 340 associations de jeunes dénonçait un climat d’impunité qui ne s’est guère amélioré depuis.

Joseph Kabila, aujourd’hui âgé de 40 ans, a pris de la bouteille. Il délègue beaucoup à Augustin Katumba Mwanke, ancien gouverneur de la province du Katanga (sud-est de la RDC), mais concentre entre ses mains beaucoup de pouvoirs. Il gère lui-même la Défense et la diplomatie, et demande en vain le départ des 20.000 Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc). Aujourd’hui, il défend son bilan, même si les critiques pleuvent. Quelques tronçons de route ont été goudronnés dans les grandes villes, mais les infrastructures restent délabrées. L’accès à l’eau et l’électricité est devenu problématique, même dans les quartiers huppés de Kinshasa. La RDC a affiché une croissance de 6,1% en 2010, grâce à la hausse des cours mondiaux des minerais, mais les défis restent immenses. L’indicateur de perception de la corruption publié par Transparency International en 2010 classe la RDC en 164e position sur une liste de 178 pays. Un bilan mitigé

A l’actif de Joseph Kabila, cependant, la fin de la deuxième guerre du Congo, avec les accords de paix de Sun City, signés en 2002. Il a ensuite mené un gouvernement de transition avec quatre vice-présidents issus des groupes rivaux. Il a organisé en 2006 les premières élections démocratiques depuis quarante ans dans l’ex-Zaïre. Il les a remportées face à Jean-Pierre Bemba, un rival dont il s’est débarrassé depuis. Jean-Pierre Bemba a refusé, après les élections, de voir sa milice intégrée au sein des Forces armées congolaises (FAC). Il a dû fuir Kinshasa, où sa résidence a été prise d’assaut. Ensuite, le «petit Mobutu» a été inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis par la branche armée de son mouvement en Centrafrique.

Son principal concurrent, aujourd’hui, pèse nettement moins lourd. Vital Kamerhe, 52 ans, fut son directeur de campagne en 2006. L’homme a pris de l’importance en tant que négociateur de la paix dans les Grands Lacs, puis président de l’Assemblée nationale, de 2006 à 2009. Il a rompu pour fonder son propre parti lorsque Kabila a lancé une offensive militaire dans l’Est, sans lui demander son avis. Porté par son égo plus que par un quelconque programme, Vital Kamerhe, originaire du Kivu, passe lui aussi pour un Rwandais à Kinshasa. Dans cette mégalopole de 10 millions d’habitants (14% de la population totale du pays), on éprouve toujours un certain ressentiment à l’égard de ceux que l’on considère comme des occupants venus d’un pays moins vaste. Vital Kamerhe n’a pas réussi à s’entendre avec Etienne Tshisekedi, l’opposant de toujours, pour former un front commun contre le candidat Kabila, qui se prépare à un second mandat.

Anne Khady Sé

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____Reportage RDC : le jour où le M23 a pris Goma : Que vient chercher le président rwandais Kagame en RDC? Bosco Ntaganda, le général qui défie Kinshasa et la CPI

Bosco Ntaganda, le général qui défie Kinshasa et la CPI

http://www.slateafrique.com/87441/bosco-ntaganda-general-defie-kinshasa-cpi-rdc

Recherché par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre, le général Bosco Ntaganda a réalisé un long et sanglant parcours dans les conflits armés de la République démocratique du Congo.

Le Général Bosco Ntaganda s'adresse à la presse, 8 janvier 2009 à Kabati, province du Nord-Kivu, RDC. REUTERS/Stringer

l'auteur Jacques Matand

Bosco Ntaganda CPI Goma Hema Hutu Ituri Joseph Kabila Laurent Nkunda Laurent-Désiré Kabila Lendu Nord Kivu Ouganda Paul Kagamé Rwanda Thomas Lubanga Tutsi Yoweri Museveni

Mise à jour du 27 juillet: Les Pays-Bas suspendent une aide au Rwanda de 6 millions de dollars prévus pour l'amélioration du système judiciaire en raison du supposé soutien de Kigali aux rebelles à l'Est de la RDC. Pour les mêmes raisons, les Etats-Unis avaient annoncé auparavant la suspension d'une aide militaire de 200.000 dollars.


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Qui est Bosco Ntaganda? Âgé de 39 ans, ce général cristallise l'attention sur lui en République démocratique du Congo. Les médias internationaux se focalisent sur celui qui est actuellement dans la ligne de mire de la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye.

Egalement connu sous les noms de Bosco Tanganda, Bosco Ntangana, il a un mandat d’arrêt émis contre lui pour crimes de guerre, enrôlement d’enfants de moins de 15 ans dans ses rangs et les avoir fait participer aux combats dans le district de l’Ituri en Province Orientale, à l’est de la RDC.

Son co-accusé, Thomas Lubanga, a fait l'objet du premier verdict de la CPI qui l'a reconnu coupable le 14 mars 2012.

Bosco Ntaganda est en passe de devenir la priorité numéro un de l’actuel gouvernement congolais. Sa capture et son transfèrement à la CPI afin qu’il réponde de ses actes est l’un des objectifs affichés par les autorités de Kinshasa. Les débuts sous Kabila père

Né à Ruhengeri (Rwanda) en 1973 de parents rwandais, Bosco Ntaganda prend goût au maniement des armes dans l'est du Congo après un passage dans l'Armée Patriotique Rwandaise (APR).

Une source bien informée indique qu’à partir de 1996 il «était présent dans l’expédition de l’APR en République Démocratique du Congo, puis adhèra à l’Alliance de Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila» qui chassa Mobutu en mai 1997 de Kinshasa.

Très vite, Bosco Ntaganda se retourne contre Laurent-Désiré Kabila en rejoignant le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), mouvement politico-militaire pro-rwandais à Goma, dans la province du Nord Kivu à l'est du Congo, qui va en guerre contre le nouveau président congolais.

Soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, Bosco Ntaganda participe à l’aventure militaire d'août 1998 pour renverser Laurent-Désiré Kabila. Un fiasco, même si Kabila père sera assassiné quelques années plus tard, en janvier 2001 —son fils Joseph Kabila lui succède—. La naissance du Terminator

De grande taille et taiseux à volonté, Bosco Ntaganda est supposé être un ressortissant du Rwanda, d’après le mandat d’arrêt de la CPI.

Il fait parler de lui dans le maquis de l'Union des Patriotes Congolais (UPC) de Thomas Lubanga, le mouvement rebelle proche du gouvernement rwandais, en tant qu'adjoint du chef d’état-major général et responsable des opérations militaires des Forces Patriotiques pour la Libération du Congo (FPLC), sa branche armée.

Il sera nommé par la suite chef d’état major général, reconnu pour sa bravoure, mais aussi pour sa gâchette facile. Ce qui lui vaudra le surnom de Terminator et le sobriquet de Maréchal.



«En tant que commandant suprême du FPLC/UPC, Bosco Ntaganda va réorganiser la milice de Thomas Lubanga et se lancer à cœur joie dans des massacres avant de disparaître dans la nature», raconte une source confidentielle.



«En 1999, il quitte la ville de Goma (Province du Nord-Kivu) pour l’Ituri en Province Orientale où il signe le premier crime visible contre les gardes du corps du professeur Wamba dia Wamba (ancien cadre du RCD). On le sait intraitable et sans pitié», selon la même source.

A l’éclatement du RCD en plusieurs factions, Bosco Ntaganda se retrouve aux côtés de Wamba dia Wamba, Mbusa Nyamwisi et John Tibasima au sein du RCD/Kisangani, la branche pro-ougandaise du mouvement.

L’un de ses exploits est d’avoir réussi à sortir le professeur Wamba dia Wamba et son équipe de Kisangani pour Bunia, chef-lieu du district de l'Ituri.

Selon plusieurs sources concordantes, Bosco a joué au malin en faisant passer le professeur Wamba dia Wamba pour une femme, de pagne vêtu, malade qu’on amenait à l’hôpital. L’homme des expéditions punitives

Bosco Ntaganda se rend en Ouganda pour une formation militaire de perfectionnement.

Il se fait coincer par les services spéciaux ougandais avant de revenir en Ituri où le conflit interethnique entre Hema et Lendu (ethines rivales dans le district de l'Ituri) gagne en intensité.

Au sein de l’UPC de Thomas Lubanga à majorité Hema (proche des Tutsi rwandais), Bosco Ntaganda organise les ripostes foudroyantes contre les Lendu.



«En juin 2002, ayant flirté avec son pays d’origine, le Rwanda, le président ougandais Museveni le fait arrêter avec Thomas Lubanga et l’expédie comme cadeau à Kinshasa, renseigne un connaisseur du dossier. Bosco Ntaganda est relâché le 26 août 2002 en échange de trois otages congolais (le professeur et homme politique Ntumba Luaba, sa secrétaire et le journaliste Nicaise Kibel’Bel Oka).»

Ce mois d’août 2002, l’UPC prend le contrôle de la ville de Bunia après les violences interethniques.

Lors de représailles de l'UPC et ses alliés contre des populations locales en Ituri, un massacre perpétré à Songolo fait plusieurs centaines de morts et portés disparus. Le rôle de Bosco Ntaganda dans ces opérations ne serait pas négligeable.

Mai 2003, l'UPC reprend le contrôle de la ville de Bunia après l’avoir laissé entre les mains de l’armée ougandaise. Bosco Ntaganda est de toutes les expéditions punitives contre les populations civiles dans la région.



«Il serait aussi à l'origine de la liquidation de Floribert Kisembo, chef d’état-major de l’UPC, raconte une source digne de foi. Il ne fallait pas qu'il y ait de témoin gênant. C’est ainsi que Kisembo aurait été assassiné.»

Un général kamikaze à la retraite

Quand l’UPC de Thomas Lubanga commence à perdre de son influence, Bosco prend ses distances et crée le Mouvement révolutionnaire du Congo (MRC) où il fera encore parler de lui en 2005.



«Nommé général de brigade par le pouvoir de Kinshasa au même moment que ses pairs miliciens de l’Ituri tels que Germain Katanga, Kisembo et Gérôme Kakwavu, Bosco Ntaganda était le seul à n’avoir pas célébré l’événement», indique Le Pacificateur, un journal de la région.

Il n’est jamais venu chercher ses galons. Le général Bosco Ntaganda a tout de même sous ses ordres près de 3.000 militaires, issus à majorité du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda, un mouvement rebelle créé pour la défense des minorités tutsi en RDC.

Dans le CNDP, le Terminator Bosco Ntaganda entre en dissidence contre son chef Laurent Nkunda. Une source militaire affirme qu’il a joué un grand rôle dans la neutralisation de ce dernier aujourd'hui réfugié au Rwanda.

Après avoir installé son autorité dans le Nord-Kivu et parmi ses troupes, Bosco Ntaganda s’est occupé des «transferts». Transferts des matières premières à une clientèle d’hommes d’affaires rwandophones, pour ne pas dire Tutsi dans la région. Ce que le président Joseph Kabila a qualifié dans un récent discours d'«officiers affairistes». Bosco Ntaganda est dans le lot.

Bien après Laurent Nkunda et avant lui Jules Mutebusi, Bosco Ntaganda a porté le drapeau de sa communauté, les Tutsi du Congo. L’heure est venue pour lui de passer le témoin à un autre. Un nouveau mouvement rebelle vient de naître, le M23. Dirigé par un proche de Bosco Ntaganda pour permettre à ce dernier de se retirer du devant de la scène médiatique et militaire. Oublié mais pas arrêté!

A présent, le général des brigades des Forces armées de RDC Bosco Ntaganda est en fuite non loin de la frontière congolaise avec le Rwanda, sa base arrière pour ne pas dire son pays d’origine.

La pression autour de son arrestation et son transfèrement à la Cour pénale internationale s'accentue plus que jamais, mais il est visiblement un kamikaze, prêt à mourir armes à la main plutôt que de se rendre aux autorités de Kinshasa, confie un ancien du CNDP.



«Bosco Ntaganda serait prêt à se loger une balle dans la tête si l’étau se resserre davantage sur lui, il n’acceptera jamais d’être cueilli».

  • Reportage
  • RDC : le jour où le M23 a pris Goma

m23(199) - Nord Kivu(145) - FARDC(118) - Goma(54) 20/11/2012 à 22h:58 Par Pierre Boisselet, envoyé spécial

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'La petite barriere', frontière entre Gisenyi et Goma, peu après sa prise par le M23. "La petite barriere", frontière entre Gisenyi et Goma, peu après sa prise par le M23. © Pierre Boisselet/J.A.

Il n'aura fallu que quelques heures de combats, mardi 20 novembre, pour que les rebelles du M23 prennent le contrôle total de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Sous l'oeil des soldats de la Monusco.

Mis à jour le 21/11 à 07h36.

Contrairement aux jours précédents, ni les orages ni les tirs à l'arme lourde ne sont venus déchirer l'épais silence de Goma dans la nuit de mardi. Un calme surprenant au terme une longue journée. Dès le lever du soleil, une atmosphère d'explication finale flottait sur la ville. Et en quelques heures à peine, les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), qui menaçaient de conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu depuis des jours, ont mis en déroute les soldats de l’armée congolaise.

Durant le week-end et dans la journée de lundi, les combats étaient arrivés aux abords de la ville, sans que l'on sache avec précision quelle position était tenue par qui. C'est tout près de l'aéroport que les combats ont repris à l'aube du mardi. La bataille a eu lieu, mais les forces congolaises ont rapidement perdu tout espoir de se maintenir. Dès 11 heures, ses soldats avaient abandonné leurs positions le long de la frontière avec le Rwanda, certains d’entre eux laissant même sur place leurs uniformes.

Rebelles taiseux

À cette heure, l'armée rwandaise, bien équipée, postée de l'autre coté de la frontière à raison d'un homme tous les dix mètres, observait la scène dans le silence et la concentration. Quant à l'armée du M23, composée de rebelles taiseux et visiblement très organisés, bottes en caoutchouc aux pieds et uniformes parfois dépareillés sur le dos, elle a profité du vide laissé par les FARDC pour s'installer du côté congolais sans tirer un coup de feu, d'après des témoins. Une heure plus tard, elle occupait déjà les berges du lac Kivu, au sud de la ville.

Peu après, un imposant convoi de la rébellion composé de cinq véhicules et de plus d'une centaine d'hommes pénétrait dans les rues de Goma. Puis un défilé était organisé en présence du porte-parole du mouvement, Vianney Kazarama, sur les larges avenues de Goma, et sous les acclamations de dizaines de personnes rassemblées pour l'occasion. Des informations contradictoires circulaient, en revanche, sur la particpation au convoi de Sultani Makenga, le chef militaire des rebelles.

Étrange cohabitation

La présence de plusieurs corps de soldats des Forces armées de RDC (FARDC), toujours abandonnés sur le bas côté en fin de journée, témoignait du fait que certains militaires ont tenté coûte que coûte de défendre la ville, laquelle n'était pas tombée aux mains de rebelles depuis 1998. À l'exception des patrouilles de la Monusco et du M23, qui ont débuté leur étrange cohabitation (voir ci contre, des rebelles du M23 sous l'œil de Casques bleus de la Monusco dans un mirador, © Pierre Boisselet/J.A.), peu de véhicules circulaient en fin de journée.

Des civils, assez nombreux et encore sous le choc, se déplaçaient en revanche sur les trottoirs à la tombée de la nuit. Ni exaltés, ni affolés. Soulagés sans doute de la fin des combats. Mais s'interrogeant, aussi, sur leur avenir dans une ville désormais sous administration du M23.

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Par Pierre Boisselet, envoyé spécial à Goma (@PierreBoisselet)




Diplomatie tous azimuths

C'est chez le doyen de la région, l'Ougandais Yoweri Museveni, que devaient se retrouver Joseph Kabila et Paul Kagamé, le 20 novembre au soir. Après s'être entretenu séparément avec chacun des deux, Museveni les auraient reçu à dîner ensemble. Depuis plusieurs semaines, le chef de l'État ougandais tentait de renouer le dialogue entre les rebelles du M23 et le pouvoir congolais. En vain. Lors du sommet extraordinaire de la Conférence internationale des Grands Lacs (CIDGL) lancé à son initiative, les 20 et 21 novembre, il espérait pouvoir appeler les belligérants au calme.

Joseph Kabila, avant de s'envoler pour l'Ouganda, en milieu de journée, avait d'abord accusé le Rwanda de soutenir les rebelles qui venaient de s'emparer de Goma, dans une intervention télévisée. « Ce qui s'est passé aujourd'hui à Goma montre clairement que l'option militaire (...) a échoué et que le dialogue politique » est la seule option, a affirmé de son côté la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo.

Les ministres des Affaires étrangères de la CIDGL ont, quant à eux, condamné l'attaque du M23 et la prise de la ville de Goma. La France a quant à elle réclamé une révision du mandat des 17 000 Casques bleus déployés en RDC, qui n'ont pas été en mesure d'intervenir pour s'opposer à « quelques centaines d'hommes. (...) Déployer 17 000 hommes et fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir, c'est absurde », a insisté le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu mardi à l'unanimité une résolution, proposée par la France, appelant à des sanctions contre deux chefs des rebelles du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye. Elle demande également aux pays étrangers qui soutiennent le M23 de mettre fin à leur soutien aux rebelles. L'ONU avait déjà indiqué, le 13 novembre, avoir émis à l'encontre du chef militaire du M23, Sultani Makenga, une interdiction de voyager et un gel de ses avoirs, l'accusant notamment de meurtres, d'exactions et de violences sexuelles. (Avec AFP)

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : RDC : le jour où le M23 a pris Goma | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

http://www.slateafrique.com/88675/que-cherche-kagame-par-dela-les-frontieres-congolaises-bosco-ntaganda-m23

Que vient chercher le président rwandais Kagame en RDC? Les récentes accusations de l’aide rwandaise fournie à la rébellion à l’est du Congo risquent de dégrader les relations diplomatiques entre les deux pays.

Le président rwandais Paul Kagame, lors d'une conférence à New York, 22 septembre 2011 REUTERS/Lucas Jackson

l'auteur Séni Dabo

Bosco Ntaganda FDLR FPR Génocide rwandais Joseph Kabila Kigali Kinshasa M23 monusco Paul Kagamé richesses minières Rwanda

Mise à jour du 29 juillet: Le président congolais Kabila s’est exprimé samedi 28 juillet au soir à la télévision congolaise. Pour la première fois le président congolais évoque ouvertement l’agression rwandaise dans l’est du pays, et attend le soutien de la communauté internationale.


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Mise à jour du 28 juillet: Londres a annoncé qu’une aide de 25 millions de dollars au Rwanda avait été reportée. Une décision qui suit celle des Pays-bas et les Etats-Unis de geler une partie de l'aide en réponse à un rapport d’un groupe d’expert de l’ONU mettant en cause plusieurs haut responsables du régime rwandais pour son soutien direct à la rébellion du M23 en République démocratique du Congo.


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C’est une révélation troublante. Le Rwanda soutiendrait la rébellion de fidèles du jeune général Bosco Ntaganda alias «Terminator» regroupés dans le M23. C’est ce que révèlent des enquêtes menées par la Mission d’observation des Nations unies au Congo (Monusco) et les autorités de la République démocratique du Congo elles-mêmes. Des accusations embarrassantes

La base de leurs affirmations se fonde sur des témoignages de jeunes rwandais désœuvrés recrutés pour combattre aux côtés des rebelles et qui ont été arrêtés ou se sont rendus d’eux-mêmes. Comme il fallait s’y attendre, le Rwanda a nié une quelconque implication dans ce qui se passe dans la zone frontalière avec la RD Congo.

Kinshasa n’a pas voulu non plus envenimer la situation en accusant ouvertement son voisin. Les autorités congolaises préfèrent jouer la carte de la prudence en affirmant ne pas avoir de preuves que les combattants interrogés soient effectivement des Rwandais comme les intéressés le soutiennent mordicus. Une preuve qu’entre la RD Congo et le Rwanda, il ne faut pas mettre le doigt parce que les deux pays sont comme un arbre et son écorce.

N’empêche, la situation est tout de même embarrassante. Qu’est-ce que le Rwanda pourrait bien aller chercher dans cette partie tourmentée du territoire de son géant voisin? A priori, rien. Il y eut un moment où la réponse à cette question était évidente pour deux raisons. L’attitude invasive du Rwanda ne date pas d’hier

La première raison est la présence dans la zone frontalière des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) accusées d’être à l’origine du génocide par le régime de Paul Kagame. De temps à autre, l’armée rwandaise n’hésitait pas à faire des incursions chez son voisin pour faire le coup de feu contre ces forces considérées comme une menace potentielle et permanente contre le pouvoir du Front patriotique rwandais (FPR) à Kigali.

Pour des raisons sécuritaires, le pays des mille collines se sentait obligé d’agir ainsi, surtout que la RD Congo ne faisait rien pour que son territoire ne serve de base arrière pour déstabiliser son petit voisin. La deuxième raison qui avait amené le Rwanda à prendre pied chez son voisin concerne les richesses minières de ce dernier.

L’instabilité chronique conjuguée avec l’impuissance du pouvoir central à Kinshasa a ouvert la porte à un pillage en règle des richesses. Et il n’y avait pas que les rébellions et les mouvements armés qui s’y adonnaient à cœur joie. Des pays voisins comme l’Ouganda et le Rwanda n’hésitaient pas à se servir quand l’occasion se présentait. Il n’y a pas de raisons de déstabiliser le grand voisin

Mais aujourd’hui, toutes ces raisons sont caduques. Du moins officiellement. Les FDLR ne constituent plus une grande menace pour Kigali comme par le passé au point de nécessiter des incursions chez le voisin. Il en est de même pour les miliciens. De plus, les relations entre le Rwanda et la RD Congo peuvent être considérées comme étant au beau fixe après des périodes de tensions.

Logiquement, l’un n’a plus besoin de déstabiliser l’autre par mouvements rebelles interposés. Alors, qu’est-ce qui peut bien amener Kigali à jouer les trouble-fêtes malgré tout? Sont-ce les richesses minières inépuisables qui attisent les convoitises d’un pays qui n’en est pas doté?

Ou bien est-ce un coup de main à Bosco Ntaganda, lâché par Kinshasa, mais qui aurait toujours des sympathies de l’autre côté? Une fois de plus, on se perd en conjectures dans cette région trouble.

Séni Dabo (Le Pays)

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20121120222333/rwanda-rdc-fardc-gomardc-le-jour-ou-le-m23-a-pris-goma.html

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____Alias JOseph KABILA, Imposteur National de la RDC jouent au cache-cache.. A savoir que le Congo-Kinshasa est dirigé par un homme énigmatique au passé nébuleux. «Kabila doit démissionner»

A QUOI JOUE LE RWANDA A L'EST DU CONGO

BATTRE OU AFFRONTER « KABILA »

djo kimbukusulapaul@yahoo.fr 18/11/2012 00:06:18

Kanambe est complice dans cette guerre depuis longtemps, la seule chose qui m’intrique c’est le calme de soit disant généraux et colonels congolais,ils voient cette situation ou pas?jusqu’à quand vont ils attendre pour attraper cet imposteur? ils doivent savoir que un bon matin, la situation changera au Congo et nous ne le pardonneront jamais, et auront nul part ou se réfugié.

Province du Nord Kivu : Situation confuse à Goma



Une vue aérienne de la ville de Goma.

Selon diverses sources, la Mission de l’Onu au Congo (Monusco) a invité les membres de son personnel présents dans le chef-lieu du Nord Kivu à quitter, sans délai, leurs lieux de résidence à travers la ville de Goma pour rejoindre le Quartier général de la Monusco. Si cette information était confirmée, on assiste donc à une détérioration de la situation militaire.

Depuis jeudi 15 novembre, les combats ont repris entre les forces gouvernementales congolaises (FARDC) et les rebelles du M-23. Manifestement, les "pressions" exercées par la "communauté internationale" sur le M23 et son Etat-protecteur le Rwanda de Paul Kagame tardent à produire un effet dissuasif.

Dans une dépêche datée du vendredi 16 novembre, l’Agence congolaise de presse (ACP) rapporte que les positions des FARDC à Kibumba, localité située à 25 kilomètres de Goma, "ont été attaquées" la veille. Les rebelles auraient tenté de contourner Kibumba. Sans succès.

Citant le colonel Olivier Amuli, porte-parole à la 8ème Région militaire, l’ACP note que "la situation était sous contrôle et que les forces régulières se comportent bien sur le champ de bataille. Il a appelé la population au calme et aux apaisements".

Selon d’autres sources à Goma, depuis vendredi 16 novembre, les FARDC feraient preuve de peu d’ardeur au combat. "Les militaires FARDC sont démotivés. C’est ainsi que la Monusco a décidé de regrouper son personnel dans son QG", explique une source locale. Ajoutant : "Les soldats onusiens refusent de faire le coup de feu en lieu et place de l’armée congolaise. Vendredi, les FARDC ont reçu un ordre mystérieux d’arrêter les combats et de se replier alors qu’elles avaient le vent en poupe face aux mutins du M-23. Cet ordre a sapé le moral des troupes". L’ordre venait d’où? Mystère. D’aucuns suspectent "Joseph Kabila". En personne. Et pour cause? L’homme gère les questions sécuritaires et militaires dans une opacité totale. Le chef d’état-major général de l’armée n’est qu’un paravent.

Des informations difficiles à vérifier laissaient entendre samedi 17 que des femmes des militaires déployés sur le terrain auraient manifesté "leur colère" dans la ville de Goma. Elles demandaient à leurs époux de cesser les combats. Au motif que les gouvernants de Kinshasa les utilisent comme de la "chair à canon" dans une "drôle de guerre". En tous cas, le silence de "Joseph Kabila" autant que son allergie à citer le nom de ceux qui agressent le Congo suscitent le trouble dans les esprits tant à Kinshasa qu’à Goma. Il en est de même du maintien des "relations diplomatiques normales" en dépit de l’évidence.

Aux dernières nouvelles, des officiels, relayés par les médias proches du pouvoir kabiliste, font état de 150 tués dans les rangs du M23. La ville de Goma n’est pas encore tombée aux mains des assaillants. "Elle est gravement menacée", commente une source onusienne qui a requis l’anonymat. Il semble que des individus se faisant passer pour des membres du M23 auraient contacté des "amis" au téléphone en leur disant : "Nous prendons notre petit-déjeuner dimanche 18 novembre à Goma". Forfanterie? En attendant, la situation paraît confuse.

Selon une source proche du M23 qui a contacté la rédaction de Congo Indépendant dans la matinée de ce dimanche 18, les forces rebelles auraient encerclé Goma. "Nos militaires sont déjà dans la ville, a-t-il déclaré. Pour éviter un bain de sang, ils ont laissé un passage aux soldats des FARDC pour qu’ils sortent de la ville. Nos cadres politiques vont tenir une réunion dans les heures qui suivent avant de faire leur entrée lundi à Goma".

A en croire la même source, "Joseph Kabila" aurait demandé samedi au président ougandais Yoweri Museveni d’initier "toutes affaires cessantes" des "négociations" entre le gouvernement de Kinshasa et le M23. Il aurait entrepris une démarche similaire auprès de la rébellion. "Joseph Kabila, assure-t-elle, a contacté le colonel Sultani Makenga lui disant qu’il était prêt à répondre faborablement aux exigences du M-23. Makenga lui a demandé de lui rappeler plus tard. Kabila a dit à Makenga qu’il était prêt à donner au M23 tout ce qu’il demande". Les mises en garde du Conseil de sécurité? "C’est de la distraction", a fulminé notre interlocuteur. On apprend enfin que toutes les communications du M23, via l’opérateur téléphonique Zain, ont été interrompues dimanche matin.

Selon une source militaire congolaise au Nord Kivu, deux mots reviennent sans cesse dans la bouche des militaires FARDC déployés sur le terrain : "Haute trahison". Des officiers et soldats suspectent "Joseph Kabila" de jouer un "double-jeu". Comme pour étayer sa thèse, la source raconte : "Samedi, des colonnes motorisées en provenance du Rwanda sont entrées sur le territoire congolais. Les hélicoptères des FARDC ont détruit plusieurs véhicules faisant plusieurs morts. Etrangement, un ordre mystérieux est tombé ordonnant aux hélicos ainsi qu’aux troupes au sol de se replier". Selon cette source, tous les hélicoptères se trouveraient actuellement à Bukavu. "Les militaires sont en colère. Ils se disent avoir été trahis par le commandant suprême des FARDC", conclut-elle. On apprenait aux environs de 14 heures que l’aéroport de Goma serait entre les mains des combattants du M23. Et que les autorités civiles et militaires auraient quitté la ville.

Article mis à jour dimanche 18.11.2012

http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7651 QUOI JOUE LE RWANDA A L'EST DU CONGO - YouTube RFI

www.youtube.com/watch?v=Vz0o5I4Yiec

Djo | 20/11/2012 (17:46) «Kabila doit démissionner»

La nouvelle défaite subie par les FARDC au Nord Kivu vient confirmer ce que tous les observateurs de la politique congolaise ne cessaient de dire. A savoir que le Congo-Kinshasa est dirigé par un homme énigmatique au passé nébuleux. Un homme sans doctrine ni pensée politique qui a été propulsé au sommet de l’Etat par certains lobbies mafieux. «En douze années passées à la tête de l’Etat, «Joseph Kabila» a démontré qu’il n’a ni projet ni grand dessein pour le pays», enchaîne un analyste. Et d’ajouter : «Le soutien apporté au M23 par le Rwanda n’absout pas Kabila d’avoir failli dans la mise sur pieds d’une armée républicaine et dissuasive. Les cinq chantiers et la fameuse révolution de la modernité constituent une haute farce pour endormir les Congolais, réputés naïfs. Lorsqu’une équipe de football aligne des défaites après défaite, il faut penser à changer d’entraîneur. Après une accumulation d’échecs au plan politique, économique, social et militaro-sécuritaire, Joseph Kabila doit en tirer toutes les conséquences politiques : il doit démissionner avant qu’il ne soit trop tard pour sa sécurité personnelle…».

http://www.rdcongoinfos.com/?p=4218

mercredi, 27 juin 2012RDC: Kabila dans le piège rwandais Depuis deux mois, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de violents affrontements entre rébellions et armée régulière. Un nouveau conflit qui révèle les multiples contradictions entre les différents protagonistes. Le Rwanda, allié de Kinshasa, est accusé de soutenir la rébellion du M23, alors que Joseph Kabila a utilisé les services des actuels rebelles (qu'il combat aujourd'hui) pendant les élections de novembre. Un jeu de dupe entre la RDC et le Rwanda qui dure depuis plus de 15 ans.

La guerre qui secoue une nouvelle fois la région du Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), constitue un énième soubresaut des relations tumultueuses qui agitent la RDC et le Rwanda depuis le génocide de 1994. La polémique actuelle sur un possible soutien de Kigali aux rebelles du M23 n'étonne personne à Kinshasa. Pour de nombreux observateurs de l'arène politique congolaise, "le problème n'est pas tant de savoir si le Rwanda aide en sous-main les rébellions de l'Est, mais d'en connaître l'importance".

16 ans de relations tumultueuses

De 1996 à 2012, le Rwanda est intervenu plusieurs fois en RDC, à des degrés plus ou moins élevés. Entre 1996 et 1997, le Rwanda franchit une première fois la frontière, pour traquer les génocidaires hutus, renverser le maréchal Mobutu et mettre au pouvoir son allié congolais de l'AFDL, Laurent-Désiré Kabila. En 1997, une fois aux commandes, Kabila nomme un rwandais, James Kabarebe, comme chef d'état-major de l'armée congolaise. En 1998, Kabila se brouille avec son protecteur rwandais, devenu "trop encombrant". Le Rwanda tente de le déloger par les armes, sans succès, le "Mzee" ayant trouvé d'autres protecteurs comme le Zimbabwe et l'Angola. En 2001, Laurent-Désiré Kabila est finalement assassiné. Le Rwanda sera accusé en 2001 et 2002 par l'ONU de "pillage des ressources naturelles" en RDC. L'armée rwandaise quittera enfin le pays en 2003, mais Kigali se fera fort de soutenir les rébellions censées protéger la communauté tutsi congolaise des attaques des hutus rwandais des FDLR. Le Rwanda soutiendra d'abord le général dissident Laurent Nkunda, avant de le laisser tomber et d'aider Bosco Ntaganda, fraîchement allié avec Kinshasa. Lâché par Kabila, Ntaganda prendra le maquis avec un autre groupe, le M23, qui défie aujourd'hui l'armée congolaise dans l'Est du pays, à quelques encablures… du Rwanda. Depuis 16 ans, de près ou de loin, le Rwanda gardera toujours "une main" sur les Kivu.

Rien d'étonnant donc, lorsque Human Rights Watch (HRW), l'ONU ou le gouvernement congolais dénoncent ensemble l'aide de Kigali à la nouvelle rébellion née il y a deux mois dans les Kivu, le fameux M23. Selon Reuters, qui a pu se procurer un rapport de l'ONU (qui ne sera pas publié), James Kabarebe, maintenant ministre de la défense du Rwanda serait personnellement impliqué dans le soutien aux rebelles du M23. Kigali a bien sûr fermement démenti ces allégations.

A quoi joue le Rwanda ?

Officiellement, le Rwanda cherche à venir à bout des rebelles hutus des FDLR, réfugiés en RDC depuis la fin du génocide de 1994. Les FDLR ont toujours constitué une menace aux yeux de Kigali. A Kinshasa, certains relativisent le danger que représente réellement, en 2012, cette rébellion qui n'a pas lancé d'attaques d'envergures contre le territoire rwandais depuis plusieurs années. Car officieusement, les Congolais affirment que les opérations anti-FDLR ne sont qu'un prétexte du Rwanda pour contrôler la région, très riche en minerais divers (cassitérite, or, coltan…). A Kinshasa, ce qui est appelée "l'occupation rwandaise" de l'Est du pays possède également des vertus démographiques pour le petit Rwanda voisin et surpeuplé. Comme le dit dans son éditorial, le magazine Congo Actualités du mois de juin. : "Kigali crée des groupes armées pour fomenter des guerres qui obligent la population autochtone à abandonner ses villages et ses terres, pour les remplacer avec d’autres populations provenant d’autres pays et du Rwanda, en particulier".

Liaisons dangereuses

En conflit ouvert avec le Rwanda depuis 1998, le Congo de Joseph Kabila s'est subitement rapproché de son encombrant voisin en 2009. Il faut dire que la rébellion de Laurent Nkunda (soutenu par Kigali) a fait vacillé Kinshasa pendant plusieurs semaines. Les troupes de Nkunda étaient en effet aux portes de Goma, la capitale de l'Est congolais et menaçaient de faire tomber le régime de Joseph Kabila. Le président congolais décide donc de s'allier à Kigali (contre la majorité de son opinion publique) pour se débarrasser de Laurent Nkunda. Le général rebelle est en effet arrêté par Kigali et placé en résidence surveillée au Rwanda en attendant une hypothétique extradition vers la RDC. Aujourd'hui, le "nouveau Nkunda" s'appelle Bosco Ntaganda. Soutenu également par Kigali, le général ex-bras droit de Nkunda a fait allégeance à Joseph Kabila jusqu'au mois d'avril 2012. A ce moment, Kinshasa, poussée par la communauté internationale après des élections très contestées, prend la décision de capturer Ntaganda, recherché depuis plusieurs années par la Cour pénale internationale (CPI). Kinshasa souhaite donner des gages à la communauté internationale en cessant de protéger Ntaganda. Le général, sentant son arrestation proche, fait défection avec quelques centaines d'hommes et prend le maquis dans les montagnes du Kivu. En parallèle, une nouvelle rébellion voit le jour : le M23, issu de la mouvance Nkunda.

Kabila prisonnier de Kigali ?

Rapidement, tout le monde se rend compte que les mutins bénéficient du soutien du Rwanda voisin. Human Rights Watch estime que le M23 est alimenté en armes et en vivres depuis les montagnes rwandaises. L'ONU affirme que les rebelles ont été formés au Rwanda et Reuters dévoile un document de l'ONU révélant que des personnalités rwandaises de premiers plans, dont le ministre James Kabarebe, aident le M23. Kinshasa se contente de dénoncer la "passivité" de Kigali. Mais face à son "allié" de circonstance, Joseph Kabila n'est pas le mieux placé pour lui donner des leçons. Le président congolais est en effet redevable de nombreux "services" à la communauté rwandophone des Kivu. Aux élections de 2006 tout d'abord, le candidat Kabila a réalisé d'excellents scores dans la région (jusqu'à 90% des voix dans le Masisi). Un vote qui ne sera d'ailleurs pas récompensé puisque les tutsis ne seront pas représentés à l'assemblée provinciale (d'où les frustrations et l'émergence de Laurent Nkunda). Aux élections de 2011 ensuite, pendant lesquelles Joseph Kabila a demandé au CNDP de Ntaganda de "sécuriser" le scrutin dans l'Est. Le candidat y réalisera de très bons scores (dès fois plus de 100% des voix !). Ntaganda n'en sera pas gratifié puisqu'il sera très vite transformé en "ennemi public numéro 1" par l'armée congolaise pour être livré à la CPI. Dernier point à mettre dans la balance des relations entre le Rwanda et la RDC : le lien très fort du président Kabila avec le ministre rwandais de la défense, James Kabarebe. Le militaire rwandais a en effet formé le jeune Joseph Kabila "aux arts de la guerre" pendant la chute du régime Mobutu en 1997. Kabila doit tout à Kabarebe... et Kabarebe connaît tout de Kabila.

Sortie de crise ?

Dans cet imbroglio où tout le monde ment à tout le monde, difficile de savoir comment Joseph Kabila pourra s'affranchir de son "allié" rwandais. Pour l'heure, le président congolais n'a pas les moyens de tenir tête à Kigali. L'armée congolaise est en pleine reconstruction et n'a pas la possibilité de s'imposer sur le terrain. Deux solutions s'offrent pourtant à Joseph Kabila : compter sur la communauté internationale pour faire plier Kigali et retrouver un peu de souveraineté à l'Est ou négocier avec les rebelles et Ntaganda pour trouver ensemble une porte de sortie acceptable pour tous. Un seul atout pour Joseph Kabila : les dissensions très fortes entre le M23 et Bosco Ntaganda… le premier étant prêt à lâcher le second pour voir aboutir ses revendications : l'application des accords de Goma de 2009. Jusqu'à ce jour le gourvernement congolais n'était pas disposé à nouer des négociations avec les rebelles.

Christophe RIGAUD

Photo © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

Plus d'infos sur

http://afrikarabia2.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/06/27/rdc-kabila-dans-le-piege-rwandais.html

kongolibre.over-blog.com Lundi 31 octobre 2011 1 31 /10 /Oct /2011 06:53 Des Rwandais à l’Ouest? A quoi joue Joseph Kabila? Des Rwandais à l’Ouest? A quoi joue Joseph Kabila?

Publié le 23 mai 2011 Mots-clés: Congo, Congo Kinshasa, FDLR, Joseph Kabila, Katanga, Kigali, Kinshasa, LRA, Nord Kivu, ONU,Paul Kagame, RDC, Rwanda




La République démocratique du Congo (RDC) envisagerait de « relocaliser plus à l’ouest » du pays des « milliers de rebelles hutus rwandais » des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) encore présents au Nord-Kivu, « en les désarmant ».

« Ce projet a été révélé à l’agence Belga par un haut responsable de l’ONU et son existence confirmée par une source diplomatique informée. Il a aussi été évoqué par le site AfroAmerica Network, qui cite des sources de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo », rapporte Belga. Indiquant que les « négociations » seraient « avancées ».

Selon ce site spécialisé, il aurait été « proposé à la direction des FDLR de déménager leur quartier général de la région de Walikale et Masisi vers le Maniema, plus à l’ouest – et donc plus loin de la frontière rwandaise – en échange d’argent et d’autres avantages, mais moyennant leur désarmement ».

« Quelque 1.500 hommes des FDLR, dont certains ont participé au génocide des Tutsis en Rwanda en 1994, seraient ainsi concernés « dans une première phase », qui devrait intervenir avant l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre prochain », précise Belga. Il y a quelques mois, le gouvernement avait délocalisé du Nord-Kivu des rebelles hutus rwandais « désarmés » et leurs dépendants, et les avait installés au Katanga. Où, la population locale avait émis des réserves, craignant pour sa sécurité.

En Province Orientale, également ciblée pour servir de « terre d’accueil », le « non » à cette opération avait été catégorique. Personne ne voulait tenter l’expérience de vivre sous la hantise du « danger FDLR » combiné à celui des rebelles ougandais de la LRA dont on connaît les atrocités sur les populations civiles.

D’autre part, à quoi rimerait une démarche qui porterait préjudice plus à la RDC – en hébergeant indéfiniment sur son territoire les FDLR – que le Rwanda ? Si le Congo-Kinshasa avait été obligé de tenir un « dialogue » pour réconcilier le pouvoir en place et la rébellion armée, pourquoi le régime de Kigali ne serait-il pas contraint à inviter « ses » rebelles autour d’une table de négociations afin d’apporter, in fine, la paix dans l’Est de la RDC ?

A l’issue de son entretien en tête-à-tête le 6 août 2009 à Goma avec le président Joseph Kabila, le chef de l’Etat rwandais avait cyniquement déclaré à la presse que « le problème de l’Est du Congo est le problème du Congo ».

« Nous ne sommes pas ici comme otages du passé ni de l’histoire. Nous sommes ici comme des personnes qui veulent construire sur ce que nous avons fait ensemble pour surmonter les différends sur notre passé et nous atteler à bâtir l’avenir, pour le bénéfice des peuples du Congo et du Rwanda », avait dit Paul Kagame. Mais, n’est-ce pas en maintenant le statu quo, qui force Kinshasa à un dangereux essaimage des FDLR dans diverses provinces éloignées de la frontière commune, que le régime rwandais fait de la RDC « otage du passé » ?

Source: Le Potentiel

http://kongolibre.over-blog.com/article-des-rwandais-a-l-ouest-a-quoi-joue-joseph-kabila-87638510.html

Qui aurait pu croire que lors de la rencontre du PPRD, le Rwanda pouvait être mis sur la sellette et critiqué tel que ça c'est passé , jusqu'à amener les excuses de Boshab ?




Ce dernier doit envier Aubin qui fait tout pour que cela ne lui arrive pas au niveau de l'Assemblée ... Bien sur que Aubin se trompe ...car aussi longue que soit la nuit , le jour viendra....




La mésaventure de Boshab en dit plus sur la réalité du terrain. Même notre vuvuzelateur national , Mende , s'entoure dans un silence gênant qu'on ne lui connait pas beaucoup ....Il ne sait quoi dire ou mentir…devant l'évidence. Même le patriarche Gizenga ne bronche mot devant le désastre de l'Est...Sincèrement le patriarche ne devait pas s'incliner devant un porteur des bottines de jardinier . Lumumba s'en retournerait dans sa tombe...




Dans les rues à Kin , on ne connait qu'un leitmotiv : « chassons les rwandais comme en 1998... ».




D'une manière générale , le sentiment anti-rwandais se développe auprès des Congolais , comme à Goma il y a une dizaine des jours…




Mais en voulant chasser les rwandais, c'est kabila compris.... On ne peut le dissocier des autres. C'est là où le bat blesse ! Les collabos veulent une chose et son contraire : chassons les rwandais mais pas kabila . C'est normal puisqu'il leur assure les lendemains...




Mais alors Ils ne savent quoi dire et quoi faire ...Ils se taisent comme Mende…




Mais à la faveur de la nuit venue , tous tempêtent qu'il faut que les rwandais partent... Le jour venu , ils retrouvent leur motus et bouche cousue... Quelle république !




Ce jeu de cache-cache atteint son paroxysme au point focal c.-à-d. Kabila. Je vous assure que le kadogo est réellement sous pression et en attrape même de l'insomnie , comme l'a dit Albert Mujanyi. Kabila sait qu'au Congo, on ne veut plus des rwandais , et lui-compris .C'est pourquoi il ne supporte plus qu'il y ait un quelconque rassemblement des Congolais , quel qu'en soit le motif : anniversaire de l'Indépendance , marche des églises , etc.




D'autre part , il a senti les limites de Kagame qui ne lui fait plus confiance du tout. Il cherche à s'assurer les arrières gardes en activant l'axe Luanda-Harare en jouant au cache-cache avec Kagamé . Mais ce dernier est un félin sanguinaire...




Et ce dans ce contexte , que Tamba Papy parlait de la modernité !! Illusion ...Sottise ...




Peuple congolais , le jour où nous nous débarrasserons de kabila , les choses rentreront dans l'ordre et le rwanda tremblera ...




Pour finir , j'ai un conseil à donner aux tutsis : A votre place , je n'habiterai ni au Congo ni au Rwanda . Pour la simple raison que kagamé a tellement hypothéqué votre avenir que l'ampleur du retour de manivelle m'effraie. Arrêtez de soutenir l'attitude belliqueuse de cet homme. N'est-il pas à la base du génocide des tutsis ! Maintenant, il prépare la disparition du peuple tutsi. Tôt ou tard , la démocratie aidant , et comme en Afrique du Sud , les hutus reviendront au pouvoir parce que majoritaires .Et puis le changement est inhérent à la nature de ce que font les hommes.




Dieu merci , qu'en Afrique du Sud , un homme a brillé par sa sagesse pour tranquiliser tout le monde...: Mandela.




Quant au Congo , je vous invite tout simplement à l'oublier...







Ela MONKA

http://fondex.rdcongo.over-blog.org/article-alias-kabila-et-ses-collabos-jouent-au-cache-cache-par-ela-monka-108614895.html

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___Le M23 dans les faubourgs de Goma... La chute de Goma confirmée. Silence du pouvoir, à Kinshasa, profond comme une tombe, n'est pas de nature à rassurer le pays. Joseph Kabila complice avec le Rwanda !

«La perte de la souveraineté par le Congo à Goma est un échec d'une ampleur monumentale»

Le M23 dans les faubourgs de Goma

19 novembre 2012

Selon des sources concordantes, l'entrée des rebelles dans Goma se poursuit, mardi 20 novembre. Les forces du M23 ont contourné dans la nuit et le début de la matinée les positions gouvernementales et ont pris possession du centre-ville.

Des tirs continuent de se faire entendre dans la partie opposée de la ville, le long de la route qui mène à Saké. C'est sur cet axe que les FARDC (l'armée congolaise) sont en train de faire retraite. Une partie d'entre eux, selon certaines sources, aurait été encerclée par une autre colonne rebelle.

Dans les quartiers ouest de Goma, des pilages ont lieu. Certains soldats étant en train de "se servir avant de fuir", selon un habitant joint sur place.

La rébellion du M23 avait longuement et soigneusement préparé cette offensive. Les forces armées rebelles se font désormais appeler Armée révolutionnaire congolaise (ARC), un nom qui permet de prendre de la distance avec la dernière appellation en cours, souvent mentionnée dans des rapports des Nations unies, et qui a déjà entraîné des sanctions contre son chef militaire, Sultani Makenga.

De plus, le M23 a été créé sur la base de revendications de militaires face à un accord de paix précédent mal appliqué. Désormais, les rebelles montrent qu'ils voient plus loin. Ce qui se joue aux portes de Goma n'est pas un épisode obscur d'un conflit entre soldats d'infortune, mais le retour en force d'une rébellion en bonne et due forme, même si ses effectifs sont encore limités (peut-être 2 000 hommes ?). Va-t-on voir dans les jours à venir d'autres mouvements alliés du M23 passer à l'acte dans le "Grand Nord" (la partie la plus septentrionale du Nord-Kivu), dans le Sud-Kivu ou dans la province orientale ? C'est envisageable. Certains s'y préparent. Nous y reviendrons.

Silence du pouvoir

Elles semblent déjà bien loin, les tentatives de négociations entamées dimanche 18 novembre pour empêcher l'assaut de Goma. Depuis, les forces du M23 ont tiré des hauteurs qui dominent l'aéroport (lequel se trouve à la sortie nord), en s'appliquant à ne pas tuer de casques bleus, ce qui aurait pour conséquence d'attirer une attention internationale jusqu'ici très, très relâchée.

Quelles seront les conséquences ? Au milieu de cette poussée de violence dans l'Est, il ne faut pas perdre de vue que la République démocratique du Congo est un pays malade. Et, depuis plusieurs jours, le silence du pouvoir, à Kinshasa, profond comme une tombe, n'est pas de nature à rassurer le pays. Seul le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Lambert Mende, se fait entendre. Les détenteurs du pouvoir à Kinshasa, à commencer par le président Joseph Kabila, restent murés dans le silence des moments de crise.

Si Goma devait tomber, il faut imaginer que la rue, à Kinshasa, ainsi que bon nombre de responsables politiques encore frustrés après les élections désastreuses de 2011 feraient entendre leur voix, et cela peut inclure l'usage de la violence. Lorsque, en 2004, un groupe rebelle similaire (l'un des chefs en était... Laurent Nkunda) avait pris la ville de Bukavu, des émeutes avaient éclaté dans la capitale congolaise et visaient essentiellement l'ONU, accusée d'inaction face aux rebelles. C'étaient pourtant des hélicoptères onusiens (sud-africains) qui avaient chassé les rebelles à coups de roquettes et ramené un semblant d'ordre, ouvrant la voie à un accord bancal qui avait gelé le conflit pendant moins de deux ans, avant que la rébellion ne reprenne de plus belle.

.. http://afrique.blog.lemonde.fr/2012/11/19/premiers-tirs-dans-goma-la-bataille-de-la-ville-a-t-elle-commence/

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• L'ONU condamne la prise de Goma par les rebelles du M23

Mots clés : ONU, Monusco, Goma, République démocratique du Conga, Rwanda, Ouganda

Par Adèle Smith Publié le 21/11/2012 à 09:43 Réactions

Un rebelle du M23 patrouille sur le boulevard central de Goma, mardi. Crédits photo : PHIL MOORE/AFP

La résolution demande au secrétaire général de l'Onu d'ouvrir une enquête sur les pays qui apportent leur soutien aux rebelles dans l'Est de la République démocratique du Congo, particulièrement le Rwanda.



Correspondante à New York.

Le Conseil de Sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité, mardi soir, une résolution proposée par la France, qui condamne la prise de Goma par le M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo. Cette résolution appelle également à sanctionner par le gel des comptes et l'interdiction de voyager deux de ses chefs rebelles: Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye. Le Conseil exige le retrait immédiat de Goma des rebelles et rappelle à l'ordre les pays étrangers qui apportent leur «soutien» au M23, sans nommer explicitement le Rwanda et l'Ouganda. L'un et l'autre nient leur implication.

Le Rwanda en accusation. Dans la résolution votée mardi soir, il est demandé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'indiquer dans les prochains jours les noms des pays soutenant les rebelles du M23. Un rapport d'experts indépendants de l'ONU (document PDF), qui a fuité la semaine dernière sur Internet, accuse sans ambages les responsables rwandais de «fournir des conseils stratégiques et de l'appui logistique» aux rebelles et de «jouer un rôle central dans le soutien des activités politiques du M23». Selon un haut responsable de l'ONU, les preuves du rôle du Rwanda, en particulier, sont nombreuses: de nouvelles armes, des équipements de vision nocturne, de nouvelles recrues parlant l'anglais et, surtout, de nouvelles tactiques qui ont permis de prendre par surprise les hommes de la Monusco (le contingent de l'ONU dans le pays) et les forces de l'ordre congolaises pendant le week-end.

Les États-Unis critiqués. Human right watch reproche aux États-Unis de ne pas avoir voulu mentionner les responsables rwandais dans la résolution. «Si le Conseil de sécurité veut réellement protéger les civils de Goma, il doit envoyer un message beaucoup plus clair à Kigali. On peut s'étonner du silence inexplicable des États-Unis sur ce point, en dépit de leur influence sur le Rwanda. Au nom des populations civiles de Goma, Washington se doit de soutenir des sanctions immédiates contre ceux qui soutiennent le M23 de l'étranger», a déclaré le responsable de HRW, Philippe Bolopion.

Les États-Unis ont simplement condamné la «violation de la souveraineté de la RDC» et appelé le Rwanda à faire la preuve de son influence. Les présidents congolais, rwandais et ougandais, Joseph Kabila, Paul Kagame et Yoweri Museveni devaient se rencontrer ce mercredi à Kampala pour tenter de résoudre la crise. 1600 casques bleus à Goma. Selon un responsable de l'ONU, les forces du M23 ont doublé depuis un mois pour atteindre 3000 personnes. Ils ont utilisé des mitrailleuses sophistiquées pour tirer et toucher un hélicoptère d'attaque de la Monusco (sans faire de blessés).

L'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, a rappelé que la Monusco n'a que 1600 soldats dans Goma, ville très vaste comptant plus d'un million d'habitants. Paris réclame une révision du mandat des quelque 17.000 casques bleus de l'ONU présents sur l'ensemble du territoire de la RDC, estimant «absurde» que celui-ci ne leur permette pas d'intervenir. Mais les options militaires restent limitées. Un haut responsable de l'ONU a expliqué mardi que la Monusco avait renoncé à combattre le M23 ce week-end parce que l'armée congolaise «avait disparu dans la nature». Or, souligne-t-il «l'ONU ne peut se substituer» à elle. Sa mission n'est pas «de servir d'armée pour un autre pays». Une intervention dans un milieu urbain aurait pu en outre coûter la vie à de nombreux civils.

Interrogations sur l'étendue du mandat de la Monusco. Les trois pays contributeurs de la force de maintien de la paix - Pakistan, Inde et Afrique du Sud - sont par ailleurs très inquiets à l'idée d'une mission plus offensive alors qu'ils estiment déjà être à la limite de leur mandat. L'ambassadeur français a souligné qu'une option actuellement à l'étude serait de donner à la Monusco un «mandat de contrôle des frontières». La direction des opérations de maintien de la paix a demandé aux trois pays impliqués dans la crise d'autoriser l'usage de drones de surveillance. Le Congo soutient l'idée, mais le Rwanda et l'Ouganda doivent encore l'approuver.

Une «coexistence «inévitable». À l'ONU, on commence en tout cas à parler de «coexistence» inévitable avec le M23 à Goma. «La perte de la souveraineté par le Congo à Goma est un échec d'une ampleur monumentale» pour le Congo, souligne un diplomate qui préconise un dialogue et «une coexistence sans coopération» avec le M23, lequel cherchera par tous les moyens à se faire reconnaître.

ONU / RDC / RWANDA - Article publié le : samedi 20 octobre 2012 - Dernière modification le : samedi 20 octobre 2012

Soutien au M23: les experts de l’ONU pointent de nouveau le Rwanda et l’Ouganda

Des soldats des FARDC en pleine traque d'une position des rebelles du M23 au Nord-Kivu, le 24 mai 2012. AFP /PHIL MOORE

Par Karim Lebhour

Le Conseil de sécurité a exprimé dans une déclaration, vendredi 19 octobre, son «soutien total» au groupe d’experts qui accuse le Rwanda et l’Ouganda d’armer les rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Les experts de l’ONU ont renouvelé leurs accusations dans la version finale de leur rapport. Un rapport encore confidentiel, mais que le correspondant de RFI à l’ONU a pu consulter.

Les experts de l’ONU persistent et signent. Dans un document de 44 pages remis aux membres du Conseil de sécurité le 12 octobre, le groupe d’expert (GoE) chargé de surveiller l’application des sanctions de l’ONU en République démocratique du Congo réaffirme et détaille les accusations portées à l’encontre du Rwanda et de l’Ouganda dans leur rapport préliminaire du mois de juin. « Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC armée congolaise, NDR, ainsi qu’en fournissant des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques ». Un lien direct entre les rebelles du M23 et le commandement militaire rwandais

En dépit des efforts diplomatiques et des déclarations d’intention, le GoE constate que « grâce au soutien des forces armées rwandaises et ougandaises », le M23 (dont les effectifs sont estimés à 1 250 hommes), a continué sa progression au cours de l’été dans l’est de la RDC. Le rapport évoque une « série d’attaques » au cours du mois de juillet 2012 dans le territoire du Rutshuru et parle d’une « intervention directe des forces spéciales rwandaises » pour aider à prendre la ville de Kiwanja. « Les forces armées rwandaises ont armé les rebelles, facilité l’évacuation des blessés vers le Rwanda et partagé des équipements de communication avec le M23 ».

Les armes livrées par le Rwanda et l’Ouganda comprennent, note le GoE, des mitrailleuses lourdes de 12,7 mm, des mortiers de 60 mm, 91 mm et 120 mm ainsi que des roquettes anti-char et des moyens anti-aériens. Si le soutien de l’Ouganda est « d’une intensité moindre que le Rwanda », les auteurs observent que Kampala a permis au groupe rebelle d’opérer librement sur son territoire et d’améliorer ses relations extérieures. Les experts établissent un lien direct entre les rebelles du M23 et le commandement militaire rwandais. La chaîne de commandement du M23 comprend, selon eux, le général mutin congolais Bosco Ntaganda qualifié de « plus haut commandant rebelle sur le terrain » et remonte ensuite jusqu’au ministre rwandais de la Défense, James Kabarabe, chef « de facto » de la rébellion.

Corruption au sein de l'armée congolaise Dans un chapitre intitulé « Tentatives du M23 pour ouvrir un front dans l’ouest de la RDC », les experts de l’ONU notent que les rebelles ont pris contact avec l’opposition congolaise pour tenter de nouer des alliances, sans toutefois préciser si cette démarche a abouti. Le rapport pointe également la corruption au sein de l’armée congolaise. « Les FARDC continuent d’être infestées par des réseaux criminels générant des revenus pour les officiers supérieurs (…) à travers le contrôle des ressources naturelles et la contrebande ». L’essentiel de ce rapport s’appuie sur les témoignages d’anciens soldats du M23 et de témoignages recueillis auprès des populations locales. Les soldats rwandais opérant avec le M23 sont identifiés par « leurs uniformes, leurs équipements, leur façon de patrouiller et leurs accents ».

Ces nouvelles accusations ont été vigoureusement démenties par le Rwanda et l’Ouganda. Dans un entretien avec un quotidien américain, Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, accuse le chef du groupe d’expert, Steve Hege, de mener une vendetta personnelle contre l’actuel pouvoir rwandais. « Ces experts n’ont pas pris la peine de contacter le Rwanda avant de porter ces accusations. Ce sont des méthodes de travail très contestables », a ajouté le diplomate rwandais Olivier Nduhungirehe, à New York. Le Conseil de sécurité a toutefois jugé ces informations suffisamment crédibles pour affirmer vendredi « son soutien total au groupe d'experts de l'ONU » qui a rédigé ce rapport et exiger l’arrêt « de tout appui extérieur » aux rebelles du M23. Le rapport doit être officiellement adopté le mois prochain.

TAGS: JOSEPH KABILA - ONU - PAUL KAGAME - RDC - RWANDA

http://www.rfi.fr/afrique/20121018-rdc-reclame-sanctions-contre-le-rwanda-ouganda-pour-soutien-rebellion-m23-

Goma est une ville de l'est de la République démocratique du Congo. Située à environ 1 500 mètres d'altitude dans la vallée du Rift, Goma est le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La ville est bâtie en bordure et au nord du lac Kivu sur les anciennes coulées de lave issues de la chaîne volcanique des Virunga, et principalement sur celles du volcan Nyiragongo qui la domine de près de 2 000 mètres à 20 km plus au nord. En 2002, lors de sa dernière éruption, la lave a dévalé sur Goma et ravagé le quartier commerçant.

Sommaire ..! 1 Histoire 2 Géographie 3 Subdivisions 4 Démographie 5 Notes et références 6 Voir aussi 6.1 Articles connexes 6.2 Liens externes



Histoire..!

La ville est la base arrière de l'opération Turquoise organisée en 1994 à la fin du génocide rwandais.

La ville et ses environ abritera dans des camps autour de 650 000 réfugiés hutus de 1994 jusqu'à la chute du Zaïre, dont certains supposés anciens génocidaires. Selon des ONG, l'AFDL procède à des massacres dans les camps entre 1996 et 19971.

De 1998 à 2002/2003, la ville, sous contrôle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) pro-rwandais échappe au contrôle du gouvernement congolais.

De nombreux viols, massacres et crimes de guerre y ont été perpétrés entre 1996 et 2006 par les troupes des généraux rebelles du RCD, essentiellement sous les généraux Nkundabatware et Mutebesi.

En 2002, le Nyiragongo entra en éruption, et une coulée de lave atteignit le centre de la ville. La lave n'a pas atteint le lac Kivu fort heureusement, en effet ce lac est un lac méromictique et un changement brutal de chaleur aurait des conséquences graves: Éruption limnique.

Débordant de populations fuyant les violences, Goma compte, en 2008, 700 000 habitants. Ceux qui ne peuvent pas trouver d'abri remplissent les camps de réfugiés, où l'ONU et les ONG se débattent pour leur fournir nourriture, eau et combustible.



Géographie

La ville doit son nom au volcan éteint autour duquel elle s'est installée, le mont Goma, qui lui-même doit son nom au mot swahili « ngoma » qui signifie « tambour », dénomination due à sa forme et, peut-être, à la résonance particulière des lieux. Le cratère du mont Goma, envahi par les eaux du lac Kivu avec lequel il communique, abrite le port de la ville fréquenté quasi exclusivement par la navette, fret/passagers, Goma/Bukavu.

Ville frontalière, elle côtoie Gisenyi, à l'est, petite ville rwandaise aux plages de mica blanc étonnement scintillantes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Goma

Subdivisions..!

La ville est divisée en 2 communes divisiées en 6 et 7 quartiers administratfis :

Goma (commune) : Katindo, Keshero, Volcan, Mikeno, Lac Vert, Mont Goma ; Karisimbi : Kahembe, Katoyi, Majengo, Mabanga, Murara, Ndosho, Mugunga.



Démographie

..Goma au M23: Le Front Civil de Résistance Populaire fustige Joseph Kabila, son régime fantoche et sa complicité avec le Rwanda ! Par Freddy Mulongo, mardi 20 novembre 2012 à 15:46 :: radio :: #3054 :: rss

Depuis que Goma est tombé dans les mains de la soldatesque rwandaise. Les Congolais ne décolèrent plus ! La haute trahison de Joseph Kabila et l'infiltration des institutions congolaises sont avérées. Le peuple congolais va se prendre en charge lui-même et règler une fois pour toutes, l'invasion et l'occupation rwandaise au Congo. Ce communiqué de presse du Comité local de Résistance Populaire du Nord-Kivu est sans équivoque. Appel des Comités Locaux de résistance Populaire CLRP-Nord Kivu du Front Civil de Résistance Populaire FCRP.

Joseph Kabila et Paul Kagamé, deux frères Dupond-Dupont qui se jouent des malheurs des Kongolais.

Goma envahit par la soldatesque de Kagmé

Des Congolais fuient à Goma

Même des femmes congolaises doivent fuir.

Chers compatriotes,

Nous, Résistants-Patriotes-Combattants du Nord Kivu, accusons le pouvoir fantoche de l'usurpateur Joseph Kabila de haute trahison parce que l'ordre incompréhensible de retrait des militaires congolais de la ville de Goma émanait de la haute hiérarchie de Kinshasa! Ce pouvoir est bel et bien complice de l'agression rwandaise sous couvert de la milice rwandaise dite M23!

En ce moment, ce sont les résistants-Patriotes- combattants qui tiennent la ville et sont rejoints par les militaires congolais patriotes qui refusent, désormais, d'obéir aux ordres de Kinshasa et sont déterminés à se battre aux côtés des Résistants-Patriotes-Combattants!

La MONUSCO a choisi d'adopter l'attitude traitresse de laisser-faire! Elle s'occupe de l'évacuation des étrangers européens, américains... tandis que les populations civiles congolaises sont délaissées sans protection! L'armée rwandaise s'est positionnée à Gisenyi en attendant une pretexte pour lancer une offensive sur la ville de Goma!

Nous appelons tous les congolais Résistants-Patriotes-Combattants congolais à travers le monde, de se lever et, sans état d'âme, de s'en prendre aux ambassades du Rwanda! La forme importe peu!

Pour imposer la paix chez nous, nous devons porter la guerre là où elle a commencé, au Rwanda!

Nous appelons les Résistants-Patriotes-Combattants de Kinshasa de chasser l'ambassadeur du Rwanda de chez nous, de fermer cette ambassade et de punir les collabos!

Nous appelons les militaires et les policiers congolais patriotes de rejoindre la résistance et de désobéir aux ordres des officiers congolais traitres et les officiers rwandais infiltrés qui occupent les postes stratégiques, il ne travaillent pas pour la RDC, ils reçoivent les ordres de Kigali et fournissent tous les renseignements !

Chers compatriotes, pour ce combat pour sauver notre patrie, le Nord Kivu a besoin de votre soutien patriotique! Engagez-vous dans ce combat là où vous êtes!

http://www.reveil-fm.com/index.php/2012/11/20/3054-goma-le-front-civil-de-resistance-populaire-fustige-joseph-kabila-et-son-regime-fantoche

La ville de Goma menacée : «Joseph Kabila» se terre à Kingakati



Une "séance de travail" à la Ferme présidentielle de Kingakati. Photo d’archives

Où est passé le gouverneur du Nord Kivu, le PPRD Julien Paluku ? L’intéressé prétend qu’il est à Goma. Une dépêche de l’AFP soutient que le gouverneur se trouverait à Bukavu. Selon une source jointe par la rédaction de Congo Indépendant, les autres responsables civils et militaires de la province auraient trouvé refuge…à Gisenyi, au Rwanda. Un comble ! «Joseph Kabila» était injoignable au téléphone le vendredi 16 et samedi 17 novembre pendant que l’armée congolaise avait besoin d’appui. Des responsables de la Mission onusienne au Congo ont tenté sans succès de joindre le «raïs». Retranché dans sa Ferme de Kingakati, l’homme n’a pas encore estimé «opportun» de tenir une réunion extraordinaire du conseil des ministres. Encore moins de manifester une certaine mauvaise humeur en rappelant «en consultation» l’ambassadeur du Congo-Kinshasa à Kigali. «Joseph Kabila est un traître». Cette phrase n’est pas nouvelle. Elle revient avec acuité dans toutes les conversations entre Congolais. Didier Etumba, Amisi Kumba et Olivier Amuli respectivement chef d’état-major général des FARDC (Forces armées de la RD Congo), chef d’état-major des Forces terrestres et porte-parole de la 8ème Région militaire se prélassaient dans la capitale pendant que la guerre faisait rage à Goma.

Tombera ? Tombera pas ? La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu, avait, dimanche 18 novembre, les allures d’un no man’s land. Désertée par les autorités provinciales tant civiles que militaires, cette cité urbaine n’est pas encore, à proprement parler, investie par les rebelles du M23. Selon diverses sources, ceux-ci se trouveraient à trois ou cinq kilomètres de cette agglomération. Nul ne sait qui contrôle encore l’aéroport. Et dire que l’Etat a déboursé près de 400 millions de dollars US pour financer une guerre qui se solde par une humiliante défaite. Combien de morts et de blessés va-t-on dénombrer dans les rangs des FARDC? Tout ça pour ça !

Le «roi fainéant»

Selon des témoins, des colonnes des FARDC quittaient Goma dimanche abandonnant la population à son triste sort. «Epuisés, certains militaires et officiers disent n’avoir rien mis sous la dent depuis plusieurs jours, faute d’approvisionnements», peut-on lire parmi les texto expédiés du Nord Kivu. Qui a voulu saper le moral des troupes déployées sur le terrain ? Il semble bien que «Joseph Kabila» était injoignable au téléphone durant toute la journée de vendredi 16 et samedi 17 novembre. Les responsables de la Mission onusienne au Congo ont tenté de le joindre. Sans succès. Et cause, les questions militaires et sécuritaires relèvent de lui seul. «C’est un secret de Polichinelle de dire que Joseph Kabila consacre plus de temps à se faire plaisir qu’à s’occuper des affaires publiques, commente un habitué du Palais de la nation. Le Président vient rarement au bureau. D’ailleurs, son directeur de cabinet ne le voit que très rarement. Les réunions du conseil des ministres sont rarissimes alors que le pays traverse des moments difficiles». Roi fainéant, «Joseph» passait du bon temps dans sa Ferme de Kingakati pendant que des jeunes militaires congolais servaient de chair à canon, victimes de la bêtise humaine et de la félonie.

Pendant qu’à Kinshasa les gouvernants affichaient leur insouciance légendaire, le Conseil de sécurité des Nations unies - plus soucieux du Congo que les dirigeants du pays - a tenu, samedi 17 novembre, une réunion d’urgence. A l’ordre du jour : la situation au Nord Kivu. Il fallait à tout prix faire arrêter la «marche victorieuse» des guérilleros du M23. Qui mieux que Paul Kagame pouvait-il le faire ? Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon, dû se faire violence en recourant aux bons offices du chef d’Etat rwandais. Celui-ci a-t-il fait droit à cette demande ? Goma n’est pas «tombée» aux mains des assaillants. La ville n’est plus contrôlée par les forces gouvernementales. Une situation kafkaïenne. Les rebelles du M23 se trouvent néanmoins en position de force pour «négocier» avec un «Joseph Kabila» qui est brocardé par ses contempteurs comme «une personne fourbe et peu respectueuse de la parole donnée». Sultani Makenga et ses «amis» paraissent décidés à lui tenir la dragée haute.

«Kabila doit démissionner»

La nouvelle défaite subie par les FARDC au Nord Kivu vient confirmer ce que tous les observateurs de la politique congolaise ne cessaient de dire. A savoir que le Congo-Kinshasa est dirigé par un homme énigmatique au passé nébuleux. Un homme sans doctrine ni pensée politique qui a été propulsé au sommet de l’Etat par certains lobbies mafieux. «En douze années passées à la tête de l’Etat, «Joseph Kabila» a démontré qu’il n’a ni projet ni grand dessein pour le pays», enchaîne un analyste. Et d’ajouter : «Le soutien apporté au M23 par le Rwanda n’absout pas Kabila d’avoir failli dans la mise sur pieds d’une armée républicaine et dissuasive. Les cinq chantiers et la fameuse révolution de la modernité constituent une haute farce pour endormir les Congolais, réputés naïfs. Lorsqu’une équipe de football aligne des défaites après défaite, il faut penser à changer d’entraîneur. Après une accumulation d’échecs au plan politique, économique, social et militaro-sécuritaire, Joseph Kabila doit en tirer toutes les conséquences politiques : il doit démissionner avant qu’il ne soit trop tard pour sa sécurité personnelle…».

Proche d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Tharcisse Loseke Nembalemba d’enfoncer le clou : «Joseph Kabila vient de démontrer qu’il est complice de la situation qui se déroule à Goma. Nous manifestons notre compassion ainsi que notre solidarité à l’endroit de nos compatriotes du Nord-Kivu qui sont victimes des affres des amis et alliés politiques de Monsieur Kabila. On oublie souvent que le CNDP était membre de la Majorité présidentielle». Loseke de conclure : «Joseph Kabila et son gouvernement doivent démissionner pour irresponsabilité. A défaut, ils seront chassés du pouvoir par la population congolaise. D’ailleurs, tous les signaux laissent apparaître l’imminence de la fin du régime kabiliste…»

Baudouin Amba Wetshi © Congoindépendant 2003-2012

RDC- Retombés du Crash à Bukavu: Joseph Kabila se trouverait caché à l’est du pays! by bakolokongo février 12th, 2012 Les masques sont tombés sur la disparition de l’Imposteur et Usurpateur d’identité nationale congolaise, depuis sa prestation de serment. D’après une source concordante de bakolokongo.com depuis Goma, Joseph Kabila qui serait porté disparu depuis son serment, se trouverait caché à l’est du pays, plus probablement au Rwanda. C’est depuis le territoire rwandais que Joseph Kabila donne des ordres à ses collabos sous la supervision de Kantumba Mwanke, son conseiller principal à la mafia internationale et occupation. Joseph Kabila se deplace du Rwanda à Goma pour des audiences de travail avec ses collabos sous haute discrétion. D’après notre source, juste avant l’accident de l’avion qui transportait Augustin Kantumba Mwanke et d’autres collabos, un dispositif sécuritaire impressionnant a été constaté dans la ville de Goma, dernière destination de grands passagers de l’avion. La population abasourdie n’avait pas compris le bien fondé de cette disposition et d’autres mouvements suspects qui ressemblaient habituellement à la securisation de Joseph Kabila partout où il passe sur le territoire congolais. Ce n’est qu’après le crash du jet qui transportait ces dignitaires que l’opinion s’est bien rendu compte et a réalisé que l’Homme fort de Kinshasa, l’Imposteur Joseph Kabila devait se trouver présentement et discrètement à Goma, destination finale de ce vol de fortune. En effet, Augustin Kantumba Mwanke aurait embarqué ces agents pour les conduire discrètement chez son maitre à l’est du pays pour recevoir des ordres. Tous ces collabos dont Augustin Katumba Mwanke, conseiller du président (mal réélu) Joseph Kabila, Augustin Matata Ponyo, ministre congolais des Finances, Marcelin Tshisambo, le gouverneur du Sud-Kivu (est) et le député Antoine Ghonda, ancien ambassadeur itinérant du président Kabila se rendaient discrètement à Goma en passant par Bukavu où d’autres membres de la délégation devraient être embarqués sur invitation de l’imposteur de Kinshasa qui aurait trouvé refuge à l’est du pays, pour une séance de travail au cours de laquelle ils devraient recevoir instructions et ordres. Mais le sang précieux de nos ancêtres les a confondus et la mission discrète a tourné au vinaigre. Un grand jour pour les Combattants Résistants et la diaspora congolaise qui ont accueilli avec satisfaction cette tragédie! Les collabos vont tous finir les un après les autres dans des conditions imprévisibles. Les patriotes regrettent et se posent la question pourquoi d’autres collabos tels Lambert Mende, Evariste Boshab, André Kimbuta, Bisengimana,… n’etaient-ils pas de la partie. Selon nos sources, le bilan de l’accident serait très lourd : plusieurs corps inanimés encore non identifiés ont été trouvés sur le lieu du crash.

Cette tragédie intervient quelques jours seulement après le passage du chef de la Défense belge en visite au Congo, général Charles-Henri Delcour à Kigali et Brazzaville où il a été négocier le maintien de Joseph Kabila au pouvoir à la place de Louis Michel. Celui-ci devrait normalement se rendre à Kinshasa engager les pourparlers avec l’opposition pour la formation d’un gouvernement d’union nationale sous la présidence de Joseph Kabila. Ce dernier ayant été vaillamment décrié par l’opinion nationale et internationale, a été basculé pour se faire remplacer par le général Charles-Henri Delcour, chef d’état-major de l’armée belge, lequel a été dépêché en toute discrétion afin de contourner l’attention de l’opinion pour le même objectif. Même ses sinistres visiteurs de marque connaitront le même sort en RDC.

Des questions se posent sur le mobile du crash: est-ce un accident ou un attantat criminel des forces de résistance qui combattent le régime de Joseph Kabila?

http://bakolokongo.com/portail/2012/02/rdc-retombes-du-crash-a-bukavu-joseph-kabila-se-trouverait-cache-a-l%E2%80%99est-du-pays/

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vendredi 9 novembre 2012

___Quels enfants allons-nous laisser au monde ? ou Quel monde allons nous laisser a nos enfants? Les enjeux du développement durable. (Pollution de l’air et de l’eau, disparition de nombreuses espèces animales et végétales, désertification, C-ozone…).

What kind of world do we want to leave to our children and grandchildren?

De même qu’on évoque trop souvent la question de savoir comment nous allons sauver la planète, alors qu’en définitive la planète s’en sortira fort bien sans nous (voire mieux au regard du risque d’explosions nucléaires multiples), de même il me paraît très vain de se demander quel monde nous allons laisser à nos enfants.

Je profite de cette vidéo de Bridget Kyoto pour nous interroger non pas sur quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais bien de nous demander quels enfants nous allons laisser au monde :

Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?

On sait que le pétrole déclinera peu après 2015 (selon l’avis même d’un ancien expert de l’Agence internationale à l’énergie) et que depuis le rapport du club de Rome il y a 40 ans la croissance est un leurre. Pourtant, on ne nous propose comme solution que les mêmes recettes qui nous ont amené à cette situation. Einstein nous l’a pourtant dit :

On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré.

Puisque répéter les mêmes actions en espérant un résultat différent est l’apanage des fous ou des idiots, il faut bien admettre une bonne fois pour toute que les fous et les idiots que nous sommes, confortablement installés dans le déni pour ne pas céder à la panique, ne vont rien faire (ou arrêter de faire) pour éviter l’inévitable.

On peut donc craindre que le monde que nous allons laisser à nos enfants ne soit pas super agréable à vivre, et on va tout juste espérer qu’ils puissent au minimum bénéficier de la même chance que nous avons eu de ne pas connaître (de ce côté-ci de la planète en tout cas) des situations de guerres ou de famines. C’est pas gagné.

Bref, il ne faut donc pas compter sur notre génération ou celle de nos parents qui se sont gavées grave à crédit sur le futur. C’est la nouvelle génération qui va morfler !

Quels enfants allons-nous laisser au monde ?

Non content d’hypothéquer l’avenir de nos enfants, on se paie de surcroît le luxe de critiquer leur génération en la qualifiant de confort. Une manière détournée de ne pas évoquer nos responsabilités ? En tout cas, il est totalement affligeant d’oser regretter que les générations à venir se sauront pas s’adapter au moule défectueux qu’on leur lègue. J’ai envie de dire : bien joué les jeunes !

Franchement, qu’espérons-nous ? Notre système éducatif est à la ramasse, la plupart des enseignants désespèrent de leur métier et les autres des élèves. On semble ne vouloir assigner à l’éducation que la seule mission de préparer au monde du travail ! On se trompe lourdement. Chaque fois que j’entends certains vouloir rapprocher le monde de l’école et celui de l’entreprise, mon sang se glace : ne serions-nous que de la chair à entreprise ?

Le monde dans lequel nous vivons est complexe. Nous pouvons disposer d’informations sur tous les sujets que nous voulons, mais notre difficulté est de trier, de filtrer, et finalement de se faire sa propre opinion. Pourtant, on cherche à nous formater, à nous faire « rentrer dans le moule ». Or, ce n’est plus tant la transmission du savoir qui est primordiale, car le savoir est disponible plus que nécessaire. Ce qu’il nous faut, c’est développer notre esprit-critique, et exercer notre libre-arbitre.

C’est là que nos efforts doivent porter, car nous, notre génération et celle qui nous a précédée, nous ne sauverons pas le monde. L’avenir appartient aux générations à venir. Elle devront avoir confiance en elles. La seule façon de les aider à avoir un avenir, ce n’est pas de leur trouver du boulot, mais de les former du mieux que nous pourrons.

La seule question qui vaille est : quels enfants laisserons-nous au monde ?

http://jeffrenault.wordpress.com/2012/05/30/quels-enfants-allons-nous-laisser-au-monde/

II. Les enjeux du développement durable

Depuis la parution en 1987 du Rapport Brundtland (cf. annexe), l’expression « développement durable » s’est imposée et popularisée, au point de la retrouver aujourd’hui dans toutes les bouches. Cependant, cette utilisation parfois excessive du terme par les médias, les hommes politiques, ou encore les associations, a tendance à le banaliser et à en faire oublier les enjeux premiers. Il ne faut pas oublier que le concept de développement durable est né d’un constat démographique simple mais inquiétant : la population terrestre a connu une croissance exponentielle dans la deuxième moitié du XXème siècle. En effet, en 1965, 3,34 milliards d’humains vivent sur la Terre 9. Nous sommes aujourd’hui plus de 6,6 milliards 10, soit une augmentation d’environ 100% en 40 ans. Les prospectives démographiques considèrent par ailleurs comme très probable que nous soyons plus de 10 milliards avant le milieu du siècle. Quatre milliards d’humains supplémentaires, à nourrir, à chauffer, à loger … alors même que nos ressources naturelles s’appauvrissent de jour en jour.

Par ailleurs, si le niveau de vie d’une partie de l’humanité a certes évolué très rapidement lors des cinquante dernières années, la fracture Nord/Sud ne cesse de se creuser, condamnant jusqu’à présent une partie de la population terrestre à des conditions de vie extrêmes. D’autre part, en contrepartie de cette évolution trop rapide, les catastrophes naturelles ne cessent de se multiplier (cyclones, ouragans, tsunamis) tout comme les dégâts écologiques de plus en plus alarmants (pollution de l’air et de l’eau, disparition de nombreuses espèces animales et végétales, désertification, …).

A partir de ce constat global découlent de nombreuses questions, dont la première d’entre elles : quel monde allons-nous léguer à nos enfants ? A plus court terme, comment œuvrer pour un progrès économique et social sans mettre en péril l’équilibre naturel de la planète ? Comment réduire la fracture Nord/Sud ? Comment favoriser le développement des pays moins développés alors que la planète pâtit du prélèvement effréné de ses ressources naturelles ?

C’est à ces questions qu’est censé répondre le développement durable. Mais comment ? En effet, l’ampleur de la tâche semble considérable, infinie. Le développement durable insiste alors sur la nécessité de concilier trois thèmes qui se sont trop longtemps ignorés : l’efficacité économique, l’équité sociale, et l’écologie. C’est ce triptyque qui fait tout à la fois l’originalité, le potentiel, et la difficulté du développement durable. En effet, il serait aisé de ne considérer que deux des trois aspects du développement durable. Cela est d’ailleurs souvent le cas : les pouvoirs publics et les médias, notamment, privilégient souvent les facettes économique et environnementale du concept, en laissant de côté son aspect social. Il s’agit au contraire d’équilibrer ce qu’on appelle les trois piliers du développement durable – en anglais les trois P (profit, people, planet) :

le progrès économique : objectif de croissance et d’efficacité économique la justice sociale : objectif d’équité sociale la préservation de l’environnement.

La mise en œuvre de politiques de développement durable est donc extrêmement complexe. Comme on l’a déjà dit, la dimension sociale a tendance à être écartée pour se concentrer exclusivement sur le problème – déjà épineux – de la confrontation entre économie et écologie. Pourtant, la dimension sociale du développement durable n’est en aucun cas un simple « supplément d’âme » du concept. Elle lui est au contraire essentielle : en effet, inégalités sociales et problèmes écologiques sont souvent liés. D’une part, certaines inégalités écologiques sont le reflet d’inégalités sociales : c’est le cas par exemple des problèmes d’accès à la nature, ou des différences d’exposition des populations à la pollution. D’autre part, les inégalités sociales ont également une composante écologique, la plupart du temps aggravante. Le cercle vicieux pauvreté/environnement dégradé est ainsi de plus en plus visible, notamment dans les grandes métropoles des pays en voie de développement. Ainsi, si la plupart des Etats se sont engagés à élaborer une stratégie nationale de développement durable après la Conférence de Rio, on peut aujourd’hui douter de l’efficacité de tels plans. En effet, le développement durable impose des changements structurels en profondeur que les Etats – au premier rang desquels les pays développés – ne semblent pas prêts à mettre en place.

Les Etats ne sont toutefois pas les seuls acteurs responsables. Le développement durable vise à inclure l’ensemble de la société, en se fondant sur un objectif d’intégration et de mise en cohérence des politiques sectorielles. Le développement durable implique en fait un traitement conjoint des effets économiques, sociaux et environnementaux de toute action humaine. Dans cette optique, il est indispensable de mettre en place des démarches à la fois multi-partenariales et interdisciplinaires, impliquant la coopération d’acteurs de disciplines différentes (économie, sociologie, écologie, …), de secteurs différents (transports, eau, déchets, milieux naturels, développement social, …), de milieux différents (entreprises, associations, administrations, syndicats, …) et agissant à des échelons territoriaux différents (international, national, régional, et local). Le développement durable repose donc sur une nouvelle forme de gouvernance, où tous les acteurs doivent se mobiliser.

Le chantier du développement durable est donc énorme 11. Il s’agit de traiter le même problème à tous les niveaux, dans tous les secteurs, et par tous les acteurs. Dans cette perspective, on peut comprendre que les militants du développement durable soient parfois traités d’utopistes ou de doux rêveurs. En effet, malgré l’apparent engouement autour du concept, il serait naïf de penser que l’apparition de la doctrine développement durable a résolu tous les problèmes. Le développement durable se heurte aujourd’hui à de nombreuses difficultés, notamment au niveau de sa mise en place. Rio a montré au monde des Etats enthousiastes, signataires dans leur grande majorité d’une Déclaration révolutionnaire ; mais qu’en est-il aujourd’hui ? Les principes sont certes mis en avant comme preuve de bonne volonté, mais les politiques publiques et les financements nécessaires ne suivent que peu voire pas du tout. Au niveau des entreprises, même constatation. Sur la scène internationale, alors que l’un des objectifs principaux, à la fois l’un des plus ambitieux et l’un des plus urgents, consistait à réduire la fracture Nord/Sud, cette dernière augmente au contraire constamment 12. Il semble que les décideurs actuels ne puissent penser à long terme. C’est probablement l’écueil le plus important du développement durable, qui est soumis, par son insertion dans des politiques publiques, à un rythme électoral rapide et à des exigences de court terme qui ne lui conviennent pas. La nécessité de donner rapidement satisfaction à l’opinion publique entrave aujourd’hui la progression du développement durable, considérablement éclipsé par des considérations environnementales, sociales, et surtout économiques, mais envisagées séparément.

Quel avenir a donc aujourd’hui le développement durable ? Il semblerait qu’il faille chercher du côté d’acteurs moins institutionnels ou moins habituels. La société civile semble tout particulièrement mobilisée dans ce domaine, par le biais de nombreuses associations et ONG. D’autre part, lorsque l’on se tourne vers des acteurs plus classiques en termes décisionnels, à savoir les pouvoirs publics, des institutions en quête de davantage de pouvoirs se sont récemment saisies du problème : les collectivités locales notamment, qui mettent progressivement en œuvre des Agenda 21 locaux ; mais aussi l’Union européenne, qui semble s’attacher de plus en plus nettement au développement durable depuis la fin des années 1990. Le projet Fondation de France s’attachant à mettre en relation les acteurs du développement durable des territoires ruraux européens, il nous paraît intéressant de présenter rapidement maintenant la prise en compte du développement durable au niveau communautaire.

9 Données provenant du site de l’ONU http://esa.un.org/unpp/p2k0data.asp 10 Pour suivre en direct l’évolution de la population mondiale, http://www.populationmondiale.com/ 11 Il suffit pour s’en rendre compte de lire la Table des Matières de l’Agenda 21. On peut par exemple la consulter sur la page Internet des Nations Unies consacrée à l’Agenda 21 http://www.un.org/french/ga/special/sids/agenda21/action0.htm 12 Et ce malgré l’émergence de nouveaux pays industrialisés, notamment la Chine, qui ont connu un développement éclair – mais à quel prix environnemental et social. Les préceptes du développement durable paraissent ici bien éloignés des réalités actuelles.

http://europe-sustainable-development-actors-database.net/les-enjeux-du-developpement-durable

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___Que cherchons-nous ? l’homme est un composé d’esprit et de matière.. Quelle est la nature du réel ? de quoi la réalité est-elle faite, au-delà des apparences sensibles ? Le mystère de l’union esprit et matière! intelligence artificielle

Le cerveau, objet technologique (2/8) : Le plus complexe non-ordinateur du monde



Comprendre le fonctionnement du cerveau est l'un des enjeux de la convergence des technologies à la fois parce qu'il est devenu un objet de technologie, mais également parce l'étude de son fonctionnement permet d'envisager des technologies pour dépasser ses limites. C'est ce que va essayer de nous faire comprendre Rémi Sussan dans ce dossier d'InternetActu.

On imagine trop souvent le cerveau comme l'organe central supervisant le corps entier. Un organe enfermé dans une boite (crânienne), recevant des nouvelles du monde via les sens et communiquant ses dictats au corps (qui n'est pour lui qu'un appendice secondaire, mais bien utile) pour effectuer des actions. Dans une perspective informatique, le cerveau serait le processeur qui est capable à tout moment de consulter sa mémoire, tandis que les organes sensoriels sont les périphériques d'entrée et le corps dans son ensemble le périphérique de sortie.

Qu'est-ce qui, dans cette description, correspond à la réalité biologique ? En gros, rien.

Le mystère de l'incarnation

D'abord, finissons-en avec la machine à penser enfermée dans une boite. Notre esprit est incarné. Nous pensons avec notre corps. Nous percevons en agissant. L'expérience des chatons de Held et Hein, qui date de 1958, en reste un exemple frappant, malgré son ancienneté. Les chercheurs ont pris un groupe de chatons peu après la naissance et les ont enfermés dans le noir. Une heure par jour, ils les sortaient à la lumière, mais le groupe était divisé. Une première équipe devait se déplacer dans la pièce en tirant une carriole miniature. Les autres chatons se tenaient dans la carriole, immobiles. Au bout de quelques jours, les animaux furent libérés. Le premier groupe, celui des "pilotes", n'eut aucun problème à s'adapter au monde extérieur, mais les chats "passagers" restèrent comme aveugles : parce qu'ils n'avaient pas pu interagir avec le monde extérieur, ils ne pouvaient donner du sens à leurs perceptions visuelles. Comme l'explique Francisco Varela dans L'inscription corporelle de l'esprit :"voir des objets ne consiste pas à en extraire des traits visuels, mais à guider visuellement l'action dirigée vers eux."

Un autre exemple particulièrement éclairant est issu des recherches d'Umberto Castiello (.pdf), professeur de psychologie à l'université de Padoue. Celui-ci a démontré que nous avons tendance à esquisser les gestes de préhension d'un objet situé dans notre champ visuel, même si nous n'avons pas l'intention de le prendre dans nos mains. Pour cela, l'équipe de recherche a examiné la manière dont on prend une cerise sur une table, puis ensuite comment on prend une pomme. De façon évidente, l'écart entre les doigts de la main est plus large lorsqu'on saisit la pomme que la cerise ! Mais là où les choses deviennent bizarres, c'est lorsque la pomme et la cerise se trouvent toutes les deux sur une table et qu'on demande au sujet de prendre la cerise. L'écart entre ses doigts sera alors plus large que nécessaire, comme si la seule présence de la pomme obligeait les doigts à s'écarter. Comme l'explique Chris Frith dans son livre Making up the Mind: "l'action nécessaire pour saisir la cerise interfère avec mon action d'attraper la pomme."

Les exemples de ce genre sont multiples. Ils suffisent à montrer que la différence entre les "entrées" et les "sorties" est loin d'être aussi claire qu'on pourrait le penser. Dans l'expérience des chatons, la "sortie" (l'action musculaire) détermine "l'entrée" (la vision). Dans le second cas, "l'entrée" perturbe la "sortie" (le mouvement des doigts).

Ces constats ouvrent la porte à de nouvelles méthodes d'éducation. Selon le Boston Globe, Susan Goldin-Meadow, professeur de psychologie à l'université de Chicago, a découvert que les enfants ayant des problèmes mathématiques s'en tiraient mieux s'ils réfléchissaient en gesticulant. De même, un acteur se remémorera mieux le texte qu'il doit apprendre s'il le fait en bougeant. Aristote, qui enseignait la philosophie en marchant, avait-il déjà entrevu l'existence de ce rapport entre le corps et l'esprit ?

Comme Angeline Lillard, professeur de psychologie à l'université de Virginie, l'a expliqué au Boston Globe, un tel type de recherche validerait les méthodes d'une pédagogue comme Maria Montessori, où les enfants apprennent la lecture, l'écriture ou les mathématiques par la manipulation systématique d'objets : "nos cerveaux ont évolué pour nous aider à vivre dans un environnement dynamique, à y naviguer, y trouver la nourriture et échapper aux prédateurs. Il n'a pas évolué pour nous aider à écouter quelqu'un, assis sur une chaise dans une salle de classe, puis à régurgiter l'information."

On peut se demander cependant si les enfants qui ont des capacités manuelles limitées ou des problèmes visio-spatiaux, comme ceux qui ont tendance à la dyspraxie, ne se trouveraient pas, eux, handicapés par un tel type d'enseignement. Peut-être ne suffit-il pas de remplacer une méthode "universelle" par une autre ?

On aperçoit là une question qui pose le problème de la neurodiversité, une notion sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir.

La mémoire n'est pas la mémoire

Nous n'avons pas de disque dur interne. Se rappeler, c'est recréer.

Et nous ne nous souvenons pas d'un évènement, nous nous rappelons la dernière fois que nous nous en sommes souvenus, ce qui est bien différent. C'est que semble montrer la fameuse expérience "d'effacement des souvenirs" de Nader, Schafe et LeDoux. On a dressé des rats à associer deux stimuli, dans la bonne tradition pavlovienne : par exemple un bruit de cloche et une stimulation électrique. Puis on a laissé mariner les malheureuses bêtes pendant 45 jours, afin de les laisser bien intégrer cette association dans la "mémoire à long terme". Ensuite, on a réactivé le souvenir en utilisant le premier des deux stimuli. Immédiatement après, on a introduit dans le cerveau du rat un produit chimique effaçant la mémoire à court terme. Le rat était donc incapable de se souvenir de ce dernier évènement. Pourtant, après l'expérience on découvrit que les rats étaient amnésiques. Ils avaient oublié l'association entre les deux stimuli, faites 45 jours plus tôt. En supprimant leur dernier souvenir, les rongeurs avaient perdu la trace de leur souvenir plus lointain.

Pour Jonah Lehrer, journaliste à Seed Magazine et auteur du brillant Proust was a neuroscientist, ce genre d'expérience confirme l'intuition de Proust qui considérait la mémoire non comme un entrepôt d'informations statiques mais comme une constante réactivation et recréation de l'expérience. Comme il l'explique, "cela nous montre que chaque fois que nous nous souvenons de quelque chose, la structure neuronale de la mémoire est délicatement transformée en un processus nommé reconsolidation (Freud appelait ce processus Nachtraglichkeit ou "rétroaction"). La mémoire est altérée en l'absence du stimulus original, elle est de moins en moins concernée par ce dont vous vous souvenez et de plus en plus par vous-même".

Une telle "mémoire créative" est bien sûr aux antipodes de l'archivage d'un disque dur, ou de techniques comme le lifelogging, et donc d'une part de la question de l'identité numérique. Si la mémoire est une création constante, en quoi puis-je être considéré comme étant identique à "mes traces" ? Si mon expérience subjective diverge radicalement de l'accumulation de données concernant mon passé, le risque de ces pratiques ne serait-il pas, non de nous faire perdre la mémoire, comme le craignent certains, mais plus subtilement (et plus dangereusement) d'asservir notre psyché un modèle de la mémoire radicalement opposé à notre mode d'être et surtout non créatif, non stimulant pour le fonctionnement du cerveau ?

On a parlé de l'importance du corps dans la perception. Mais il jouerait aussi son rôle dans la mémoire. En effet une récente étude affirme que la posture corporelle peut influencer fortement le rappel de certains souvenirs. Ceux-ci parviendraient effectivement plus vite à la mémoire si la position adoptée leur correspond. Par exemple, il est plus difficile de se remémorer sa participation à un match de basket si on est assis le dos bien droit sur une chaise, les mains sur la table.

Il existe bien d'autres manières d'évoquer les différences entre le cerveau biologique et les ordinateurs. Voici une une liste qui insiste sur des points différents de ceux abordés ici.

Reste le problème du processeur, de l'unité centrale. Comment raisonnons-nous ? Comment prenons-nous des décisions ? Sur ce point encore, nous divergeons radicalement de l'ordinateur. Nous ne sommes pas des programmes informatiques La rationalité est loin d'être le facteur déterminant de nos pensées et de nos actes, ainsi que nous allons le voir dans la prochaine partie.

Rémi Sussan

PS : Bien entendu, et cet avertissement vaut pour tous les exemples donnés dans ce dossier, il est très difficile de dire que ces expériences "prouvent" quoi que ce soit. Nous ne sommes pas dans le domaine de la physique nucléaire, où les mesures sont très précises. Avec l'humain, on est beaucoup plus dans le flou : la qualité du groupe test, le type d'interprétation adoptée, les méthodes mathématiques utilisées pour les statistiques, tout cela joue fortement dans les résultats obtenus. Il faut donc prendre toutes ces recherches avec une certaine distance. Et, contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'IRM ne constitue en rien, du moins pour l'instant, un facteur objectif "irréfutable".

Téléchargement de l'esprit

  • intelligence artificielle

Le téléchargement de l'esprit (Mind uploading en anglais) est une technique hypothétique qui pourrait permettre de transférer un esprit d'un cerveau à un ordinateur, en l'ayant numérisé au préalable. Un ordinateur pourrait alors reconstituer l'esprit par la simulation de son fonctionnement, sans que l'on ne puisse distinguer un cerveau biologique « réel » d'un cerveau simulé1.


  • intelligence artificielle

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Fondements théoriquesLes neurosciences et le courant scientifique du béhaviorisme ou comportementalisme (qui concerne aussi bien les spécialistes du langage que les psychologues) considèrent que des fonctions importantes telles que l'apprentissage, la mémorisation, la conscience, ne sont que les manifestations des processus physiques et électrochimiques à l’œuvre dans le cerveau. À ce titre, ces fonctions sont gouvernées par les lois de la physique. Bien que ce point soit historiquement contesté par plusieurs courants philosophiques, de nombreux chercheurs tels que Ray Jackendoff pour la linguistique par exemple, considèrent que les facultés cognitives sont soumises aux lois de la physique; Christof Koch et Giulio Tononi ont publiés dans la revue IEEE Spectrum un article dans lequel ils affirment :

« la conscience est une part de la nature. Nous pensons qu'elle ne dépend que des mathématiques et de la logique, ainsi que des lois mal connues de la physique, de la chimie et de la biologie; il n'y a rien de magique ou d'un autre monde dans cela2. »

Ainsi le concept de téléchargement de l'esprit repose sur une philosophie mécaniste et sa vision matérielle de l'esprit, déniant ainsi toute considération vitaliste de la vie humaine et de la conscience.

De nombreux scientifiques des disciplines de l'informatique et des neurosciences ont prédit que les ordinateurs seraient capable de reproduire la conscience. Outre Koch et Tononi2, Douglas Hofstadter3, Jeff Hawkins3, Marvin Minsky4, Randal A. Koene5, and Rodolfo Llinas6. ont également pris position allant en ce sens. Selon eux si une machine offre une capacité de traitement suffisante, elle doit pouvoir servir de substrat pour le chargement d'une copie d'un modèle cognitif extrait depuis un cerveau.

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En intelligence artificielle

Super-Ordinateur IBM utilisé à Madrid pour le sous projet Blue Brain espagnol Cajal Blue BrainMême si le principe relève très largement de la science fiction, en théorie, le téléchargement des structures neuronales d'un individu dans un système numérique pourrait permettre de simuler le fonctionnement cognitif d'un individu. Les obstacles à franchir pour atteindre ce type de fonctionnalité sont néanmoins innombrables et très difficiles à résoudre.

Il conviendrait en effet de disposer d'un modèle computationnel cognitif fiable (c'est-à-dire un système logique susceptible de reproduire le fonctionnement d'un cerveau humain). Certaines recherches vont dans ce sens tel le projet NeuroSpin qui par imagerie cérébrale tente de comprendre certains aspects du modèle cognitif du cerveau humain. La découverte des mécanismes cérébraux ne suffit pas. Il conviendrait également de disposer d'un cerveau synthétique susceptible de recevoir le modèle cognitif. Le projet Blue Brain, littéralement « cerveau bleu », a pour objectif de créer un cerveau synthétique par processus d’ingénierie inverse. Fondé en mai 2005 à l'École Polytechnique de Lausanne en Suisse, ce projet étudie l'architecture et les principes fonctionnels du cerveau en partenariat avec IBM.

Le plus ardu des problèmes posé par une tentative de sauvegarde de l'organisation d'un cerveau humain serait celle de la récupération du modèle cérébral d'un individu. À ce jour, aucune technologie n'est en mesure de numériser la complexité du cerveau. Ce dernier contient plus de 100 milliards de cellules nerveuses appelées neurones, toutes reliées individuellement avec leurs voisines par l'intermédiaire des axones et des dendrites. Les signaux échangés entre les terminaisons de ces connexions dites synaptiques sont encore mal connus et reposent sur des échanges à la fois chimiques et électriques.

Néanmoins, plusieurs théoriciens ont présentés des modèles de cerveau artificiel qui cherchent à estimer la puissance de calcul et de stockage qui serait nécessaire pour mener à bien une simulation du cerveau complète ou partielle. Ces modèles considèrent tous qu'il faudrait des décennies avant que la technologie ne permette de tester ces modèles, en admettant par ailleurs que la Loi de Moore s'applique toujours7,

Dans la culture et la philosophieLa question de la reproduction des mécanismes du cerveau humain par une machine est un sujet étudié par les philosophes. Cette question est soulevée par la question de la dualité de l'esprit. En philosophie, le dualisme se réfère à une vision de la relation matière-esprit fondée sur l'affirmation que les phénomènes mentaux possèdent des caractéristiques qui sortent du champ de la physique8. Néanmoins, la culture et en particulier la littérature de science fiction n'ont pas hésité à explorer le concept de transfert de la personnalité d'un individu dans une machine.

LittératureLa numérisation de l'esprit humain est un des concepts clé de La Cité des permutants de Greg Egan. La technique retenue par Egan est que les fonctions physiologiques du cerveau sont tout simplement modélisées par ordinateur tout comme pourrait l'être un mécanisme de montre. Le principal problème est que la capacité de calcul est tellement énorme que ces êtres numériques vivent dans un monde 17 fois plus lent que le vrai monde. Dans ce roman, un scientifique effectue des tests pour savoir si une personne numérique perçoit le fait que le processus de simulation peut être fragmenté en plusieurs lieux, voire être exécuté à l'envers.

Dans le roman libre d'anticipation Autonomy Project de Jean-Michel Smith, une communauté de chercheurs déviants / hackers dans la lignée de la communauté des logiciels libres parvient à transférer une conscience humaine dans un dispositif technologique s'apparentant à un ordinateur. L'esprit ainsi transféré parvient à continuer de vivre sans son corps physique. Il est ainsi possible de faire des clones de ces consciences, ce qui ne va pas toujours sans poser des problèmes. Dans La Grande Rivière du ciel de Gregory Benford, les esprits des morts sont numérisés pour être utilisés comme conseillers auprès des vivants, suivant la qualité de la récupération ils peuvent s'approcher d'une personne véritable (aspect), ou n'être que des versions diminuées (visages). Dans la nouvelle Le Dernier Fantôme, cette technique, et l'immortalité qu'elle assure, condamne à la solitude perpétuelle le fantôme du dernier homme à n'en avoir pas bénéficié.

Dans le roman de science fiction La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq, elle est mentionnée comme un composant de la technique permettant de vivre, jeune, plusieurs vies successives avec un corps et un esprit identiques.

Dans la saga de L'Aube de la nuit de Peter F. Hamilton (qui se passe au XXVIe siècle), une sous-espèce s'est formée dans le genre humain : les Edénistes. Contrairement aux Adamistes (le reste de l'humanité), ils se reproduisent avec des matrices biotechnologiques et ils ont créé des habitats biotech en orbite, dotés d'une immense strate neurale dans laquelle ils téléchargent leur mémoire après leur mort. Dans le roman de science-fiction Calculating God de Robert J. Sawyer, des civilisations extra-terrestres abandonnent complètement la vie matérielle au profit de leur numérisation.

Dans la saga de John Scalzi (Le Vieil Homme et la Guerre, Les Brigades fantômes et La Dernière Colonie), l'esprit humain est téléchargé sur des ordinateurs avant d'être retransféré vers un nouveau corps.

Dans la saga Les Cantos d'Hypérion, de Dan Simmons, un principe de voyage spatial très rapide repose entièrement sur la destruction du corps sous l'effet de l'accélération des vaisseaux et sa régénération avec téléchargement de la mémoire du voyageur.

FilmsDe nombreux films de science fiction utilisent le concept de téléchargement de l'esprit.

Ghost in the Shell utilise le concept de « Ghost » pour parler d'une personnalité numérique. Dans ce film d'animation elles sont victimes de piratage informatique de la part du « Puppet Master ».

Le concept des films Matrix et ses suites a recours en permanence à des opérations de téléchargement de l'esprit. Passé virtuel (The Thirteenth Floor) est entièrement basé sur une idée de téléchargement de l'esprit.

À la télévisionDans la série Stargate SG-1, on trouve plusieurs occurrences de téléchargements d'esprit.

L'épisode Révélations voit l'esprit de Thor, le commandant suprême de la flotte Asgard, téléchargé dans l'ordinateur du vaisseau d'Anubis.

Dans l'épisode Vaisseau fantôme (Lifeboat), les passagers d'un vaisseau sont transportés en hibernation, leur métabolisme ralenti et leur esprit « sauvegardé » dans l'ordinateur du vaisseau pour éviter que l'esprit ne souffre de l'état du corps. Mais lorsque le vaisseau se crashe, leurs esprits incapables de retrouver leur corps originel s'incarnent tous dans une même personne.

Dans l'épisode Transfert (Holiday), les personnages voient leurs esprits tranférés d'un corps à l'autre par une méthode peut-être similaire.

Dans la série télévisée BattleStar Galactica, l'esprit des Cylons est téléchargé dans un nouveau corps après leur mort, via un vaisseau de résurrection. Dans la série dérivée Caprica, on apprend que l'esprit du premier Cylon créé provient d'un humain.

Dans la série d'animation Code Lyoko, les personnages sont « virtualisés » et pénètrent dans l'ordinateur par ce procédé.

Jeu vidéoDans Deus Ex, JC Denton a la possibilité de fusionner avec l'intelligence artificielle Helios.

Dans EVE Online, un joueur qui meurt voit son esprit scanné et téléchargé dans un clone.

Dans Perfect Dark, Joanna télécharge la personnalité du Dr Carol depuis un ordinateur.

Dans Portal 2, GLaDOS est en partie basée sur Caroline, la secrétaire du directeur d'Aperture Science.

  • Computationnalisme


Le cerveau humain, simple machine à effectuer des calculs ?Le computationnalisme est une théorie fonctionnaliste en philosophie de l'esprit qui, pour des raisons méthodologiques, conçoit l'esprit comme un système de traitement de l'information et compare la pensée à un calcul (en anglais, computation1) et, plus précisément, à l'application d'un système de règles. Par computationnalisme, on entend la théorie développée en particulier par Hilary Putnam et Jerry Fodor2, et non le cognitivisme en général.

Le terme a été proposé par Hilary Putnam en 1961, et développé par Jerry Fodor dans les années 1960 et 19702. Cette approche a été popularisée dans les années 1980, en partie parce qu'elle répondait à la conception chomskyenne du langage comme application de règles, et aussi parce que ce modèle computationnaliste était présupposé, selon Fodor, par les sciences cognitives et les recherches sur l'intelligence artificielle.

En anglais, la computation se réfère à la calculabilité, c'est-à-dire au fait de passer d'une entrée à une sortie par le biais d'un algorithme déterminé. Le computationnalisme n'est pas une thèse ontologique sur la nature de l'esprit : il ne prétend pas que toute pensée se réduit à un calcul de ce style, mais qu'il est possible d'appréhender certaines fonctions de la pensée selon ce modèle, qu'elles soient conscientes ou infraconscientes (par exemple les processus de vision, selon l'approche des neurosciences computationnelles développé par David Marr au début des années 19802).

En termes de doctrine, le computationnalisme peut être caractérisé comme une synthèse entre le réalisme intentionnel et le physicalisme2. Le premier affirme l'existence et la causalité des états mentaux, et prend en compte les attitudes propositionnelles, c'est-à-dire la manière dont le sujet se comporte à l'égard d'une proposition (« je crois que x », « je pense que p », etc.). Le second affirme que toute entité existante est une entité physique. Le computationnalisme se présentait ainsi comme alternative à l'éliminativisme matérialiste, qui refusait l'existence de toute entité mentale2. Deux noyaux théoriques ont aussi été essentiels à la formation de la théorie computationnaliste : d'une part, le formalisme mathématique développé au début du XXe siècle, qui permet en gros de concevoir les mathématiques comme la manipulation de symboles à partir de règles formelles (axiomatique d'Hilbert) ; d'autre part, la calculabilité (et la machine de Turing). À l'aide de ces deux ensembles théoriques, on peut passer du noyau sémantique à la simple syntaxe mathématique, et de celle-ci à l'automatisation, sans jamais nier l'existence de la sémantique (c'est-à-dire du sens).

Le computationnalisme a été la cible de diverses critiques, en particulier de John Searle, Hubert Dreyfus, ou Roger Penrose, qui tournaient toutes autour de la réduction de la pensée et/ou de la compréhension à la simple application d'un système de règles. À la fin des années 1980, il a été concurrencé par un nouveau modèle cognitif, le connexionnisme2. Celui-ci vise à montrer qu'on peut expliquer le langage de la pensée sans faire appel à un raisonnement gouverné par un système de règles, comme le fait le computationnalisme2.



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Combiner le réalisme intentionnel avec le physicalismeOutre l'analogie de la pensée avec la ratiocination (ou calcul), le fonctionnalisme est lié à une « théorie représentative de l'esprit »2, qui stipule l'existence des attitudes propositionnelles : les croyances et les désirs sont ainsi une relation entre un sujet pensant et les représentations symboliques du contenu de ces états2. Ainsi, croire que le chat est sur le fauteuil, c'est adopter une attitude propositionnelle distincte (celle de la croyance) de l'attitude qui consiste à souhaiter que le chat soit sur le fauteuil ; dans les deux cas, la représentation symbolique mentale (« le chat sur le fauteuil ») conserve la même valeur sémantique, mais l'attitude propositionnelle (croire ou vouloir) diffère2. L'approche computationnaliste considère que les états mentaux sont des représentations, au sens où ils sont composés de représentations symboliques ayant des propriétés sémantiques et syntaxiques, à l'instar des symboles utilisés dans la calculabilité mathématique2. Il repose donc sur l'affirmation selon laquelle les attitudes propositionnelles impliquent des représentations symboliques2. En ceci, il s'oppose à l'éliminativisme matérialiste, qui dénie toute existence aux entités mentales2.

La théorie de la représentation de Jerry Fodor, formulée dans sa conception du « mentalais » ou du langage de la pensée, se distingue toutefois des théories classiques de la représentation (Hobbes, Descartes, etc.) en ce que les représentations ne sont pas assimilées à des images, mais à des symboles2,3.

Outre cette théorie représentative, le computationnalisme soutient aussi une théorie causale des états mentaux : les états mentaux sont reliés entre eux par le principe de causalité4. Au cœur de cette théorie, on trouve ainsi la possibilité de formuler, sous forme exclusivement syntaxique, au sens mathématique du terme, le contenu sémantique des états mentaux, et ensuite de lier la syntaxe au principe de causalité.

En d'autres termes, on appréhende la pensée en tant que système de règles à appliquer. Cela pose un premier problème philosophique, dans la mesure où concevoir la pensée de cette façon peut conduire à confondre une régularité empirique, qui obéit à une règle, à l'application de cette règle2. Ou encore : ce n'est pas parce qu'un comportement est régulier qu'il obéit à une norme2.

Cette théorie semble donc opérer un amalgame entre le concept de cause et celui de raison : comment penser que nos représentations mentales s'enchaînent uniquement sur un processus causal ? N'est-ce pas faire fi du caractère normatif qu'elles possèdent, et d'abord du fait que nous les évaluons en fonction d'un « standard de validité » (par exemple le critère de la vérité) 2?

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Formalisme et calculabilité :

De la sémantique au mécanismeC'est par le biais, d'une part, du formalisme mathématique, développé à la fin du XIXe siècle par Gauss, Peano, Frege et Hilbert, et d'autre part de la calculabilité, que le computationnalisme traite ce problème2. En effet, le formalisme réussit, en élaborant une axiomatique, à exclure ou à codifier les intuitions sémantiques du mathématicien (par exemple l'intuition à la source du postulat sur la parallèle d'Euclide2). Le formalisme considère ainsi, en grossissant le trait, que les mathématiques existent en dehors de toute intention et de toute pensée. Ils fonctionnent à l'aide de symboles qui demandent à être manipulés selon des règles formelles.

Le deuxième aspect mathématique décisif dans la théorie computationnaliste, c'est la définition des fonctions calculables par Alan Turing, en 1936. En élaborant le modèle abstrait de la machine de Turing, celui-ci montrait que toute opération n'impliquant que des schémas syntaxiques pouvait être dupliqué mécaniquement2. On parle aussi de la thèse de Church-Turing5.

Ainsi, la formalisation mathématique montre comment les propriétés sémantiques des symboles peuvent parfois être codés selon des règles syntaxiques, tandis que la machine de Turing montre comment la syntaxe peut être relié à un processus causal, qui permet de concevoir un mécanisme capable d'évaluer toute fonction formalisable. La formalisation relie la sémantique à la syntaxe, et la machine de Turing la syntaxe au mécanisme2.

Le computationnalisme pouvait en outre s'appuyer sur la « révolution cognitiviste » opérée en linguistique par Chomsky2.

La linguistique générative de Chomsky affirme ainsi qu'à partir d'un système de règles limité, nous pouvons comprendre une infinité d'énoncés ; ce qui implique, à son tour, que l'on peut concevoir une infinité de pensées2. Selon Jerry Fodor (1975), la compétence linguistique théorisée par Chomsky conduisait à postuler un langage de la pensée (« mentalais »)2.

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L'algorithme, transformation de l'input en outputLa théorie fonctionnaliste comporte ainsi trois types de spécifications :

les spécifications d’entrées (input), les spécifications qui stipulent le genre de choses qui causent les états mentaux chez les personnes ; les spécifications des états internes qui décrivent les interactions causales des états mentaux ; les spécifications de sorties (output) qui disent quels genres d’action ou de comportements sont causés par les états mentaux.

On passe des input aux output par le biais d'un algorithme. C'est le principe de base d'une machine de Turing ou même d'une machine à compteurs, modèle abstrait de calculabilité qui est concrétisé, par exemple, par un distributeur de cannettes : celui-ci réagit aux inputs (on lui donne 50 centimes ou 1 euro), et, en fonction de ceux-ci, délivre la cannette ou attend plus de monnaie4. La calculabilité permet ainsi d'identifier la classe des fonctions informatiques pouvant être calculées à l'aide d'un algorithme. Ces fonctions sont des ensembles d'instructions réalisant une certaine tâche : on parle aussi parfois de « routine » (rote procedure).

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Fonctionnalisme, matérialisme, physicalisme et le problème des qualiaDans cette mesure, le fonctionnalisme, selon Hilary Putnam (1992), n'est pas nécessairement un matérialisme : les états mentaux peuvent être accrochés à différents supports, que ce soit le cerveau ou le hardware et le software d'un ordinateur, ou tout autre support4. Sur la différence entre fonctionnalisme et matérialisme, et la possibilité d'adopter une théorie dualiste tout en maintenant le fonctionnalisme, Laberge (ibid.) cite Hilary Putnam, « La nature des états mentaux », in Les Études philosophiques, juillet/septembre 1992, p.323-335.</ref>.

Ainsi, même si la pensée s'appuie sur un support matériel (le cerveau), on peut alors l'étudier sans se soucier de ce support (contrairement à une certaine approche matérialiste voire réductionniste courante dans les neurosciences) : une même idée peut en effet être exprimée sur des supports physiques très différents (par la voix, sur papier, sur un mur, sur un ordinateur, etc.) Toutefois, dans la mesure où le principe de causalité est le plus souvent associé à la matière, la plupart des fonctionnalistes sont aussi matérialistes4.

Dans cette mesure, le fonctionnalisme s'apparente à un behaviorisme méthodologique : contrairement au behaviorisme ontologique, il n'affirme pas qu'il n'y a pas d'états mentaux. Mais, de même que le behaviorisme méthodologique, il laisse de côté les aspects subjectifs, qualitatifs, des états mentaux (ou qualia), c'est-à-dire l'ensemble des expériences subjectives qui peut faire l'objet, par exemple, d'un poème ou d'une déclaration amoureuse, ou du simple fait d'aimer telle couleur. On parle ainsi de « fonctionnalisme de la boîte noire »4.

Toutefois, la thèse de Putnam a été attaquée par John Searle, l'un des critiques les plus importants du computationnalisme. Selon lui, non seulement il est impossible, comme le prétend Putnam, de concilier le fonctionnalisme avec un dualisme à propos des états mentaux et des états physiques (dualisme pensée/cerveau), mais la tentative même du computationnalisme de concilier l'intentionnalisme réalisme avec le physicalisme est voué à l'échec. En effet, « le fonctionnaliste insiste pour qu’on comprenne bien qu’il ne dit pas qu’une croyance est un état mental irréductible qui, en plus a les relations causales qui sont les siennes, mais plutôt qu’une croyance ne consiste qu’en ce qu’elle a ces relations causales6. ».

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L'hypothèse du mécanisme digitalL'hypothèse du « mécanisme digital » a été développée par Bruno Marchal5, en y adjoignant 2 hypothèses d'une autre nature 7:

d'une part, la these de Church, pierre d'angle de l'informatique théorique, d'autre part, ce qu'il appelle le realisme arithmétique,c'est-à-dire le fait que la verité arithmétique est intrinsèque, "d'une ontologie non substantielle", dixit Marchal.

C'est cette conjonction de 3 hypothèses que Bruno Marchal nomme "computationnalisme", mais qui n'est pas admise comme telle par tous les tenants du computationnalisme. Il s'agit en effet à la fois d'une thèse ontologique forte, selon laquelle la conscience pourrait survivre avec un cerveau artificiel (de même qu'elle survit avec un rein artificiel), et d'une thèse logique faible, dans la mesure où il faut pour cela une description d'un état instantané du cerveau et que Marchal ne pose aucune restriction sur celle-ci. En d'autres termes, il est possible qu'il faille connaître l'état quantique de tout l'univers pour obtenir une telle description adéquate du cerveau5. Les systèmes de téléportation utilisés par la science-fiction, et repris en tant qu'expérience de pensée sur le problème de l'identité personnelle (voir par ex. Derek Parfit, 1984), utiliseraient une telle hypothèse.

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Critiques de l'hypothèse computationnalisteDiverses critiques ont été adressées à la théorie computationnaliste, qui tournent toutes autour de la question des règles. En effet, le computationnalisme postule qu'on peut assimiler la pensée à un système d'application de règles, ce qui permet en retour d'identifier des fonctions informatiques complexes comme étant un équivalent de pensée. Ces critiques ne sont pas forcément fatales au computationnalisme, mais en limitent l'extension à certains processus déterminés de pensée, qui pourraient être modalisés selon un système de règles.

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Qu'est-ce qui est calculable ?

Une critique ancienne provient de John Lucas (1961), qui affirme que le théorème d'incomplétude de Gödel pose des problèmes insurmontables à l'analogie esprit/machine8. Cet argument a été développé par Roger Penrose, selon qui un mathématicien humain est capable de comprendre plus et de démontrer plus que ce qui est simplement calculable2. Cela a fait l'objet de nombreux débats (David Lewis, Solomon Feferman, etc2.).

Un autre argument a été formulé par Hubert Dreyfus dans What Computers Can't Do (1972)2. Fin connaisseur de Heidegger et de la phénoménologie, Dreyfus souligne ainsi la différence centrale qui distingue le processus cognitif utilisé lorsqu'un novice apprend une compétence et lorsqu'un expert agit. Ainsi, un joueur d'échec débutant applique un système de règles (par exemple, avancer le pion de deux cases ou occuper le centre). Mais un champion d'échecs n'applique pas de règles : il « voit » le « coup juste »2. L'application de règles, au cœur du computationnalisme, serait ainsi le propre des processus cognitifs limités2. Il est difficile, en particulier, de transformer une compétence experte en algorithme, lorsque cette compétence tire ses ressources d'une connaissance générale étrangère au domaine du problème visé2.

Les tentatives visant à construire des réseaux connectionnistes, ou celle de Rodney Brooks visant à construire une intelligence artificielle simple sur le modèle des insectes, sont une réponse partielle aux objections de Dreyfus2. Ce dernier considère en effet ces tentatives comme plus prometteuses, et pense que la théorie de Walter Freeman répond à certaines formulations de Merleau-Ponty à propos de l'apprentissage d'une compétence2. Il reste toutefois sceptique, considérant dans What Computers Still Can't Do (1992) qu'on ne fait que donner une chance, méritée, d'échouer, au connexionnisme2.

Il faut toutefois souligner que, si la théorie computationnaliste a souvent été interprétée comme visant à rendre compte de l'ensemble, ou presque, des processus cognitifs, y compris les processus infraconscients tels que la vision (David Marr), selon Jerry Fodor (1984 et 2000), seuls les « raisonnements modulaires », par opposition aux « raisonnements globaux », sont susceptibles d'être appréhendés par ce modèle2. Dans The Mind Doesn't Work That Way (2000), Fodor affirme dès l'introduction qu'il n'avait jamais imaginé qu'on puisse interpréter sa théorie de façon à croire qu'elle rendrait compte de la pensée en général2.

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Peut-on assimiler calculabilité et compréhension ?Article détaillé : Chambre chinoise. L'une des plus puissantes objections a été formulée par John Searle (1980), à travers l'expérience de pensée de la chambre chinoise, qui se veut une réponse au test de Turing. Il s'agit de se demander si la calculabilité (computation) peut suffire à expliquer la compréhension2. Par son test, Turing visait à substituer à la question « les machines peuvent-elles penser ? » la question de savoir si elles peuvent réussir un examen, appelé « jeu de l'imitation », dans lequel les personnes examinées doivent déterminer, sur le seul fondement des réponses qu'on leur donne, si leur interlocuteur invisible est une personne ou une machine (voir le programme ELIZA)2.

Or, Searle affirme qu'on ne peut extrapoler de la réussite au test de Turing la possibilité de penser. L'expérience de la chambre chinoise est simple : il suffit d'imaginer qu'on enferme une personne dans une salle, et qu'il ne puisse communiquer à l'extérieur qu'à l'aide de symboles chinois, langue qu'il ne comprend pas. Un cahier stipulant certaines règles de manipulation de ces symboles lui est fourni. Il s'agit ainsi de l'équivalent du test de Turing : ce dispositif imite un ordinateur digital qui reçoit des input symboliques et les transforme en output symboliques à l'aide d'un système de règles, qui peuvent être appliquées à des informations non-sémantiques, qui seraient exclusivement syntaxiques ou symboliques2. Or, Searle conclut qu'on ne peut évidemment pas parler d'une compréhension, puisqu'on a stipulé dès le départ que la personne ne comprenait pas le chinois ; ce qui ne l'empêchait pas de communiquer adéquatement à l'aide du système de règles2. On ne peut donc que simuler la compétence linguistique par une machine, mais non pas la dupliquer2.

Deux lignes de réponse ont été adressées à l'objection de Searle. Certains sont allés jusqu'à définir la compréhension en termes fonctionnalistes : puisque le dispositif de la Chambre chinoise fonctionne, il faut dire qu'il suffit à la compréhension2. L'autre type de réponse concède que Searle a raison, mais tente de complexifier le schéma en ajoutant de nouveaux traits, par exemple la possibilité d'apprendre de nouvelles règles, la faculté d'interagir avec son environnement, etc., qui permettrait de parler d'une compréhension véritable, et non d'une simple simulation2. Searle a alors adapté son argument pour prendre en compte ces nouvelles facultés, tout en continuant à nier qu'une machine ne puisse faire autre chose que simuler la compréhension2.

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L'alternative connexionnisteArticle détaillé : Connexionnisme.

À la fin des années 1980, l'approche connexioniste a commencé à concurrencer le computationnalisme, dont le principal titre de légitimité, selon Fodor, était qu'il était la seule théorie apte à rendre compte de l'évolution des sciences cognitives et des modèles implicites utilisés par celles-ci2. Le connexionnisme tente d'élaborer des modèles de compréhension des processus cognitifs qui ne passent pas par le simple usage et application de règles2. Précédé par quelques travaux innovateurs de Wiener et de Rosenblatt, l'approche connexionniste a surgi sur la scène philosophique avec la publication de l'ouvrage de Rumelhart et McClelland, Parallel Distributed Processing (1986)9.

Techniquement, la différence entre les deux approches réside surtout dans le fait que la première est intrinsèquement séquentielle et la seconde fait une très grande part au parallélisme des opérations. Dans les deux cas sont bien entendu appliqués des systèmes de règles, sans quoi il ne resterait rien à étudier.

Donald Knuth suggère que le conscient est de nature séquentielle (nous ne pouvons analyser clairement qu'une chose à la fois) et l'inconscient de nature parallèle. Il y voit une raison du grand succès de la programmation chez les nerds, qui sont mal à l'aise face aux phénomènes ne relevant pas de la pure logique.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Computationnalisme

Par la science, nous cherchons comment fonctionne le monde. Dans notre jeunesse, nous nous cherchons, nous cherchons celui ou celle que nous serons. Nous cherchons à connaître notre « mission » dans la vie…

Ou plus simplement, comment nous pourrons être heureux tout en étant utiles aux autres. Nous cherchons notre place, même petite, à l’intérieur du grand réseau de l’humanité et du monde.

En d’autres mots, nous cherchons à donner un sens à notre vie. Car il est clair que la simple intendance (l’entretien de notre corps) ne pourra y parvenir.

Le corps est comme une voiture, un véhicule : il sert à nous déplacer. Et l’on n’imagine mal quelqu’un astiquant sans cesse sa voiture sans jamais l’utiliser. Qu’est-ce qui compte le plus, lors d’un accident : la voiture ou celui qui la conduit ? Si le conducteur s’en sort sans trop de dommage, peu importe l’état de la voiture. Mais l’inverse n’aurait pas de sens.

Le corps de l’homme est un outil irremplaçable et beaucoup plus précieux que n’importe quelle automobile, mais un outil tout de même, pour l’esprit immatériel qui l’habite. Et la mission de l’esprit ne se limite pas à entretenir le corps, comme il le ferait d’un véhicule. Sinon, il faudrait se demander qui est l’outil et qui est le maître.

Donner un sens à notre vie, cela seul peut mettre notre esprit en mouvement. Un esprit éveillé vit pleinement chaque étape de sa vie sur terre, sans craindre la mort. Car il sait qu’elle n’est qu’un passage sur son chemin. Il vit les pieds sur terre, tout en gardant le cap sur un but plus grand.

Que cherchons-nous ? D’abord, une transcendance (une manière d’aller au-delà de soi) qui commence par l’altruisme, par l’amour des autres, mais pas seulement des humains. Tout y passe, les animaux, les plantes, les grains de sable, la pluie, la lune et l’univers au grand complet. Car la beauté du monde est déjà une preuve que l’univers n’est pas le fruit d’un hasard aveugle.

Mais qu’est-ce que cela signifie, tout aimer de la Création, si ce n’est d’aimer son Créateur ? Et quelle meilleure façon de lui rendre son amour qu’en aimant à notre tour tout ce qu’il a créé ? Ainsi, l’amour est une grande roue qui tourne et nous entraîne vers le haut… vers l’origine de tout amour.

Normand Charest

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Cours esprit et matière : et si l'esprit n'était qu'une illusion ? Que penser du matérialisme scientifique ?

page créée le 1/06/2010




Résumé: il s'agit de se demander ce que vaut la représentation populaire mais aussi philosophique, de l'homme comme composé d'un corps et d'un esprit; je précise que je fais ici comme si corps et matière étaient la même chose, ce qui ne va pas de soi ! Pour interroger la notion de matière, cf. cours esprit et matière et cours perception





- cours conscience

- cours Descartes, Méditations Métaphysiques














INTRODUCTION

- question ontologique : quelle est la nature du réel ? de quoi la réalité est-elle faite, au-delà des apparences sensibles ?

- existe-t-il bien deux genres de réalité distincts ? En moi mais aussi en général, dans le monde ? Ou bien n’est-ce qu’une illusion ?

I- Le dualisme : il existe deux sortes de réalités distinctes, et autonomes…

Intuitivement, on croit qu’il existe deux principes distincts dans la réalité, mais surtout en nous ; on répond à la question de savoir de quoi nous sommes faits, de manière dualiste : nous croyons que nous possédons à la fois un esprit et un corps, il y a d’un côté l’âme, l’esprit, de l’autre le corps, la matière.

L’esprit (spiritus) Le corps siège des états mentaux de toute sorte = penser, imaginer, sentir ; tout ce qui se passe dans notre tête = intériorité. Se définit par opposition à la matière, ie, comme immatériel… et par conséquent, éternel. n’est que l’habitacle provisoire de l’esprit qui s’en échappe à la mort.

  • Pourquoi croyons-nous cela ?

A- la "psychologie populaire" ou "psychologie du sens commun"

Nos explications psychologiques ordinaires supposent que nos croyances, désirs, intentions et autres états mentaux sont des causes de nos comportements et entretiennent les uns avec les autres des relations causales. La plupart d’entre nous croyons que ces états mentaux sont d’une nature différente de celle corps et de ses activités : les états mentaux sont conscients alors que le corps et ses activités ne le sont pas.

Le spirituel et le matériel semblent avoir des propriétés plutôt différentes et sans doute irréconciliables. Les évènements mentaux ont une qualité subjective qui leur est associée, alors que les évènements physiques n’en ont évidemment pas. Par exemple, qu’est-ce que l’on ressent lorsqu’on se brûle le doigt ? A quoi ressemble le ciel bleu ? A quoi ressemble une musique agréable ? Les philosophes appellent qualia ces aspects subjectifs de l’esprit. Il y a quelque chose à quoi ressemble une couleur, une brûlure, et ainsi de suite ; les qualia interviennent dans ces évènements mentaux. L’argument est alors que ces qualia semblent particulièrement difficiles à ramener à quoi que ce soit de physique.

B- Descartes : un dualisme exacerbé Descartes radicalise la distinction « populaire »

  • 1) « Je pense, j’existe »

Fondement indubitable de toute connaissance : l’ego, le « je pense ». Douter c’est penser ; je ne puis en douter. Donc cette pensée est réelle. Par conséquent le je qui pense est réel.

2) Conséquence : que suis-je ? une chose qui pense, une âme, un esprit, une conscience (cf. Seconde Méditation)

a) je suis une chose qui pense

L'esprit qui doute s'appréhende lui-même et se met devant le verbe exister : "moi donc à tout le moins, ne suis-je pas quelque chose » ? Pour répondre à cela il essaie divers sujets, les choses, son corps, etc., mais à chaque fois, de bonnes raisons font lever un point d'interrogation. Il pose "je suis" et essaie tous les attributs possibles en se demandant si le "je" peut subsister sans eux Résultat : la pensée seule ne peut être détachée de moi

  • b) qu'est ce qu'une chose pensante?

"Une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent".

Descartes, Discours de la Méthode, IVe partie.

Puis, examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse, mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point, et qu'au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j'étais, au lieu que, si j'eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle ; en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est.







3) le corps, pure extériorité mécanique (la thèse du corps-machine)

Qu’est-ce le corps si on veut le concevoir de manière claire et distincte ? Le corps est une substance étendue en longueur, largeur, et profondeur. D’où la conception du corps vivant mécaniste : le corps est une machine, un assemblage de pièces et de rouages, comme une horloge n’est rien d’autre qu’un ensemble formé seulement de roues et d’engrenages.

  • Bilan : le dualisme cartésien

l’âme ou l’esprit est une substance pensante (simple, n’occupant aucun espace assignable, indivisible)

On ne peut couper une idée en deux !



le corps ou la matière est une substance étendue (divisible, sans pensée ni intériorité) ; la matière : ce qui est susceptible d’occuper un étendue et de subir des mouvements.

On peut ainsi concevoir la moitié d’un corps ou le ¼ d’un corps



Unité, identité Sujet, ipséité, ie, dotée d’unité centrale : l’âme est un sujet, car

- elle peut rapporter tous ses actes à elle-même, comme un centre ou point fixe ;

- elle est toute entière en chacun de ses actes

-elle est la même tout au long de la durée



Aucune unité, aucune identité réelle : ainsi deux morceaux de corps sont le même corps

Pas d’unité centrale : pas présent en chacune de ses parties, caractère discontinu (unité de composition, d’assemblage, de fonction)



l’âme ou l’esprit, est du côté de la liberté ; l’esprit a la capacité d’initier des mouvements sans être causé par rien du tout (ainsi je peux prendre l’initiative de me jeter d’un train juste pour prouver que je suis libre, sans que rien ne m’y contraigne). Le corps est du côté du déterminisme, de la nécessité

Cette représentation du corps ne cessera de hanter l’imaginaire occidental

- Cf. le corps pour la médecine : on répare le corps, on opère des greffes…

- La distinction médecine généraliste et psychanalyse/ psychologie : on va mal quelque part dans le corps, on voit un médecin du corps… on va mal quand on est « déprimé », quand l’âme est triste, on va voir un médecin de l’ « âme »

II- Les difficultés du dualisme

  • 1) l’homme est un composé d’esprit et de matière

a) Problème : Le corps ne m’est pas extérieur comme n’importe quelle chose du monde ! Nous faisons constamment l’expérience des relations entre les deux

Exemples de relations causales :

(1) un événement corporel (se piquer) a pour effet un événement mental (ressentir une douleur)

(2) Un événement mental (penser : « c’est l’heure de se lever ») est la cause d’un événement corporel (se lever)

Exemples d’imbrication totale :

cf. expériences diverses de la douleur, de la faim, du toucher, de la fatigue, etc.

- la douleur : le « je » regarde-t-il le corps souffrant comme un objet jeté à distance de lui ? Non, le « je » n’est pas hors du corps, il est en et avec lui ! C’est bien la totalité de mon être qui souffre, ce n’est pas moi ET mon corps, c’est moi en tant que totalité incarnée, être de fusion …

b) l’union vécue chez Descartes Descartes était conscient de ces problèmes :

Descartes, Abrégé des Méditations Métaphysiques, 1647

« L’âme de l’homme est réellement distincte du corps et toutefois (…) elle lui est si étroitement conjointe et unie qu’elle ne compose que comme une même chose avec lui »







Descartes, Méditations Métaphysiques, VI

La nature m’enseigne aussi par ces sentiments de douleur, de faim, de soif, etc., que je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu’un pilote en son navire. Mais, outre cela, que je lui suis conjoint très étroitement et tellement confondu et mêlé, que je compose comme un seul tout avec lui. Car, si cela n’était, lorsque mon corps est blessé, je ne sentirais pas pour cela de la douleur, moi qui ne suis qu’une chose qui pense, mais j’apercevrais cette blessure par le seul entendement, comme un pilote aperçoit par la vue si quelque chose se rompt dans son vaisseau.





Ainsi, nous ne constatons pas mais nous éprouvons ce qui affecte mon corps. Nous n’enregistrons pas la douleur, la soif, la faim, comme le ferait le pilote qui consulte les cadrans de son tableau de bord, elles sont vécues au plus profond de notre être. Au-delà de la dualité conçue, il y a l’unité vécue ; l’union des deux substances n’est pas simple juxtaposition mais fusion. Entre l’âme et le corps, mêlés au point de ne plus faire qu’un, l’interaction est intime et permanente, le corps agit sur l’âme et l’âme agit sur le corps. Il a d’ailleurs affirmé l’unité particulière et réelle du corps humain

2) Comment expliquer dans ce cadre l’interaction des deux substances ? Comment expliquer que deux réalités sans commune mesure ni point de contact peuvent s’influencer l’une l’autre ?

Comment mes volontés, processus immatériels, pourraient-ils se traduire en gestes, ie, en mécanismes, en réalités matérielles et spatiales ?

Comment expliquer également les émotions (passions de l’âme) ie, que l’âme subisse les effets du corps ?

Comment se peut-il que l'expérience consciente puisse mettre en mouvement un corps, i.e. un objet matériel doté de propriétés physico-chimiques ?

Comment peut-on vouloir être la cause du fonctionnement de nos neurones et de la contraction de nos muscles, de sorte qu'ils réalisent ce que nous nous proposons de faire ?

a) la solution cartésienne

Dans le Traité des passions de l’âme, Descartes dit que l'union se situe dans la glande pinéale, au centre du cerveau. Sorte de carrefour où se rencontrent les deux ordres de réalité, par lequel les esprits animaux (minuscules corpuscules circulant dans le sang) arrivent au cerveau, puis repartent dans le corps. La causalité esprit/corps est donc possible : elle s'effectue dans la glande pinéale.




Descartes, Traité des passions de l’âme, article 37 : « Comment il paraît qu’elles sont toutes causées par quelque mouvement des esprits »

Et parce que le semblable arrive en toutes les autres passions, à savoir, qu’elles sont principalement causées par les esprits contenus dans les cavités du cerveau, en tant qu’ils prennent leur cours vers les nerfs qui servent à élargir ou étrécir les orifices du coeur, ou à pousser diversement vers lui le sang qui est dans les autres parties, ou, en quelque autre façon que ce soit, à entretenir la même passion : on peut clairement entendre de ceci pourquoi j’ai mis ci-dessus en leur définition qu’elles sont causées par quelque mouvement des esprits.






Statut des passions : se situent aux confins de l’âme et du corps : elles relèvent des choses dont nous faisons l’expérience en nous-mêmes (ce sont des pensées) mais pourtant, elles ne sont pas produites par l’âme, mais par le corps. Si ce sont bien des pensées, elles se distinguent donc des pensées créées par l’âme même, à savoir, les « volontés ».

Cause immédiate ou prochaine : mouvement de la glande pinéale qui se situe au centre du cerveau

Cause de ce mouvement = esprits animaux

Cause (la plus lointaine dans l’ordre du vécu mais première dans l’ordre chronologique) de ce mouvement : un objet qui agit sur nos sens

Descartes parle d’une institution naturelle entre les mouvements des esprits animaux, qui nous disposent à nous comporter ou à agir de telle façon Rles passions disposent notre âme à vouloir les choses auxquelles elles préparent le corps. La nature a institué un mouvement des esprits animaux qui se communique, à telle occasion, à la glande pinéale, et agite l’âme de la façon requise… Une passion est associée par nature ou habitude à un certain mouvement des esprits animaux, qui va se déclencher pour causer en l’âme une réaction appropriée dans telle circonstance.

Cf. la peur : la vue d’une chose effrayante nous dispose ou nous incite à fuir. Plus exactement :

1- perception d’un objet effrayant : processus physiologique qui 2- met en mouvement un processus physiologique supplémentaire 3- ce qui conduit au comportement caractéristique de la peur : événement mental causé par un 3e processus physiologique

Mais disposer ou incliner n’est pas nécessiter : il y a ainsi la possibilité pour l’âme de changer ces associations (dissocier une passion d’une volonté et l’associer à une autre).

Conséquence quant au dualisme cartésien : il stipule certes la distinction et l’indépendance des substances, mais l’union des deux en l’homme

b) Problème : comment l’interaction est-elle possible ?

-Cela ne fait que déplacer le problème :

Si la glande est corporelle, comment l’âme immatérielle peut-elle agir sur elle ? Si âme et corps sont deux réalités distinctes, ayant des caractères bien spécifiques et complètement différents, alors, on ne voit pas comment il peut y avoir interaction; cela reste quand même un mystère. Comment peut-on affirmer sans absurdité que quelque chose d'immatériel puisse avoir un effet matériel; et vice-versa?

Ainsi, pour Descartes, quand je veux lever la main, ce qui cause le mouvement du corps, ce n'est pas vraiment quelque chose de corporel ou d'inscrit dans le fonctionnement corporel; mais c'est un acte de la volonté qui cause ce mouvement, c’est-à-dire, quelque chose qui n'est qu'une propriété de la substance mentale immatérielle que je suis (c’est-à-dire, de l'esprit). Cela revient à introduire une rupture dans le processus causal, faire intervenir quelque chose de mystérieux, dont on ne sait pas comment il peut bien avoir quelque efficace dans monde physique (car : il va de soi que seules des entités physiques peuvent normalement entrer en interaction)

- le lieu même de l’interaction n’est pas très clair

Par exemple, le fait de se brûler les doigts cause de la douleur. Apparemment, il y a une chaîne d’événements, partant de la brûlure de la peau, conduisant à la stimulation des terminaisons nerveuses, puis à un (ou plusieurs) événements ayant lieu dans un endroit particulier du cerveau, pour finalement terminer par la sensation de douleur.

Mais la douleur n’est pas supposée être localisable. Alors, où est-ce que l’interaction a lieu ? On se retrouve avec une relation causale très étrange. La cause est localisée en un lieu donné, mais l’effet n’est localisé nulle part.

- Comment l’interaction se produit-elle ?

l’idée même d’un mécanisme expliquant le lien entre le mental et le physique serait, au mieux, très étrange. En effet, comparons-le à un mécanisme que l’on comprend.

Prenons une relation causale très simple, comme par exemple ce qui se produit lorsque la bille blanche cogne la bille noire au billard américain, et la fait aller dans le trou. Ici, on peut dire que la bille blanche a une certaine quantité de mouvement quand sa masse traverse la table de billard à une certaine vitesse, puis que cette quantité de mouvement est transférée à la bille noire, qui se dirige alors vers le trou.

Comparons maintenant cette situation avec ce qui se produit dans le cerveau, où l’on voudrait qu’une décision entraîne le déclenchement de certains neurones et ainsi entraîner le mouvement de mon corps.

L’intention « Je vais traverser la pièce » est un événement mental et, en tant que tel, ne possède aucune propriété physique comme une force. Si elle n’a pas de force, alors comment pourrait-elle entraîner le déclenchement d’un quelconque neurone ? Est-ce par magie ? Comment quelque chose ne possédant aucune propriété physique pourrait-il avoir le moindre effet physique ?

A cela, on pourrait répondre de la manière suivante : « en effet, il y a quelque chose de mystérieux dans la manière dont l’interaction entre le mental et le physique a lieu. Mais le fait qu’il y ait quelque chose de mystérieux ne signifie pas que l’interaction n’a pas lieu. Simplement, il y a une interaction, qui a lieu entre deux sortes d’événements totalement différents. »

Transition : bref, si la matière nous paraît être une évidence (encore que, cf. Descartes et son malin génie), mais l’esprit ne serait-il pas après tout qu’une illusion ? ne serait-il pas qu’une manière commode de parler, due à l’ignorance où nous sommes des véritables causes ?

III- le matérialisme : ne serais-pas qu'un corps ?

Définition : tout est matière. L’esprit est soit une illusion, soit un certain degré de matière, soit de la matière « tout court ».

A- le matérialisme de Marx : l’esprit est l’effet ou le résultat de processus matériels économiques

Les conditions matérielles de la société déterminent notre mode de pensée, mais aussi tout ce qu’on attribue à l’esprit en général (la morale, politique, le droit, la religion, l’art, la philosophie).

Conditions matérielles = forces économiques et sociales.

Exemple : dans l’Antiquité, la connaissance était considérée comme théorique : on ne s’occupait pas de ses applications pratiques. Ce mode de pensée est lié à l’organisation de la vie quotidienne sur le plan économique. Seuls les esclaves travaillaient, donc, l’efficacité était dévaluée, au profit de la pensée pure

détermine Matière (ou conditions de vie « matérielles ») = infrastructure Esprit = superstructure conditions de production (ressources naturelles = climat, matières premières) moyens de production (outils, appareils, machines) rapports de production (répartition du travail, statut des propriétaires) Les idées, pensées, la culture, l’art, la politique, le droit, la religion, etc., ne sont que le reflet de l’infrastructure Est le reflet de

C’est la matière, ou ses transformations, qui transforme(nt) l’histoire, pas les idées ou pensées des hommes.. Cependant, on parle de matérialisme « dialectique » : cela signifie que la superstructure, même si elle ne peut avoir de vie autonome, peut à son tour influencer l’infrastructure.

B- le matérialisme contemporain : l’esprit est l’effet ou le résultat de processus cérébraux

C’est un matérialisme scientifique, qui règne dans ce qu’on appelle les « sciences cognitives » : ces sciences ont pour but d’appliquer à l’esprit les méthodes d’investigation des sciences de la nature (il s’agit donc de naturaliser l’esprit).

1) origines de cette nouvelle science (neuropsychologie)

- Gall, père de la phrénologie, qui a localisé les facultés mentales : pour lui, chaque fonction mettait en jeu une structure cérébrale spécifique, dont le volume était d’autant plus important que la faculté correspondante était développée. D’où sa théorie des bosses du crâne, mais aussi son principal apport : l’idée de la localisation des facultés mentales

- en 1861, Broca nous expose le cas de Mr Leborgne, qui pouvait dire seulement « Tan » mais comprenait ce qu’on lui disait ; on a découvert une atteinte de l’hémisphère gauche.

- Le cas célèbre de Phinéas Cage décrit par Damasio dans L’erreur de Descartes :

P. Gage était un ouvrier en bâtiment ; en 1848, lors d’une explosion, une barre de métal d’un diamètre de plus de 2,5 cm traversa sa boîte crânienne, détruisant les aires d’association de ses lobes frontaux. Avant cet accident, il était connu comme un homme décent et consciencieux ; après, il fut décrit comme infantile et irrévérencieux. Il était incapable de contrôler ses impulsions et se livrait constamment à des planifications qu’il abandonnait ensuite.

Cas qui montre bien l’impact des lésions du lobe frontal et temporal sur la personnalité (lésions qui entraînent des changements de comportement constituant la personnalité des individus- la personnalité renvoyant à la fois à ce qui fait la réputation d’une personne, la façon qu’on a de la percevoir, et aux attributs psychologiques durables qui créent cette réputation).

Damasio en a déduit que le cortex joue le rôle d’inhibiteur des émotions. C’est lui qui nous évite d’être l’esclave perpétuel de nos pulsions et impulsions. Lobe frontal = lieu de contrôle de soi. Si un cerveau lésé peut créer une âme lésée, alors c’est que nous n’en sommes pas responsables ! La personnalité réside dans le cerveau, pas dans l’âme ! Une part de la personnalité serait innée et certaines personnes sont nées avec des tendances à se comporter de manière antisociale ou indifférente envers autrui.

2) le réductionnisme esprit et cerveau

cf. Changeux, L'homme neuronal, 1983 : il n’y a pas d'"esprit", mais que des neurones. Ou encore : l’esprit est identique au cerveau.

Il s'agit d'un "matérialisme éliminativiste": les phénomènes mentaux ne sont rien d'autre que des phénomènes physiques; les termes mentaux ordinaires ne désignent rien de réel, et ne sont qu'un mythe que nous projetons sur les structures de notre comportement. Par là, on est censé se débarrasser définitivement du dualisme interactionniste, c’est-à-dire, de l’idée d'une substance mentale qui aurait des effets physiques.

Dans une telle perspective, l'explication psychologique peut être considérée comme scientifiquement redondante par rapport à l'explication physique, même si elle est commode en pratique.

Exemple : comment explique-t-on les maux de l’adolescence quand on est neuropsychologue ?

Nouvel Observateur, 15-21 septembre 2005 (Sur les travaux du neurologue Giedd)

Pourquoi les adolescents ne raisonnent-ils pas comme les adultes, s’ils ont les mêmes cellules grises ? Pourquoi passent-ils leur temps à se mettre en danger, à changer de personnalité, à s’identifier à des desperados ou à écouter les Spice Girls ? Bref, comment expliquer qu’un cerveau mature produise une conduite immature ? Longtemps, la science a recouvert cette question d’un voile pudique. Faute de pouvoir ouvrir la boïte noire du cerveau adolescent, on se rabattait sur les explications psychologiques. On imaginait que la situation particulière du jeune, à la fois sur les plans physiologique, mental et social, l’empêchait d’avoir l’attitude raisonnable que ses neurones auraient dû lui dicter. On sait désormais qu’il n’en est rien : le cerveau des adolescents n’est pas plus achevé que leur corps ! Et son développement incomplet aide à comprendre bien des aspects du comportement et de l’état d’esprit propres à cet âge charnière. (…) au cours de l’enfance et l’adolescence, la densité de matière grise varie de manière importante, commençant par augmenter pour ensuite diminuer progressivement. (…) Le développement du cerveau obéit à deux principes antagonistes : « le premier est la surproduction. Le cerveau produit plus de cellules et de connexions qu’il ne peut en survivre, grâce à une abondance de nutriments, de facteurs de croissance et d’espace disponible dans le crâne. Cette surproduction est suivie d’une élimination par la compétition féroce à laquelle se livrent les cellules et les connexions. Seul un petit pourcentage d’entre elles vont survivre et gagner ». (…) le lobe frontal, que l’on considère souvent comme le « centre de décision » du cerveau (…) est impliqué dans la planification, la stratégie, l’organisation, la mobilisation de l’attention, la concentration. « En gros, c’est la partie du cerveau qui nous distingue le plus de la bête, dit Giedd. C’est celle qui a changé le plus au cours de l’évolution humaine, qui nous permet de faire de la philosophie, de penser sur la pensée ou de nous interroger sur notre place dans l’univers… Pendant l’adolescence, cette partie n’est pas terminée. Ce n’est pas que les ados soient stupides ou incapables. Mais il est en quelque sorte injuste d’attendre d’eux qu’ils aient des niveaux adultes d’organisation ou de prise de décision avant que leur cerveau soit achevé ».

Courrier International, n° 717, 29 juillet au 18 août 2004 (idem)

La dernière zone cérébrale à subir l’élagage neuronal et à trouver sa forme et ses dimensions adultes est le cortex préfrontal, siège de ce qu’on appelle les fonctions exécutives Rprévoir, se fixer des priorités, organiser ses pensées, réprimer ses pulsions, peser les conséquences de ses actes. En d’autres termes, la dernière partie du cerveau à se développer est celle qui est capable de prendre une décision de ce type : « je finis mes devoirs, je descends la poubelle et ensuite j’enverrai un texto à mes copains pour aller au cinéma ». (…) « à partir du moment où nous avons commencé à savoir très précisément où et quand les modifications cérébrales se produisaient, nous avons pu élucider le mystère : le problème est simplement que la partie du cerveau qui responsabilise les ados n’est pas encore finie de se développer ».

Nouvel Observateur, 15-21 septembre 2005-12-12 (L. Rotenberg, psychothérapeute, spécialiste de l’adolescence)

Ces progrès apportent un enrichissement incontestable. Ainsi, en France, des recherches menées à Ste Anne ont permis de voir que dans la dépression il y a des régions du cerveau qui ne fonctionnent pas, et que lorsqu’on administre un antidépresseur, une partie des cellules inactives sont restimulées. C’est intéressant de visualiser de telles données, auxquelles on n’avait pas accès quand le seul moyen d’observer le cerveau était l’examen post mortem. Mais en même temps ces travaux ne nous disent pas comment il faut traiter un patient dépressif. Je me méfie d’une conception du tout biologique qui aboutirait à surexploiter les résultats scientifiques. (…) C’est une des tendances actuelles dans les milieux psychiatriques. Pour ma part, j’appartiens à une génération où l’on essaie de tenir compte de tous les éléments. Je trouverais absurde de ne pas m’intéresser aux nouveaux développements scientifiques, mais la référence à la psychanalyse, à des notions de base comme le complexe d’OEdipe, reste valable.








Mais que vaut ce matérialisme ?

IV- Critiques du matérialisme : la réduction de l’esprit à la matière n’est pas tenable

A-Critiques d’ordre logique

comment l’esprit peut-il venir de la matière ? qu’est-ce qui dans la matière peut aboutir à la création de l’esprit ? la matière peut-elle penser ?

si on a besoin de recourir au concept d’esprit pour expliquer les comportements humains, alors pourquoi ne correspondrait-il à rien ?

Ainsi, ne se moquerait-on pas du physicien qui prétendrait rendre compte d’un match de football en terme de corps en mouvements, définis par leurs masse et leur vitesse ?)

la science ne peut vraiment objectiver l’esprit ou prouver que l’esprit est matériel et n’est que le nom que nous donnons à des phénomènes dotés pour nous (humains) d’importance.

Cf. techniques d’imagerie cérébrale (tomographie à émission de positrons) : elles peuvent nous faire voir (donc localiser) la zone du cerveau mise en branle quand nous pensons, faisons des calculs logiques, jouons d’un instrument de musique, etc. Mais pas ce à quoi nous pensons, et surtout, ce qu’est la pensée (comment elle naît, etc.)

On peut faire ici la distinction cause et condition : par exemple, le piano produit de la musique : dira-t-on alors que le piano est la cause et la musique l’effet ?

Le piano est un moyen, ce sans quoi quelque chose (la musique) ne peut être réalisé (condition) La cause c’est ce qui produit l’existence et qui rend raison.

La cause de la musique (par exemple du 21ème concerto de Mozart) c’est sa pensée, son génie.

De même, le corps, ou le cerveau, est la condition de l’esprit, mais n’en saurait être la cause (et donc, que l’esprit, s’il doit avoir une assise corporelle, n’y est pas réductible).

Bergson, L’âme et le corps, coll. Profil, pp. 67-68 ; 71

Celui qui pourrait regarder à l’intérieur d’un cerveau en pleine activité, suivre le va-et-vient des atomes et interpréter tout ce qu’ils font, celui-là saurait sans doute quelque chose de ce qui se passe dans l’esprit, mais il en saurait peu de chose. Il en connaîtrait tout juste ce qui est exprimable en gestes, attitudes et mouvements du corps, ce que l’état d’âme contient d’action en voie d’accomplissement, ou simplement naissante : le reste lui échapperait. Il serait, vis-à-vis des pensées et sentiments qui se déroulent à l’intérieur de la conscience, dans la situation du spectateur qui voit distinctement tout ce que les acteurs font sur la scène, mais n’entend pas un mot de ce qu’ils disent. Sans doute, le va-et-vient des acteurs, leurs gestes et attitudes, ont leur raison d’être dans la pièce qu’ils jouent ; et si nous connaissons le texte, nous pouvons prévoir à peu près le geste ; mais la réciproque n’est pas vraie, et la connaissance des gestes ne nous renseigne que fort peu sur la pièce, parce qu’il y a beaucoup plus dans une fine comédie que les mouvements par lesquels on la scande.

L’activité cérébrale est à la vie mentale ce que les mouvements du bâton du chef d’orchestre sont à la symphonie. La symphonie dépasse de tous côtés les mouvements qui la scandent ; la vie de l’esprit déborde de même la vie cérébrale…







B-Critique d’ordre éthique : le matérialisme nie la liberté et détruit la notion de responsabilité

Cf. analyse de Damasio à propos de Phinéas Cage : on n’a donc finalement plus aucun mérite quand on agit moralement (d’ailleurs que veut dire ici agir « moralement » ?) ; et on est malade plutôt qu’immoral, quand on agit de manière non morale… Cf. explication scientifique de l’adolescence : quand on agit correctement on n’a aucun mérite, et quand on agit mal ce n’est pas de notre faute !

C- Dépassement du matérialisme et du dualisme : le monisme de Spinoza : l’unité de l’être humain

Le corps et l’esprit ne sont-ils pas qu’une seule et même chose, vue sous deux aspects différents … ? Tout état de l’homme sera simultanément mouvement dans le corps et idée dans l’âme.

Spinoza Ethique, III, 2, Scholie. Traduction B. Pautrat, Paris, le Seuil, 1988

L’esprit et le corps, c’est une seule et même chose, qui se conçoit sous l’attribut tantôt de la pensée, tantôt de l’étendue. D’où vient que l’ordre ou enchaînement des choses est un, qu’on conçoive la nature sous l’un ou l’autre de ces attributs, par conséquent que l’ordre des actions et passions de notre corps va par nature de pair avec l’ordre des actions et passions de notre esprit : ce qui ressort également de la manière dont nous avons démontré la proposition 12 de la deuxième partie. Or, encore que les choses soient telles qu’il ne reste pas de raison de douter, j’ai pourtant peine à croire que, à moins de prouver la chose par l’expérience, je puisse induire les hommes à examiner cela d’une âme égale, tant ils sont fermement persuadés que c’est sous le seul commandement de l’esprit que le corps tantôt se meut, tantôt est en repos, et fait un très grand nombre de choses qui dépendent de la seule volonté de l’esprit et de l’art de penser. Et, de fait, ce que peut le corps, personne jusqu’à présent ne l’a déterminé, càd l’expérience n’a appris à personne jusqu’à présent ce que le corps peut faire par les seules lois de la nature en tant qu’on la considère seulement comme corporelle, et ce qu’il ne peut faire, à moins d’être déterminé par l’esprit. Car personne jusqu’à présent n’a connu la structure du corps si précisément qu’il en pût expliquer toutes les fonctions pour ne rien dire ici du fait, que, chez les bêtes, on observe plus d’une chose qui dépasse de loin la sagacité humaine, et que les somnambules, dans leurs rêves, font un très grand nombre de choses qu’ils n’oseraient faire dans la veille ; ce qui montre assez que le corps lui-même par les seules lois de sa nature, peut bien des choses qui font l’admiration de son esprit. Ensuite, personne ne sait de quelle façon ou par quels moyens, l’esprit meut le corps, ni combien de degrés de mouvement il peut attribuer au corps, et à quelle vitesse il peut le mouvoir. D’où suit que, quand les hommes disent que telle ou telle action du corps naît de l’esprit, qui a un empire sur le corps, ils ne savent ce qu’ils disent, et ils ne font qu’avouer en termes spécieux qu’ils ignorent sans l’admirer la vraie cause de cette action. Mais ils vont dire, qu’ils sachent ou non par quels moyens l’esprit meut le corps, que pourtant ils savent d’expérience que si l’esprit n’était pas apte à penser, le corps serait inerte. QU’ensuite ils savent d’expérience qu’il est au seul pouvoir de l’esprit tant de parler que de se taire, et bien d’autres choses qui, par suite, dépendent à ce qu’ils croient du décret de l’esprit. Mais pour ce qui touche au premier point, je leur demande si l’expérience n’enseigne pas aussi que, si le corps, inversement, est inerte, l’esprit en même temps est inapte à penser ? Car, quand le corps repose dans le sommeil, l’esprit en même temps que lui demeure endormi, et n’a pas le pouvoir de penser comme dans la veille. Ensuite, tout le monde a, je crois, fait l’expérience que l’esprit n’est pas toujours également apte à penser sur le même objet ; mais que, selon que le corps est plus apte à ce que s’excite en lui l’image de tel ou tel objet, ainsi l’esprit est plus apte à contempler tel ou tel objet. Mais ils vont dire que des seules lois de la nature considérée seulement en tant que corporelle, il ne peut pas se faire que l’on puisse déduire les causes des édifices, des peintures et des choses de ce genre, qui se font par le seul art des hommes, et que le corps humain à moins d’être déterminé et guidé par l’esprit, ne serait pas capable d’édifier un temple. Mais j’ai déjà montré, quant à moi, qu’ils ne savent pas ce que peut le corps, ou ce qu’on peut déduire de la seule contemplation de sa nature, et qu’ils ont l’expérience d’un très grand nombre de choses qui se font par les seules lois de la nature et qu’ils n’auraient jamais cru pouvoir se faire, sauf sous la direction de l’esprit, comme sont celles que font les somnambules en dormant, et qu’ils admirent eux-mêmes quand ils sont éveillés








1) Le contexte

But de l’Ethique : connaître la nature humaine, afin de bâtir sur une elle la véritable morale (pas d’idéalisme). Connaissance rationnelle, discursive (modèle mathématique).

Spinoza affirme dans l’Ethique (surtout dans le livre II) l’unité du corps et de l’esprit. L’homme est A LA FOIS étendue/ matière, et pensée/ esprit.

Ne nous y trompons pas : c’est une philosophie unitaire de l’existant humain, pas la somme de deux réalités différentes. L’esprit ne sera pas ajouté au corps pour l’animer, le mettre en mouvement (ce qu’on a encore chez Aristote ?)

La conséquence en sera une théorie de l’affectivité originale par rapport à la tradition qui le précède, puisque cette affectivité sera le fondement de la nature humaine, et de la morale (cf. « le désir est l’essence de l’homme »).

Modèle de la réalité : une seule nature, spirituelle et matérielle, qui n’est autre que Dieu (théorie de l’immanence : « deus sive natura) ; cette Substance se manifeste sous une infinité d’attributs, qui sont ses manières d’être. L’étendue et la pensée sont dans ce contexte deux expressions distinctes d’une même substance. A l’intérieur de cette nature (l’homme est une partie de cette nature), on a l’être humain, qui se caractérise par l’unité corps/ esprit, et par le désir.

Pour bien comprendre ce que signifie cette unité esprit-corps, suivons son raisonnement. Dans l’Ethique II, 11, nous avons la description de la réalité effective de l’esprit (ie, pas d’une idée).

Qu’est-ce que l’esprit humain ?

2) L'esprit humain est l’idée d’une chose singulière existant en acte.

Traduction :

- Esprit =idée = pas concept mais activité de penser=activité de conscience (pas âme !)

- cette activité de penser, cette idée, a un objet

- cf. Husserl : « toute conscience est conscience de quelque chose » (rapport à quelque chose d’autre qu’elle-même)

a) pas d’autonomie, pas de substantialité de l’esprit : l’esprit ou activité de conscience est toujours rapport au monde extérieur

b) premier objet de cette conscience/ esprit : le corps (le sien)

Le rapport au monde extérieur s’appuie donc toujours sur le lien étroit idée/ corps. Le contenu principal de la conscience est son corps. L’esprit humain EST la conscience du corps. Je suis conscience de mon corps.

c) Ça ne veut pas dire que l’esprit serait le reflet passif du corps mais que l’esprit est la même chose que le corps mais en un langage différent (cf. notion de parallélisme)

L’esprit va enchaîner des connaissances, va désirer ; le corps, lui, va enchaîner des mouvements.

Parallélisme : pas de relation de production, de relation causale : mais identité, ie, quand il y a des événements dans le corps, il y a des événements dans l’esprit. Un seul événement s’exprime de deux manières.

d) Comment ça fonctionne ? Quelles sont leurs relations ?

Tout événement du corps est perçu par l’esprit.

Perçu, c’est-à-dire pas compris, pas connu : ce rapport peut être mal compris, mal interprété.

En soi, l’esprit perçoit tous les événements du corps ; comment ? Par les idées des affections du corps.

Idées = conscience des modifications du corps.

Affection = pas relatif à l’affectivité mais désigne une transformation, un mouvement, du corps (des humeurs, du sang)

Autrement dit, la conscience perçoit le corps par la conscience interprétative des événements du corps.

Exemple : un ulcère de l’estomac ne sera conscient que quand il entrera en crise ; l’ulcère va être conscient ; sous quelle forme ? sous la forme d’une brûlure, qui est l’idée, la conscience, d’un événement qui se passe dans l’estomac, et qui n’est pas une brûlure mais un processus chimique.

On voit bien ici que l’événement physique est autre dans le vécu psychique… Une modification du corps est perçue par une interprétation.

Bref : la conscience est toujours conscience des événements du corps, et cette conscience, ou, les idées des affections du corps sont d’abord confuses. (Evénements : pas oxygénation, digestion ? En tout cas événements de la vie de tous les jours….). Nous n’avons une conscience claire ni des événements organiques, ni des événements affectifs…

Ce qui signifie que la conscience n’est pas forcément claire, n’est pas forcément connaissance (réflexion claire qui comprend ce qui se passe, comment, et pourquoi).

Par contre, toute affection du corps peut être connue, devenir un concept clair. Ie : la conscience confuse de notre quotidien peut devenir l’objet d’une connaissance. (Avoir une idée de l’idée !)

Avantages : nouvelle médecine ? un corps, non plus objet mais sujet ?

Cf. phénomènes placebo et nocebo

- maladie de Parkinson : faire croire au malade qu’on lui injecte de la dopamine sous forme de cachet stimulerait probablement les derniers neurones capables d’en fabriquer, et supprime (momentanément au moins) les tremblements

- les quelques cas de guérison de cancers à Lourdes s’expliquent par un état d’extase mystique qui déclencherait une production massive de substances anticancéreuses

- les pensées négatives d’un patient peuvent contrecarrer l’évolution d’une maladie

Cf. méthode Meizières en kiné… = le corps sujet !

Conclusion

Il nous paraît donc abusif de se débarrasser de l’esprit, mais avouons pourtant que nous ne savons toujours pas vraiment ce qu’il peut être précisément !

On peut même retourner la critique scientifique de l’esprit contre leur croyance en l’existence de la matière : la matière existe-t-elle vraiment ? Comment en être si sûr après tout ?

Cf. Descartes et l’expérience du morceau de cire : la matière n’est pas si concrète que ce que l’on pourrait croire ! N’est-elle pas un concept qui nous permet de réunir entre elles de multiples sensations ? Si on la perçoit, n’y a-t-il pas tout un travail de l’esprit ?

http://www.philocours.com/cours/cours-espritmat.htm

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____DIEU(x). Ce que l'Homme espère de la mort, ce n'est pas Dieu mais la possible perpétuation de l'esprit au-delà du corps. Comment Dieu est-il né ? « Et avant Dieu, qu’est-ce qu’il y avait ? » Qui est Dieu – Qui proclame-t-il être ?

Ce que l'Homme espère de la mort, ce n'est pas Dieu mais la possible perpétuation de l'esprit au-delà du corps. Cet espoir-là ne fait pas vivre, il aide à mourir. Romain Guilleaumes (Reliefs & Digestifs)

Plus grand monde ne veut aujourd'hui croire en Dieu, mais beaucoup s'obstinent à croire en l'existence du bonheur et de l'amour éternel, combien plus improbables encore... Romain Guilleaumes (L'Amanite humanoïde)

Lorsque Dieu a créé l'homme et la femme, il a bêtement oublié d'en déposer le brevet si bien que, maintenant, le premier imbécile venu peut en faire autant. George Bernard Shaw

C'est la foi même qui est Dieu. Emile Chartier, dit Alain

Quand un philosophe croit rencontrer Dieu, c'est toujours là où il entendait démontrer son inexistence et l'omnipotence de l'Homme. Romain Guilleaumes (Salmigondis)

Oh ! Dieu, ne me soumets pas à la tentation. Je trouverai le chemin tout seul. Rita Mae Brown

Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable... Jean Anouilh

Une femme est un spectacle offert par les dieux. Bernard Maris

Quand une fille dit deux mots de bon sens et qu'on l'écoute, c'est que Dieu est là. Jean Anouilh

Si Dieu avait voulu qu'on soit courageux, pourquoi nous a-t-il donné des jambes ? Bill Murray

Le désert, c'est Dieu sans les hommes. Honoré de Balzac

Dieu est le seul être qui, pour régner, n'ait même pas besoin d'exister. Charles Baudelaire

Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons. Albert Einstein

Faire son devoir tous les jours, et se fier à Dieu pour le lendemain. Charles Baudelaire

La question n'est pas de savoir si Dieu existe ou non. Mais plutôt : qui est-Il, et à quoi joue-t-Il ? Hubert Reeves

Ce que nous appelons hasard, c'est peut-être la logique de Dieu. Georges Bernanos

Ne souhaite pas trouver Dieu ailleurs que partout. André Gide

C'est Dieu qui a créé le monde, mais c'est le Diable qui le fait vivre. Tristan Bernard

Respecter les érudits, c'est respecter Dieu. Hazrat Ali

Je voudrais que l'intelligence fût reprise au démon et rendue à Dieu. Jean Cocteau

Faites de l'argent votre Dieu et il vous damnera comme le diable. Henry Fielding

Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant. René Descartes

Il me semble parfois que Dieu, en créant l'homme, ait quelque peu surestimé ses capacités. Oscar Wilde

Il paraît que ce serait l'esprit, la conscience, voire le rire qui fait l'homme. Et si c'était, seule, la croyance en Dieu ? Ce credo qui distingue le bien du mal, notions ignorées de l'animal... Bernard Willems-Diriken, dit Romain Guilleaumes

La superstition est plus injurieuse à Dieu que l'athéisme. Denis Diderot

C'est plus facile d'avoir chacun son dieu, ça permet d'être Dieu soi-même. Jacques Attali

L'homme n'a inventé Dieu qu'afin de pouvoir vivre sans se tuer. Fedor Dostoïevski

Dieu pleure. Le vrai. A cause du faux. Qui dirige le monde. Isabelle Sorente

"Tu ne tueras point" contraint à l'impuissance un Dieu contrit d'avoir créé cet homme qui saccage le paradis terrestre. Romain Guilleaumes

Discourir sur l'inexistence de Dieu, c'est faire beaucoup d'honneur au néant ou deviner son erreur. Romain Guilleaumes

Dieu. Créateur de l'univers auquel on impute les torts de l'humanité et que l'on charge de satisfaire nos passions. Bernard Willems-Diriken, dit Romain Guilleaumes

Servir est la vocation de la religion. Servir Dieu ou les hommes, parfois ; servir les religieux, souvent. Bernard Willems-Diriken, dit Romain Guilleaumes

L'enfer est un lieu dont Dieu est absent. Partout où Dieu n'est plus, l'enfer a vaincu. Romain Guilleaumes

Dans une éternité et un infini qui sont fermés à jamais aux êtres dans le temps, Dieu est le nom le plus commode pour le néant et pour le tout. Jean d'Ormesson

Dans un monde aussi incohérent, l'existence de Dieu ne serait pas une chose plus folle que la non-existence de Dieu. Georges Duhamel

La question de l'existence de Dieu demeure intimement liée à celle de la finalité de l'existence même de l'homme. Jean-Paul II

Je respecte trop l'idée de Dieu pour le rendre responsable d'un monde aussi absurde. Georges Duhamel

Quand nous nous mettons à prier, nous avons l'impression que nous prenons l'initiative. Mais la prière est toujours une initiative de Dieu en nous. Jean-Paul II

Nul ne peut servir deux maîtres. Ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent. Les Evangiles (Matthieu, VI, 24)

L'erreur de l'homme d'aujourd'hui est de vivre "comme si Dieu n'existait pas". André Frossard

Toujours, Dieu révèle les hommes. L'agnostique démontre son intelligence en acceptant son ignorance, le dévot et l'athée ne peuvent en dire autant. Romain Guilleaumes

Dieu ne parvient que par sa pitié à distinguer le sacrifice du suicide. Jean Giraudoux

L'histoire du monde est celle d'une interminable querelle de l'homme avec son Dieu, ou avec l'idée qu'il s'en fait. André Frossard

Dieu ne t'apparaît pas en personne mais en action. Gandhi

La conscience de l'homme c'est la pensée de Dieu. Victor Hugo

Au fond, Dieu veut que l'homme désobéisse. Désobéir c'est chercher. Victor Hugo

Les sciences sont des fouilles faites dans Dieu. Victor Hugo

L'idée de Dieu n'a pas encore péri sous les impitoyables coups de butoir de l'intelligence, de l'analyse, de la raison, de la critique et de la science. C'est un signe ! Oui, mais un signe de son existence ou de la constance du désespoir humain ? Bernard Willems-Diriken, dit Romain Guilleaumes

La distance entre vous et Dieu est la même qu'entre vous et vous-mêmes. Sathya Sai Baba

Dieu est le plus court chemin du zéro à l'infini, dans un sens ou dans l'autre. Alfred Jarry

Que chacun aille à Dieu par le chemin qui lui plaît. Voltaire

Dieu est le lieu où je ne me souviens pas du reste. Joseph Joubert

On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d'hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu. Jean Rostand

Supprimez le conditionnel et vous aurez détruit Dieu. Boris Vian

Dieu punit l'homme de ses fautes en le laissant vivre. Xavier Forneret

Si les triangles faisaient un dieu, ils lui donneraient trois côtés. Charles de Montesquieu

Je n'aime point Dieu parce que je ne le connais pas, ni mon prochain parce que je le connais. Charles de Montesquieu

Dieu ne nous remplit qu'autant que nous sommes vides. Henry Millon de Montherlant

Les âmes sont les idées de Dieu. Gérard de Nerval

Dieu n'a pas besoin de l'existence ; c'est bien plutôt l'existence qui a besoin de Dieu. Emile Chartier, dit Alain

On est bien forcé de croire au doigt de Dieu, quand on voit comme il se l'est mis dans l'oeil. Germain Nouveau

Dieu reste muet, si seulement nous pouvions convaincre l'être humain d'en faire autant. Woody Allen

Je ne sais si je crois en Dieu. Mais, tout au moins suis-je sûr, grâce à l'histoire qui me recueille, de croire en ceux qui de tout temps et partout ont cru en Lui. Robert Aron

Dieu, ce dépotoir de nos rêves. Jean Rostand

Dieu entend mieux un sanglot qu'un appel. Saint Augustin

La forêt, c'est encore un peu du Paradis perdu. Dieu n'a pas voulu que le premier jardin fût effacé par le premier péché. Marcel Aymé

Un peu de foi éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène. Francis Bacon

Que m'importe que Dieu n'existe pas. Dieu donne à l'homme de la divinité. Antoine de Saint-Exupéry

L'absence c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes. Jean-Paul Sartre

Dieu ne doit point pâtir des sottises du prêtre. Voltaire

Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendu. Voltaire

Mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours. Il faut trouver les réponses seul. René Barjavel

Quand les églises prétendent que Dieu n'est ni montrable ni démontrable, elles ne démontrent que l'ignorance où elles sont tombées. René Barjavel

Tout homme en sait autant que Dieu. Mais il ignore ce qu'il sait. René Barjavel

Dieu serait injuste si nous n'étions pas coupables. Charles Baudelaire

L'homme ne peut s'éclairer par Dieu; c'est par l'homme qu'on essaiera d'éclairer Dieu. Simone de Beauvoir

Mais que foutait Dieu, avant la création ? Samuel Beckett

Le corps humain est le tombeau des dieux. Emile Chartier, dit Alain

Les dieux existent : c'est le diable. Jean Cocteau

Qui est Dieu ? Je ne puis penser à une réponse meilleure que : Celui qui est. Saint Bernard de Clairvaux

Quand un mortel s'emploie à sa perte, les dieux viennent l'y aider. Eschyle

C'est une grâce que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement. La Bible

Celui qui craint le Seigneur n'a peur de rien ; il ne tremble pas, car Dieu est son espérance. La Bible

Nier Dieu et croire en l'Homme, c'est le sacre de l'arrogance et de la suffisance. Romain Guilleaumes

Je pardonne à Dieu mes offenses. Maurice Blanchard

Plus on approche de Dieu, plus on est seul. C'est l'infini de la solitude. Léon Bloy

Impossible de parler de Dieu sans prononcer aussitôt une quantité invraisemblable de bêtises. On ne peut rien dire de Dieu, seulement parler avec lui, en lui. Christian Bobin

On a sans doute de bonnes raisons pour ne pas croire en Dieu ; mais il en faut de meilleures pour le dire. Louis de Bonald

Etre amoureux, c'est se créer une religion dont le dieu est faillible. Jorge Luis Borges

L'amour excessif de Dieu implique la haine de l'homme. Alain Bosquet

Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes. Bossuet

Quand Dieu efface, c'est qu'il s'apprête à écrire. Bossuet

Si tu ne trouve pas Dieu en toi, laisse-le où il se trouve... Joë Bousquet

Dieu n'existe pas, mais il faut faire semblant d'y croire. Cela Lui fait tellement plaisir... Philippe Bouvard

Si Dieu n'existe pas, je plains ceux qui, pour conquérir là-haut un paradis hypothétique, ont transformé ici-bas leur vie en un enfer de contraintes et de renoncements. Philippe Bouvard

Dieu a dit aux hommes de se débrouiller, et c'est ce que les professeurs de philosophie appellent liberté. Robert Brasillach

On ne peut pas bien vivre en sachant que l'homme n'est rien et que la face de Dieu est affreuse. Albert Camus

Dieu nie le monde, et moi je nie Dieu ! Vive rien puisque c'est la seule chose qui existe ! Albert Camus

Le monde est mal fait parce que Dieu l'a créé tout seul. Il aurait consulté deux ou trois amis, le monde serait parfait. Alfred Capus

La recherche de Dieu est une entreprise toute personnelle. Alexis Carrel

Dieu s'exprime à travers toutes choses, le diable seulement à travers l'homme. Paul Carvel

Un athée qui, s'occupant de son système, pense à Dieu, vaut mieux qu'un théiste qui n'y pense jamais. Casanova

En chacun de nous, c'est Dieu qui pédale et le diable qui fait de la roue libre. Gilbert Cesbron

Pour beaucoup, Dieu est une sorte d'oncle d'Amérique dont on espère vaguement qu'il se manifestera au moment même où on ne l'espérait plus. Gilbert Cesbron

L'échec, toujours essentiel, nous dévoile à nous-mêmes, il nous permet de nous voir comme Dieu nous voit, alors que le succès nous éloigne de ce qu'il y a de plus intime en nous et en tout. Emil Cioran

Il tombe sous le sens que Dieu était une solution, et qu'on n'en trouvera jamais une aussi satisfaisante. Emil Cioran

Plus les hommes s'éloignent de Dieu, plus ils avancent dans la connaissance des religions. Emil Cioran

Tout désespoir est un ultimatum à Dieu. Emil Cioran

Dieu a fait l'homme, le péché l'a contrefait. Paul Claudel

Dieu nous pense. Il ne pense pas à nous. Jean Cocteau

Dieu voulut résumer les charmes de la femme En un seul, mais qui fût le plus essentiel, Et mit dans son regard tout l'infini du ciel. François Coppée

Dieu n'impose à chaque homme que ce qu'il peut porter. Le Coran

Redoute l'imprécation de l'opprimé, car entre elle et Dieu ne s'interpose aucun voile. Le Coran

Quand Dieu s'est aperçu qu'il était dans la nature de l'homme d'être inconstant, il a créé les femmes en surnombre. Jean Delacour

Au Paradis, on est assis à la droite de Dieu : c'est normal, c'est la place du mort. Pierre Desproges

Dieu est peut-être éternel, mais pas autant que la connerie humaine. Pierre Desproges

Dieu aima les oiseaux et inventa les arbres. L'homme aima les oiseaux et inventa les cages. Jacques Deval

L'idée qu'il n'y a pas de Dieu ne fait trembler personne; on tremble plutôt qu'il y en ait un. Denis Diderot

Aimer un être, c'est le voir comme Dieu a voulu qu'il soit. Fedor Dostoïevski

Si Dieu n'existe pas, tout est permis. Fedor Dostoïevski

Attends pour nier Dieu qu'on ait bien prouvé qu'il n'existe pas ! Alexandre Dumas, fils

Quand on voit la vie telle que Dieu l'a faite, il n'y a qu'à le remercier d'avoir fait la mort. Alexandre Dumas, fils

Dieu pêche les âmes à la ligne, Satan les pêche au filet. Alexandre Dumas, fils

«Hasard» est le nom que Dieu prend quand il ne veut pas qu'on le reconnaisse. Albert Einstein

Non, je ne peux croire en un Dieu qui exige des sacrifices humains. Je ne crois pas en un Dieu qui détruit la vie d'une femme pour sauver l'âme d'un homme. Jostein Gaarder

Il est bien plus difficile qu'on ne croit de ne pas croire à Dieu. André Gide

L'homme est plus intéressant que les hommes ; c'est lui et non pas eux que Dieu a fait à son image. Chacun est plus précieux que tous. André Gide

L'athée est Dieu qui joue à cache-cache avec Lui-même. Sri Aurobindo Gose

Peut-être Dieu est-il cela : l'âme des mots. Henri Gougaud

Si Dieu cessait de pardonner une seconde, notre terre volerait en éclats. Julien Green

Celui qui cherche Dieu l'a déjà trouvé. Graham Greene

Nier Dieu, c'est se priver de l'unique intérêt que peut avoir la mort. Sacha Guitry

Le grand acte de foi, c'est lorsque l'homme décide qu'il n'est pas Dieu. Oliver Holmes

Dieu a fait deux dons à l'homme : l'espérance et l'ignorance. L'ignorance est le meilleur des deux. Victor Hugo

L'âme, le coeur et l'esprit, c'est la trinité qui est dans l'unité de l'homme comme dans l'unité de Dieu. Victor Hugo

L'oeil ne voit bien Dieu qu'à travers les larmes. Victor Hugo

Lorsque nous cherchons Dieu, l'amour dit : par ici ! Victor Hugo

Toutes les religions ont raison au fond et tort dans la forme. Texte : Dieu. Traducteur, trahisseur. Une religion est un traducteur. Victor Hugo

Dieu est innocent de la toute-puissance dont on a voulu l'accabler. Albert Jacquard

Je crois au Dieu qui a fait les hommes, et non au Dieu que les hommes ont fait. Alphonse Karr

L'impossibilité où je suis de prouver que Dieu n'est pas me découvre son existence. Jean de La Bruyère

Dieu a permis, pour punir l'homme du péché originel, qu'il se fît un dieu de son amour-propre pour en être tourmenté dans toutes les actions de sa vie. La Rochefoucauld

Que Dieu préfère les imbéciles, c'est un bruit que les imbéciles font courir depuis dix-neuf siècles. François Mauriac

Un théologien a le droit d'affirmer qu'il sait comment Dieu juge une hérésie, non comment il juge ceux qui professent cette hérésie. François Mauriac

Tout être humain est un obstacle pour qui tend à Dieu. Henry Millon de Montherlant

Dieu n'est pas l'éternité, il n'est pas l'infini, mais il est éternel et infini. Il n'est ni la durée ni l'espace, mais il a existé de tout temps et sa présence est partout. Isaac Newton

Dieu a aussi son enfer: c'est son amour des hommes. Friedrich Nietzsche

Dieu est le nom de la conscience des hommes. Lorsque la foi s'éloigne, la morale s'égare. Romain Guilleaumes

La Terre est une leçon de choses pour les dieux en herbe. «Si vous salopez votre boulot, leur dit-on, vous obtiendrez quelque chose dans ce genre.» Carl Sagan

C'est une loi naturelle que la qualité l'emporte sur la quantité. Ainsi un Dieu succéda aux dieux et l'humanité décline en proliférant. Romain Guilleaumes

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Questions Essentielles Comment Dieu est-il né ?

Voilà une question que nous nous sommes tous posés quand nous étions enfants. « Et avant Dieu, qu’est-ce qu’il y avait ? ».

Bien prétentieux est celui qui prétend répondre à une telle question. Il s’agit d’un mystère : c’est-à-dire d’une vérité qu’on peut comprendre un peu, mais jamais parfaitement. Même au ciel, lorsque le voile sera levé, les mystères sur l’infinité de Dieu et tous ses attributs resteront infiniment plus grands que notre petite intelligence. Nous l’admirerons. Nous en jouirons. Mais nous ne pourrons jamais en faire le tour et nous dire : « Ça y est ! J’ai tout compris ! ». Dieu ne se laisse pas piéger dans nos concepts.

Dire que Dieu n’est pas né, c’est dire qu’il est infini, qu’il n’a pas de limites : ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans l’existence. Rien ni personne ne l’a créé. Il a toujours été. Il est le seul être qui réalise en lui la plénitude de ce que nous appelons « être ». C’est sans doute pour cela qu’il se présente à Moïse comme « Celui qui est » (Ex 3, 14).

La tradition de l’Eglise nous enseigne que l’infinité de Dieu doit susciter de la part des hommes une sainte « crainte » (tremendum) : c’est-à-dire un immense sentiment de respect.

Mais ce n’est pas tout. La Révélation nous a appris une autre vérité sur Dieu, qui contrebalance la première : Dieu est né en se faisant homme.

Les Evangiles nous enseigne que Jésus est vraiment Dieu. Il a prouvé sa divinité par de nombreux miracles. Il a reconnu publiquement sa divinité à plusieurs reprises. Sa résurrection a apporté la preuve absolue de sa nature divine.

La naissance du Christ nous révèle un autre mystère sur Dieu : il n’est pas un terrible Dieu justicier, mais un Père plein d’amour pour ses enfants. Sinon, pourquoi aurait-il choisi de naître dans une étable, parmi les bêtes et les plus pauvres ? Ne voulait-il pas rompre l’image d’un Dieu qui ne serait que puissance et colère ?

La tradition de l’Eglise nous enseigne que l’amour de Dieu doit susciter de la part des hommes une sainte « fascination » (fascinens) : c’est-à-dire un immense sentiment d’adoration.

http://qe.catholique.org/qui-est-dieu/12207-comment-dieu-est-il-ne

Qui est Dieu – Qui proclame-t-il être ?

Qui est Dieu ? Il a été décrit de toutes les manières, depuis une force vitale impersonnelle jusqu’à un Créateur magnanime, personnel et tout-puissant. Il a été appelé par beaucoup de noms, y compris « Zeus, » « Jupiter, » « Brahma, » « Allah, » « Ra, » « Odin, » « Ashur, » « Izanagi, » « Viracocha, » « Ahura Mazda, » et « le Grand Esprit » parmi d’autres.

Par certains il est vu comme la « Mère Nature » et par d’autres comme le « Dieu Père ». Mais qui est-il réellement ? Qui proclame-t-il être ?

  • Qui est Dieu – le Dieu Père ou la « Mère Nature »

Qui est Dieu ? Qu’a-t-il révélé sur lui-même ? Pour commencer, chaque fois qu’il se réfère à lui-même en terme parental, il se définie toujours comme « Père », jamais comme « Mère ». Il s’appelle lui-même un « Père pour Israël » 1. Dans un cas précis, lorsque ses « enfants » étaient particulièrement irrespectueux envers lui, il leur a dit :

« Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi ? »2

Ses prophètes l’ont reconnu comme Père en disant : « Cependant, ô Éternel, tu es notre père ; Nous sommes l'argile, et c'est toi qui nous as formés, nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.» 3 et « N'avons-nous pas tous un seul père ? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? »4 Jamais Dieu ne se réfère à lui-même en tant que “Mère” et jamais est-il appelé ainsi par les prophètes auxquelles il a parlé. Appeler Dieu « Mère Nature », c’est l’équivalent d’appeler votre père terrestre « Maman ».

Qui est Dieu – Qu’est-ce qui est important pour lui ?

Qui est Dieu en termes d’attributs moraux ? Qu’est-ce que Dieu a à dire sur lui-même à cet égard ? Il dit qu’il aime par-dessus tout la justice et la droiture … « Ainsi parle l'Éternel : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie D'avoir de l'intelligence et de me connaître, de savoir que je suis l'Éternel, qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre ; car c'est à cela que je prends plaisir, dit l'Éternel. » 5 « Car moi, l'Éternel, j'aime la justice, je hais la rapine avec l'iniquité… » 6

La justice et l’équité sont très importantes pour Dieu. Mais il en est de même pour la grâce et la miséricorde. De la même manière que Dieu tient chaque être comme responsable, chacun en ce qui concerne sa propre vie, il étend et manifeste également sa grâce envers le pécheur repentant. Il promet que : « Si le méchant revient de tous les péchés qu'il a commis, s'il observe toutes mes lois et pratique la droiture et la justice, il vivra, il ne mourra pas. Toutes les transgressions qu'il a commises seront oubliées ; il vivra, à cause de la justice qu'il a pratiquée.

Ce que je désire, est-ce que le méchant meure ? dit le Seigneur, l'Éternel. N'est-ce pas qu'il change de conduite et qu'il vive ?... Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l'Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » 7

Par « mort » Dieu ne se réfère pas à la mort physique à laquelle nous pourrions penser. Mais plutôt, Dieu se réfère à quelque chose qui va se passer dans l’éternité, après notre mort physique. Les Ecritures, se réfèrent à cet évènement comme « la seconde mort »8. La première mort nous sépare de nos corps et nous fait sortir hors de ce monde. La seconde mort est différente. Elle nécessite aussi une séparation, mais c’est la séparation d’un groupe de personnes par rapport à un autre groupe. Les justes et ceux qui sont pardonnés d’un côté et les impurs et les non-repentants de l’autre. Les deux groupes seront jugés séparément.

Ceux du premier groupe seront récompensés en fonction du bien qu’ils auront fait. Ils ne seront pas jugés pour leurs mauvaises actions, puisqu’ils ont été pardonnés par Dieu. Ceux du second groupe seront jugés en fonction du mal qu’ils auront fait. Et leurs bonnes actions ne pourront pas les empêcher de recevoir leur condamnation. Dieu dit : « Si le juste se détourne de sa justice et commet l'iniquité, et meurt pour cela, il meurt à cause de l'iniquité qu'il a commise. Si le méchant revient de sa méchanceté et pratique la droiture et la justice, il fera vivre son âme. S'il ouvre les yeux et se détourne de toutes les transgressions qu'il a commises, il vivra, il ne mourra pas…. Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l'Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » 9 C’est ainsi que Dieu fera que la justice l’emporte mais que la miséricorde soit offerte aux humbles et aux repentants.

Dieu a pourvu pour ceux qui veulent se repentir, il a prévu un moyen pour expier les péchés de ceux qui veulent être justifiés devant Dieu. Il a envoyé un « Messie », un Serviteur qui a souffert de son plein gré et est mort d’une mort ignominieuse pour payer pour les péchés de ceux qui se repentiraient et qui placeraient leur confiance en lui. L’Ecriture dit : « Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l'Éternel ?... Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé ; et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous….Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité et prolongera ses jours ; et l'œuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains. A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards ; par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, et il se chargera de leurs iniquités. C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; il partagera le butin avec les puissants, parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables. »10 Apprenez plus au sujet du Messie !

http://www.allaboutgod.com/french/qui-est-dieu.htm

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____La vie aime le chaud, mais pas trop.. Imaginez la Terre d’il y a 250 millions d’années, à la limite du Permien et du Trias.

Imaginez la Terre d’il y a 250 millions d’années, à la limite du Permien et du Trias. S’y déroule une crise biologique, provoquée par des épanchements volcaniques gigantesques, visibles aujourd’hui dans les plaines de Sibérie, a montré Vincent Courtillot (Institut de Physique du Globe de Paris). C’est la plus sévère extinction d’espèces connue dans l’histoire de la vie, provoquée entre autres par le violent effet de serre déclenché par le gaz carbonique émis par les volcans.

La Terre de cet épisode dramatique diffère de la nôtre&#8202;: les terres émergées sont unies en un mégacontinent, la Pangée, qui s’étend du nord au sud de la planète. Et un océan, la Paleo-Tethis, occupe l’essentiel des tropiques. Or cet océan, entre les 30e parallèles nord et sud, est un vaste désert, une «dead zone», affirme une équipe internationale (Yadong Sun et al., Science du 19 octobre) durant au moins un million d’années. Pourquoi&#8202;? Trop chaud.

L’ensemble du globe a connu une hausse brutale du thermomètre, permettant à des espèces tropicales de vivre non loin des pôles. Mais les tropiques ont dépassé les limites admises par la plupart des êtres vivants. Les eaux de surface ont affiché des températures de 36&#8202;°C, voire en une occasion proche des 40&#8202;°C, tandis que les terres émergées tropicales montaient à plus de 50&#8202;°C. Menace sur la diversité du plancton

Aucune simulation par ordinateur du climat futur réchauffé par nos émissions de gaz à effet de serre ne promet une catastrophe de cette ampleur. Une étude parue dans Science, (Mridul K. Thomas et al., 26 octobre) montre que la hausse des températures océaniques va certes faire «glisser» vers les pôles les écosystèmes planctoniques. Mais que va-t-il se passer sous les tropiques, dans les eaux les plus chaudes&#8202;? A l’échelle du 21e siècle, une diminution de 40% de la diversité du phytoplancton – &#8202;la base de la chaîne alimentaire marine &#8202;– qui pourrait provoquer une diminution de la biomasse totale et un affaiblissement des écosystèmes. Le changement climatique serait trop rapide au regard du processus darwinien de sélection et adaptation, susceptible de provoquer l’émergence de nouvelles espèces par mutations génétiques. Si, à plus long terme, la vie planctonique peut se rétablir, elle risque de ne pas suivre le rythme imposé par l’homme et ses émissions de gaz à effet de serre pour le siècle en cours. Le méthane du riz

Ces émissions sont aujourd’hui sur la trajectoire la plus forte des scénarios envisagés par les climatologues. De nouvelles découvertes de gaz et de pétrole, comme l’amélioration des technologies d’exploitation, peuvent donner lieu à des émissions de gaz carbonique largement suffisantes pour provoquer le pire des scénarios étudiés par les climatologues. Et d’autres peuvent s’y ajouter. Une étude (K.J van Groeningen et al., Nature climate change, 21 octobre) montre que la culture du riz, dans les conditions climatiques prévues pour la fin du siècle, dégagerait 30% de méthane (un gaz à effet de serre) de plus que dans le climat actuel. Or, pour nourrir deux milliards d’hommes supplémentaires, il faudra bien cultiver plus de riz. Par Sylvestre Huet, le 6 novembre 2012

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____L'Univers est-il ordre immuable ou n'est-il que chaos? L' humain est-il au centre de l'univers ? l'Univers est-il infini ?

Ha Ca réincarné Questions résolues Autre question »

L'Univers est-il ordre immuable ou n'est-il que chaos?

Voilà ce qui se passe (enfin se passait il y a des millions d'années, le temps que l'image nous parvienne) dans la constellation des antennes. Deux galaxies se sont rentré dedans. Au lieu de belles spirales lumineuses, ça donne une espèce de grande saucisse cosmique faite de gaz, de poussières, de millions et de millions d'étoiles avec leurs planètes... Yen a partout, dans tous les sens, c'est du propre...

Dieu oserait-il se soumettre à l'alcootest?

Tenez, l'image vaut le coup : http://sciences.blogs.liberation.fr/.a/6…

LA STRUCTURE DE L'UNIVERS

La partie de l'Univers accessible à l’œil nu est bien limitée puisque nous voyons à peine la galaxie d'Andromède, qui est pourtant notre proche voisine, alors que les milliards d'autres galaxies qui peuplent l'Univers ne sont observables qu'au travers de grands télescopes munis de détecteurs beaucoup plus sensibles que l'oeil.

Que nous ont appris les télescopes ?

Les galaxies sont réparties en groupes, ou amas, eux-mêmes regroupés en superamas. Cette structure en poupée gigogne semble d'ailleurs s'arrêter là. Tout récemment, on a découvert qu'il y avait de vastes zones de l'Univers vides de toute galaxie et on a trouvé de grandes structures filamentaires suivant lesquelles les galaxies étaient réparties comme une chaîne. Parfois, même, ces filaments semblent courir à la surface d'énormes bulles.

On s'oriente maintenant vers l'idée d'une structure en éponge à grande échelle suivant laquelle il y aurait effectivement de vastes zones vides de galaxies, avec une distribution continue de galaxies autour de ces espaces vides. Il ne s'agirait pas pour autant d'un gruyère car les zones vides, tout comme les zones pleines, auraient une continuité entre elles, exactement comme dans une éponge.

Simuler l'Univers (NASA)

L'Univers est-il immuable ?

A l'échelle humaine, on ne voit rien changer. Les galaxies dans le ciel ont la même disposition et, bien qu'elles tournent sur elles-mêmes à des vitesses de rotation de plusieurs centaines de kilomètres par seconde à leur périphérie, elles sont si grandes et si lointaines que cette rotation ne change pas leur aspect de manière significative pendant des millénaires. Seule la mesure directe de la vitesse permet donc de prendre conscience des mouvements dans les galaxies.

L'Univers lui-même n'a pas une structure figée mais, là encore, seules les mesures de vitesse permettent de s'en rendre compte. Mais comment peut-on mesurer ces vitesses ?

Comment mesurer les vitesses des astres ?

L'effet Doppler-Fizeau est bien connu en acoustique. Lorsqu'un véhicule vient vers nous en émettant un son à une certaine fréquence (véhicule actionnant un avertisseur sonore, par exemple), il va à la rencontre des ondes qu'il émet (et qu'on peut imaginer comme une série de vagues concentriques lorsque le véhicule est au repos). Le son nous paraît plus aigu qu'il n'est en réalité car, en raison du déplacement du véhicule, nous percevons des séries de vagues plus serrées qu'elles ne le sont à l'origine. A l'inverse, une fois que le véhicule est passé à côté de nous et s'éloigne, le son apparaît plus grave car le véhicule abandonne alors derrière lui les vagues sonores qui nous apparaissent ainsi plus étalées qu'elles ne le sont à l'origine.

Ce phénomène est identique pour la lumière qui est un phénomène vibratoire (à la différence près que les ondes lumineuses se propagent sans support, contrairement aux ondes acoustiques qui ont besoin de l'air pour se propager). Les ondes lumineuses émises par un astre s'approchant de nous vont donc nous apparaître avec une longueur d'onde plus courte qu'en réalité, ce qui correspond à un décalage des couleurs vers le bleu (les différentes couleurs correspondent à des longueurs d'ondes différentes des ondes lumineuses, du violet-bleu jusqu'au rouge dans l'ordre croissant de longueur d'onde). A l'inverse, un astre s'éloignant de nous nous apparaîtra avec un décalage vers le rouge. L'application de l'effet Doppler montre que vous pouvez ainsi, en toute bonne foi, voir un feu de signalisation vert alors qu'il est rouge pour peu que votre vitesse soit assez grande en arrivant au carrefour. Votre excès de vitesse devra être toutefois assez considérable puisqu'il vous faudra pour cela atteindre environ 100 000 km/s, c'est-à-dire un tiers de la vitesse de la lumière !

Toutefois, l'effet Doppler ne nous permet de mesurer que la vitesse radiale d'un astre, c'est-à-dire la vitesse suivant la ligne de visée. Il nous manque donc la composante de vitesse tangentielle, celle qui correspond au déplacement apparent de l'astre observé dans le ciel et reste donc impossible à mesurer pour les objets lointains (tout au moins à l'échelle humaine).

Il faut aussi préciser que les étoiles visibles dans le ciel et les galaxies voisines de la nôtre ont des vitesses trop faibles pour que l'effet Doppler provoque un décalage de couleur perceptible à l'oeil. Ainsi, les étoiles que nous voyons rouges ne sont pas en train de s'éloigner mais sont réellement de couleur rouge, de même que les étoiles bleues ne sont pas en train de se rapprocher mais sont réellement de couleur bleue. La mesure de leur décalage de couleur est très délicate et nécessite un appareillage spécial.

La mesure de l'effet Doppler se fait essentiellement à partir de spectres des astres observés. Un spectre est le résultat de la décomposition de la lumière d'un astre en ses différentes composantes et, donc, en ses différentes couleurs. La comparaison avec un spectre d'étalonnage d'un objet immobile permet de mesurer le déplacement relatif du spectre de l'astre observé. En général, on regarde le décalage des raies dans le spectre (les raies spectrales), chaque raie ayant une couleur caractéristique et correspondant à un élément constitutif de l'astre observé. Les appareils placés derrière les télescopes et permettant d'obtenir des spectres d'astres s'appellent des spectrographes.

D'autres techniques de mesure de l'effet Doppler sont également utilisées en astronomie, fondées notamment sur les interférences lumineuses, comme l'interféromètre de Pérot et Fabry inventé à Marseille au début du siècle et essayé la première fois en 1914 à l'Observatoire de Marseille pour mesurer les vitesses du gaz dans la nébuleuse d'Orion.

On peut noter d'autres applications de l'effet Doppler dans la vie courante, comme la mesure de la vitesse des véhicules par radar ou encore la mesure de la vitesse du sang dans les vaisseaux sanguins, ce qui permet de localiser des rétrécissements éventuels (pour conserver le débit, la vitesse du sang est alors localement plus élevée).

L' humain est-il au centre de l'univers ? (NASA)

Dans les années 1920 à 1930, l'astronome Hubble a constaté que toutes les galaxies avaient leurs spectres décalés vers le rouge et ce d'autant plus nettement qu'elles étaient plus lointaines; autrement dit, les galaxies s'éloignent de nous d'autant plus vite qu'elles sont plus lointaines. L'interprétation la plus simple, qui s'est d'ailleurs largement confirmée depuis, est que l'Univers est en expansion. L'Univers est né il y a 10 milliards à 15 milliards d'années dans une vaste "explosion", qu'on appelle souvent le Big-Bang (on devrait dire le Grand Boum en français), et les parties d'Univers qui ont été "éjectées" avec la vitesse la plus grande sont maintenant les plus lointaines. Cela explique bien pourquoi une galaxie a une vitesse de fuite d'autant plus grande qu'elle est plus éloignée.

Pourtant, un problème philosophique se posait. On croyait en avoir fini avec ce vieux principe d'anthropomorphisme qui veut que l'homme soit au centre de tout. On avait fini par comprendre que la Terre tournait autour du Soleil et non pas l'inverse, on avait ensuite vu que le Soleil lui-même était loin du centre galactique et qu'il lui tournait autour, mais voilà que, tout d'un coup, on se retrouvait au centre de l'explosion d'où l'on voyait fuir toutes les galaxies, au centre de l'Univers lui-même...

En fait, chaque galaxie voit toutes les autres s'éloigner et pourtant aucune n'est au centre. On peut, pour mieux comprendre cela, donner une image simplifiée mais parlante. Imaginons un Univers constitué par la surface d'un ballon de baudruche; sur sa surface sont placés des points représentant des galaxies (c'est donc un Univers à deux dimensions plongé dans notre Univers à trois dimensions). Si on gonfle ce ballon de baudruche, on voit tout de suite que les points s'éloignent tous les uns des autres sans pour autant qu'il y en ait un privilégié, chacun voit tous les autres s'éloigner de lui. Le point initial, quant à lui, ne fait même plus partie de l'Univers considéré, réduit ici à la surface du ballon. D'autre part, on a affaire à un Univers fini (son étendue n'est pas infinie, elle correspond à la surface du ballon) et sans borne (c'est-à-dire qu'on peut se promener partout, en faire tout le tour sans jamais rencontrer de mur ou d'obstacle sur son chemin). Eh bien, notre Univers est certainement comme cela, fini mais sans borne. Quant à imaginer réellement sa structure, c'est autre chose car, en extrapolant l'image précédente, il faudrait imaginer un Univers à trois dimensions qui se gonflerait dans un Univers à quatre dimensions... On peut décrire le phénomène mathématiquement par des équations mais se le représenter dans la tête est une autre paire de manches.

L'Univers est-il réellement tel qu'on le voit ?

Compte tenu de la vitesse finie de la lumière (300 000 km/s), les galaxies lointaines qu'on aperçoit ne sont déjà plus à l'endroit observé et, surtout, n'ont sûrement plus actuellement l'aspect qu'on leur voit. En effet, lorsqu'un objet est situé à des milliards d'années-lumière, cela veut dire qu'on reçoit aujourd'hui seulement la lumière émise il y a des milliards d'années. C'est une façon de remonter le temps, car plus on regarde des objets éloignés et plus on les voit jeunes, autrement dit, plus on se rapproche de la naissance de l'Univers. En regardant suffisamment loin dans l'Univers, on devrait donc pouvoir observer la lueur de l'explosion originelle!

Cette dernière reste malheureusement inaccessible car on ne peut pas remonter plus loin que le moment où la matière et le rayonnement, intimement mêlés au départ dans une boule opaque très dense et très énergétique, se sont physiquement séparés. La lumière a alors pu enfin s'échapper de la boule mais elle apparaît si décalée vers les courtes longueurs d'onde par l'effet Doppler dû à l'expansion qu'on la perçoit sous forme de rayonnement radio. On capte de tous les points de l'Univers le rayonnement caractéristique correspondant à cette séparation. C'est un rayonnement en ondes radio de très courte longueur d'onde, ultime témoin de la formation de l'Univers, découvert par Penzias et Wilson en 1964, ce qui leur a valu le prix Nobel de physique en 1978.

Ce rayonnement a été baptisé rayonnement cosmologique à 3 K (degrés Kelvin) car il est caractéristique d'un corps à cette température.

L'Univers était, en fait, beaucoup plus chaud (aux environs de 3 000 degrés) lors du découplage matière-rayonnement mais l'effet Doppler résultant de l'expansion a décalé le rayonnement correspondant des longueurs d'ondes visibles aux longueurs d'ondes radio.

Qu'est-ce qu'un quasar ?

Les galaxies les plus lointaines qu'on puisse observer sont vues, nous l'avons dit, alors qu'elles étaient relativement jeunes. Au-delà d'une certaine limite, on ne voit plus de galaxies (en grande partie d'ailleurs à cause du fait que le rayonnement qui nous parvient devient trop faible pour être détecté), mais des quasars. Ce nom vient du raccourci de l'anglais quasi stellar car, sur les images prises avec des grands télescopes, ces objets apparaissent comme des étoiles et non comme des galaxies. Rapidement, on s'est aperçu que ces objets n'étaient pas des étoiles mais des objets très lointains, plus lointains que les galaxies; et, surtout, compte tenu de leur éloignement, des objets intrinsèquement très brillants.

On pense actuellement qu'il s'agit de galaxies jeunes, ou peut-être même en formation, que nous voyons dans une phase d'activité importante, notamment au niveau de leur noyau.

L'Univers sera-t-il toujours en expansion ?

L'expansion de l'Univers se fait à la suite de l'impulsion originelle donnée par le Big-Bang, elle se perpétue donc sur la lancée. La force de gravitation due à la masse des milliards de galaxies constituant l'Univers va donc peut-être avoir raison un jour de cette expansion, du moins la ralentira-t-elle. S'il y a suffisamment de masse dans l'Univers, on pourra même avoir renversement de la tendance et contraction de l'Univers jusqu'à repasser par un point ultime de contraction qui pourra amener ensuite à un nouveau Big Bang. L'Univers aurait alors des cycles perpétuels d'expansion-contraction.

Pour l'instant, si l'on s'en tient à l'estimation de masse qu'on peut faire à partir de la matière visible dans l'Univers, il n'y a pas assez de masse pour ralentir l'expansion (on dit souvent pour "fermer" l'Univers). Celui-ci est donc "ouvert" et condamné à une expansion infinie. Tout se diluera donc progressivement et ce sera la mort lente par refroidissement généralisé.

Mais toutes les découvertes récentes amènent à découvrir de la masse qui était jusque-là sous des formes indétectables: on est donc constamment en train de réviser à la hausse la quantité de matière présente dans l'Univers. On est encore loin d'arriver à la valeur correspondant à la fermeture de l'Univers, mais rien ne dit qu'on n'y arrivera pas. Par exemple, il suffirait que le neutrino ait une masse, même très modeste, pour " fermer " l'Univers, tant les neutrinos sont nombreux. Mais, pour l'instant, on n'a pu donner que des limites supérieures à cette masse. La physique des particules apportera peut-être bientôt, grâce à l'étude de l'infiniment petit, la réponse à ce problème qui touche à l'infiniment grand.

En cas de fermeture de l'Univers, il faudrait s'attendre qu'un jour il se recontracte et que sa densité et sa température augmentent jusqu'à provoquer un nouveau Big-Bang. Ce serait alors la mort dans un enfer de feu et de flammes.

On voit qu'il n'y a aucun moyen d'y échapper, dans un cas comme dans l'autre. Mais, de toute façon, nous avons plusieurs dizaines de milliards d'années pour prendre toutes nos dispositions...

Et avant le Big-Bang ?

Y avait-il quelque chose avant le Le Big-Bang: Même si l'on admet l'hypothèse d'un Univers cyclique avec expansion-contraction, ce cycle a bien dû commencer un jour... On arrive là dans le domaine de la philosophie. Ce qui rassurera certains, c'est que Dieu a ainsi toujours sa place, même au milieu des théories scientifiques les plus évoluées...

Le satellite Hipparcos a catalogué plus de 100 000 étoiles : position, parallaxe, déplacement. Les mesures de parallaxe ont permis de mesurer les distances des étoiles jusqu'à 20 000 années lumière. Ces données ont conduit à réévaluer l'âge de l'univers désormais estimé entre 10 et 13 milliards d'années. Ces valeurs se rapprochent de celles prévues par les cosmologistes : entre 9 et 12 milliards d'années.

http://spt06.chez.tiscali.fr/home.htm

03/06/2005.

Propos recueillis par Élisa Brune

1 E. Gausmann et al., Classical and Quantum Gravity, 18, 1, 2001.

2 R. Lehoucq et al, A&A, 363, 1, 2000.

3 N.J. Cornish et al., Classical and Quantum Gravity, 15, 2657, 1998.

4 J.-P. Luminet, La Recherche, p. 511, avril 1983. ASTROPHYSIQUE Jean-Pierre Luminet : l'Univers est-il infini ?

Einstein voulait un Univers fini et statique. Sans régler la question du fini ou de l'infini, la théorie de l'expansion a apparemment mis fin au paradigme de l'Univers statique. Mais qu'en est-il réellement ? L'étude attentive des formes d'espace possibles permet de construire un modèle testable d'après lequel notre Univers est beaucoup plus petit que nous le pensons.

LA RECHERCHE : Vous vous intéressez aux caractéristiques globales de l'Univers : sa forme, sa taille, sa structure. Est-ce que ce sont des questions que l'on peut se poser scientifiquement ?

JEAN-PIERRE LUMINET : A l'heure actuelle, oui. Il est vrai que pendant longtemps ces sujets sont restés de l'ordre de la spéculation philosophique. Les observations scientifiques se bornaient plutôt à mesurer les distances et les grandeurs des objets qui peuplent l'Univers. Entreprise fascinante d'ailleurs, et ponctuée d'étonnants épisodes dont je raconte certains dans mes romans scientifiques. Mais ce n'est qu'à partir de la relativité générale, en 1917, que l'on peut légitimement parler de l'Univers entier en tant qu'objet de mesure. D'une part parce que la théorie de la relativité générale fait appel à des géométries non euclidiennes* pour décrire l'espace tel qu'il est façonné par la gravitation. Or, qui dit géométrie non euclidienne dit courbure, et qui dit courbure pose la question de la taille de l'Univers. D'autre part, on récolte depuis cette époque de nombreuses observations cosmologiques, comme la fuite apparente des galaxies et le rayonnement de fond*, qui traduisent des propriétés globales du Cosmos. Dès lors, beaucoup de cosmologistes font le pari de considérer l'Univers comme un objet d'étude à part entière.

Pour Einstein, l'Univers est courbé, mais pas n'importe comment. D'où tire-t-il les caractéristiques qu'il attribue à l'Univers ?

JEAN-PIERRE LUMINET : De considérations pratiques et esthétiques. Les équations de la relativité générale ne peuvent pas être résolues dans toute leur généralité. Il faut les simplifier en posant certaines hypothèses. Pour la cosmologie, les deux hypothèses les plus courantes sont l'homogénéité et l'isotropie. C'est-à-dire que la matière est en moyenne répartie de manière uniforme et qu'il n'y a pas de direction privilégiée dans l'Univers.

Ces deux hypothèses sont compatibles avec les observations disponibles (pour de très grandes échelles spatiales du moins) et elles simplifient considérablement les calculs. Mais il reste encore une infinité de solutions possibles. C'est là qu'intervient le sens pratique. Einstein voulait un Univers fini, parce que c'était la seule façon d'éviter les paradoxes que l'on rencontre dès que l'on introduit une valeur infinie dans les calculs. En outre, il avait aussi une vision esthétique, liée au voeu de relier la description du niveau local à celle du niveau global dans les sciences physiques. Un Univers infini aurait ruiné cette ambition, car l'infini est sans commune mesure avec le fini, et tout espoir de relier les deux niveaux aurait donc disparu. Autre hypothèse encore : Einstein considérait que l'Univers devait être statique, en vertu d'une esthétique plutôt culturelle celle-là, issue de la tradition philosophique aristotélicien- ne dans laquelle baignait l'Occident et qui voulait que l'Univers ait toujours existé tel qu'il est, immuable et éternel. Espace fini et Univers statique, telles sont donc les deux hypothèses qui ont conduit Einstein à sélectionner le modèle de l'hypersphère, c'est-à-dire une géométrie non euclidienne de courbure positive.

Qu'appelez-vous topologie cosmique ?

JEAN-PIERRE LUMINET : C'est l'étude des formes d'espace - des espèces d'espace, aurait dit Georges Perec - qui correspondent toutes à une même description locale. Je considère que la question de la géométrie se pose à quatre niveaux différents. De même que la surface de la mer paraît lisse vue d'avion, ondulée vue d'un paquebot et chaotique vue à la nage, l'espace physique se décrit comme courbé à grande échelle (celle de la relativité générale), euclidien à moyen- ne échelle (la nôtre) et probablement fluctuant à l'échelle microscopique (on n'a pas encore atteint une finesse suffisante pour en être sûr). Mais ce qui nous intéresse ici est une échelle encore plus élevée, celle de l'Univers tout entier. Eh bien, la structure décrite par une solution donnée des équations d'Einstein peut parfaitement s'insérer dans plusieurs modèles complètement différents au niveau de leur topologie. Tout comme la mer qui paraît lisse vue d'avion pourrait s'insérer indifféremment dans plusieurs contextes globaux qui ne modifient pas ses propriétés (piscine géante, mer fermée, océan, simulation...).

Précisons d'abord que l'hypersphère statique imaginée par Einstein en 1917 a fait long feu. La découverte de l'expansion de l'Univers a mis fin au paradigme de l'Univers statique. D'autres solutions aux équations d'Einstein, dynamiques celles-là, furent découvertes indépendamment par Alexandre Friedmann et par Georges Lemaître. Ceux-ci considèrent trois familles d'espaces : les espaces euclidiens (à courbure nulle), les espaces sphériques (à courbure positive) et les espaces hyperboliques (à courbure négative). Physiquement parlant, cette courbure dépend de la densité moyenne de matière dans l'Univers. En outre, ces espaces changent de taille au cours du temps : soit ils se dilatent perpétuellement (on parle d'Univers ouvert), soit ils se dilatent puis se contractent (on parle d'Univers fermé). Les observations actuelles tendent à prouver que la courbure n'est pas très grande (donc que l'espace est proche d'être euclidien, ou « plat » comme disent les Anglo-Saxons), et que l'expansion se poursuivra éternellement, en s'accélérant d'ailleurs au cours du temps. L'espace plat à expansion accélérée est en passe de devenir le modèle cosmologique « standard » !

Pourquoi parlez-vous d' « espaces euclidiens », au pluriel ?

JEAN-PIERRE LUMINET : Parce que, de tous les espaces tridimensionnels à courbure nulle, l'espace euclidien de notre vie quotidienne n'est que le plus simple. Il y en a beaucoup d'autres. Pour être précis, il y en a dix-huit en tout. Et chacun de ces espaces est compatible avec le modèle standard. En effet, une solution particulière des équations d'Einstein (par exemple le modèle plat) correspond à une métrique donnée, c'est-à-dire qu'elle fixe la définition des distances dans l'espace, mais beaucoup de topologies respectent cette métrique particulière. Ce qui nous trompe, c'est que nous envisageons toujours un espace monoconnexe, c'est-à-dire constitué d'un seul tenant, alors qu'il peut très bien présenter une structure cristallographique, apparemment compartimentée. Je m'explique.

Une topologie est définie par une forme de base et des opérations mathématiques qui décrivent comment on reproduit cette forme de base. Prenez un cube par exemple. Appliquez une opération mentale qui consiste à faire coïncider chaque carré de surface avec le carré opposé. Cela signifie que si vous vous déplacez dans le cube et que vous en sortez par un point, vous entrez à nouveau dans le même cube par la face opposée.

Bien que l'espace physique soit limité dans un volume égal à celui du cube, vous avez créé un espace mathématique fini et sans bord dans lequel vous pouvez voyager indéfiniment. Si vous changez la définition de l'opération mentale, par exemple en faisant coïncider deux faces contiguës, vous changez de topologie, vos trajets vont être modifiés, mais vous restez toujours dans la même métrique.

L'Univers pourrait-il avoir une structure répétitive?

JEAN-PIERRE LUMINET : Bien sûr ! C'est ce que j'appelle l'Univers chiffonné. Selon cette hypothèse, nous ne serions pas dans un Univers aussi grand que celui observé, mais dans une cellule plus petite à travers laquelle les rayons lumineux bouclent plusieurs fois, tout comme le voyageur dans le cube. Vous trouverez peut-être bizarre qu'une transformation mathématique apparemment arbitraire corresponde à une opération physiquement réalisable. C'est pourtant ce qui arrive très concrètement sur un cylindre, quand vous revenez à votre point de départ alors que vous avez marché toujours tout droit. Du point de vue de la métrique, le cylindre n'est pas différent du plan. Du point de vue de la topologie, en revanche, le cylindre et le plan n'ont rien à voir.

La topologie multiconnexe (c'est-à-dire qui répète une forme de base) de l'Univers n'est pas un jeu de l'esprit, mais une extension possible des propriétés connues et faciles à comprendre sur des surfaces. Reprenons le cylindre, et deux points placés à sa surface. Un rayon lumineux qui relie ces deux points peut emprunter une foule de chemins différents. Un chemin direct, un chemin qui fait un tour du cylindre, un chemin qui fait deux tours du cylindre, etc. De nouveau, on peut extrapoler à trois dimensions et comprendre que dans tous les signaux lumineux que nous recevons de l'espace, il y en a peut-être de nombreux qui proviennent de la même source et qui ont emprunté des chemins différents.

Votre Univers chiffonné fait penser à une galerie des glaces cosmique !

JEAN-PIERRE LUMINET : Exactement. Si vous entrez dans une pièce tapissée de miroirs sur ses six côtés, vous aurez l'illusion d'un espace infini dans toutes les directions. C'est peut-être ce qui nous arrive avec l'Univers. La seule différence, c'est que dans la galerie des glaces, le rayon lumineux est réfléchi par le miroir, tandis que dans l'Univers chiffonné, il traverse la « paroi » et vous revient par une direction quelconque, déterminée par la topologie des lieux. Cela impliquerait que chaque objet cosmique (chaque galaxie, par exemple) devrait nous apparaître en plusieurs exemplaires, un seul étant direct (selon le trajet lumineux le plus court), les autres étant des images fantômes observables dans différentes régions du ciel.

J'ai mentionné que si la courbure était nulle, on avait dix-huit topologies possibles. Chacune découle d'un choix sur la forme de base et sur le type d'opérations mathématiques qui la duplique. Mais dans le cas où la courbure serait positive - et cette hypothèse est favorisée par les récentes observations - il existe une infinité de topologies possibles, dont l'hypersphère chère à Einstein n'est que la plus simple. Avec mon équipe, nous avons récemment entrepris l'étude complète de ces espaces sphériques et nous avons montré que, compte tenu des contraintes observationnelles, il reste environ 3 000 topologies à courbure positive candidates pour décrire la structure globale de l'Univers 1.

Quel est l'intérêt fondamental d'un tel modèle, mis à part son aspect fascinant pour l'imagination ?

JEAN-PIERRE LUMINET : C'est qu'il aborde de front l'une des deux lacunes fondamentales de la relativité générale. Cette théorie, si puissante soit-elle, est d'abord incomplè- te dans le domaine des très petites échelles. Il faut y incorporer les préceptes de la physique quantique pour tenter de mettre au point une théorie de la gravitation quantique - tentative qui est en cours depuis quatre-vingts ans. Ce que l'on sait beaucoup moins, c'est que la relativité générale est incomplète également à l'échelle supérieure, puisqu'elle ne décrit pas toutes les propriétés de l'Univers. Comme on l'a vu, une seule métrique peut s'accommoder de toutes sortes de formes globales différentes. La topologie n'est pas incluse dans les équations d'Einstein. La raison profonde en est que les équations de la relativité générale sont des équations aux dérivées partielles, ce qui signifie précisément que l'on ne fait que décrire localement l'évolution des systèmes. Le rêve qui consiste à essayer de lier le local au global n'a jamais été concrétisé dans aucune théorie physique. C'est pourquoi je pense qu'il est incontournable de se poser la question du niveau global. Entendons-nous bien, il s'agit d'un saut d'échelle. Le modèle de l'Univers chiffonné ne remplace pas les modèles dits de Big Bang, il les englobe.

Et qu'en est-il des vérifications expérimentales ? Sont-elles possibles ?

JEAN-PIERRE LUMINET : Non seulement elles sont possibles, mais elles sont déjà en cours. Après des années de recherches purement théoriques, nous voyons enfin arriver le moment où il devient possible de détecter par l'observation ce qu'on appelle le signal topologique. Il faut d'abord savoir que la tentative d'identifier individuellement des objets cosmiques à travers leurs images fantômes n'est guère réaliste. Sans connaître la topologie au départ, il est impossible de reconnaître des images disséminées n'importe où, provenant d'époques différentes, d'orientations différentes - sauf si l'Univers est vraiment très petit, ce qui ne semble pas être le cas. Mais il existe deux autres voies d'approche, et elles sont statistiques. La première est baptisée la cristallographie cosmique et été développée dans mon équipe. Elle consiste à repérer des corrélations statistiques dans la distribution des objets célestes lointains. Si la topologie de l'Univers est multiconnexe, il doit y avoir une sorte de rythme dans la composition du ciel, des répétitions de structures analogues aux répétitions d'atomes observées dans les cristaux... sauf qu'il s'agirait d'un cristal spatio-temporel dont les unités lointaines sont des images déformées et anciennes des unités plus proches 2.

L'autre méthode a été initialement développée aux Etats-Unis 3 et est actuellement perfectionnée au sein de mon équipe. Elle se base sur des corrélations à repérer dans le fond diffus cosmologique, autrement dit dans les cartes détaillées des fluctuations de température du rayonnement fossile. Là aussi, on devrait voir apparaître des motifs caractéristiques, sous forme de paires de cercles, liés au fait que si l'Univers réel est plus petit que l'Univers observable, il présente nécessairement des duplications d'informations. Pour cette méthode de recherche, deux satellites vont être d'une importance capitale : le satellite américain Map, qui commence à être opérationnel, et le satellite européen Planck, qui sera lancé dans cinq ans.

Quel est l'accueil réservé à l'Univers chiffonné par la communauté des astrophysiciens ? Quand vous suggérez que l'Univers réel est plus petit que l'Univers observable, il s'agit d'un renversement de perspective qui pourrait en chiffonner plus d'un !

JEAN-PIERRE LUMINET : Oui, mais n'est-ce pas ainsi que doit fonctionner la science ? Certains sont enthousiastes, d'autres curieux, d'autres encore franchement critiques. En France, nous ne sommes qu'une poignée à travailler sur ce sujet, et je dois dire que nous avons beaucoup plus de succès auprès des mathématiciens et des physiciens qu'auprès des cosmologistes. C'est un phénomène probablement lié à certains blocages structurels dans la recherche française. A l'étranger, le domaine de la topologie cosmique est très bien accepté. Nous travaillons avec des Américains et des Brésiliens, et il y a une cinquantaine de chercheurs actifs dans le monde entier. Le domaine est actuellement en pleine expansion, comme le montrent le nombre croissant d'articles publiés chaque mois et l'éclatement en plusieurs spécialités. Les mathématiciens sont particulièrement séduits par notre approche et certains se disent prêts à se lancer dans la cosmologie qui, avant cela, les intéressait peu. C'est donc paradoxalement quand les cosmologistes nous trouvent trop imaginatifs que les mathématiciens commencent à nous trouver sérieux. Mais je ne m'inquiète pas trop. Il faut laisser le temps aux idées de faire leur chemin, et surtout aux moyens techniques d'apporter des réponses concrètes. Quand j'ai théorisé les « crêpes stellaires » il y a une quinzaine d'année, c'est-à-dire les déformations soudaines des étoiles sur le point d'être englouties par un trou noir, il n'existait aucun moyen de vérification expérimentale 1. Ce n'est qu'aujourd'hui que des confirmations sont apportées par les observations. De la même façon, les mirages gravitationnels ont fait sourire au début et sont maintenant universellement acceptés. Ces mirages engendrent des illusions d'optique, des déformations du réel, provoquées par la présence d'une masse sur le trajet des rayons lumineux, mais qui restent locales, c'est-à-dire limitées à un objet cosmique. L'Univers chiffonné, lui, est un mirage global, à l'échelle de l'Univers tout entier. C'est bien normal qu'il surprenne un peu !

Propos recueillis par Elisa Brune

http://www.larecherche.fr/content/actualite/article?id=5949

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___ Origines. L'esprit, la vie, la matière. De la matière à la vie : la chimie ? la chimie ! Comment la matière moléculaire devient-elle matière vivante? D’où vient la matière? Comment est apparue la vie? Comment a émergé la conscience?

La vie dans la matière

Le rôle de l'espace en biologie

L'origine d'un concept

À l'origine du concept de « matière noire », résident d'abord des observations qui tendent à montrer que nos modèles sont incomplets, voire inexacts. Dès les années 1930, des astronomes ont relevé des incohérences : la vitesse de déplacement de certaines galaxies (au moins celles de l'amas du Coma et de la Vierge) était plus grande que celle escomptée ; plus récemment, des anomalies dans la vitesse de déplacement des sondes spatiales ont été signalées.

Un constat qui ne peut avoir que deux explications : soit certaines des constantes de la théorie en vigueur sont fausses ; soit les galaxies observées sont plus massives que prévues : elles seraient composées en grande partie d'une substance invisible et inconnue. Une matière noire qui, d'après les calculs, serait cinq fois plus abondante que la matière visible, celle-là même qui a été utilisée pour établir les modèles physiques en vigueur. Détecter l'inconnu

Il faut dire qu'en la matière, la tâche est ardue. Car, même lorsque les chercheurs s'accordent sur l'idée qu'une substance invisible emplirait l'Univers, ils se chamaillent sur la nature potentielle de cette dernière : s'agit-il d'une matière classique (protons, neutrons ou autres particules répertoriées) mais invisible ? Ou d'une matière inconnue ? Et si tel est le cas, de quel type de particules pourrait-il s'agir ? Plusieurs hypothèses, concurrentes ou non, coexistent. Et parmi elles, se trouve celle des WIMPs (Weakly Interacting Massive Particles), des particules nées de l'imagination des physiciens théoriciens qui, comme leur nom l'indique, seraient massives mais n'interagiraient quasiment pas avec la matière. Une caractéristique qui forcément complique le travail des chercheurs puisque justement ces derniers ne disposent que de matière pour détecter ces objets inconnus. Des lors, comment faire ? Trois approches, un même but

Trois approches ont été imaginées pour mettre en évidence l'existence d'une matière noire.



La première, c'est d'observer la voûte céleste dans l'espoir d'y trouver des traces indirectes de matière noire ;



la deuxième, plus hardie, c'est de chercher à en fabriquer dans un accélérateur de particules comme celui du CERN ;



la dernière, non moins gaillarde, c'est de détecter, à l'aide de détecteurs appropriés, les particules de matière noire. C'est l'approche de DAMA, d'Edelweiss et du CDMS.

Comment la matière moléculaire devient-elle matière vivante?

http://www.canalacademie.com/ida1310-De-la-matiere-a-la-vie-la-chimie-la-chimie.html

D’où vient la matière&#8201;? Comment est apparue la vie&#8201;? Comment a émergé la conscience&#8201;? Trois questions fondamentales auxquelles nombre de chercheurs tentent d’apporter des réponses. Aucune solution précise n’a encore été trouvée. Mais les scientifiques prétendent souvent que, s’il n’est pas encore possible de rendre compte de tous les détails, le scénario global de l’origine de l’esprit, de la vie et de la matière est désormais établi. C’est contre cette prétention que se dresse l’essayiste et mathématicien David Berlinski.




Dans ce livre, il ne cherche nullement à proposer un scénario alternatif ni ne fait, comme cela se pratique parfois outre-Atlantique, appel à Dieu là où la science rencontre des difficultés. Son propos consiste à montrer pourquoi le scénario des origines avancé par les scientifiques relève davantage du vœu pieux que de la théorie bien établie. S’il est dommage que son argumentation soit un peu trop cursive, et discutable en certains endroits, il est incontestable que le scepticisme qui anime cet essai est un utile antidote contre le triomphalisme de certains scientifiques.

http://www.scienceshumaines.com/origines-l-esprit-la-vie-la-matiere_fr_22820.html

Voilà un mystère qui nous échappe encore, même avec notre arsenal technologique! En effet, dans son évolution, la particule élémentaire, devient un organisme vivant, puis un organisme pensant, forme la plus complexe que nous connaissons : l'être humain. Comment sommes-nous passés de la matière moléculaire pour arriver bien plus tard au génie d'Einstein ? Cette évolution permanente ne se limite pas à notre simple planète Terre...

La matière en elle-même est incroyable ! Elle a la propriété de s’organiser toute seule : À l'origine de l'univers on retrouve l'hydrogène, le carbone et l'azote (HCN). On retrouve des molécules d'acides cyanidriques (HCN) partout dans le domaine interstellaire. Lorsque ces « ingrédients » s'assemblent sous un dosage différent et forment cinq molécules associées d'HCN on obtient l'une des lettres de notre alphabet génétique... Nous ne sommes finalement qu'un agrégat de molécules, qui savamment dosées, donnent les êtres vivants que nous sommes aujourd'hui !

Ecoutez sans plus tarder la conférence de Jean-Marie Lehn, réalisée à Besançon le 22 décembre 2006, et organisée par le pôle Pasteur alimentation innovation santé de la fondation Science et culture alimentaire.

En savoir plus sur :

- Jean-Marie Lehn, Prix Nobel de chimie en 1987, membre de l'Académie des sciences - Retrouvez ici ! notre émission En habit vert avec Jean-Marie Lehn, sur son parcours

- Ecoutez ici ! notre émission Point de mire sur la fondation sciences et culture alimentaire avec Hervé This.

(...)

Philosophie de l'esprit La vie est issue de la non vie

gagarineL’ignorance et la simplicité sont toujours monotones : avant le renouvellement de la philosophie, les auteurs, quoique nés dans des siècles différents, écrivoient tous sur le même ton. Helvetius

En page précédente, nous avons établi le lien entre l'esprit humain et l'esprit du vivant initial*

  • Le vivant initial compris comme la première forme vivante ( la bactérie).

Continuons à présent « l'enquête en paternité » de cet organe pensant. Le vivant décline du non vivant

La vie n'est pas apparue par l'opération du Saint Esprit si l'on peut dire. Tous les éléments nécessaires à son éclosion existaient déjà bien avant elle. Autrement dit, la vie était « potentielle » dans le non vivant.

La plupart des versions proposées par la science à ce sujet, vont d'ailleurs, dans ce sens.

Les explications scientifiques les plus courantes, attribuent en effet la naissance de la vie, à la non vie. A l'assemblage de plusieurs molécules (hydrogène, ammoniac, eau condensée) soumis au rayonnement du soleil.

Que cet amalgame moléculaire ait nidifié dans la « soupe primitive » l'océan ou un contexte argileux, le principe est identique. Son origine se situe dans la « non vie ».

Autrement dit : Le vivant est le fruit d'une influence atomique sur un amalgame de composé atomique ... Il apparaît alors comme une construction issue de la matière.



Atome, quarks, vie et amour A l'origine du mouvement dessin d'un quarks styliséL'esprit

La vie se distingue de la non-vie par le mouvement.

La toute première forme de vie s'est donc distinguée de la non-vie par un mouvement.

Ce premier mouvement, ne peut être initié par un mouvement antérieur, un mouvement antécédent. La première manifestation de vie ne peut pas être issue d'une autre manifestation de vie.

Donc, la première « intention » de mouvement se situe forcément dans la matière inerte.

Une « intention » ne peut être qu'immaterielle.

Actuellement la plus petite identité immatérielle agissante, se situe dans l'atome. Ce sont les particules élémentaires*.

  • nous choisirons le quarks pour symboliser cette immatérialité agissante.

L'esprit, sous une forme simple, est déjà présent dans la matière.

L'esprit sophistiqué de l'homme, commande aux actions sophistiquées de l'homme. L'esprit instinctif de l'animal commande aux actions instinctives de l'animal. L'esprit basique de la bactérie commande aux actions basiques de la bactérie, et l'esprit simple des quarks, commande aux actions simples des quarks*

  • qui au final permettent à la matière, à l'univers et aux choses, de garder leurs formes, de ne pas s'écrouler.

L'esprit est donc déjà présent dans l'immatérialité de la matière.

Autrement dit, tout est déjà présent dans l'atome y compris l'esprit.

Par déclinaison, l'esprit humain décline forcément de cette « minuscule identité immatérielle agissante située dans l'atome ». Notre esprit est le fils de l'esprit qui organise l'atome. Qui contraint ce dernier à persister dans sa forme atomique*.

  • Comme notre esprit nous contraint à persister dans sa forme vivante, par delà notre volonté


L'atome domine le neurone L'oxygène de la vie parcours d'un photonLes étapes de l'esprit

En preuve par l'absurde, on pourrait imaginer l'esprit comme étant le fils du neurone. Mais il faudrait alors différencier la vie entre l'animal et le végétal. il faudrait exclure ce dernier du royaume du vivant et faire débuter la vie bien après sa naissance*.

  • le neurone apparaissant bien après la naissance de la vie.

Si nous considérons qu'il existe plusieurs formes d'esprit dans l'univers, nous devons alors distinguer ses diverses formes. Il y a en effet, une grande différence entre l'esprit agitant l'électron, celui de la bactérie, du reptile, du bonobo ou de l'humain.

Disons simplement qu'à chaque étape de son évolution, l'esprit s'enrichit de possibilités supplémentaires.



À la base, il y a l'esprit initial. Ce dernier intime au quarks, à l'électron, « l'ordre » de s'agiter pour constituer la matière.



Et au sommet, il y a l'esprit extatique, qui anime et meut le sage.

Selon ce principe, l'ancêtre de notre esprit se trouve déjà au sein de la matière, dans l'atome. L'autorité de l'atome

D'ailleurs, en termes d'importance dans l'ordre des « pouvoirs », l'atome est supérieur au neurone puisque :



C'est le système atomique qui maintient en vie le système neuronal et non l'inverse.



La concentration anormale de calcium provoque, par exemple, la dégénérescence du neurone.



L'influence des composés atomiques comme le magnésium, les ions, les molécules, le potassium, ou les radicaux libres, est fondamentale dans le fonctionnement neuronal.



Tout ce que nous mangeons, buvons, respirons, autrement dit, tout le vital de notre existence, se réduit finalement (pour nos organes) à un composé d'atomes et de molécules (oxygène, hydrogène, magnésium, etc,).



Cette énergie atomique, ces molécules, gèrent la vie et la mort du neurone.



Elles actionnent notre structure créatrice de concepts et d'actions (nos neurones*)

  • neurones qui sans l'action de cette énergie resteraient inertes.


L'atome, moteur de l'esprit La non-vie, patron de la vie blakeLe quarks, c'est dieu

En somme, l'intimité immatérielle de l'atome, est le véritable « animateur » du cerveau humain.

L'esprit initial est le véritable « patron » de notre esprit.

Autrement dit, l'énergie primitive* est le « véritable dirigeant »de la création et de l'être humain.

  • l'esprit qui anime l'atome, le quark.

Cette énergie, en activant - ou pas - notre cerveau, décide de la vie ou de la mort de l'être humain.

Dans ce sens, l'atome (non-vie) est bien l'unique élément indispensable de la vie.

Et l'intimité immatérielle de cet atome (qu'on le nomme X, dieu ou le quarks) est le véritable père de notre esprit.

http://mecaniqueuniverselle.net/amour-atome/esprit-quarks.php

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logo Automates IntelligentsBiblionet : Gilbert Chauvet La vie dans la matière Le rôle de l'espace en biologie

Champs Flammarion 1998 Notes par Jean-Paul Baquiast - 22/07/01

Cette fiche de lecture s'imposait suite à l'entretien avec Gilbert Chauvet sur France Culture, dont nous publions un condensé détaillé dans le même numéro. Les personnes voulant approfondir les travaux de ce scientifique peuvent en effet, outre la lecture de ses publications dans les revues spécialisées, lire son fondamental "Traité de physiologie théorique" en 3 tomes, publié chez Masson (dont il existe une version mise à jour en anglais chez Pergamon Press), mais surtout un ouvrage beaucoup plus abordable, "La Vie dans la Matière". Observons d'emblée que ce dernier, présenté par l'auteur comme un petit livre, comprend 280 pages très denses, qui ne peuvent s'absorber en un jour, tout au moins lorsque l'on n'est pas familier de ces questions.

"La Vie dans la Matière" date de 1998. Les connaissances évoluant vite dans de tels domaines, la lecture du livre doit nécessairement être complétée des propos de l'auteur relatés dans l'entretien que nous publions. Par contre, le retour au livre s'impose pour mieux comprendre des points de vue qui, dans l'entretien, pourront paraître un peu elliptiques.

Pour notre part, nous n'allons pas reprendre les éclairages apportés par l'entretien au livre, mais proposer quelques commentaires de profane en nous mettant à la place de lecteurs généralistes.

Le rôle de l'espace en biologie

Le livre aborde la question traditionnelle consistant à distinguer l'ordre du biologique de celui de la matière physique. Un organisme biologique superpose aux processus physiques des processus d'une très grande complexité, aboutissant à ces résultats paradoxaux soulignés depuis longtemps, le maintien de la stabilité ou homéostasie chez les organismes, l'accroissement de la diversité des solutions chez les espèces, des performances adaptatives constamment renouvelées pour faire face aux changements environnementaux.

La première question que l'on peut se poser en ouvrant l'ouvrage est cependant de savoir quel en est exactement le sujet. En quoi, sous un titre relativement banal, se distingue-t-il par son originalité. Selon nous, il s'agit d'entreprendre une œuvre immense, encore pratiquement sans précédents de cette ambition : proposer un modèle mathématique de l'organisme vivant, considéré comme un ensemble de fonctions physiologiques intégrées (ayant trait au fonctionnement de l'organisme). Les fonctions, correspondant aux organes et à leurs sous-ensembles jusqu'au niveau des constituants primaires de la cellule, sont en nombre considérable, que ce soit chez un organisme relativement simple, comme le ver ou l'amibe, ou dans un organisme complexe comme l'homme. L'objectif du scientifique sera donc de trouver un ou des principes d'organisation communs, permettant de décrire de façon identique la grande variété des solutions existant dans la nature.

Pourquoi faire ce travail ? Pour répondre précisément à la question fondamentale : en quoi le biologique se distingue-t-il du physique ? En quoi un organisme vivant travaille-t-il de façon différente d'une machine ? Comment peut-il se stabiliser en auto-associant des fonctions, ce qui chez une machine augmente au contraire les risques d'instabilité, l'architecture la plus simple, en mécanique, étant en général la meilleure. On conçoit bien que, sur le plan philosophique comme pour tout ce qui concerne les interventions, médicales ou autres, portant sur le vivant, disposer d'un outil de modélisation commun permettant de schématiser l'ensemble des fonctions du vivant, c'est-à-dire finalement le rôle de chacune des structures composant celui-ci, constitue le premier pas indispensable à toute approche scientifique. Mais la difficulté apparaît quand il s'agit de passer d'une description littéraire des phénomènes (la complexité, l'auto-organisation, l'équilibre loin de l'équilibre…), à des formulations mathématiques. Celles-ci ont, de tous temps, été considérées comme trop réductrices pour s'appliquer à la vie - faute à tout le moins qu'existent des méthodes mathématiques encore à découvrir offrant un pouvoir descriptif suffisant sans être abusivement simplificateur.

La double formation, mathématique et biologique de l'auteur (dont on ne saurait trop admirer l'étendue du cursus et des connaissances) lui permet de s'attaquer à ce défi. Il utilise un double formalisme, la théorie des graphes et celle des champs, couramment pratiquées en physique, mais dont, nous semble-t-il, il est le précurseur en biologie (tout au moins dans l'université française). Le lecteur non-mathématicien n'aura pas besoin d'entrer dans le détail des formules de la dynamique pour comprendre la démarche de Gilbert Chauvet. Un système vivant, que ce soit un système relativement simple comme celui constitué par deux neurones interagissant, ou un organisme complet, est généralement analysé sur le plan de la structure, telle qu'elle apparaît sous le microscope ou le scalpel. Or, cette analyse n'est pas mathématisable. Elle relève de la description littéraire, à laquelle excellent les anatomistes. Si on considère par contre que si les organes se sont associés, au cours de l'évolution, pour constituer un organisme, c'est parce qu'ils avaient quelque chose à échanger, et si on représente mathématiquement les modalités de cet échange, un début de langage commun devient possible.

Le cœur de la présentation proposée par Gilbert Chauvet est qu'il faut admettre que les échanges entre organes (contrairement encore une fois à ce qui se passe entre les rouages d'une machine) ne sont pas locaux et ne sont pas réversibles. Ils ne sont pas locaux en ce sens que l'interaction se fait à distance, par l'intermédiaire de la diffusion d'un produit actif émis par une source (par exemple une glande endocrine) à destination d'une ou plusieurs cibles situées ailleurs dans l'organisme (par exemple d'autres glandes, des nerfs, des muscles, etc. ). Ils ne sont pas réversibles, en ce sens que le produit émis ne revient jamais à son point de départ, mais déclenche toute une série d'actions et de réactions (de type incitation-inhibition) qui façonnent l'histoire de l'organisme dans son environnement. De plus, ces actions et réactions, tout au moins dans l'organisme sain, ne déterminent pas un comportement global instable ou erratique (que l'auteur appelle du nom curieux d' "orgatropie" ou tendance à explorer tout le champ des possibilités d'organisation). Au contraire, elles maintiennent un état stable de "néguorgatropie" ou homéostasie.

Sur le plan mathématique, la théorie des graphes permet de représenter l'action exercée (à distance, répétons le, et de façon irréversible) d'un organe sur l'autre. L'accumulation des observations physiologiques de détail, déjà réalisée ou à réaliser, donnera un véritable buisson de graphes qui, aussi compliqué qu'il puisse paraître, sera plus utilisable pour étudier les actions et réactions, activations-inhibitions, ou simuler l'effet de telle modification, que des descriptions purement littéraires.

Plus surprenante pour la profane est l'utilisation de la théorie des champs. On est habitué à voir mentionner celle-ci en physique, pour décrire les interactions matière-énergie, où une formalisation rigoureuse paraît possible, sous réserve des contraintes de la mécanique quantique, ou de celles de la relativité générale en ce qui concerne la gravité. Mais il n'y a que des avantages, en effet, à la transposer dans le domaine de la biologie, pour représenter la diffusion d'un médiateur quelconque, par exemple un neurotransmetteur ou une hormone, d'une source émettrice vers un organe utilisateur (que l'on appellera alors un puits). La portée de l'action, la variation de densité du produit, la vitesse de diffusion et autres caractéristiques du champ biochimique ainsi crée peuvent effectivement être symbolisées par les équations de la dynamique de ce que Gilbert Chauvet appelle le système biologique formel. Il s'agit évidemment de champs multiples où la formalisation mathématique permettra d'introduire un peu d'ordre afin de faire apparaître certains effets globaux, notamment en matière de maintien ou perte de l'homéostasie, d'intervention réparatrice, etc.

Ajoutons que la non-localité des échanges au sein du système vivant oblige à définir non seulement une géométrie mais aussi une topologie (changement de continuité dans le passage d'une structure à l'autre, qui ne s'impose pas en physique) des sites biologiques actifs et réactifs, autour d'une hiérarchie fonctionnelle d'ensemble. Ceci explique en partie le sous-titre du livre : "le rôle de l'espace en biologie".

Il est évident que ces quelques phrases n'épuisent pas la richesse du livre, concernant les nombreuses conséquences pouvant être déduites de telles approches, et permettant de comprendre les divers aspects des phénomènes vitaux : embryogenèse, physiologie de l'organisme adulte, vieillissement mais aussi évolution d'une espèce à une autre. L'auteur ne cache pas cependant que son travail n'en est qu'à ses débuts. Il faudrait intégrer les multiples études existants dans des domaines différents, en mener d'innombrables autres portant sur l'ensemble du monde du vivant, pour obtenir des modèles mathématiques significatifs du phénomène biologique, afin de mieux situer son apparition dans le monde physique, et ses perspectives d'évolution. Sans doute alors d'ailleurs, outre le manque de spécialistes, la puissance et la pertinence des outils mathématiques actuellement disponibles, même avec l'aide des ordinateurs, ne permettraient-ils pas de rendre compte de la diversité des interactions. On se trouve donc en face d'un programme scientifique quasi-illimité, que l'auteur souhaiterait voir traiter avec les mêmes moyens que la génomique. En effet, les applications multiples potentielles, notamment dans le domaine de la santé, lui paraissent en justifier le financement.

Pour la suite, on se reportera aux propos de Gilbert Chauvet sur France Culture, relatés dans le résumé que nous en donnons, pour mieux comprendre les mises à jour de l'ouvrage qu'il ferait aujourd'hui, en cas de réédition.

Applications possibles

Ajoutons pour notre part quelques commentaires personnels, au regard des perspectives pouvant plus particulièrement intéresser nos lecteurs, qui ne sont pas tous des biologistes, même quand ils s'intéressent à la vie artificielle.

- Un premier point nous paraît susceptible de mériter examen : comment les outils méthodologiques présentés ici pour décrire l'intégration physiologique au sein d'un organisme vivant individuel pourraient-ils être réutilisés pour décrire un organisme social ? On conçoit aisément que celui-ci, même dans le cas où il ressemble beaucoup à un organisme individuel (une ruche par exemple) et à plus forte raison quand il s'agit d'une société, animale ou humaine, plus ou moins touffue, présente une complexité ou en tous cas une variabilité plus grande encore que celle d'un organisme. Les fonctions sont moins individualisées ou plus diffuses, les médiateurs (que l'on pense aux contenus comportementaux ou langagiers) sont multiples, les effets de champs sont bien plus difficilement observables, les topologies varient sans doute beaucoup plus souvent selon des changements environnementaux incessants. Néanmoins, si l'on s'attache à la persistance de la structure sociale, de type homéostasique, qui est une caractéristique souvent ignorée des individus constituant cette structure, on devrait pouvoir retrouver les opérateurs vectoriels et de champs utilisés pour décrire l'organisme individuel. Ceci est d'ailleurs la cas dans certaines études s'efforçant à donner une forme mathématique à divers phénomènes sociaux relativement standards, dans le domaine de l'économie par exemple. Mais on est loin de l'approche véritablement scientifique, généralisée, qui s'imposerait pour mieux comprendre les phénomènes relevant des sciences humaines et sociales dans leur ensemble. Les représentants de ces dernières crieraient évidemment au réductionnisme, mais si des outils mathématiques (encore à créer pour la plupart) permettent de décrire la vie (par exemple le fonctionnement du cerveau) sans réductionnisme, ils pourraient tout aussi bien le faire en matière politique et sociale.

- Une deuxième question, d'un tout autre ordre, concerne la possibilité d'utiliser les algorithmes que les physiologistes intégrateurs comme Gilbert Chauvet appliquent au vivant, afin de réaliser des automates simulant le plus exactement possible les solutions biologiques. Comme on l'a vu à propos des projets de vie ou de conscience artificielles, la méthode généralement envisagée, pour des raisons de facilité, consistera à mettre en concurrence darwinienne des systèmes ou réseaux massivement multi-agents, dont les agents relationnels (aspectuels pour reprendre le terme de Alain Cardon) ou les agents morphologiques prendront en compte les modifications de l'environnement avec pour résultat d'y adapter le système d'une façon optimale.

Cette question rejoint un point que Gilbert Chauvet a peu abordé…mais il ne pouvait pas tout faire à la fois…celui des processus évolutionnaires darwiniens ayant, depuis les premières molécules réplicatives, conduit à une évolution buissonnante, reposant sur le cycle hasard-nécessité, et ayant permis les auto-associations génératrices de stabilité caractéristiques des organismes actuels. On sait que l'ouvrage très remarqué de Kupiec et Sonigo réserve une part immense à la compétition darwinienne et à l'"égoïsme" pour l'accès aux ressources, tant dans l'évolution des espèces, via les génomes, que dans de nombreux autres domaines infra-génomiques, comme la localisation spécifique des cellules et la mise en place des fonctions au cours de l'embryogenèse (concept d'onto-phylogenèse). Il nous semble que les deux approches sont complémentaires. Ce que l'onto-phylogenèse produit doit pouvoir avantageusement être décrit dans les formalismes vectoriels et de champs proposés par Gilbert Chauvet.

Si ceci était exact, il serait (relativement) facile de réaliser des organismes artificiels complexes, non pas en copiant graphe par graphe et champ par champ ce que fait la nature, mais en utilisant les méthodes de la programmation évolutionnaire, à partir d'espaces d'évolution simulant grossièrement les performances que l'on attendra de générations successives d'automates soumises à telles ou telles contraintes.

Voir aussi Entretien : Gilbert Chauvet (Emission "Continents sciences", France Culture, 28 juin 2001)

http://www.gilbert-chauvet.com/viematiereai.htm

Matière noire : les mauviettes restent bien cachées

LE MONDE |

Vous n'ignorez sans doute plus rien du boson de Brout-Englert-Higgs (ou boson de Higgs). Vous savez que c'est cette particule élémentaire, tout juste découverte, qui prodigue leur masse à toutes les autres. Et vous n'ignorez pas que c'était la dernière pièce du puzzle de la physique des particules. Ce serait donc la fin de l'histoire : les physiciens auraient tout compris de la masse des choses.

Hélas ! - ou heureusement -, il n'en est rien. Un bref communiqué du laboratoire de Gran Sasso (Italie), publié samedi 21 juillet, le rappelle : la masse de l'univers va donner encore quelques décennies de fil à retordre à la science. Les chercheurs de la collaboration internationale Xenon annoncent en effet que leur expérience n'est pas parvenue à mettre en évidence les Weakly Interacting Massive Particles (WIMPs) - ces particules suspectées de former l'énigmatique matière noire. Les mauviettes (traduction française de "Wimps") sont encore bien cachées.

Cataclysme épistémologique

Pour comprendre, il faut revenir aux années 1930 et à la mesure de la rotation des galaxies : celles-ci tournent trop vite au regard de la matière visible en leur sein. C'est-à-dire que si elles étaient formées des seules étoiles et des nuages de gaz interstellaires, elles se disloqueraient. Il leur manque beaucoup de masse - environ les quatre cinquièmes - pour que la gravitation contrecarre l'accélération centrifuge, qui tend à les écarteler.

La matière noire est née. On ne la voit ni ne l'éprouve, mais elle doit être là.

Epineux problème, pour lequel le boson de Higgs n'est d'aucun secours. Pour le résoudre, les physiciens imaginent que cette matière énigmatique et invisible puisse être composée de particules (les fameuses mauviettes) qui baignent discrètement notre monde. Elles traversent en permanence la matière normale - celle qui compose le monde visible (êtres, objets, astres, etc.) - sans interagir avec elle. Sans jamais la heurter.

Jamais ? Pas tout à fait. En fonction de la "taille" de ces mauviettes et de leur énergie, il y a toujours une petite probabilité qu'elles touchent le noyau d'un atome du monde visible. Sous le massif du Gran Sasso, bien à l'abri du rayonnement dont le cosmos nous arrose, les physiciens ont donc placé un cylindre de 65 kg de xénon, bardé de capteurs capables de détecter le flash lumineux infinitésimal produit par le choc entre une mauviette et un noyau d'atome de ce gaz rare.

Résultat : bien que plus sensible que les autres expériences analogues (Edelweiss, CDMS), Xenon ne perçoit aucun événement qui se distingue du "bruit de fond".

Mais la physique en a vu d'autres. Un détecteur plus sensible - formé d'une tonne de xénon - doit ainsi être prochainement installé sous le Gran Sasso. Si ce nouveau détecteur ne voit toujours aucune mauviette, on sera alors tout proche d'un cataclysme épistémologique de grande magnitude. Les physiciens n'auront d'autres alternatives que de songer à démonter pièce par pièce des pans entiers de leur discipline. Et de trouver, ensuite, un moyen de tout remonter.

Stéphane Foucart

  • Les conditions nécéssaires à l'apparition de la vie

http://www.syti.net/UniversEquilibre.html



Pour les scientifiques, l'apparition de la vie sur une planète résulte d'une propention naturelle de la matière à s'organiser en structures de plus en plus complexes, lorsque certaines conditions favorables sont réunies.

Ces conditions sont celles d'un équilibre, d'une zone tempérée entre les extrêmes, entre le trop chaud et le trop froid, le trop massif et le trop léger, entre le trop lointain et le trop proche de l'étoile.

Il y a donc une zone orbitale propice à la vie autour de nombreuses étoiles, d'où la probabilité très élevée que la vie puisse exister sur de nombreuses autres planètes dans l'univers.










Condition n°1: La masse de l'étoile

Les étoiles géantes ont une longévité inférieure à 1 milliard d'année. Elles meurent donc avant que des formes de vie intelligentes n'aient eu le temps de se dèvelopper. De même, les étoiles de masse 10 fois inférieure au soleil ne parviennent pas à "s'allumer" (c'est à dire à démarrer le processus de fusion thermonucléaire qui fait la différence entre une étoile et une planète). Les étoiles moyennes comme le Soleil sont donc les plus favorables.

Condition n°2: La masse de la planète

La masse de la planète détermine la composition de l'atmosphère. La gravité sélectionne les atomes retenus sur la planète, et ceux qui peuvent s'échapper vers l'espace.

Si la planète est trop massive, elle retient intégralement les gaz les plus légers comme l'hydrogène et l'hélium, ce qui crée une atmosphère à base de méthane ou d'amoniac, comme sur Jupiter, Saturne, Uranus ou Neptune.

Si la planète n'est pas assez massive, elle laisse échapper l'hydrogène mais aussi les gaz plus lourds indispensables à la vie comme l'oxygène, ainsi que l'eau qui va s'évaporer dans l'espace. De telles planètes dépourvues d'atmosphère sont exposée sans protection à la radioactivité solaire, aux ultra-violets, ainsi qu'au bombardement des météorites. Dans le système solaire, Mercure est un exemple de ce type de planète.




Mercure: trop petite

Terre: OK

Jupiter: trop grosse





Condition n°3: La distance par rapport à l'étoile

La distance par rapport à l'étoile détermine la quantité reçue de rayonnement solaire. Elle conditionne donc:



La température, qui détermine la présence ou non d'eau liquide, indispensable pour le développement de la vie.



La lumière disponible pour les végétaux



La quantité reçue de rayonnements nocifs à la vie et à la stabilité de l'ADN (ultra-violets, rayons gamma)

Si la Terre avait été plus près du Soleil de 4%, son sort aurait été celui de Vénus: une fournaise. Si elle avait été plus éloignée de 1 ou 2%, sa destinée aurait été celle de Mars, une planète glacée. La bande d'espace favorable à la vie autour d'une étoile est donc relativement étroite.




Venus: trop chaud

Terre: OK

Mars: trop froid





Condition n°4: La composition de la planète

Eau, oxygène, carbone, fer, font partie des éléments indispensables à la vie telle que nous la connaissons sur Terre, c'est à dire basée sur la chimie du carbone et de l'eau.

Mais il n'est pas exclu que des formes de vie différentes puissent se développer à partir d'autres éléments chimiques, comme par exemple le silicium, ou le méthane.

La composition interne de la planète et de son noyau va également déterminer la présence ou l'absence d'une magnétosphère, dont l'effet est de protéger la planète des rayonnements dangereux en provenance de l'espace et du soleil. Sur Terre, la magnétosphère est générée par les mouvements du fer en fusion, au coeur de notre planète.




Condition n°5: Les lois physiques de la matière et de l'univers

Si les planètes et les étoiles peuvent exister, c'est d'abord grâce aux lois physiques de notre univers, ainsi qu'au "bon dosage" de ses composants.

Ainsi, notre monde n'existerait pas si il n'y avait pas eu initialement un peu plus de matière que d'antimatière. L'univers que nous connaissons est en effet la matière restante après l'anihilation réciproque des masses de matière et d'antimatière, dans les premiers instants de l'univers.

De même, si la vitesse d'expansion initiale de l'univers avait été plus faible, la phase de nucléosynthèse primordiale aurait duré plus longtemps. Si elle avait duré quelques millions d'années au lieu de quelques minutes, notre univers serait ajourd'hui entièrement constitué d'atomes lourds. Un univers de métal, stable et stérile.

De manière générale, les forces physiques fondamentales (gravitation, force électromagnétique, forces nucléaires électro-forte et électro- faible) et les constantes universelles (vitesse de la lumière, constante de Planck, constante de gravitation...) sont idéalement réglés pour permettre l'apparition de la vie.

Les scientifiques ont calculé que si l'on modifie un tant soit peu les valeurs de ces constantes, l'univers n'aurait pu permettre l'apparition de la vie.

L'astrophysicien Trinh Xuan Thuan résume les choses ainsi: "L'univers a été réglé très précisément pour l'émergence de la vie et de la conscience. Le réglage initial est d'une virtuosité époustouflante: on pourrait le comparer à l'habileté d'un archer qui réussirait à planter sa flèche au milieu d'une cible carrée de 1 centimètre de coté, éloignée de 15 milliards d'années-lumière"...










THEMES ASSOCIES




Dimensions dans l'univers

Quelques données de base concernant l'univers, la matière, et la vie biologique




Voyage dans le système solaire

Un voyage vers des mondes étranges et radicalement différents de la Terre...




Chronologie de l'évolution

Toute l'évolution de l'univers, de la vie et de l'homme en un seul coup d'oeil sur un diagramme du temps...




Matière fractale

En images, les dimensions imbriquées de la matière et de l'univers, de l'infiniment grand à l'infiniment petit.




Embryogénèse

Le commencement de notre vie résume en accéléré toute l'histoire de l'évolution...




Le Tao, philosophie de l'équilibre

Un voyage visuel dans le Tao, une philosophie chinoise de l'équilibre inspirée par l'observation de la nature.




Bipolarités

Les bipolarités antagonistes ou complémentaires, qui régissent notre état intérieur et notre relation au monde.




Bibliographie

Quelques livres initiatiques pour répondre à quelques questions essentielles: D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?...

Pourquoi l’Homme existe ?



C'est une théorie qu'on n'évoque rarement, si ce n'est jamais. Pourtant, n'est-ce pas logique ? Cette démarche n'est ni scientifique, ni philosophique, encore moins spirituelle. Elle pose simplement la question.



Pourquoi l’Homme existe-il ?




Cette malheureuse question a tendance à être délaissée aux religions qui y voient l’intervention divine, aux sectes qui y voient l’intervention de petits hommes verts ou bien aux groupements philosophiques (non moins sectaires) qui y voient la quête de certains concepts tels que le bien, la vie, le bonheur... N’est-il donc pas permis de voir un sens pragmatique, logique à notre existence ?



Pour ce faire, commençons par le commencement : au centre du jardin d’Eden, trônait un pommier, dont les fruits n’étaient pas tout à fait mûrs.

   Pourquoi le pommier a-t-il des pommes ?

Il ne peut se mouvoir, or il veut se reproduire. Quelle bonne astuce alors d’enrober ses graines dans des enveloppes sucrées et les présenter au bout de ses branches à la faune affamée ! L’animal bien rassasié ira alors se soulager de ses besoins naturels à quelques lieux de là, créant alors un parfais engrais pour la graine ainsi éjectée. Voilà l’habile moyen qu’à imaginer l’arbre pour reproduire son patrimoine génétique à plusieurs kilomètres à la ronde sans avoir à soulever la moindre racine.



Avant nous, les dinosaures, pourquoi ?




Dame nature s’est entêtée, dans un premier temps, à créer une faune et une flore toujours plus gigantesque. Dans quel but ? Pourquoi ces immenses oiseaux effilés, à l’épaisse cuirasse d’écaille, comme conçu pour aller franchir l’atmosphère ?



Puis par un fait toujours non résolu, dame nature à soudainement effacer son tableau pour explorer une autre voie : place maintenant à de petits êtres chétifs, mais effroyablement dopés en neurones.



Aboutissement darwinisme de cette voie : l’Homme, dans toute sa complexité. Dénoué d’atouts physiques (il faut se l’avouer) mais terriblement efficace avec sa boite crânienne surdéveloppée aux commandes de 10 doigts agiles. Seule option de survie : utiliser les éléments de son environnement en complément de sa faiblesse physique.



Un Mac Gyver sommeille en chacun de nous. Ainsi l’Homme créa l’outil et plus tard, il puisa dans les ressources que lui offrait généreusement la terre pour se construire des outils gigantesques, jusqu’à être capable à son tour de franchir l’atmosphère.



Si l’homme est si supérieur, pourquoi est-il aussi instable ?



Paradoxe de l’homme : s’il est sans conteste le plus avancé des animaux, il en est aussi le plus bestial. Inutile d’énumérer les exemples. L’homme maltraite sa planète comme il se maltraite lui même. Pourquoi ne parvient-il pas à trouver une stabilité, une harmonie avec lui même et avec la nature ? Pourquoi notre intelligence se conjugue-t-elle avec les sentiments les plus vils ? La réponse se trouve en fait dans la question : le progrès de l’homme passe par sa bestialité, par son besoin primaire de compétition. Les guerres n’ont jamais été que de formidables accélérateurs de progrès technique et un moyen instinctif de l’Homme de limiter sa surpopulation.



Si l’Homme atteignait cette harmonie tant souhaitée, il cesserait finalement de progresser techniquement. Et s’il n’y parvient pas, c’est donc qu’il n’est pas conçu pour vivre en harmonie.



Au fond, l’Homme est un pionnier sadomasochiste destiné à souffrir pour progresser. La véritable question est : jusqu’où devra-t-il aller ?



Quel est le rêve de l’Homme ?



Le bonheur, carpe diem, jouir de chaque instant ? Joli concept, malheureusement nous ne sommes pas conçus pour ça. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer un chat : lui dans son extrême paresse et dans la limite de ses capacités intellectuelles, il jouit de chaque instant. Mais nous Homme à la matière grise bien trop complexe, nous ne pouvons nous empêcher d’alterner les moments de jouissance et ceux de mal-être. Et quand bien même le plus sage des Hommes parvenait à mener une vie de pleine jouissance, l’inévitable échéance de la mort viendrait hanter les derniers moments de ce bonheur trop parfait.



Parvenir à l’osmose avec le divin ? Cela ne serait-ce pas justement l’illusion que s’est bâtit notre matière grise pour pallier la précédente frustration ?



Non, l’homme a commencé à rêver lorsqu'il s’est dressé sur ses deux membres inférieurs et qu’il a forcé sur ses cervicales pour contempler la beauté d’un ciel étoilé dans une nuit de demi-lune.



Plus que tout, c’est ce qui nous différencie des animaux. Ces derniers collent à la terre. Même les oiseaux qui ont le privilège de voler dans les airs ont toujours le bec pointé vers la terre. Nous ne sommes pas les seuls à utiliser des outils et à maîtriser notre environnement : la fourmi ou les abeilles le font tout aussi bien, à leur échelle. Mais observer les astres n’intéresse nul autre animal que l’Homme.



D’ailleurs si l’on étudie l’histoire de l’évolution pensante de l’Homme, dans ses multiples et différentes civilisations, l’astronomie est l’unique fil conducteur qui s’en dégage. Certains hommes y voyaient leurs dieux, d’autres y voient leur destin zodiacal... mais outre le mysticisme, l’astronomie est la plus ancienne des sciences et le véritable indice d’avancement d’une civilisation.



De nos jours, qu’est-ce qui symbolisa mieux la guerre froide si ce n’est la course vers la Lune entre les 2 superpuissances américaine et soviétique ?



Le rêve, la nature, le but, le destin de l’homme est dans les étoiles.



Conclusion



Revenons à notre arbre et ses fruits : celui ci, bien que dénué du moindre neurone, est parvenu à mettre au point une technique hautement ingénieuse pour coloniser son environnement.



Prenons maintenant une plus grande échelle : la Terre elle même. Après une folie des grandeurs infructueuse, celle ci a décidé de développer de petits êtres très (trop ?) ingénieux capables de puiser dans ses réserves souterraines pour créer des outils dont la Nature, seule, aurait été incapable de mettre au point.



La Terre a consentit à un énorme sacrifice en développant ces êtres : pour évoluer, ceux ci anéantissent toute la faune et la flore ambiante. Ne les accablons pas, c’est dans leur gènes. Et il est probable que leur évolution acharnée les amènera à épuiser la Terre et la laisser à l’état d’un caillou poussiéreux.



Mais après tout, un arbre n’est-il pas destiné fatalement à dépérir et mourir ? Seul compte la reproduction de son patrimoine. C’est la seule logique de la Nature. C’est la seule logique de la Terre, qui évolue dans un environnement à plus grande échelle : le cosmos.



L’Homme, fondamentalement progressiste et rêveur, a été conçu dans l’unique but de transmettre le patrimoine génétique de la Terre par delà les étoiles. Sa mission est d’essaimer les astres, à la manière d’une abeille cosmique.



Est-ce une coïncidence que la planète la plus proche de nous, Mars, soit potentiellement adaptée à accueillir la vie ? Dans quelques siècles, l’Homme sera parvenu à coloniser Mars et y aura importé la faune et la flore de la Terre (du moins, ce qu’il en restera). Or il existe des milliards de planètes telles que Mars.



Bien sûr l’Homme devra largement dépasser son stade primitif actuel pour concevoir un jour les outils qui lui permettront d’atteindre ces planètes lointaines. Impossible à imaginer pour le moment. Mais l’homo erectus aurait-il put imaginer qu’un jour il ferait le tour de son caillou en quelques heures et dans les airs, à bord d’un airbus 380 de 500 tonnes (et avec un peu de chance, en première classe) ?



Alors pourquoi l’Homme existe-il ? Nul besoin de se remuer les méninges sur des concepts métaphilosophiques ou d’y voir l’intervention d’un grand schtroumpf cosmique : l’Homme est un simple fruit, et il est encore loin d’être mûr.



Dernière modification par No. ; 23/06/2007 à 15h28. Motif: faute d'accord

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___Pourquoi l'air est invisible ? Matière noire ou masse cachée.. Les galaxies baigneraient alors dans un halo plus ou moins sphérique. Puisqu'elle est pour l'instant invisible, la masse cachée est appelée: matière noire.

Pourquoi l'air est invisible ?

Le côté obscur de la matière noire |

il ne l'est pas sinon tu ne verrais rien ce que tu vois, l'écran par exemple, c'est de la lumière, une onde qui, se diffuse de proche en proche, atome àprès atome, particule après particule jusqu'à tes yeux.. ce que tu vois n'est qu'un echo de la réalité physique



L'écho de la réalité physique me plaît assez bien pour mon imagination sans limite !

Les galaxies baigneraient alors dans un halo plus ou moins sphérique. Puisqu'elle est pour l'instant invisible, la masse cachée est appelée: matière noire.

Depuis 50 ans, l'astrophysique bute sur le problème de la masse cachée. 90% de l'univers serait de la matière noire ou masse manquante. Quelle est la nature de cette masse cachée? Comment est-elle répartie? Comment s'est-elle formée? Autant de questions que la science essaie de comprendre. Pour rechercher dans cette page, sinon voir "recherche" dans le menu déroulant . L'orthographe et les accents ont de l'importance.



Problème



Les estimations de cette masse cachée repose sur un principe très simple. La composition de l'Univers est connue, tout au moins dans sa partie visible. Nous trouvons des galaxies et des molécules composées d'atomes et de particules. Tous sont en mouvement. Leur cinématique et dynamique sont connus grâce à la gravitation, qui est régie par les lois de Newton.



Pour déterminer la masse du Soleil, nous partons d'une planète qui est soumise à sa force centrifuge et à l'attraction du Soleil. La force centrifuge est proportionnelle au carré de la vitesse. L'attraction solaire est proportionnelle à la masse du Soleil et à l'inverse du carré de la distance Soleil-planète. Les orbites étant pratiquement circulaires, il est facile de déterminer la masse du Soleil. Voilà qui explique pourquoi, plus une planète est proche du Soleil, plus sa vitesse orbitale est rapide. Le champ gravitationnel est de plus en plus important à l'approche du Soleil. Il faut donc un accroissement de la force centrifuge pour contre-balancer cette force.



Dans une galaxie, le même principe est appliqué. En prenant une étoile se déplaçant comme toutes ses sœurs dans le sens de la rotation de la galaxie, on détermine sa composante de vitesse. Ainsi connaissant sa distance au centre de la galaxie, sa masse peut être calculée. Il en est de même pour les nuages moléculaires répartis entre les étoiles. C'est ainsi que les scientifiques peuvent déterminer la vitesse de rotation d'une galaxie, par la connaissance de la répartition des masses. Or les calculs montrent que 90% est cachée, pour rendre compte de la vitesse de rotation de toutes les galaxies.



Il semble que la masse manquante se trouve répartie beaucoup plus à l'extérieur des galaxies. Les galaxies baigneraient alors dans un halo plus ou moins sphérique. Puisqu'elle est pour l'instant invisible, la masse cachée est appelée: matière noire.



Les galaxies se regroupent en amas. Elles peuvent être des centaines. On peut aussi analyser la dynamique du groupe. Elles y ont un mouvement désordonné, mais en appliquant un coefficient de dispersion, il a été possible de déterminer que le carré de cette dispersion est proportionnel à la masse de l'amas. C'est en appliquant ce principe en 1933, que Fred Zwicky compris que la masse des amas Virgo et Coma n'était pas suffisante pour les retenir par leur attraction. Il y aurait 90% de matière noire dans les amas.



La mesure, en rayonnement X, des atomes des gaz chauds (ce qui traduit leur vitesse) contenus dans les amas confirma qu'ils possèdent 10 fois plus de masse cachée.



Les lentilles gravitationnelles, que sont les amas, dévient la lumière d'une source lointaine. Or, l'analyse de cette déviation a permis de confirmer que la masse des amas est 10 fois supérieure.



Cosmologie



La dynamique et la géométrie de l'Univers ne pourront être expliquées que lorsque la matière noire aura été trouvée. Selon la valeur de la masse manquante, la densité critique variera vers un sens fini ou infini. La valeur de la densité critique W est voisine de 2.10 - 29g/cm3 (en gros 3 atomes d'hydrogène / m3). L'atmosphère en contient 1.1025au m³. W se calcule à partir de la constante de Hubble H, qui exprime la vitesse d'expansion de l'Univers.



Les modèles du big-bang définissent avec succès la création les noyaux d'atomes des premiers éléments. Or, avec une constante cosmologique L nulle, ceci implique une valeur limite de la densité critique W entre 0,01 et 0,2 (sous forme de baryons). La masse visible contribue pour 0,01 à la valeur de W , donc il doit exister de la matière noire sous forme baryonique. Les baryons sont des particules lourdes: neutron, proton, etc ...Ils sont formés de 3 quarks. Ainsi, l'Univers a des dimensions infinies, son expansion est éternelle et la courbure de l'espace est négative.



Pour une densité critique W=1,000 000 cela signifierait qu'il existe une matière noire constituée de particules exotiques que nous ne connaissons pas. Cette masse manquante serait alors dispersée à l'extérieur des galaxies et des amas. W=1,000 000 cela signifierait qu'il existe une matière noire constituée de particules exotiques que nous ne connaissons pas. Cette masse manquante serait alors dispersée à l'extérieur des galaxies et des amas.



Aujourd'hui, la notion d'inflation expliquerait que par le passé, l'Univers aurait connu une phase d'expansion très rapide avant la première seconde. Cela imposerait un Univers "plat" et sans courbure visible, ce qu'aurait démontré l'expérience Boomerang.



Nature de la matière noire



Aujourd'hui, nous n'en savons rien. Les objets qui la composent n'émettent, ni n'absorbent aucun rayonnement. Ces objets ne sont pas massifs, sinon leur influence gravitationnelle aurait été détectée. Peut-être des objets intermédiaires entre étoiles et planètes (Naines brunes)? Mais il en faudra beaucoup. De récentes mesures montrent que leur nombre n'est pas suffisant dans le halo galactique. Une grande partie de la matière noire pourrait être constituée de baryons.



La découverte de l'énergie du vide a relancé le débat vers une autre voie. Des particules ayant une durée de vie très courte, naîtraient et disparaîtraient aussitôt. Elles seraient donc indétectables. Mais leur énergie subsisterait, emplissant ainsi le cosmos.



Et si la masse manquante était non baryonique ? Cette hypothèse est envisagée, mais quelles sont ces particules lourdes ? D'autre part nous savons que le neutrino à une légère masse (0,1 eV). Mais il faudrait qu'elle atteigne plus 10 eV. On parle d' Axions. Ce sont des particules arbitraires qui furent créés lors d'une théorie sur l'interaction forte et dont la masse serait comprise entre 10-5 à 10-3. Il y a aussi les Cosmions, les Wimps (weakly interactive massive particles) toutes imaginées pour intervenir dans un rôle cosmologique. Il y a aussi les monopôles magnétiques ("aimants" à un pôle), des agrégats de quarks, les cordes cosmiques (de longueur infinie pour un diamètre infiniment petit).



L'imagination fertile des scientifiques cherche toujours 90% de l'Univers.



Août 2000: Et si c'était de l'hydrogène moléculaire H2 ? Voir NGC 891 à la rubrique IMAGES.



Cartographie de la matière noire




la matière noire a été cartographiée Portion agrandie du ciel observé au Chili.

C'est la première fois que la matière noire a été cartographiée dans une région significative du ciel que l'on pensait être dépourvue de matière. Pour ce travail, les scientifiques des labos de la Bell ont utilisé les lentilles gravitationnelles qui provoquent la distorsion de la lumière de galaxies situées à 145 000 al.



La théorie de la relativité générale prédit que la gravité dévie la lumière. La matière noire crée des faibles lentilles gravitationnelles qui déforment les galaxies d'arrière-plan. En analysant ces déformations sur un millier de galaxies, les chercheurs sont capables d'obtenir la distribution de la matière noire sur de larges régions du ciel. C'est le seul moyen actuel, à la disposition du monde scientifique. Leurs résultats sont reproduits dans le magazine NATURE, du 11 mai 2000.



Test des bases de la Cosmologie



Ces mesures permettent aux physiciens de tester les prédictions sur le destin ultime de l'Univers. Pour W < 1, l'Univers se dilatera indéfiniment, pour W=1, il stagne et pour W>1, il se contractera pour retourner vers la singularité. Mais aujourd'hui, cette 3e solution est pratiquement abandonnée. Les mesures du télescope spatial tendent vers W=0,3.



Se basant sur leurs observations, Wittman et ses collègues excluent le scénario cosmologique bien-connu dans lequel il y aurait suffisamment de matière pour que l'Univers arrête son expansion. A la place, ils pensent que l'Univers contient une certaine quantité d'énergie du vide, causant une expansion rapide dans le temps.



La figure ci-dessous montre une vue schématique d'une lentille gravitationnelle occasionnée par une structure de grande masse. Les rayons lumineux, issus de 2 galaxies lointaines, proches les uns des autres, sont projetés sur le ciel en suivant des chemins similaires et en subissant des déflexions gravitationnelles identiques, provoquées par la concentration de matière noire.

une vue schématique d'une lentille gravitationnelle



L'orientation apparente des galaxies est ainsi corrélée sur une échelle angulaire inférieure à quelques degrés. La corrélation d'ellipticité de la masse des champs gravitationnels et des galaxies lointaines donne un écart angulaire. Cette corrélation sur les galaxies lointaines révèle une distribution statistique de la matière noire sur une grande échelle. Ceci est un diagnostic capital pour la compréhension de la cosmologie.



Une caméra mesure la distorsion cosmique.



Les astrophysiciens utilisent une caméra qui fut conçue pour mesurer la distorsion cosmique des images. Elles proviennent de 145 000 galaxies lointaines prises avec le télescope Blanco de 4 m de l'observatoire interaméricain du National Science Foundation. Il est situé sur le Cerro Tololo au Chili. Ils sont arrivés à maîtriser les erreurs introduites dans les images, notamment celles causées par la turbulence de l'atmosphère, en utilisant un millier d'étoiles lointaines.



La distorsion cosmique introduit certaines similitudes dans les images des galaxies d'arrière-plan, qui apparaissent proches dans le ciel. La lumière de telles galaxies passent à travers des volumes de matière noire et se trouve déviée par la gravité de la masse cachée. Le codage de cette distorsion instruit sur la distribution de la masse cachée.



Les chercheurs sont maintenant capables d'élaborer un processus automatique d'analyse des milliers d'images et de décoder la distribution de la matière noire. La forme des galaxies d'arrière-plan se trouve étirée ce qui accroît la difficulté de traitement. Des milliers de galaxies sont nécessaires pour obtenir une valeur moyenne de la forme provoquée par la distorsion.






Un avenir brillant pour la matière noire



La technique mûrit rapidement a déclaré l'un des chercheurs Anthony Tyson. A l'avenir des études similaires vont être entreprises sur des dizaines de millions de galaxies pour voir comment la masse est distribuée à travers l'univers et comment elle évolue avec le temps. Des mesures sont programmées en les combinant avec le rayonnement du fond cosmique qui est le résidu du big-bang, l'explosion qui créa le monde et qui l'on trouve partout de façon homogène, selon Cobe.




la chaleur intense qui a rempli l'univers http://cmb.phys.cwru.edu/boomerang/



Cette image montre la chaleur intense qui a rempli l'univers juste après le Big-bang. Aujourd'hui il reste la structure du rayonnement fossile du fond cosmique (CMB: cosmic microwawe background). C'est le satellite COBE (Cosmic Background Explorer) qui le mit en évidence en 1991. Il a cartographié tout le ciel avec une grande sensibilité, mais avec une résolution angulaire faible. Une nouvelle expérience vient de se dérouler: BOOMERANG, avec une résolution 35 fois meilleure que COBE et couvrant 3% du ciel.



C'est très intéressant de comparer la matière noire avec ce qu'était l'univers lorsqu'il était plus jeune. Si cela réussit, alors la cosmologie aura résolu son problème le plus épineux.



Contribution du CFHT

distribution de la matière noire http://www.cfht.hawaii.edu/News/Lensing/Images/banner.jpg






Une équipe internationale d'astronomes basés en France a obtenu la première distribution de la matière noire dans une large partie du ciel. L'équipe a utilisé le télescope Canada-France-Hawaï (CFHT) pour obtenir des images haute résolution avec la caméra large champ qui analyse 200 000 galaxies lointaines. Ils ont obtenu l'image de la distorsion provoquée par la matière noire. Pour la première fois les cosmologistes obtiennent leur première ouverture sur une explication du rôle possible joué par la masse cachée dans l'évolution de l'Univers.



L'équipe de 13 membres est dirigée par Yannick Mellier de l'Institut d'Astrophysique de Paris et de l'Observatoire de Paris. Elle draine un large éventail d'experts, incluant des cosmologistes, des astrophysiciens, des statisticiens, des spécialistes du traitement d'images et de l'instrumentation provenant de France, d'Allemagne, du Canada et des Etats-Unis.

arcs gravitationnels de l'amas Abell 370 http://www.cfht.hawaii.edu/Science/Astros/Imageofweek/ciw210200.html



Yannick Mellier fut le premier avec Bernard Fort à avoir découvert en 1985 (il était étudiant) les premiers arcs gravitationnels de l'amas Abell 370 (Baleine) avec le CFHT.

retour aux marées gravitationnelles



La matière noire est l'un des problèmes les plus mystérieux que la science moderne connaisse d'autant plus qu'elle constitue 90% de la masse de l'Univers. Sa composition et sa distribution sont inconnues. Sa connaissance nous permettra de comprendre l'évolution du Cosmos. Le dr Ludovic van Waerbeke du CITA (Institut Canadien pour les Théories Astrophysique) à Toronto explique que les cosmologistes essaient de bâtir des théories pour comprendre l'évolution de l'Univers et des galaxies, pourquoi des grands vides et des amas de galaxies en filaments et plaques. Ils voudraient savoir quel est le destin de l'Univers. Se contractera-t-il, se dilatera-t-il indéfiniment ou bien stagnera-t-il ? Bref sans connaissance de la masse cachée, il est impossible dans savoir plus.



Pour tester leur modèle, ils doivent passer par la simulation. Mais en ne voyant que 10% de la matière, il est difficile de juger de la précision du modèle. C'est pour cela que l'équipe utilise la caméra panoramique CFH12K pour observer une surface équivalente à 10 fois la pleine Lune (2 degrés-carré). Yannick Mellier et son équipe ont pu analyser la déformation de 200 000 galaxies lointaines. Ils ont pu établir une première carte, certes imprécise, de la distribution de la matière noire. Ce résultat est non seulement une prouesse technique, mais aussi une avancée importante en astronomie et cosmologie. Il apparaît que les galaxies s'étendent d'une manière cohérente sur de larges portions du ciel. L'effet mesuré est faible, mais la précision du résultat ne laisse peu de doute que la distorsion soit occasionnée par la gravitation de la masse cachée. Les résultats ont été partiellement confirmés par 2 équipes, l'une américaine et l'autre anglaise.



Les résultats fournissent immédiatement quelques contraintes dans l'amplitude de la densité de fluctuations de la matière noire pendant la première seconde, peut-être plus importantes. Mais ils démontrent surtout, la faisabilité d'une cartographie à grande échelle.



Yannick Mellier espère aller plus loin. Actuellement il travaille, avec ses équipes du CEA, du HIA au Canada et du CFHT, sur la Mégacam. Elle sera installée sur le CFHT en 2002. Constituée de 36 capteurs CCD (charge coupled device), elle couvrira un champ 3 fois plus grand qu'actuellement sur un spectre allant de l'ultra-violet à l'infra-rouge. Avec ses 18000 x 18000 pixels (points), elle sera la plus grande caméra panoramique du monde. La quantité d'informations est telle, qu'un centre de traitement d'images a été construit spécialement à l'Institut d'Astrophysique de Paris (TERAPIX).






Sondage de l'Univers



En haut à gauche, nous voyons une image complète du champ de vision de la caméra panoramique. Le cercle indique la taille de la Pleine Lune. Le cadre montre la surface élargie de la zone indiquée sur le ciel. Il a fallu 8 zones identiques (8 heures d'exposition pour chacune) pour mener à bien ce travail.



A droite, l'image montre un groupe de galaxie au premier plan. En arrière plan se trouvent des galaxies lointaines, trahies par des formes elliptiques minuscules.



A gauche, une petite fraction de l'image de droite. On y voit une centaine de galaxies lointaines. La surface totale de l'image de droite en contient 200 000.



Déflexion de la lumière émise par des galaxies lointaines.



La simulation a permis de se rendre compte de la distorsion cohérente de l'Univers à grande distance. Nous voyons la position possible des galaxies à des distances supérieures au milliard d'années-lumière. La matière noire se répartit en long filaments. Sur l'image ci-dessous, plus la brillance est élevée, plus la densité (c'est-à-dire, plus il y a de matière noire) est supérieure aux régions sombres.



La masse cachée est concentrée le long de filaments comme sur une toile d'araignée, avec aux intersections une densité de grands amas. Sur le fond du volume sont représentées 3 galaxies lointaines (disques bleus). La ligne jaune représente la lumière, issue de ces galaxies, se propageant à travers l'espace. En l'absence de matière, le faisceau se propage en ligne droite, mais en présence de masse cachée, les rayons sont déviés par l'effet gravitationnel de la matière noire ( les brisures de la ligne jaune illustre le passage de la lumière à travers les amas de masse cachée). La lumière issue des galaxies lointaines rencontre rarement des concentrations de masse qui la dévie fortement pour rendre visible la distorsion. Au lieu de cela, de petites quantités de photons subissent une série de petites déflexions telles qu'on les observe sur le volume ci-dessus et sont vues comme des images de toutes les galaxies dans une petite surface du ciel, toutes, proches les unes des autres, comme le montre la simulation. Elles sont toutes légèrement allongées dans une direction commune déterminée par la distribution de la matière noire le long de lignes de visée particulières.

Cette vue montre ce que voit un observateur sur la face avant du volume ci-dessus. Il voit la lumière des galaxies (en bleu) passée à travers le volume où se trouve la masse cachée. Il peut voir les galaxies, mais pas les filaments de matière noire, quel que soit le télescope utilisé. Toutefois, il peut remarquer que les galaxies sont allongées dans une direction moyenne. Elles sont étendues parallèlement aux filaments. Cet effet est la conséquence des lentilles gravitationnelles qui étirent le faisceau de lumière d'une galaxie, comme la Lune étire la Terre. En mesurant le distorsion des images des galaxies lointaines, on peut voir la matière noire. Le but ultime de l'équipe française est de cartographier la masse cachée avec la nouvelle caméra Mégacam.



http://www.cfht.hawaii.edu/News/Lensing/#IC



Vision sur la matière noire

La vue de gauche est similaire à celle ci-dessus à la différence que les structures sont affichées avec les zones noires correspondant à une forte densité (plus de matière). La vue de droite représente un recouvrement de la figure de gauche avec la carte de la gravitation causée par de larges structures de matières cachées. La longueur de chaque ligne rouge indique la "force" de la gravitation convergente. L'orientation de chacune des lignes indique la direction de la gravitation convergente: c'est perpendiculaire aux filaments de matière noire, les images de la galaxie s'étendent le long d'une direction perpendiculaire à ces lignes.



En construisant la carte de ces lignes par l'observation de centaines de milliers de galaxies sur de larges portions du ciel (cette image ne couvre que 5 x 5 degrés-carré), les scientifiques seront capables de dresser une carte de la matière noire dans l'Univers.



Ce sont des sortes de neutrinos de masse mv ,inventés par les physiciens dans le but de comprendre la masse cachée de l'Univers. Ces particules apparaissent dans les scénarios de supersymétrie. Pour le photon, ils sont les "photinos".



Ils sont disparus au cours de la première seconde, mais les physiciens cherchent à calculer leur densité résiduelle. Leur potentiel chimique serait nul (wimps = antiwimps).



La section efficace d'annihilation des wimps s est environ mv2/mz4 où mv est la masse du wimp et mz la masse du boson Z des interactions faibles, si mv<mz. Le calcul donne que la masse requise de mv pour obtenir une densité de wimps égale à la densité critique est légèrement supérieur à 1 GeV. Ces particules recherchées de façon très active n'ont pas encore étaient aperçues. Les chercheurs comptent beaucoup sur le nouvel accélérateur (LHC) en construction au CERN à Genève pour leur en dire plus. retour Wimps, Boomerang



Nouveau rapport du 1 octobre 2000



Un article publié dans la dernière édition de Astronomical Journal appuie, avec vigueur, la théorie controversée qui rejette l'hypothèse de la Matière noire composant l'univers, en laquelle croient la plupart des scientifiques.



Dans l'édition d'octobre, l'astronome Stacy Mc Gaugh de l'université du Maryland détaille les prédictions sur le rayonnement fossile du fond cosmique qu'il a faites l'année dernière et qui se sont avérées exactes par la suite. Ce fond diffus cosmologique est un rayonnement très faible que les scientifiques croient être un reste de l'énergie libérée pendant le Big Bang. Les mesures du fond cosmique assorties des prédictions de MC Gaugh furent rapportées dans la revue Nature en mars 2000, par des scientifiques qui ont mené l'opération Boomerang.



Les précisions sur ces prédictions, écrit Mc Caugh, indiquent que l'univers est entièrement constitué de matière ordinaire. Cela contredit radicalement le fait que les 90% de l'univers seraient constitués de matière invisible, dite Matière noire et qu'elle serait constituée de particules autres que les protons, neutrons et autres, qui constituent la matière ordinaire.



Mc Gaugh de déclarer: "Ce que je prédisais correctement dans un article de Astronomical Journal, en octobre 1999, c'est l'amplitude du second pic par rapport au premier, dans le spectre du fond diffus."



Evolution depuis Boomerang



En mars 2000, quand les résultats furent publiés, plusieurs cosmologistes se réjouirent publiquement que la position du premier pic dans le spectre du fond diffus cosmologique indiquée un univers "plat", une clé de l'inflation, un des principes importants de la cosmologie moderne. Cependant, les cosmologistes étaient intrigués par la faible amplitude du second pic, il ne collait pas avec ce qu'ils s'étaient attendus de voir, selon le principe clé de la théorie de la Matière noire.



"D'autre part, l'amplitude du 2e pic était précisément celle que j'attendais si la Matière noire n'existait pas. " déclara Mc Gaugh. Accordant à Mc Gaugh, la base, pour sa prédiction exacte, dans une petite théorie alternative connue appelée MOND, pour modified Newtonian dynamics (dynamique newtonienne modifiée). "Jusqu'en 1994, j'étais comme la plupart des astronomes et je ne pensais pas beaucoup à MOND" dit-il. "Mais à cette date, un problème surgit dans mes données sur les courbes de rotation de la faible brillance de surface des galaxies. Les données n'avaient pas de sens dans le contexte de la Matière noire. Je martelais ma tête contre les murs pendant plusieurs mois, essayant de trouver un sens à cela, lorsque par chance j'ai assisté à un exposé par Moti Milgrom, le physicien israélien qui concevait MOND.



"Sans savoir où j'en étais ou bien avec quel problème je me débattais, il trouva une série de prédictions sur la manière dont se comporte la faible brillance de surface des galaxies auxiliaires, dans MOND. Tout ce qui est si confus dans le contexte de la Matière noire, était en fait une prédiction de MOND."



Pour Mc Gaugh, c'est un exemple classique d'une sorte d'hypothèse testant ce qui forme les bases de la science. Pour lui, avec le cas des prédictions de MOND, la vérité apparaît: la Matière noire n'existe pas.

Voir aussi les mesures de WMAP de février 2003



Nous savons depuis le février 2003 que ces mesures ont été affinées. L'âge de l'Univers est maintenant connu à 1% soit: 13,7 milliards d'années. Ensuite l'Univers est plat et il est en expansion rapide.

Docs: Bell Labs - CFHT - CEA - IAP - C&E - NASA - Première seconde: H. Reeves

http://www.physics.ucsb.edu/~boomerang/papers/debernardis00.pdf

Auteurs: L. Van Waerbeke (CITA), Y. Mellier (IAP, obs Paris), T. Erben (MPA), JC Cuillandre (CFHT), F. Bernardeau (CEA Saclay), R. Maoli (IAP), E. Bertin (IAP, Obs Paris), H.J. Mc Cracken (LAS), O. Le Fevre (LAS), B. Fort (IAP), M. Dantel-Fort (Obs Paris), B. Jain (JHU), P. Schneider (MPA






Energie noire, une chimère ?



L'énergie noire serait une chimère : c'est l'une des interprétations possibles des données issues du satellite XMM-Newton, qui a enregistré le rayonnement X émis par les amas galactiques lointains. Une équipe internationale, à laquelle appartiennent des chercheurs du CNRS*, publiera prochainement ces travaux dans la revue Astronomy & Astrophysics.



Des amas galactiques sèment le doute. Les amas de galaxies sont des « rassemblements » qui regroupent plusieurs milliers de galaxies dans un périmètre de quelques millions d'années-lumière. L'une des caractéristiques des amas, mise en évidence par l'observation dans le domaine X, est la présence de grandes quantités de gaz chaud, à des températures de 10 à 100 millions de degrés. Le pourcentage de ce gaz chaud par rapport à la masse totale reste-il constant d'un amas à l'autre... et d'une époque à l'autre de l'Univers ?



Récemment, le satellite XMM-Newton, de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), a enregistré les rayons X en provenance d'amas lointains et notamment de leurs parties les plus externes (les plus représentatives). Lorsque ce rayonnement a été émis, l'Univers avait à peu près la moitié de son âge actuel, il y a sept milliards d'années environ. Les chercheurs ont comparé la fraction de gaz chaud par rapport à la masse totale dans les amas lointains (anciens) et dans les amas très proches (contemporains). Ils montrent que cette fraction n'a guère changé au cours du temps. C'est très troublant : derrière une banalité apparente, ces observations nécessitent une profonde révision des hypothèses, sans que les chercheurs sachent exactement lesquelles déclare Rachida Sadat **.



Comme les données de XMM l'indiquent, les scientifiques ont postulé que la fraction de gaz chaud reste la même dans les amas lointains et les amas proches. Puis ils ont cherché les modèles d'Univers qui vérifient ce postulat. Selon la plupart des cosmologistes, l'Univers serait constitué à 70% d'énergie noire, dont la force de répulsion accélérerait son expansion. Il existe de nombreux arguments, souvent indirects, en faveur de cette énergie. Mais dans cette étude, seul un Univers sans énergie noire permet de vérifier le postulat initial. Ce qui infirmerait l'existence de cette énergie noire. L'année dernière (2004), un résultat toujours obtenu à partir des amas lointains, par une méthode indépendante, avait déjà semé des doutes sur l'existence de cette énergie. La question reste ainsi ouverte.



Les chercheurs envisagent également une seconde interprétation. Les modèles cosmologiques qu'ils ont testés ont la gravitation pour « moteur ». Si d'autres processus astrophysiques sont intervenus dans l'histoire des amas, le test qui infirme l'existence de l'énergie noire n'est plus valide. On sait déjà que le gaz des amas a probablement été réchauffé, peut-être par des particules issues de supernovae. Mais, dans l'état actuel de nos connaissances, ce réchauffement n'a pas été suffisamment énergétique pour modifier notablement la structure des amas. D'autres effets, plus importants, et inconnus, pourraient pourtant avoir eu lieu. Il faudrait alors revoir drastiquement les scénarios de formation des amas, et laisser ainsi la part belle à l'énergie noire

  • Laboratoire d'astrophysique Tarbes et Toulouse de l'Observatoire Midi-Pyrénées (CNRS/Université Paul Sabatier), Centre d'étude spatiale des rayonnements de l'Observatoire Midi-Pyrénées (CNRS/Université Paul Sabatier), Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris XI), Observatoire de Haute-Provence (CNRS).


** Premier auteur de l'article cité en référence.







COBE: http://space.gsfc.nasa.gov/astro/cobe/cobe_home.html

Matière noire et Mond: http://www.infoscience.fr/articles/articles_aff.php3?Ref=502

http://nedwww.ipac.caltech.edu.level5/Sept01/Milgrom/Milgrom_contents.html

La gravitation temporaliste: http://www.ifrance.com/decalagespectral/mtneuflagravitationtemporaliste.htm

La page de Mond http://www.astro.umd.edu/~ssm/mond/faq.html

Mond http://members.rogers.com/mercy/

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____PEUT-ON DISTINGUER L’ESPRIT DE LA MATIERE ? ® Ce n’est pas l’homme qui raconte le monde mais le monde qui se raconte au travers de l’une de ses modalités, la pensée humaine.

PEUT-ON DISTINGUER L’ESPRIT DE LA MATIERE ?

Par Mme Lefebvre



Introduction

On distingue communément la matière de l’esprit par la propriété, pour l’une d’être tangible et d’occuper une étendue et la propriété pour l’autre d’être immatérielle, ce qui revient à les considérer comme deux substances de natures totalement différentes. Mais est-on en droit de distinguer l’esprit de la matière au point de les considérer comme deux substances indépendantes?

· D’un côté, si l’esprit et la matière sont deux substances totalement distinctes, supposition « dualiste », il paraît illogique d’attribuer de la force à un objet, car on a plutôt tendance à l’attribuer à la volonté, donc à l’esprit ; pourtant cette hypothèse, comme nous le verrons, s’impose pour comprendre certains mouvements. D’autre part, en ce qui concerne l’être humain, comment comprendre l’union de l’âme et du corps ? Comment une substance immatérielle peut-elle agir sur une substance immatérielle, et inversement ?

· D’un autre côté, si l’esprit et la matière ne forment qu’une seule substance, doit-on considérer que tout est matière ou que la matière n’est qu’une vue de l’esprit ?

® Dans l’hypothèse où tout serait matière, ne faut-il pas, par exemple, supposer l’existence du vide pour comprendre le mouvement, donc l’existence de quelque chose d’immatériel ? Quant à la pensée, la connaissance du fonctionnement du cerveau suffit-elle à rendre compte de ce que l’on pense ? Le « matérialisme » ne semble donc pas avoir réponse à toutes nos questions.

® Si à l’inverse, la matière n’était qu’une vue de l’esprit, comment comprendre, par exemple, que je me fasse mal en me cognant sur un mur ? Cette hypothèse semble donc aller à l’encontre du sens commun.

® Comment faut-il donc différencier l’esprit de la matière pour sortir de ces contradictions ? C’est le problème auquel nous tâcherons de proposer une solution après avoir développé les implications de ces trois manières de distinguer l’esprit de la matière.




Développement

1) L’esprit et la matière constituent deux substances non seulement différentes, mais séparées.

Dans la langue courante, les termes de substance et de matière sont confondues : une substance est une matière possédant des propriétés particulières : par exemple, l’huile est une substance grasse, onctueuse et inflammable. Mais le terme de substance désigne également, à propos d’un livre, par exemple, l’essentiel de son contenu. Ce terme désigne, en philosophie, les qualités permanentes et considérées comme essentielles d’une chose par opposition à ses qualités changeantes, le support permanent des qualités changeantes.

Descartes définit la substance de toute matière par trois propriétés : être étendue, divisible et muable, c’est à dire capable de changer d’état, de passer, par exemple, de l’état solide à l’état liquide.

Quant à l’esprit, sa substance réside dans la faculté de penser, c’est à dire de s’interroger et de raisonner en vue de distinguer le vrai de faux. La pensée n’a aucune étendue ; elle ne peut donc ni être divisible, ni être muable.

® La substance de l’esprit et celle de la matière sont donc de nature opposée.




· Conséquences de ce dualisme en physique : Comme Descartes ne retient de la matière que le fait d’être étendue, il traduit les mouvements des corps en problèmes de géométrie afin d’en expliquer les lois. Il ne les conçoit pas en termes de relations de forces. Mais devant la clarté du principe d’inertie, Descartes doit bien s’incliner. Aussi est-il obligé, afin de sauver le dualisme, de faire appel à une explication d’ordre métaphysique : la force d’inertie qui explique la résistance au mouvement des choses immobiles est la volonté de Dieu. Le dualisme ne permet pas non plus de penser la force gravitationnelle : Descartes explique la chute des corps par un mouvement tourbillonnaire de toute la matière de l’univers qui emporte la terre et la lune parallèlement à l’équateur et qui a pour effet de faire tomber les corps vers le centre de la terre. Or la conséquence d’un tel mouvement serait que les corps tomberaient perpendiculairement à l’axe de la terre et non pas en convergeant vers le centre de la terre. Donc le dualisme conduit Descartes à commettre une erreur de raisonnement.

·. Conséquence en ce qui concerne l’union de l’âme et du corps chez l’être humain. Si l’esprit et le corps sont deux substances de nature distincte, comment comprendre l'union de l'âme et du corps ? On constate pourtant que le corps agit sur l’esprit : la douleur, la fièvre, les émotions, la faim, la soif, la fatigue troublent la réflexion. On constate également que l’esprit agit sur le corps : je peux contrôler mes émotions, supporter la douleur au point de l’oublier. Descartes imagine bien que les sensations du corps produisent un influx qui monte par l’intermédiaire des nerfs jusqu’au cerveau ou elles deviennent des représentations. Mais comment une sensation corporelle peut-elle devenir une idée ? Descartes a bien conscience de cette difficulté. Mais plutôt que de renoncer au dualisme, il préfère conclure que notre esprit est trop faible pour comprendre. L’union de l’esprit et du corps n’est donc plus une contradiction ; mais elle reste inexplicable. On peut supposer que Descartes ne reconnaîtrait pas que les neurosciences expliquent l’action de penser. Il jugerait que ce sont les règles de la méthode et non pas les mécanismes cérébraux qui expliquent ce qu’est la pensée. Pourtant, sans cerveau, il ne peut y avoir de pensée.




1) L’hypothèse matérialiste.

· Conséquence en physique : Le matérialisme postule que l’univers n’est constitué que d’une seule substance, la matière puisque ce qui est immatériel est invisible et que c’est alors une vue de l’esprit de supposer l’existence d’une substance immatérielle. Or les matérialistes n’admettent comme preuve que l’expérience. Aucune observation ne peut attester l’existence d’une substance immatérielle ; donc ils préfèrent se passer d’une supposition que l’on ne peut pas prouver par l’expérience.

Or la matière n’est pas divisible à l’infini mais que les corps sont constitués « d’atomes », c’est à dire de très petites corpuscules insécables. Les corps se forment et se désagrègent en raison d’une agitation perpétuelle des atomes qui n’a ni commencement ni fin ; ils ne peuvent se mouvoir que dans le vide. Mais comme il n’est pas question d’affirmer l’existence d’une chose invisible et que le vide est invisible, les matérialistes supposent le vide alors qu’ils ont horreur de faire des suppositions sans preuves.

D’autre part, ils considèrent que les atomes sont insécables car si l’on pouvait diviser la matière à l’infini, on arriverait à des particules si infiniment petites qu’elles en seraient quasi immatérielles et il deviendrait impensable que quelque chose naisse de quasiment rien. C’est donc en vertu d’un raisonnement théorique et non pas de l’observation que les matérialistes conçoivent les atomes comme étant insécables, alors qu’ils ne jurent que par l’observation. D’autre part, sans la pure supposition de l’existence possible de choses invisibles à l’œil nu, les instruments d’observation de ce que l’œil ne perçoit pas n’auraient jamais pu être inventés, lesquels permettent en retour de prouver par l’expérience que les atomes sont sécables…

· conséquences à propos de l’esprit : La pensée n’est pour les matérialistes qu’une propriété de certains corps. Ce postulat appliqué à l’étude actuelle du cerveau, conduirait à dire que la connaissance de la pensée équivaut à celle des mécanismes du cerveau. Or la connaissance du cerveau correspondant à la pensée « j’adore les chats » n’explique pas que j’ai pensé cela plutôt qu’autre chose. Ce que je pense à partir d’une observation est un événement imprévisible qui est de l’ordre du sens et non pas d’une explication mécanique. Or nous nous déterminons en fonction de ce qui a du sens pour nous et non pas en fonction des effets mécaniques d’une perception.




2) Et si la matière n’existait pas ?

·. Dans la physique classique, la masse d’un corps fut toujours associe à une substance matérielle indestructible. La théorie de la relativité a montré que la masse n’a rien à voir avec une substance quelconque, mais est une « forme de l’énergie ».La découverte de l’électron, du proton et du neutron avait suggéré qu’il serait possible de réduire la totalité de la matière à l’agencement de trois particules élémentaires, mais l’histoire de la physique ne s’est pas terminée là. La découverte de nombreuses sub-particules a complètement ruiné l’espoir de ramener à quelques uns les constituants fondamentaux de la matière. Ce n’est pas que leur découverte ouvre une série indéfinie, c’est l’idée même de composant ultime qui est remise en cause ; de même que se voit remise en cause l’idée présente dans l’attitude naturelle selon laquelle il existe de la matière solide. Il vaut mieux la considérer comme étant un « champ d’énergie pure ».

Moyennant quoi, au lieu de considérer que la matière peut devenir de l’énergie, c’est au contraire l’énergie qui est susceptible de devenir provisoirement de la matière. Le terme de matière ne fait que dénommer un certain état de l’énergie.

.· Quant à la science, force est de reconnaître que sa croyance selon laquelle la nature possède une réalité « objective », indépendante de nos perceptions sensorielles et nos moyens d’investigation est une illusion ; croire que le monde serait tel qu’il est , même si il n’y avait aucun observateur humain pour le poser est une illusion. Le physicien Heisenberg pose un principe d’incertitude : « ce que nous observons n’est pas la nature elle-même, mais la nature exposée à notre méthode d’investigation ». Cela signifie que l’observateur n’est pas extérieur à ce qu’il observe : à l’échelle de l’infiniment petit, l’observation modifie les phénomènes observés. On ne peut donc pas séparer l’esprit qui observe et les phénomènes énergétiques observés.




Conclusion.

Alors, de quelle manière peut-on distinguer l’esprit de la matière ? Selon l’approche dualiste comme selon l’approche matérialiste, matière et esprit sont différenciées de façon si radicale que le réel en devient impensable. La physique quantique sort de cette impasse en abandonnant la notion de matière au profit du seul concept d’énergie et en ne séparant pas l’observateur de la chose observée.

Qu’est-ce donc alors que le réel ? Le philosophe Spinoza avait déjà renvoyé dos à dos le dualisme et le matérialisme. Le réel n’est autre que la Nature qui se pense elle-même tantôt en terme de matière, tantôt en terme d’esprit. La matière et l’esprit ne sont que deux façons de parler du réel.

® Ce n’est pas l’homme qui raconte le monde mais le monde qui se raconte au travers de l’une de ses modalités, la pensée humaine.

http://etablissements.ac-amiens.fr/0601863z/matieres/philosophie/lefebvre/corriges/distinguerespr

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jeudi 8 novembre 2012

___psychologiquement-votre.. preparer-sa-retraite-planifier psychologiquement sa retraite

Le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator) est l'indicateur le plus utilisé au monde pour comprendre les différences de personnalité. Inspiré directement de la théorie des types psychologiques de Carl Gustav Jung, il a été élaboré et développé aux Etats-Unis durant 40 années de recherche par Katharine Briggs et Isabel Myers. Il a été validé sur plusieurs millions de cas.

http://etudiant-du-social.exprimetoi.net/t173-psychologiquement-votre



Extravertis: (E)



sont dynamiques



parlent beaucoup



pensent à voix haute



aiment être entourés de gens



sont facilement distraits

OU



Introvertis: (I)



sont tranquilles



parlent peu



pensent avant d'agir



sont à l'aise avec la solitude



ont une bonne concentration




Senseurs: (S)



admirent le côté pratique des choses



se concentrent sur les faits



ont un discours direct et clair



sont plus réalistes; voient ce qui existe



vivent au jour le jour

OU



Intuitifs: (N)



admirent la créativité



se concentrent sur les idées



ont un discours parfois confus



sont plus imaginatifs; voient les possibilités



sont prévoyants




Penseurs: (T)



sont calmes et réservés



sont objectifs



sont honnêtes et francs



sont naturellement critiques



sont motivés par leurs réalisations

OU



Sentimentaux: (F)



sont chaleureux et amicaux



sont facilement blessés



sont sensibles et diplomates



tentent de faire plaisir aux autres



sont motivés par l'estime des autres




Jugeurs: (J)



sont sérieux et formels



se préoccupent du temps



aiment faire des plans



travaillent en premier, s'amusent après



aiment terminer des projets

OU



Percepteurs: (P)



sont enjoués et décontractés



ne se préoccupent pas du temps



n'aiment pas faire des plans



s'amusent en premier, travaillent ensuite



aiment lancer des projets

La retraite est un cap qu’il est parfois difficile de passer. Certains l’attendent impatiemment depuis longtemps, tandis que d’autres la redoutent et souhaitent la retarder autant que possible. Chacun l’envisage à sa manière.

Avec l’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite, de plus en plus de salariés vont cesser leur activité dans les années à venir et abandonner définitivement leur vie professionnelle. Si certains sont heureux, d’autres auraient bien aimer continuer à travailler. Contents ou pas, ce cap est extrêmement difficile à passer pour de très nombreuses personnes. Une fois les différents formulaires remplis et les démarches administratives effectuées, il faut bien se rendre à l’évidence : on ne travaille plus et une nouvelle vie doit commencer.

Il y a une vie après la vie active. La retraite ne signifie pas forcément une vie inactive et ennuyeuse. Aujourd’hui, une nouvelle vie commence à 60 ans ! Le sport, les voyages, les activités bénévoles, l’intérêt pour un nouveau hobby sont autant de loisirs qui transforment à coup sûr une retraite en un temps riche en accomplissement et en épanouissement. En un mot, une redécouverte du bien-être autant physiquement que psychologiquement. Parce que profiter pleinement de sa retraite n’est ni une question d’âge ni d’argent. Cela relève davantage d’un état d’esprit !

L'activité professionnelle cesse de plus en plus tôt et la durée de vie s'allonge. Cependant, peu de personnes sont conscientes que le passage à la retraite est l’un des plus grands changements et bouleversement de la vie : il implique une réorganisation de vie mais aussi une réorganisation « mentale », c’est à dire un changement dans sa façon de penser, de concevoir la vie et l’avenir.

Il faut anticiper en douceur les changements. Parce que contrairement aux idées reçues tout est désormais possible une fois à la retraite. Visualisez tous les avantages d’une vie sans travail, pour aborder sereinement ce cap et vivre pleinement tous ces nouveaux moments de temps libres. Pour vous, la retraite ne signifiera plus déclin et ennui…

Il s’agit d’aborder cette nouvelle vie avec confiance et sérénité. Pour cela, il faut s’y préparer et baliser le terrain, pour ne pas se trouver confronter, du jour au lendemain à une réalité différente. Disposer librement d'environ 1/3 de sa vie est un phénomène social nouveau qui mérite réflexion. Avoir plus de temps : c'est pouvoir se créer un nouvel espace de vie pour soi, pour se faire plaisir et rencontrer les autres.

Comment s’y préparer ?

1. Prendre conscience des conséquences psychologiques, familiales et sociales de son passage à la retraite. La cessation d'activités, choisie ou imposée, entraîne tôt ou tard certains flottements. Mais c'est aussi une nouvelle période de votre vie qui commence.

2. Apprendre à anticiper pour piloter ce grand changement ; et limiter ainsi au maximum les facteurs de stress et les risques de dépression.

3. Elaborer son nouveau projet de vie, à partir d’une meilleure connaissance de soi-même et d’une bonne identification de ses besoins fondamentaux et surtout de ses envies !

4. Agir avec bienveillance, de façon à quitter sereinement sa vie active et les anciens repères habituels de sa gestion du temps.

5. Comprendre comment formaliser ses nouveaux objectifs personnels, en accord avec ses propres possibilités et son environnement.

6. Améliorer sa communication pour savoir mieux s’affirmer et pouvoir s’épanouir.

7. Poser graduellement et avec conviction les actions fondatrices de sa nouvelle vie.

La retraite, c'est avoir plus de liberté : c'est élargir ses centres d'intérêt, faire aboutir ses rêves, avoir d'autres relations ( familiales, amicales...) , avoir un nouveau rôle social.

Une chose est sûre, la manière de concevoir la retraite a bien évolué au cours des années, et cette tendance s’observe partout. Le retraité du 21ème siècle est actif : il utilise tout ce temps dont il dispose pour prendre soin de lui, mais aussi des autres.

Par exemple, prendre des cours, reprendre des études…D’abord, pour ceux qui ont quitté la vie active, cela peut s’expliquer tout simplement par l’envie de nourrir son esprit intellectuellement et d’accroître ses connaissances. Un remède à l’oisiveté qui est aussi un bon moyen de rencontrer des camarades de différents horizons et de nouer de nouvelles relations.

Au côté socialisateur et convivial peut se greffer le côté professionnel. Des seniors -poussés par leurs employeurs ou bien de leur propre chef- décident de valoriser leurs expériences en comblant les éventuelles lacunes théoriques. La reconnaissance d’un savoir-faire artisanal, ou intellectuel peut ainsi passer par la formation professionnelle. Que la finalité soit professionnelle ou personnelle, tous ces élèves sont grisés par une envie d’apprendre.

Mais pour beaucoup, ces changements de situation peuvent être à l'origine d'un sentiment de solitude et d'isolement. Et avec le temps, il n'est pas toujours facile d'aller vers les autres. Le tout est de se lancer, pour ne pas passer à côté de bons moments... Oser se tourner vers les autres est parfois un cap difficile à passer, mais cela peut être un mal pour un bien. Discuter, partager des moments agréables avec d'autres personnes participent à développer un bon épanouissement moral. Il s’agit de lutter contre l'isolement.

Pourquoi ne pas s'inscrire dans une association ou dans un club. L'éventail d'activités proposées aux seniors est très large. Culture, numérique, sport, activités artistiques ou manuelles... N'avez-vous jamais eu envie de pratiquer un sport avec d'autres personnes ou de vous inscrire dans un club ? Et bien, maintenant que vous avez du temps libre, profitez-en. Renseignez-vous auprès de votre mairie.

Et le bénévolat ? D'autres préfèreront devenir bénévoles pour donner des cours de soutien ou aider des personnes âgées, des malades ou des exclus. Donner un peu de son temps aux autres, ça fait beaucoup de bien, on se sent utile.

Se mettre au sport. Pratiquer une activité sportive est un bon moyen pour faire de nouvelles connaissances tout en maintenant une bonne hygiène de vie. Les fédérations, qui sont reconnues par le ministère de la jeunesse et des sports, rassemblent plusieurs dizaines de milliers d'adhérents. Attention par contre, si vous voulez pratiquer une activité sportive, consultez votre médecin avant (un certificat médical vous sera demandé).

Voyager. Qui a dit que les voyages formaient la jeunesse ? Certaines agences proposent maintenant des séjours spécifiques pour les seniors. De plus, pour ceux qui ont une petite retraite, l'ANVC a mis en place un programme pour permettre aux seniors de partir en vacances.

S'occuper des petits-enfants. Quand vos chers petits débarquent à la maison pour les vacances, profitez-en pour sortir. Emmenez les en promenade ou jouer dans des parcs. Ou bien gardez les si les parents travaillent. Ces derniers seront plus rassurés, et vous vous pourrez voir vos petits-enfants et leur apprendre mille et une choses.

Recevoir vos ami(e)s. Invitez les à passer un après-midi avec vous, ou même toute une journée. Pourquoi ne pas revoir une personne que vous n'avez pas vue depuis longtemps? Boire un café et discuter permet de renouer des contacts. Vous avez sûrement beaucoup de choses à vous raconter...

Vivre en colocation. Même si ce concept est peu connu en France, il est beaucoup plus développé dans d'autres pays européens, comme en Allemagne. Aux Etats-Unis, des quartiers sont même spécialement créés pour eux.

Prendre un animal de compagnie. De nombreux seniors ont un chien ou un chat à leurs côtés. Lorsque vous le promenez, vous rencontrez d'autres personnes qui vont vouloir le caresser ou en savoir plus sur lui. Et à vous de nouvelles connaissances !

Un petit conseil, ce n'est pas le matin du dernier jour de travail qu'il faut y penser...Anticipez!! Tout du moins du point de vue mental..... Pour le concret, vous aurez tout le temps nécessaire pour chercher des bonnes idées, adresses, etc etc.....et surtout, Profitez!!!!!!!

http://www.conseil-psy.fr/index.php/travail/320-preparer-sa-retraite-

http://www.releve.qc.ca/quebec/Planifier-psychologiquement-sa.html

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mercredi 7 novembre 2012

___La part du lion : Les afriques Guinée : le duel de Gaulle-Sékou Touré.. à l’image du Commonwealth créé en 1931 pour contrer l’éveil politique des colonies, élabora la Constitution de 1956, créant l’Union française. «Dieu ne dort pas… »

Guinée : le duel de Gaulle-Sékou Touré Version imprimable

Le titre laissait espérer un bilan de la gestion du pays. Il faut se contenter du récit du duel de Gaulle-Sékou Touré.

De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. »

De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. »

Un livre sur la « Guinée 1958-2008 »* dédié à Ahmed Sékou Touré et au général Lansana Conté, ne peut qu’intriguer d’emblée. Les deux premiers présidents de la Guinée n’ont pas laissé que de bons souvenirs à leurs compatriotes. L’auteur, Alpha Oumar Sy Savané, diplômé de l’Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry, permet peut-être de juger à travers son ouvrage, l’enseignement tel que le premier président l’a façonné.

Savané n’a pas été privilégié par le calendrier. Son ouvrage s’achève peu avant la mort de Lansana Conté et est donc nécessairement jugé sur pièce quant à ses conclusions.

Le bilan que promet le titre s’avère plutôt bancal. Sur la centaine de pages de l’ouvrage, 76 sont consacrées à la première république. De Conté, il n’est presque pas question, alors qu’il a régné 24 ans. Cette première partie laisse aussi le lecteur sur sa faim. Elle se résume aux relations entre Sékou Touré et le général de Gaulle. Il rappelle bien toutefois que toutes les puissances colonisatrices de l’Afrique ont cherché à « tuer dans l’œuf l’éveil politique et la prise de conscience des Africains ».




La part du lion

La France, à l’image du Commonwealth créé en 1931 pour contrer l’éveil politique des colonies, élabora la Constitution de 1956, créant l’Union française. De Gaulle lui substitua la Constitution de la Ve république en 1958, créant la Communauté franco-africaine dans laquelle la France se tailla la part du lion.

D’où la réaction de Sékou Touré, le 25 août 1958 à l’Assemblée territoriale, devant De Gaulle. « Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’homme et en fait arbitrairement un être inférieur… ce besoin d’égalité et de justice nous le portons d’autant plus profondément en nous que nous avons été plus durement soumis à l’injustice et à l’inégalité. »

A ce discours, De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. On a parlé d’indépendance, je dis ici, plus haut encore qu’ailleurs, que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre, elle peut la prendre le 28 septembre 1958 en disant « non » à la proposition qui lui est faite et, dans ce cas, je garantis que la Métropole n’y fera pas obstacle. Elle en tirera, bien sûr, des conséquences… la France, un pays qui répond volontiers à l’amitié et aux sentiments et qui répond, dans un sens opposé, à la malveillance qui pourrait lui être opposée. »

Le 28 septembre, la Guinée est le seul pays de la Communauté à voter non et à devenir donc indépendante.




Représailles

Pierre Messmer, alors Haut commissaire de l’Afrique Occidentale Française, justifie le traitement qui fut fait à la Guinée. « J’étais et je suis encore certain qu’il était nécessaire en 1958 de traiter la Guinée sévèrement. » Parmi les Africains, il se trouva un Houphouët-Boigny pour appeler à des sanctions. « Si la France donnait une préférence à ceux qui ont fait sécession contre ceux qui ont choisi la Communauté, alors la sécession ferait tâche d’huile. »

Messmer détaille les mesures de représailles. « Un solide commando a l’ordre écrit et signé de ma main de se faire remettre les milliards et de les transporter à Dakar. J’ai insisté auprès du gouvernement pour retirer très vite notre administration et j’ai étendu le retrait aux fonctionnaires français des services fédéraux : douanes, police des frontières, sécurité maritime et aérienne, etc. Entre-temps, j’ai détourné (…) deux bateaux de riz. »




Dérive dictatoriale

Ces sanctions poussent Sékou Touré dans les bras du bloc communiste. Sékou Touré est alors célébré par tous les combattants de la liberté à travers le monde.

Mais qu’est-ce que Sékou Touré a fait de cette indépendance arrachée ? Qu’est-ce que le peuple guinéen en a retiré ? Aucune élément de réponse et la dérive dictatoriale qui frappera ensuite la Guinée n’est ni expliquée, ni même évoquée.

Du deuxième dictateur guinéen, Conté, rien non plus. Peut-être, la conclusion suffit-elle à l’auteur comme bilan des deux premiers présidents. « …une Guinée amoindrie par une gouvernance boiteuse, une économie qui bat de l’aile, une armée traînée dans la boue, une police bafouée, un patriotisme douteux et un paupérisme qui dément les avantages de l’histoire et de la géographie. » On eut aimé plus que ce sombre tableau.

La solution de l’auteur ne manque pas d’originalité. Il faut donner le pouvoir aux femmes. Peut-être a-t-il été inspiré par les événements de décembre 2007, qui mirent en selle une femme, Rabiatou Sera Diallo, qui dirigea la lutte des syndicats et qui fit plier, pour la première fois, Conté. Elle n’est toutefois nommée nulle part dans l’ouvrage.




CES




Savané Alpha Oumar Sy, Guinée 1958-2008, Harmattan, 2009.

Voir Aussi :




Les Guinéens n’ont toujours pas accès à leur « coffre-fort » Version imprimable

Plusieurs chefs d’Etat ont assisté à la commémoration de l’indépendance de la Guinée, mais le pays n’avait pas grand-chose à fêter. Le « coffre-fort », surnom du pays tant il recèle de richesses, reste fermé pour les Guinéens.

Des étudiants à Conakry étudient, le soir, sous les éclairages de l’aéroport.

Des étudiants à Conakry étudient, le soir, sous les éclairages de l’aéroport.

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar




Très similaire à la Côte d’Ivoire, la Guinée est encore mieux lotie. 18 milliards de réserves prouvées de bauxite (2/3 des réserves mondiales), 9 milliards de tonnes de minerais de fer (6,6% des réserves mondiales), plus de 2 millions de carats de diamant, de l’or, parmi les cinq premiers producteurs africains… Sur le plan agricole, le pays pourrait facilement concurrencer la Côte d’Ivoire en cacao et en café, car leurs climats sont similaires, d’autant que le sol guinéen passe pour être encore plus riche.

Malgré tout, pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de routes… La capitale de la Guinée fête le 50e anniversaire de son indépendance dans le dénuement absolu. Le pays, qui avait suscité la fierté des Africains en 1958, en fait aujourd’hui la désolation.

La Guinée occupe le 160e rang sur 177 à l’indice de développement humain. Un classement qui rend mal compte de sa sclérose politique, économique et sociale. La Guinée est ainsi un double scandale géologique. Par ses ressources mais aussi par l’utilisation qui en a été faite.




Indépendance

C’est le 2 octobre 1958 que l’indépendance est proclamée par Ahmed Sékou Touré. De toute la communauté franco-africaine, c’est le seul pays à dire non. Sékou Touré devient un héros de la trempe des autres grands leaders progressistes du Tiers-Monde, Gamal Abdel Nasser, Chou En Lai, Kwamé Nkrumah…

2/3 des réserves mondiales de bauxite, 6,6% des réserves mondiales de minerais de fer, plus de 2 millions de carats de diamant, de l’or, parmi les 5 premiers producteurs africains…

« Se fédérer avec la France ou, s’ils veulent, se détacher d’elle à leurs risques et périls », avait beau menacer le général de Gaulle. Sékou Touré, le 25 août à Conakry, et Valdiodio Ndiaye, le lendemain, s’en tiennent au mot d’ordre. Dans son fameux discours, Sékou Touré dira : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage », mais il ne rejettera pas la communauté : « Nous sommes Africains et nos territoires ne sauraient être une partie de la France. Nous serons citoyens de nos États africains, membres de la Communauté franco-africaine.»




De Gaulle

C’est beaucoup trop pour de Gaulle : « L’indépendance est à la disposition de la Guinée, mais la France en tirera les conséquences. » Par peur de la contagion, la France punit la Guinée. Elle se retire totalement, y compris les assistants techniques et les pièces de rechange.

Combattu, Sékou Touré voit le mal et les complots partout. Le 22 novembre 1965, il accuse la France de complot et rompt ses relations diplomatiques avec elle. Il se radicalise en proclamant la Guinée socialiste et échappe de peu, en novembre 1970, à des Guinéens aidés de Portugais combattant le Parti africain de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, dont le leader, Amilcar Cabral, vit à Conakry.

La répression a été plus qu’à la mesure de ses angoisses. Arrestations et exécutions sans procès. Parmi les plus célèbres, Diallo Telli, premier secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine, Barry Ibrahima, dit Barry III, secrétaire d’Etat à la Présidence, Magassouba Moriba, Keita Kara, Keita Fodéba, Barry Alpha Oumar, Amara Konaté… La moitié des ministres ont été tués. Il manque de peu d’organiser un véritable génocide des Peuhls en déclarant publiquement dans un discours le 9 août 1976, : « Châtiez les traîtres Peuhls ! »




Exil

Prés du quart de la population fuit le pays. Au plan économique tout s’effondre. La coopération avec les pays de l’Est est un désastre illustré par le fameux épisode du « chasse-neige » livré par l’Union soviétique. Les systèmes scolaires et de santé sont effondrés.

Quand meurt en 1984 le « petit Staline des tropiques », la Guinée est le pays le plus arriéré de la région. La fin de la première république n’est pourtant pas celle des affres de la Guinée. Lansana Conté, qui lui succède, ne rompt pas avec ses méthodes. Le 4 juillet 1985, le Premier ministre Diarra Traoré est accusé de tentative de coup d’Etat. Arrêté, puis exécuté. La purge des Malinkés est enclenchée.

Au plan économique, l’exploitation, à des conditions léonines, de la bauxite, se poursuit au bénéfice d’une infime minorité. Même le vent de la démocratie qui souffle sur les tropiques ne parvient pas à toucher la Guinée. Multipartisme certes, mais sous haute surveillance. Le principal adversaire, Alpha Condé, est arrêté avant la proclamation des résultats.

Vingt-quatre ans après, Conté est toujours au poste après avoir essuyé quelques coups de semonce. On le dit très malade. Il ne tient plus de Conseil des ministres, reçoit les rares visiteurs à son village de Wawa, à 80 kilomètres de Conakry, mais sa seule ombre semble suffire pour conforter son autorité. Il a bien tremblé en janvier 2007 quand la mobilisation des syndicats fait plus de 130 tués et qu’un Premier ministre, Lansana Kouyaté, lui est imposé. Mais le 21 mai dernier, il l’a limogé dans l’indifférence générale. Depuis, il tient plus solidement que jamais les rênes dans un régime dont la fin s’éternise.

http://www.lesafriques.com/economie-politique/les-guineens-n-ont-toujours-pas-acces-a-leur-coffre.html?Itemid=308?articleid=10107



Sékou Touré, séduisant dictateur



Hadja Rabiatou Diallo : la femme qui a fait plier Lansana Conté



Hadja Rabiatou Diallo : la femme qui a fait plier Lansana Conté



Un nouveau témoignage sur les geôles de Sékou Touré



Les citations du Cinquantenaire


  • Voir la Guinée et mourir

Voir la Guinée et mourir Version imprimable

Il y a une certaine tristesse à regarder aujourd’hui la Guinée Conakry. Le pays de Sékou Touré, l’homme qui avait dit au Général de Gaulles «nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage», n’a réalisé en 50 ans d’indépendance que 170 lits hôteliers. De nombreux investisseurs étrangers, attirés par l’avènement du premier gouvernement démocratiquement élu depuis 1958, font la prospection à Conakry le jour et se replient à Dakar la nuit, venus à bord de leur jets privés. Après le bon sens, l’éclairage à la bougie est la chose la mieux partagée dans cette contrée «gâtée» par la nature. Nous parlons pourtant du château d’eau de l’Afrique de l’ouest, point de naissance de tous les cours d’eau qui charrient le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie et le Mali, courtisé par les géants mondiaux que sont Rio Tinto, Vale.

Surnommé à raison «le scandale géologique» dans les manuels scolaires des écoliers africains, la Guinée est connue pour être l’un des premiers exportateurs mondiaux de bauxite à bord de grands minéraliers qui quittent le port de Kamsar à une cadence régulière depuis des lustres. Où va la contrepartie, eston tenté de se demander ? A la sortie de la dictature militaire, la Guinée ressemble à un pays en guerre civile. D’où l’immense tâche du président Alpha Condé. Echaudé quelques mois seulement après son accession au pouvoir par un coup d’état doublé d’une tentative d’assassinat, le président a pris la mesure des risques du métier. Finirat- il comme de nombreux potentats africains par se doter d’une garde prétorienne et instaurer le tout sécuritaire qui reporterait à demain la bataille du développement ? L’annonce surprise des prochaines élections législatives fait supposer du contraire. Le pays de Sékou Touré a besoin de dépasser le discours stérile de la «dignité de l’homme africain » si cher à son premier président pour jeter les bases d’un vrai pacte démocratique, de stabilité et de développement.

Autrement, la Guinée s’enfoncerait encore dans la pauvreté, l’économie parallèle et renouerait encore avec de nouveaux Dadis Camara qui ne demandent qu’à être chatouillés pour intervenir. En 2012, alors que l’espace UEMOA prévoit une croissance de 6%, la Guinée s’enfonce dans une inflation olympique de 20% et un taux de croissance de moins de 2%. Inutile d’accuser l’Occident de complot, comme le faisait si habilement Sékou Touré. «Ce sont les guinéens qui se sont punis eux-mêmes», déclarait dernièrement un diplomate africain depuis sa baie vitrée donnant une vue imprenable sur les réalités d’un pays dévasté, où l’intérêt général est pris en otage par les forces oligopolistiques des intérêts privés.

Adama Wade, Casablanca

http://www.lesafriques.com/point-de-vue-africain/voir-la-guinee-et-mourir.html?Itemid=308?articleid=31121




France- Guinée : Alpha Condé à propos de François Hollande : «Dieu ne dort pas… » Version imprimable Après un long périple qui l’a conduit en Thaïlande, au Brésil et en Malaisie, le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé a franchi, lundi 02 juin, les portes de l’Elysée. Un tête à tête avec le tout nouveau président français, François Hollande avec qui il a abordé d’importants sujets : diplomatie franco-guinéenne, relance de l’économie, nouvelle vision de partenariat stratégique win-win Afrique- Europe.

Bien sur ses jambes et très décontracté, le président Alpha Condé a renoué dimanche dernier avec les bains de foule au somptueux palace parisien, Concorde Lafayette (Porte de Maillot). Seulement à la veille d’une audience à l’Elysée avec le chef de l’Etat français, François Hollande, qui a ouvert le bal d’été des présidents africains. Il recevra courant juillet successivement Ali Bongo et Macky Sall. Requinqué par la chute de l’ex locataire de l’Elysée, Alpha Condé est devenu plus confiant que jamais.

L’arrivée aux commandes du pays du président Hollande est une véritable bouffée d’oxygène pour le chef de l’Etat guinéen. Les deux hommes qui se connaissent et se respectent partagent la même famille de l’internationale socialiste. Le départ de Nicolas Sarkozy et de ses faucons enlèvent une grosse épine dans les pieds de l’ex chef historique de l’opposition. Les rapports entre l’ancien régime français et le pouvoir de Conakry étaient d’une froideur sans précédent, au point qu’un nouveau casting sur l’axe Paris-Conakry s’imposait pour sauver les meubles. Dans l’entourage du président guinéen, même si ce dernier ne l’affichait pas, on doutait d’un bizutage souterrain du shadow cabinet français, qui affaiblirait le pouvoir de Condé.

Le président Alpha Condé, qui s’adressait à la diaspora guinéenne de l’Europe, des USA, a dit tout haut qu’il dort tranquillement depuis l’accession de son ami socialiste Hollande au pouvoir. « Mes ennemis ont tout essayé pour me faire échouer. Mais Dieu ne dort pas. Ceux qui ont cherché à saborder mon régime ont été battus respectivement lors des dernières élections présidentielles. La Guinée est dans un trou, soyez patients et aidez moi à y sortir » a martelé le chef de l’Etat guinéen. Le régime de Conakry a engagé des procès devant la justice (affaire Rusal, Coton de Guinée, Banque Centrale de Guinée) et entamé la réforme de l’armée et de l’administration. Dans ce pays gâté par la nature et endetté à plus de 3 milliards de dollars, les chantiers sont immenses : eau, énergie, infrastructures.

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___Damn Obama : «Le meilleur est à venir»

Le président réélu, accompagné par sa famille sur scène, a dit vouloir travailler avec Mitt Romney pour «faire avancer le pays».

L'essentiel

• Le président sortant Barack Obama a été réélu à la Maison Blanche ce mercredi, en remportant notamment les Etats clés de la Virginie, du Colorado et du Nevada.

• Le rapport de force reste en revanche inchangé au Congrès : le Sénat reste du côté des démocrates, tandis que les républicains conservent la Chambre des représentants.

• Tous les résultats Etat par Etat à voir sur notre carte.

A lire aussi : Revivez la soirée électorale avec Libé.




10 heures. Au tour du président russe, Vladimir Poutine de féliciter barack Obama pour sa réélection.

9h44. Vu de Kogelo, le village des origines kényanes d' Obama. «Il a gagné par la grâce de Dieu», assure Sarah Obama, la grande-mère du président, 90 ans. «Et aussi parce qu’il sait aimer les gens, il n’a pas ...

Barack Obama réélu à la présidence des Etats-Unis 07/11/2012



Malgré une campagne disputée, Barack Obama obtient son second mandat Par Redaction Grioo.com




Barack Obama a remporté mardi l'élection présidentielle américaine face au républicain Mitt Romney. Il décroche à 51 ans son second mandat. Son parti conserve la majorité au Sénat mais les républicains contrôleront encore la Chambre des représentants.

Elu il y a quatre ans sur des slogans d'"espoir" et de "changement", Barack Obama a réussi à convaincre une majorité de ses compatriotes qu'il était le mieux placé pour les guider pour quatre années supplémentaires, malgré un bilan économique en demi-teinte.

Le président démocrate sortant a enlevé suffisamment d'Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison Blanche : il a ainsi remporté le New Hampshire, le Nevada, l'Ohio, le Colorado, le Wisconsin, la Virgine. En Floride, après dépouillement de 97,5% des votes, Barack Obama menait de 33 000 voix.




Jamais depuis les années 1930 un président américain n'avait été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2 %. Un seul démocrate, Bill Clinton, a enchaîné deux mandats pleins à la tête du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mais la victoire de M. Obama sera toutefois plus étroite qu'en 2008, lorsqu'il avait largement dominé John McCain. Mit( Romney a aussi gagné des Etats qui avaient été remportés il y a quatre ans par le démocrate, dont la Caroline du Nord (sud-est) et l'Indiana (centre). "Tout ceci est arrivé grâce à vous. Merci", a écrit Barack Obama sur Twitter tandis que ses conseillers étaient aux anges.

Malgré une bonne campagne et de bons débats, Mitt Romney, un ancien entrepreneur de capital-risque multimillionnaire de 65 ans, échoue finalement aux portes de la Maison Blanche.

Des dizaines de millions d'Américains se sont déplacés pour départager les deux hommes. Certains ont parfois dû attendre de longues heures avant de glisser leur bulletin dans l'urne et les plaintes se sont multipliées. Les républicains ont réussi à conserver le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée. Les démocrates semblaient eux en mesure de conserver le contrôle du Sénat après avoir remporté des sièges emblématiques, dont l'ancien de Ted Kennedy au Massachusetts.

http://www.grioo.com/ar,barack_obama_reelu_a_la_presidence_des_etats-unis,23169.html

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samedi 3 novembre 2012

____mobiles casseur de pierres usine de concassage du minerai machine de fabrication du sable

Bien que les ressources de minerai de cuivre ne soient pas aussi riches que les ressources de minerai de platine et de charbon, les réserves de cuivre du sud Afrique sont vraiment riches par rapport à certains autres pays. Les ressources de minerai de cuivre sont 13 millions de tonnes, c’est les 14 plus grands pays du monde. Cuivres en Afrique Sud sont riche en ‘Phalaborwa masse rocheuse, Messine roches de masse et ainsi de suite. Concasseur de minerais de cuivre en Maroc Proposé par Ciros

Le fournisseur des Concasseur de minerais de cuivre en Maroc

Parce que le minerai de cuivre du sud Afrique sont principalement friands de sortes de masses rocheuses, la dureté minérale est un peu élevé, de sorte que concasseurs à mâchoires et concasseurs à cône sont largement utilisés dans les usines de l’Maroc pour le concassage du minerai de cuivre. En attendant, concasseurs mobiles du minerai de cuivre sont également un bon choix dans les domaines que les dépôts sont très dispersif.

Dans le processus de broyage du minerai de cuivre, moulins à boulets de Minerai de cuivre et le moulin à poudre grossière de série MCF de Minerai de cuivre sont généralement les moulins de broyage du minerai de cuivre en Maroc. L’utilisation des moulin à poudre grossière de MCF série, les producteurs peuvent éviter trop de processus de broyage.

moulins à boulets de Minerai de cuivre

Considérant que le coût de la concentration en cuivre est très élevé, il y a quelques agences et de petites usines de concentration de minerai de cuivre en Maroc. Mais quant aux installations complètes de valorisation de minerai de cuivre, le processus de concentration est l’élément clé. Ciros offrent classificateurs spirale, machines de flottation et de cheveux et quelques autres équipements pour les clients. Processus de concassage de Minerai de cuivre en Maroc

La plupart des matières premières sont les trop gros morceaux. Quand ils sont nourris au processus de concassage, les concasseurs à mâchoires de Minerai de cuivre écrasent gros morceaux aux petits bosses; concasseurs à cône de Minerai de cuivre écraser de petits morceaux en petites particules. Après d’avoir été classé par le crible vibrants, les particules qualifiés sont chargés dans des camions pour la vente directe ou sont nourris au processus secondaire, à savoir le broyage de minerai de fer. Quand ils sont sorts des broyeurs, ils sont sélectionnés par les classificateurs en spirale et le crible vibrant à haute fréquence. Enfin, les mécanismes de concentration comme les machines de flottation du cuivre concentrent le cuivre de haut grade et la sécheuse contribuent à assécher. Si les méthodes electrolyzation sont utilisées, les machines seront assez différentes.

le moulin à poudre grossière de Minerai de cuivre

De l’enquête, Ciros a résout de certains problèmes dans la construction d’usines de concassage du minerai de cuivre en Maroc. Par exemple, lorsque les équipements de concassage sont expédiés vers les sites de travail, de nombreux clients peuvent avoir besoin de temps à se préparer pour la construction de la fondation et à exécuter le processus. Pour aider les clients en Maroc à résoudre ces problèmes et de les aider à bénéficier de ce processus, Zénith se prépare à construire des agences outre-mer là-bas et tous les problèmes peuvent être facilement résolus dans un proche avenir.

Comme un fabricant professionnel de concasseur et broyeur de minerai de cuivre, Ciros tiens à vous aider à résoudre vos problèmes et faire de notre mieux pour vous servir. Contactez avez nous si vous avez n’importe quelles conditions. Vous pouvez discuter avec notre ingénieur en ligne, vous pouvez aussi laisser votre adresse email, nous répondrons à votre intérieur en 24 heures. Des détails comme le prix, spécifications seront envoyées en fonction de votre demande.

Si vous avez tel problème, cliquez ici pour les aides en ligne 24H/Online. Nous allons vous fournir les solutions les plus raisonnables et favorables.

http://www.concassage.org/machine-a-broyeur/le-fournisseur-des-concasseur-de-minerais-de-cuivre-en-maroc/

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